Alfred FABRE1878 - 1967
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2745
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1903 - 1924
- 1926 - 1953
Biographie
[2745] Jean, Alfred FABRE naquit le 28 décembre 1878, à Saint Urcize, diocèse de Saint-Flour, département du Cantal. Après ses études primaires à Saint Urcize, puis à l'école du Sacré-Cœur à Saint Flour, il fit de brillantes humanités au petit séminaire de Saint-Flour; celles-ci achevées, il se dirigea, en 1898, vers le grand séminaire diocésain, où il fit ses études de philosophie, et reçut la tonsure le 26 juin 1899. Il fit une année de service militaire au 139ème R.I.
Le 4 décembre 1900, M. Fabre entra au séminaire des Missions Etrangères. Minoré le 21 septembre 1901, sous-diacre le 28 septembre 1902, diacre le 7 mars 1903, ordonné prêtre le 21 juin 1903, il reçut sa destination pour la Préfecture Apostolique du Kouang-Tong (Canton), qu'il partit rejoindre le 5 août 1903.
En 1906, M. Jean Alfred Fabre était professeur au séminaire de la mission à Canton, à deux pas de la résidence épiscopale. Il était l' auxiliaire "intelligent et zélé" de son supérieur M.Fleureau, et exerçait "l'action la plus salutaire sur les élèves". En 1910, le séminaire comptait 70 élèves. Le 21 décembre 1910, M.Fleureau étant décédé à Hong-Kong, M.Jean Alfred Fabre fut nommé supérieur de la maison.
En 1911, la chute de l'Empire et la proclamation de la République occasionnèrent des troubles et désordres. En 1912, M. Jean Alfred Fabre fut mis à la tête du district de Shau-Kouan (Shiu-Kwan). Il écrit dans son compte rendu .."Les chrétiens de Kong-Ké ont vu des brigands envahir leur chapelle, et mettre le village à feu et à sang. Les catéchumènes de Kouai-Ti ont eu plusieurs maisons incendiées…." En 1913, son district a joui d'une paix profonde; pendant la majeure partie de l'année, il a visité ses chrétiens. Kon Kai, poste situé près de la ville de Yan-Fu faisait sa joie et son espoir..
De 1913 à 1923, M. Jean Alfred Fabre redevint professeur et supérieur du séminaire. En 1923, la commission des théologiens consulteurs qui devaient préparer le "Concile plénier de Chine" dont l'ouverture était prévue pour le 14 mai 1924, se réunit à Outchang. M.Nicouleau, membre de cette Commission ne put s'y rendre, empéché par les brigands qui infestaient sa région. Au dernier moment, M. Jean Alfred Fabre le remplaça, mais il n'arriva qu'à la fin des travaux. En 1923, fatigué, il demanda à être relevé de ses fonctions; tout en continuant à assurer au séminaire les cours de latin et de liturgie, il prit la direction du district de Shun-Tak.
Dans le courant de 1924, M. Jean Alfred Fabre rentra en France, où, présenté à SS. Pie XI, le 22 décembre 1924, par Mgr. de Guébriant, il travailla, en 1925, dans la section de l'Exposition Missionnaire Vaticane réservée à la Société. Cela lui valut de recevoir la médaille "Bene Merenti", le 10 janvier 1926. Pendant son congé, il fut professeur à Bièvres. Le 8 octobre 1926, il s'embarqua à Marseille pour rentrer dans sa Mission.
En 1928, le district de Tai-Leuong (Taileung), dans la sous-préfecture de Sheun-Tak, connu pour ses usines à soie, fut confié à M.Jean Alfred Fabre; le Compte-Rendu de 1930 nous le présente comme étant le prêtre de son district, en continuel déplacement. "…Il passe 15 jours dans chacune de ses chrétientés, et quand il l'a fait ainsi deux fois, son année est écoulée.." En 1931, grâce à la générosité de M. J.Lieou, il bâtit et inaugura l'église de Kwai-tchao. Le 23 janvier 1932, il accompagna Mgr. de Guébriant dans sa visite à la mission de Swatow.
En 1934, M. Jean Alfred Fabre se trouvait à la tête de belles chrétientés remontant au XVIII siècle et totalisant 807 fidèles. Le séjour dans les cités bruyantes lui était insupportable; peu soucieux de confort matériel, il passait son année hors de sa résidence, prèfèrant un ministère dans les chrétientés de la campagne; là, il recueillait attentivement ce qu'il voyait et entendait. Il fit paraître un ouvrage ayant pour titre "De l'ombre à la lumière" dans lequel il faisaitt ressortir les analogies existant entre les rites chinois et les rites chrétiens.
