Paul CRANSAC1874 - 1936
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2307
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1897 - 1905 (Saigon)
- 1908 - 1936 (Saigon)
Biographie
[2307] Paul, Louis, Alphonse CRANSAC naquit le 30 Janvier 1874, à Onet-le-Château, diocèse de Rodez, département de l'Aveyron. Son père était instituteur. Sa mère avait deux de ses frères prêtres. Alphonse était le second garçon de cette famille de sept enfants dont deux devinrent prêtres, et deux se firent religieuses.
Il fit ses études primaires à l'école de son père, et ses études secondaires au Petit Séminaire de Saint Pierre-sous-Rodez, où il se montra élève obéissant, docile et travailleur bien que d'un caractère un peu vif et turbulent.
Le 10 septembre 1893, il entra laïque au Séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 23 Septembre 1894, Minoré le 21 Septembre 1895, sous-diacre le 27 Septembre 1896, diacre le 03 Mars 1897, il fut ordonné prêtre le 27 Juin 1897, reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de la Cochinchine Occidentale (Saïgon), qu'il alla rejoindre le 04 Août 1897.
Il arriva à Saïgon le 07 Septembre 1897. Pour s'initier à la langue viêtnamienne qu'il eût quelques difficultés à apprendre, il fut envoyé auprès d'un prêtre du pays chez qui il séjourna peu de temps. En 1898, il devint professeur au Séminaire de Saïgon.
En 1899, le poste de Câu-ngan lui fut confié, il remplaça M.Benoit ,son compatriote, quand celui-ci,malade, dût rentrer en France en 1900;quelques années plus tard, M.Cransac prit la direction de la paroisse de Ben-Tre, dans le district de Cai-mong. Vers 1905, épuisé, il dût partir en France pour refaire sa santé. Il y resta trois ans.
En 1908, à son retour, il fut nommé à Cholon où il ne resta que quelques mois, puis il reçut la charge de la paroisse de Tân-Hung, où il passa quatre ans. En 1913, il remplaça M.Bourgeois à Thu-Duc. En 1924, sa mauvaise santé l'obligea de nouveau à rentrer en France. De retour, en 1925, il reprit sa paroisse de Thu-Duc, où il fonda une crèche-maternité pour les enfants abandonnés. Très affable et très doux, il sut se faire aimer de tous dans toutes les paroisses où il passa.
Le 18 avril 1936, épuisé, il dut rentrer à la clinique Angier à Saïgon. Après plus de cinq mois de souffrance, il rendit son âme à Dieu, le 30 Septembre 1936.
Mai 1994
Nécrologie
M. CRANSAC
MISSIONNAIRE DE SAÏGON
M. CRANSAC (Paul-Louis-Alphonse), né le 30 janvier 1874 à Onet-le-Château (Aveyron) diocèse de Rodez. Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 10 septembre 1893. Prêtre le 27 juin 1897. Parti pour la Cochin¬chine occidentale, le 4 août 1897. Mort à Saïgon, le 30 septembre 1936.
Paul-Louis-Alphonse Cransac naquit le 30 janvier 1874 à Onet¬-le-Château, au pays de Rouergue, de parents très chrétiens. Son père était un de ces bons instituteurs de l’ancien temps qui, conscients de leur profession, savaient enseigner à leurs élèves la véritable science. Ce digne homme eut sept enfants, dont une fille qui ne vécut qu’un an ; les six autres trouvèrent dans la chaude atmosphère de la piété et des vertus familiales le germe d’une vocation : deux furent prêtres et deux devinrent religieuses.
Alphonse était le second garçon de cette belle famille. Jusqu’à l’âge de 12 ans, il resta à l’école de son père ; c’est à cette époque que le curé de la paroisse, pressentant en notre futur mission¬naire une réelle vocation, conseilla aux parents de lui faire étudier le latin. Alphonse était un enfant vif et turbulent, mais toujours docile ; il aimait à prendre ses ébats à la campagne ou dans les bois. Un jour il faillit se noyer ; une autre fois, on dut le décrocher d’un arbre où il était resté suspendu par la blouse. Dès son entrée au petit séminaire Saint-Pierre, son caractère obéissant l’aida beaucoup à être un très bon élève ; et, à la fin de l’année scolaire, le nom du séminariste figura souvent dans le palmarès. Tout jeune encore et sur le conseil de sa sainte mère qui avait deux de ses frères prêtres, les abbés Albouy, dont l’un est Aumônier de l’Hôtel-Dieu à Rodez, Alphonse fit partie de l’Œuvre de la Sainte-Enfance, et fut toujours fidèle à réciter l’Ave Maria et l’invocation à la Sainte Vierge : « Vierge Marie, priez pour nous et pour les petits enfants infidèles. » Il n’est pas douteux que ce fut là le germe de sa vocation missionnaire. Il lisait les Annales et disait avec beau¬coup de conviction : « Quand je serai grand, j’irai les délivrer, les sauver, ces pauvres petits. »
Il dut cependant lutter contre lui-même pendant ses classes de troisième et de deuxième ; il se demanda souvent, en effet, s’il aurait jamais le courage de quitter sa famille tant aimée et sa patrie pour suivre une si belle vocation. Les prières ferventes de sa pieuse mère devaient lui obtenir la lumière et la force dont il avait besoin en cette circonstance. A la fin d’une retraite sa décision fut prise ; désormais il suivra sans hésitation, dans le travail et la prière, la voie qui lui permettra de réaliser son idéal missionnaire. Le grand esprit de foi de chacun tempéra la douleur de la séparation, mais le sacrifice fut très pénible pour M. Cransac qui toujours eut pour les siens une grande affection.
