Jacques ROGUES-PERRIN1869 - 1950
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2039
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1892 - 1950 (Coimbatore)
Biographie
[2039] ROGUES-PERRIN Jacques naît le 28 février 1869 à Saint-Hostien dans le diocèse du Puy en Haute-Loire. Il entre aux Missions Étrangères le 1er octobre 1887. Tonsuré le 22 septembre 1888, minoré le 21 septembre 1889, sous-diacre le 12 mars 1892, diacre le 3 juillet 1892, prêtre le 24 septembre 1892, il part le 9 novembre de cette même année pour Coimbatore.
Quatre paroisses
Il est aussitôt envoyé comme vicaire à Ootacamund, temps qu’il met à profit pour étudier l'anglais et le tamoul. En 1896, il est vicaire à Sinnapalam. Nommé curé de Naglur en 1898, il réorganise la colonie agricole de Michaelpalayam, creusant des puits, défrichant des terrains incultes. De là, il passe en 1901 à Karamattampatty. Il met de l'ordre dans le pèlerinage de Notre-Dame du Rosaire et réprime les superstitions. A Atticodou, il maintient la paix parmi des esprits frondeurs.
Directeur de l’école industrielle
En 1907, il est nommé directeur de l'école industrielle Saint Joseph à Coimbatore : pourvoir les orphelins d'un métier et fournir du travail aux artisans, tel est son but ; il agrandit les ateliers et modernise les machines. Mobilisé en 1914 comme interprète dans une unité anglaise en France, il est mis en sursis en 1917 et revient à son école Saint Joseph jusqu'en 1922. Il devient alors directeur de l'orphelinat et est chargé des bâtisses et des biens de la Mission. Il est de nouveau directeur de l'école industrielle de 1924 à 1930. Il reçoit alors mission de construire et de lancer une autre école industrielle à Ootacamund de 1930 à 1937. Il prend un congé en France du 15 avril 1937 au 13 juillet 1938. Après son retour, il est curé des Badagas à Karamattampatty, puis aumônier du couvent.
En 1948, il se retire à Sainte Marthe de Bangalore : c'est là qu'il meurt le 8 juillet 1950.
Nécrologie
P. ROGUES-PERRIN
MISSIONNAIRE DE MYSORE
P. ROGUES-PERRIN (Jacques) né le 28 février 1869 à Saint-d’Hostien, diocèse du Puy (Haute-Loire). Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 1er octobre 1887. Prêtre le 24 septembre 1892. Parti pour Coïmbatour le 9 novembre 1893. Mort à l’hôpital Sainte-Marthe de Bangalore le 8 juillet 1950.
Le P. Rogues-Perrin avait toutes les qualités de cœur et d’esprit et aussi les qualités physiques pour être un bon missionnaire. Il fut, en effet, zélé et charmant confrère.
A son arrivée à Coïmbatour en 1892, il fut reçu à bras ouverts par Mgr Bardou qui avait eu de Paris de bons renseignements sur lui. Le P. Biolley, curé d’Ootacamund l’initia à la vie apostolique, privilège dont étaient fiers les missionnaires qui avaient été formés à cette école. Le P. Biolley était un homme sage et prudent, parfois obligé de tempérer l’ardeur juvénile de ses vicaires, car, déjà à cette époque-là, les jeunes missionnaires rêvaient de nouvel1es méthodes d’apostolat. Le P. Rogues-Perrin avait beaucoup d’allant. Dès qu’il put parler anglais et tamoul, il s’élança à la conquête des âmes ; il allait par monts et par vaux, dans les rues et sur les chemins, à la recherche des pécheurs et des païens pour les convertir tous.
Dans les divers postes qu’ils occupa par la suite, il était animé de la même ardeur, tempérée cependant par la prudence, à mesure qu’il avançait en âge. Ce fut d’abord Naglour avec Michaelpalayam. Là, il réorganisa la colonie agricole fondée par le P. Berthon en 1878 pendant la grande famine, pour y établir les nouveaux chrétiens de la région. Il creusa des puits, défricha et mit en valeur des terrains incultes. Il construisit à sa façon un moulin à vent. Mais sa santé robuste ne pouvait résister longtemps à tant d’activité dans un climat torride et fiévreux.. Il alla soigner son foie dans l’oasis de Karamattampatty, lieu de pèlerinage à Notre-Dame du Rosaire. Pendant ce temps de repos relatif, il s’efforça de mettre de l’ordre dans les pèlerinages que les fidèles faisaient à ce sanctuaire ; il réprima vigoureusement les pratiques superstitieuses qui s’infiltraient dans leurs dévotions et publia un petit manuel en langue tamoule à l’usage des pèlerins.
Il fut ensuite transféré à Atticodou où les chrétiens étaient frondeurs par tempérament, surtout à cette époque où les chefs les plus influents du village jouissaient d’une certaine prospérité matérielle. Agissant avec prudence et fermeté, le nouveau pasteur sut gagner leur confiance et prendre sur eux un tel ascendant, qu’il pouvait leur dire sans soulever de protestations : « Le jour où le Bon Dieu vous privera d’une telle abondance, Il vous fera une grande grâce, car alors seulement, vous deviendrez bons chrétiens. » Cette prédiction s’est depuis réalisée.