En 1937, M. Jean Alfred Fabre publia un ouvrage, que les lettrés lirent avec grand intérêt: "Film de la vie chinoise - Proverbes et Locutions". En 1938, Il fit 54 visites aux neuf principales stations de son district. En même temps, il écrivit pour les lecteurs de revues missionnaires des articles sur les mœurs et coutumes du monde chinois et sur d'autres sujets forts instructifs. Ses travaux furent récompensés par l'attribution d'un prix de l'Académie Française. Mr. le Secrétaire perpétuel y ajouta un éloge de la valeur littéraire "très originale" de notre confrère.
En 1939, le district de M. Fabre se trouva en zone non occupée par les troupes japonaises. Mais en avril 1939, par suite d'escarmouches entre guérilla et soldats nippons, ces derniers étendirent leur occupation territoriale. M. Jean Alfred Fabre protégea ses chrétiens à Yeung-Ki, à Tai-Leung, à Lang-ngan contre des représailles ordonnées contre les vastes agglomérations dont ils faisaient partie. Ses chrétientés de Kouai-chow et de Yung-Ki furent fort éprouvées par les bombardements et les attaques de la guérilla.
Ce fut pour lui une période très difficile à vivre, marquée par l'insécurité, la guerre fratricide, le pillage des chrétientés, vengeances, trahisons, occupation japonaise. Un jour, alors qu'il voyageait en barque, les guerilleros le prirent pour un japonais. Il y eut un commencement d'assaut; mais sa barbe et son sourire et quelques bons mots rassurèrent vite les assaillants.
Le 10 mai 1940, il fut pillé et gardé captif une demi-journée par ces messieurs du maquis. Puis, menacé de mort par un sous-officier nippon, il fut délivré par un officier japonais plus poli. Grâce à son intervention auprès du commandant nippon il sauva de l'incendie les bourgades de Lung-ngan, et de Nam-Sha.
En 1948, M.Jean Alfred Fabre, fatigué nerveusement, continua sans relâche la visite de ses diverses chrétientés au sud de Canton. En 1949, il passa la fête de la Pentecôte à Kwai-chow, puis il se rendit à Nazareth (Hong-Kong) pour refaire sa santé.
Le 21 juin 1953, Mgr. Olçomendy étant présent, M.Jean Alfred Fabre, entouré de quatre prêtres chinois, célébra son jubilé sacerdotal à la paroisse de Tai-kou-lao, au milieu de centaines de ses anciens chrétiens de Canton.
Le 26 août 1953, il s'embarqua pour la France où il arriva le 17 septembre 1953. Il se retira à Voreppe, puis à Lauris, enfin à Saint Urcize (Cantal) où il décéda le 14 août 1967.
Nécrologie
[ 2745 ] FABRE Jean, Alfred
Missionnaire
Kouang-tong
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Jean, Alfred FABRE naquit le 28 décembre 1878, à Saint Urcize, diocèse de Saint-Flour, département du Cantal. Après ses études primaires à Saint Urcize, puis à l'école du Sacré-Cœur à Saint Flour, il fit de brillantes humanités au petit séminaire de Saint-Flour; celles-ci achevées, il se dirigea, en 1898, vers le grand séminaire diocésain, où il fit ses études de philosophie, et reçut la tonsure le 26 juin 1899. Il fit une année de service militaire au 139ème R.I.
Le 4 décembre 1900, M. Fabre entra au séminaire des Missions Etrangères. Minoré le 21 septembre 1901, sous-diacre le 28 septembre 1902, diacre le 7 mars 1903, ordonné prêtre le 21 juin 1903, il reçut sa destination pour la Préfecture Apostolique du Kouang-Tong (Canton), qu'il partit rejoindre le 5 août 1903.
En 1906, M. Jean Alfred Fabre était professeur au séminaire de la mission à Canton, à deux pas de la résidence épiscopale. Il était l' auxiliaire "intelligent et zélé" de son supérieur M.Fleureau, et exerçait "l'action la plus salutaire sur les élèves". En 1910, le séminaire comptait 70 élèves. Le 21 décembre 1910, M.Fleureau étant décédé à Hong-Kong, M.Jean Alfred Fabre fut nommé supérieur de la maison.