Il entra au Séminaire des Missions-Étrangères en septembre 1893 et y fit consciencieusement ses études ecclésiastiques. Aimable avec tout le monde, de caractère gai, il continua à se faire aimer de tous ses confrères. Plus tard, il reçut sa destination pour la Mission de Saïgon, où il arriva le 7 septembre 1897. Comme tous les jeunes missionnaires, il fut envoyé dans une cure pour apprendre l’anna¬mite auprès d’un prêtre indigène ; il y resta très peu de temps, car il manquait un professeur au séminaire et ce fut lui qui occupa la place. M. Cransac n’étant pas du tout musicien, eut d’assez sérieuses difficultés pour apprendre la langue chantante annamite ; toutefois, il ne se découragea jamais, si bien qu’il arriva à se faire parfaitement comprendre par les indigènes. En 1899, le poste de Câu-ngan lui fut confié par son supérieur, tout proche de M. Benoît, qu’il remplaça provisoirement quand celui-ci dut rentrer malade en France. Quelques années plus tard, il prit la direction d’une petite paroisse du district de Cai-mong (Bentré) où il n’y avait certes ni confort, ni ressources ; mais cela importait peu au jeune missionnaire, n’écoutant que son zèle et son esprit de sacrifice. Il ne s’occupa pas assez de sa santé et se laissa manquer de tout. Quand le Vicaire Apostolique s’en aperçut, il était déjà trop tard ; épuisé et malade, M. Cransac dut rentrer en France, où il resta trois années. A son retour en mission, en 1908, il fut nommé à Cholon, près de Saïgon ; il n’y passa que quelques mois, car la paroisse de Tân-hung avait besoin d’un curé. Il demeura dans ce poste quatre ans, puis dut aller remplacer M. Bourgeois à Thu-duc. Les œuvres qu’il y établit le fixèrent là jusqu’à la fin de sa vie.
En 1924 sa mauvaise santé l’obligea de nouveau à rentrer en France où il arriva pour recevoir le dernier soupir de sa mère mourante.
L’année suivante, M. Cransac retourna à son poste de Thu-duc, fonda une crèche pour y recevoir les nombreux enfants de païens moribonds, et y adjoignit une maternité dont il confia la direction à l’une de ses anciennes paroissiennes de Tân-hung, sage-femme diplômée et personne très dévouée. Cet établissement, toujours prospère, rend de très grands services à l’Œuvre de la Sainte-Enfance.
Très affable et très doux, M. Cransac sut se faire vraiment aimer des chrétiens dans toutes les paroisses où il passa. Plusieurs de ses anciens paroissiens, qui le connaissaient depuis plus de 30 ans, venaient de temps en temps le voir à Thu-duc ; ils le visitèrent souvent pendant sa longue maladie et plus tard assistèrent en larmes à son enterrement. Malgré un état de santé très pré¬caire, il se dévoua toujours pour les âmes avec un zèle ardent, et un de ses grands soucis fut la crainte de ne pouvoir faire tout le travail qu’il désirait accomplir.
Complètement épuisé, il dut entrer à la Clinique Angier de Saïgon le 18 avril 1936 ; ce fut son dernier séjour en mission, et après plus de cinq mois de souffrance, il rendit sa belle âme à Dieu qui a dû ouvrir les portes de son Paradis à celui qui, toute sa vie, fut plein d’ardeur pour sa gloire et pour le salut des âmes.
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Références
[2307] CRANSAC Paul (1874-1936)
Références biographiques
AME 1897 p. 772. 1936 p. 285. CR 1897 p. 278. 1899 p. 222. 1902 p. 198 sq. 1924 p. 94. 1930 p. 179. 1933 p. 164. 1936 p. 234. 337. BME 1924 p. 334. 462. 1925 p. 249. 785. 786. 1936 p. 832. 846. 1933 p. 705. EC1 N° 69. 78. 93. 94. 98. 343.