Émile TAQUET1873 - 1952
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2329
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Corée
- Région missionnaire :
- 1897 - 1952
Biographie
[2329] TAQUET Émile, Joseph, est né le 30 octobre 1873 à Hecq , canton du Quesnoy, département du Nord, diocèse de Cambrai, fils de Hippolyte Taquet et de Anna Wibaille.
Entré laïque au Séminaire des Missions Étrangères de Paris le 23 septembre 1892, il est ordonné prêtre le 26 septembre 1897 et destiné à la Corée.
Parti de Paris le 28 octobre 1897, il arrive à Séoul le 5 janvier 1898 et, dans les années 1898-1900, il est en charge de toute la partie sud de la province du Kyong-sang méridional qui se trouve à l'ouest du fleuve Nak-tong. Il tente de s'établir à la ville de Chin-ju, achète pour cela une maison et commence ses travaux apostoliques, mais doit y renoncer devant les attaques qui viennent des autorités civiles et de bandes de vauriens. Il se retire alors à la périphérie de cette ville de Chin-ju, et en 1901, renonce à Chin-ju. Il va alors s'établir à la ville portuaire de Masan où, grâce à un don charitable, il a pu acquérir un terrain qu'il destine à une plus grande installation; mais dans le moment, il doit se contenter d'une petite chaumière qui lui sert à la fois de presbytère et de chapelle.
En 1902, le Père Taquet est transféré à l'île de Ché-ju "pour y tenir compagnie au Père Lacrouts", tandis que le jeune Père Mousset est transféré de Ché-ju à Masan. À Ché-ju, la jeune chrétienté a été décimée par l'insurrection des masses populaires contre les préposés aux impôts et surtout par les massacres qui ont suivi. Le Père Lacrouts s'occupe de la moitié nord de cette île, et le Père Taquet de la moitié sud, ayant sa résidence à So-hong-ri, non loin de la ville de So-gwi-po. Sa chrétienté compte 30 baptisés et 200 catéchumènes en 1903. En 1904, il a la joie de donner 35 baptêmes d'adultes et l'espoir de pouvoir fonder quelques petites dessertes. En 1905, il recueille 157 baptêmes et trouve que les païens sont mieux disposés, que leurs préjugés contre l'Église se sont atténués. Mais en 1909, l'île de Ché-ju ne compte que 349 chrétiens baptisés, pour deux paroisses. La progression, si progression il y a, est très lente et pour les missionnaires de l'île, il s'agit d'abord d'éliminer la paille du bon grain. Et le Père Taquet réussit à créer en pleine montagne une nouvelle desserte qui promet.
En 1911, à la suite de la création du vicariat apostolique de Taegu, l'île de Ché-ju et le Père Taquet y sont rattachés. En 1912, la patience continue à s'imposer comme une vertu dominante dans l'île. Le souvenir des massacres de 1901 subsiste. Mais l'île compte maintenant 400 chrétiens instruits et 1.500 catéchumènes.
En 1915, le Père Taquet devient le seul missionnaire de l'île, à la suite du transfert du Père Lacrouts sur le continent. En 1916, le Père Taquet, lui aussi, doit quitter l'île de Ché-ju, car il est transféré à la ville de Mok-po, au sud-ouest du continent; il a en outre la charge des îles innombrables de cette région, dont la plus étendue est celle de Ché-ju. À Mok-po, le Père Taquet succède au Père Canelle, mobilisé pour la guerre de 1914. Il s'occupe aussi du poste que tenait le Père Cadars, qui a également été mobilisé. Le Père Taquet passe beaucoup de temps en voyages dans ses nombreuses dessertes du continent et des îles. Cela demande du calme et de la patience. Trouve-t-il ces vertus en observant et en collectionnant des plantes qu'il envoie ensuite à des musées botaniques d'Europe ? En tout cas, il obtient une réputation de fin botaniste et a des plantes qui portent son nom, telles que Dryopteris Taqueti ou Rosa Taqueti ou Diplazium Taqueti, et qu'il a découvertes dans les îles dont il a la charge missionnaire.