En 1911, la chute de l'Empire et la proclamation de la République occasionnèrent des troubles et désordres. En 1912, M. Jean Alfred Fabre fut mis à la tête du district de Shau-Kouan (Shiu-Kwan). Il écrit dans son compte rendu .."Les chrétiens de Kong-Ké ont vu des brigands envahir leur chapelle, et mettre le village à feu et à sang. Les catéchumènes de Kouai-Ti ont eu plusieurs maisons incendiées…." En 1913, son district a joui d'une paix profonde; pendant la majeure partie de l'année, il a visité ses chrétiens. Kon Kai, poste situé près de la ville de Yan-Fu faisait sa joie et son espoir..
De 1913 à 1923, M. Jean Alfred Fabre redevint professeur et supérieur du séminaire. En 1923, la commission des théologiens consulteurs qui devaient préparer le "Concile plénier de Chine" dont l'ouverture était prévue pour le 14 mai 1924, se réunit à Outchang. M.Nicouleau, membre de cette Commission ne put s'y rendre, empéché par les brigands qui infestaient sa région. Au dernier moment, M. Jean Alfred Fabre le remplaça, mais il n'arriva qu'à la fin des travaux. En 1923, fatigué, il demanda à être relevé de ses fonctions; tout en continuant à assurer au séminaire les cours de latin et de liturgie, il prit la direction du district de Shun-Tak.
Dans le courant de 1924, M. Jean Alfred Fabre rentra en France, où, présenté à SS. Pie XI, le 22 décembre 1924, par Mgr. de Guébriant, il travailla, en 1925, dans la section de l'Exposition Missionnaire Vaticane réservée à la Société. Cela lui valut de recevoir la médaille "Bene Merenti", le 10 janvier 1926. Pendant son congé, il fut professeur à Bièvres. Le 8 octobre 1926, il s'embarqua à Marseille pour rentrer dans sa Mission.
En 1928, le district de Tai-Leuong (Taileung), dans la sous-préfecture de Sheun-Tak, connu pour ses usines à soie, fut confié à M.Jean Alfred Fabre; le Compte-Rendu de 1930 nous le présente comme étant le prêtre de son district, en continuel déplacement. "…Il passe 15 jours dans chacune de ses chrétientés, et quand il l'a fait ainsi deux fois, son année est écoulée.." En 1931, grâce à la générosité de M. J.Lieou, il bâtit et inaugura l'église de Kwai-tchao. Le 23 janvier 1932, il accompagna Mgr. de Guébriant dans sa visite à la mission de Swatow.
En 1934, M. Jean Alfred Fabre se trouvait à la tête de belles chrétientés remontant au XVIII siècle et totalisant 807 fidèles. Le séjour dans les cités bruyantes lui était insupportable; peu soucieux de confort matériel, il passait son année hors de sa résidence, prèfèrant un ministère dans les chrétientés de la campagne; là, il recueillait attentivement ce qu'il voyait et entendait. Il fit paraître un ouvrage ayant pour titre "De l'ombre à la lumière" dans lequel il faisaitt ressortir les analogies existant entre les rites chinois et les rites chrétiens.
En 1937, M. Jean Alfred Fabre publia un ouvrage, que les lettrés lirent avec grand intérêt: "Film de la vie chinoise - Proverbes et Locutions". En 1938, Il fit 54 visites aux neuf principales stations de son district. En même temps, il écrivit pour les lecteurs de revues missionnaires des articles sur les mœurs et coutumes du monde chinois et sur d'autres sujets forts instructifs. Ses travaux furent récompensés par l'attribution d'un prix de l'Académie Française. Mr. le Secrétaire perpétuel y ajouta un éloge de la valeur littéraire "très originale" de notre confrère.
En 1939, le district de M. Fabre se trouva en zone non occupée par les troupes japonaises. Mais en avril 1939, par suite d'escarmouches entre guérilla et soldats nippons, ces derniers étendirent leur occupation territoriale. M. Jean Alfred Fabre protégea ses chrétiens à Yeung-Ki, à Tai-Leung, à Lang-ngan contre des représailles ordonnées contre les vastes agglomérations dont ils faisaient partie. Ses chrétientés de Kouai-chow et de Yung-Ki furent fort éprouvées par les bombardements et les attaques de la guérilla.
