Louis MAQUIGNAZ1859 - 1889
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1612
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1884 - 1889 (Hanoi)
Biographie
[1612]. MAQUIGNAZ, Louis-Fidèle, naquit le 19 janvier 1859 à Valtournanche (province de Turin, Italie), entra tonsuré au Séminaire des M.-E. le 14 septembre 1882, fut ordonné prêtre le 20 septembre 1884, et partit le 5 novembre suivant pour le Tonkin occidental. Il débuta à Dong-chuoi pour y étudier la langue annamite, puis accompagna le vicaire apostolique, Puginier, dans deux tournées pastorales.
A la fin d'octobre 1888, on l'envoya chez les sauvages (Chau-Laos) ; il s'installa à Phu-lé, et visita les anciens districts de Chau-lang-chanh et de Tong-xuan, ruinés par la persécution en 1884. Atteint de la fièvre des bois, il revint dans le delta, et mourut à Ninh-binh le 25 novembre 1889.
Nécrologie
M. MAQUIGNAZ
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU TONKIN OCCIDENTAL
Né le 19 janvier 1859.
Parti le 5 novembre 1884.
Mort le 25 novembre 1889.
« Encore une victime de la mort, écrit Mgr Puginier, et c’est toujours le Laos qui est frappé. M. Louis-Fidèle Maquignaz a succombé à un accès de fièvre pernicieuse, le 25 de ce mois, à trois heures du matin, muni des sacrements de la sainte Église, qu’il a recus en pleine connaissance et dans les sentiments d’une grande piété.
« M. Maquignaz naquit en 1859 dans le diocèse d’Aoste et il y fit ses études. De bonne heure se sentant appelé à servir le Seigneur, il se dévoua à la vie apostolique. Après avoir complété son cours de théologie au séminaire des Missions-Étrangères à Paris, il reçut la prêtrise en 1884 et fut envoyé au Tonkin occidental.
« Il s’exerca d’abord au ministère apostolique auprès de M. Souvignet, et l’année dernière, il accompagna Mgr Gendreau dans deux tournées pastorales. Ce cher et regretté confrère n’épargnait pas sa peine. Outre les sermons qu’il prêchait à son tour de rôle, il passait la plus grande partie de ses journées au confessionnal, et si, d’une chrétienté éloignée, on venait appeler le prêtre pour un malade, quelque temps qu’il fît, il était toujours disposé à partir.
« Lorsque je lui manifestai l’intention de l’envoyer aux Chau-Laos, car j’ai l’habitude de ne désigner pour ce poste pénible que des volontaires, M. Maquignaz me témoigna une grande satisfaction. Il partit à la fin d’octobre 1888 avec M. Escallier, et ils arrivèrent ensemble à Phu-lee vers la mi-novembre.
« Au mois de mars dernier, la partie des Chau se trouvant à peu près débarrassée des pirates chinois qui ravageaient cette région, M. Maquignaz alla visiter quelques chrétientés de l’intérieur qui étaient dispersées depuis cinq ans. Dans sa tournée, il ne rencontra malheureusement que des ruines. Il prisa sur la tombe de M. Tamet décapité pour la foi en 1884, et il y dressa une croix. De la maison des missionnaires qui furent massacrés il y a cinq ans, il ne restait qu’une colonne à demi brûléc.
« Au mois de mai il alla visiter l’ancien district du P. Pinadel, formé des Chau-lang-chanh et Tuong-xuan. Là aussi il trouva toutes les chrétientés dévastées. Il ne restait plus une seule chapelle, et les néophytes étaient encore en fuite.
« Jusque là la santé du Père s’était assez bien maintenue ; mais au moment des fortes chaleurs de l’été il fut atteint de la fièvre des bois. En apprenant la gravité de son état, j’écrivis à M. Escallier de l’envoyer dans la plaine. J’espérais qu’un changement d’air le guérirait. Malheureusement avant la réception de ma lettre M. Escallier avait été repris très fortement de la fièvre et M. Maquignaz, au lieu de descendre lui-même, fit partir son confrère dont l’état était encore plus grave. Se trouvant alors un peu mieux, il resta pour surveiller le personnel de la maison, composé d’une trentaine de catéchistes qu’il ne voulait pas laisser seuls. Depuis la fin de septembre sa santé s’était passablement refaite, et dans ses dernières lettres il m’annonçait qu’il se portait assez bien.
« Le 14 novembre, M. Maquignaz, descendit le fleuve : Song-ma au-devant des deux missionnaires qui allaient évangéliser les Chau et Laos. Arrivé à Phu-quang, il fut repris de la fièvre, et M. Idiard, qui se trouvait dans les environs, jugea nécessaire de le conduire à Ke-so. En route le Père lui administra les derniers sacrement qu’il reçut avec un grand esprit de foi. En passant à Vinh-binh, M. Dumoulin qui avait remplacé M. Idiard auprès du cher malade, pria M. le Docteur de l’hôpital français de le visiter. Celui-ci le trouva bien faible, mais il y avait encore un peu d’espoir et il offrit ses services avec une grande bienveillance.
« Le Père fut transporté à l’hôpital, où il eut une chambre particulière. C’était le 24 à dix heures du matin. La soirée fut assez bonne ; mais vers minuit un accès pernicieux se déclara et le malade comprit que sa dernière heure approchait. Il avait toute sa connaissance, était parfaitement résigné et prononçait de fréquentes aspirations pleines de confiance et de piété. A trois heures du matin, il s’éteignait doucement et sans souffrance entre les bras de M. Letourmy qui l’assistait. »