Mais, quand on parle du P. Rogues-Perrin, c’est surtout au directeur de l’école industrielle Saint-Joseph de Coïmbatour que l’on pense. Cette bienfaisante Institution avait été fondée en 1900 par le P. Petite, en vue de procurer aux orphelins un moyen de gagner leur vie honnêtement ; œuvre à la fois évangélique et sociale, imitant ainsi la méthode du divin Maître qui faisait du bien aux corps afin d’atteindre les âmes. Quand le Père en fut chargé par Mgr Roy en 1907, il n’oublia pas ce but essentiel à atteindre : le bien des âmes. Non seulement les orphelins, mais encore nombre de chrétiens et de catéchumènes en quête de travail y étaient accueillis. Il y avait du travail pour tous : menuisiers, tisserands, mécaniciens, forgerons et vanniers ; les infirmes n’étaient point exclus : un aveugle était employé à tourner une roue pour activer le soufflet de la forge. Le nouveau directeur de l’établissement dota celui-ci d’ateliers, de machines modernes et de hangars plus spacieux. La réputation de l’école industrielle, alors unique dans l’Inde, attirait de nombreux clients et visiteurs anglais et indiens.
La guerre de 1914-1918 arriva. Notre confrère avait alors 44 ans ; il appartenait à la classe des premiers séminaristes atteints par la loi « des curés sac au dos » de 1890. Il fut mobilisé à son tour, et les Indiens pacifiques furent surpris de voir un missionnaire partir pour la guerre. Il servit comme interprète dans une unité anglaise. Evidemment, l’école industrielle souffrit beaucoup de son absence ; mais, sur la demande de Mgr Roy, il fut renvoyé en sursis à Coïm-batour. Le Père se remit aussitôt au travail ; cependant, en 1922, il céda la place au P. Beyls afin de se consacrer plus spécialement aux biens de la Mission, aux bâtisses et à la direction de l’orphelinat. Souvent on le voyait partir le matin, avec son bréviaire et un morceau de pain, pour aller visiter champs et rizières ; il revenait le soir harassé de fatigue, mais il n’allait prendre son repos qu’après avoir accompli ses exercices de piété. C’est alors qu’il construisit à ses frais, et, malgré les critiques, une roue hydraulique pour l’irrigation de quelques rizières. Cette invention lui causa beaucoup de soucis et obtint de maigres résultats. Pourtant ses nombreuses occupations ne l’empêchaient pas de prêter son concours à la paroisse pour les confessions, les messes tardives et même, à l’occasion les sermons.
En 1924, lorsque le P. Beyls rentra en France, le P. Rogues-Perrin reprit la charge de l’école industrielle. En 1927, le directeur des Industries de la province de Madras écrivait dans son rapport : « La façon dont le P. Rogues-Perrin organise les classes des apprentis et obtient un travail de haute qualité est vraiment remarquable. Heureux les jeunes gens qui reçoivent un tel apprentissage dans une telle Institution sous la direction du Père : ils lui doivent une immense reconnaissance. Je lui souhaite succès et longue vie, afin qu’il puisse longtemps encore rendre à l’Inde et à sa jeunesse laborieuse de si éminents services. » De fait, les anciens apprentis de l’école industrielle lui ont témoigné leur reconnaissance en maintes occasions, et ils le considèrent toujours comme l’ami et le Père nourricier des ouvriers, des orphelins et des pauvres.
En 1930, il fut chargé de bâtir et d’organiser une nouvelle école industrielle à Ootacamund pour les orphelins badagas et autres des Nilgiris. Quand il eut terminé les travaux et mis l’école à pied d’œuvre, Mgr Tournier jugea bon, en 1935, de confier l’Institution à des mains plus jeunes et nomma le P. Rogues-Perrin curé de Kaity. C’était le déclin d’une vie active bien remplie. Il avait alors 66 ans. Il quitta à regret son œuvre de prédilection. A Kaity, il se dévoua aux biens temporels et spirituels de la colonie badagas. Dans ce poste, comme dans les fonctions d’aumônier de couvents, qu’il remplit par la suite, il n’était nullement désorienté, car, bien que la majeure partie de sa vie de missionnaire fût très occupée, il conserva toujours intact l’esprit sacerdotal et le zèle apostolique. Il possédait du reste à un haut degré la vertu d’adaptation. Cependant, « des ans l’irréparable outrage » s’accentuait. Peu à peu sa vue et sa mémoire s’affaiblissaient. « Je ne suis plus bon à rien, disait-il, il faut me préparer à la mort » ; et, il s’y prépara en récitant souvent son chapelet.
Enfin, ce fut la retraite totale. En 1948, il se retira à l’hôpital Sainte-Marthe ; deux ans plus tard, le 8 juillet 1950, il y mourut pieusement d’une pneumonie à 81 ans. Le P. Rogues-Perrin a bien mérité de la Mission. « Opera enim illorum sequentur illos. »
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Références
[2039] ROGUES-PERRIN Jacques (1869-1950)
Références biographiques
AME 1893 p. 627. 1923 p. 230. CR 1892 p. 274. 1896 p. 323. 1898 p. 257. 1899 p. 284. 1900 p. 238. 1901 p. 261. 1907 p. 297. 1919 p. 112. 174. 1921 p. 131. 1929 p. 304. 1931 p. 254. 1936 p. 214. 1940 p. 109. 1947 p. 124. 187. 1951 p. 137. 158. BME 1922 p. 184. 1923 p. 583. 1926 photo p. 581. 1929 photo p. 80. 1931 p. 235. 1933 p. 147. 1934 p. 810. 886. 1935 p. 69. 210. 451. 1937 p. 222. 375. 376. 1938 p. 66. 512. 1949 p. 190. 1950 p. 361. 518. 1955 p. 419. 1956 p. 119. EC1 N° 337. 367. 368. 384. 484