En 1919, le retour du Père Cadars de la guerre permet au Père Taquet de déposer une partie de son fardeau. La longue absence du Père Cadars aurait pu être funeste aux chrétiens de No-an et Na-ju, mais grâce aux efforts du Père Taquet, il n'en fut rien, et les jeunes chrétientés de ce district restèrent fidèles. Dans l'île de Ché-ju, plusieurs dessertes disparurent, mais le Père Taquet put rester satisfait de son ancien poste de So-hong-ri (que d'autres appellent Han-non) où chaque soir les chrétiens font la prière en commun, puis étudient le catéchisme.
En septembre 1922, le Père Taquet quitte Mok-po et la partie ouest du vicariat apostolique pour devenir professeur au Grand Séminaire de Taegu et, en 1931, il en devient le Supérieur, son prédécesseur, le Père Julien (qui avait lui-même succédé au Père Peynet) étant devenu curé de la cathédrale de Taegu. En 1933, ses anciens paroissiens et ses anciens élèves du Séminaire devenus prêtres ne manquent pas de fêter ses soixante ans, un anniversaire qui est toujours l'occasion de grandes célébrations en Corée. En 1937, il préside aux obsèques du Père Vermorel qui, ancien provicaire et curé de la cathédrale de Taegu, et plus récemment aumônier de religieuses, était son pénitent jusqu'à son décès le 31 mai.
En juillet 1940, il demande à être relevé de ses fonctions de Supérieur du Grand Séminaire, estimant que cette charge est trop lourde pour lui; cette demande est acceptée, et le Père Richard, de 27 ans son cadet, va lui succéder, tandis que lui-même poursuit son enseignement jusqu'en 1942.
En 1948, lors du regroupement des missionnaires de Corée dans la nouvelle préfecture apostolique de Taejon, le Père Taquet reste à Taegu. Il se porte bien malgré ses 75 ans, mais est atteint de surdité. Il réside avec Mgr. Mousset et le Père Lucas dans une aile du Séminaire dont il a été le Supérieur, mais qui a dû fermer ses portes en 1944 sous la pression des autorités japonaises et qui n'a pu rouvrir qu'après l'indépendance retrouvée en 1945. À l'occasion, il remplace le Père Lucas pour l'aumônerie des Soeurs de St Paul de Chartres et de leurs orphelines. En juin 1950, les forces communistes de Corée du Nord envahissent la Corée du Sud et ne rencontrent guère de résistance; en août, Taegu est menacée à son tour. Avec le Père Lucas, le Père Taquet cherche alors asile à Po-hang chez le Père Deslandes, au bord de la mer, et au sud d'une petite rivière qui, pendant un mois, sera la ligne de front et verra des combats acharnés. Finalement, après un débarquement des troupes des Nations-Unies non loin de Séoul, les forces communistes s'empressèrent de battre en retraite avant de trouver leur route vers le Nord complètement coupée, et le Père Taquet put rentrer à Taegu le 1er octobre pour, à nouveau, habiter dans l'ancien Séminaire. Il était dépouillé de tout, de literie, de linge et de tout autre objet. Tout avait été pris, moins par les forces communistes que par les troupes de l'armée sud-coréenne qui avait établi ses quartiers dans les bâtiments de l'ancien Séminaire. C'est là que le Père Taquet est décédé le 27 janvier 1952. Il attend la Résurrection au cimetière de l'évêché de Taegu.
Références
[2329] TAQUET Émile (1873-1952)
Références bio-bibliographiques
AME 1897 p. 772. 1898 p. 5. 1911 p. 212. 213.
CR 1897 p. 278. 1900 p. 324. 1901 p. 62. 1902 p. 71. 1903 p. 53. 1904 p. 54. 1905 p. 36. 1909 p. 48. 1912 p. 61. 62. 1916 p. 50. 1917 p. 28. 29. 1918 p. 20. 1919 p. 25. 1920 p. 18. 1922 p. 32. 1923 p. 33. 1937 p. 286. 1948 p. 11. 1956 p. 16. 1952 p. 95.
BME 1922 p. 565. 627. 1923 photo p. 463. 1925 p. 495. 1926 p. 179. 1933 p. 924. 1936 p. 578. 1937 p. 271. 502. 1938 p. 830. 831. 1940 p. 682. 1949 p. 108. 422. 1950 p. 618. 675. 676. 680. 681. 711. 712. 753. 1952 p. 208. 256.
EC1 N° 486. 513.