Ce fut pour lui une période très difficile à vivre, marquée par l'insécurité, la guerre fratricide, le pillage des chrétientés, vengeances, trahisons, occupation japonaise. Un jour, alors qu'il voyageait en barque, les guerilleros le prirent pour un japonais. Il y eut un commencement d'assaut; mais sa barbe et son sourire et quelques bons mots rassurèrent vite les assaillants.
Le 10 mai 1940, il fut pillé et gardé captif une demi-journée par ces messieurs du maquis. Puis, menacé de mort par un sous-officier nippon, il fut délivré par un officier japonais plus poli. Grâce à son intervention auprès du commandant nippon il sauva de l'incendie les bourgades de Lung-ngan, et de Nam-Sha.
En 1948, M.Jean Alfred Fabre, fatigué nerveusement, continua sans relâche la visite de ses diverses chrétientés au sud de Canton. En 1949, il passa la fête de la Pentecôte à Kwai-chow, puis il se rendit à Nazareth (Hong-Kong) pour refaire sa santé.
Le 21 juin 1953, Mgr. Olçomendy étant présent, M.Jean Alfred Fabre, entouré de quatre prêtres chinois, célébra son jubilé sacerdotal à la paroisse de Tai-kou-lao, au milieu de centaines de ses anciens chrétiens de Canton.
Le 26 août 1953, il s'embarqua pour la France où il arriva le 17 septembre 1953. Il se retira à Voreppe, puis à Lauris, enfin à Saint Urcize (Cantal) où il décéda le 14 août 1967.
Février 2000
Bibliographie :
Ouvrages imprimés à Nazarteh Hong-Kong.
1. En Butinant Virgile 1924
2. La Léproserie de Sheuntak 1925
3. Praedica Verbum : Porte-Voix du Christ 1938
4. Films de la Vie Chinoise 1937
5. De L'Ombre à la Lumière 1934
Dans les "Missions Catholiques"
La Léproserie de Shek-Lung, Miss.Cath. 1918/p.472,485,502
La piraterie au Kouang-tong, Miss.Cath. 1918/p.522
Discours au Congrès d'Amsterdam sur "Jésus-Hostie"
Miss.Cath. 1925/p.428, 441
Références
[2745] FABRE Jean (1878-1967)
Bibliographie :
Ouvrages imprimés à Nazareth Hong-Kong.
1. En Butinant Virgile 1924
2. La Léproserie de Sheuntak 1925
3. Praedica Verbum : Porte-Voix du Christ 1938
4. Films de la Vie Chinoise 1937
5. De L'Ombre à la Lumière 1934
Dans les "Missions Catholiques"
La Léproserie de Shek-Lung, Miss.Cath. 1918/p.472,485,502
La piraterie au Kouang-tong, Miss.Cath. 1918/p.522
Discours au Congrès d'Amsterdam sur "Jésus-Hostie"
Miss.Cath. 1925/p.428, 441
Notes biographiques.
AME 1903 p. 378. 1914 p. 125. 1917-18 p. 71. 1919-20 p. 13A. 1925 p. 3741. 1926-27 p. 74. 1932 p. 148A.
CR 1903 p. 306. 1906 p. 127. 1909 p. 136. 1910 p. 135. 1911 p. 109. 1912 p. 160. 1913 p. 159, 268. 1914 p. 154. 1922 p. 73. 1923 p. 87. 1925 p. 74. 1927 p. 75. 1928 p. 78. 1929 p. 102. 1930 p. 118. 1931 p. 119. 1932 p. 132. 1934 p. 89, 90. 1935 p. 90. 1937 p. 94. 1938 p. 99. 1939 p. 87-8. 1940 p. 57. 1948 p. 52. 1949 p. 64. 1950 p. 48. 1951 p. 122.
BME 1923 p. 444, 504, 647. 1925 p. 122-47-49-79, 379, 442. 1926 p. 171-93, 242, 702-6-14-71. 1930 p. 239, 716. 1932 p. 207. 1936 p. 588. 1937 p. 433. 1938 p. 185, 690. 1939 p. 274, 349. 1940 p. 122. 1841 p. 333, 551, 688. 1948 p. 30. 1949 p. 436, 523, 789. 1953 p. 605-6, 721, 911. 1957 p. 31. - PH 1937 p. 32. - ART 1923 p. 22, 91, 152, 211. 1931 p. 191, 881. 1932 p. 419-99, 757. 1933 p. 677. 1940 p. 300-83, 459. 1941 p. 440, 515-75, 645. 1936 p. 169, 251, 345. 1938 p. 361, 425, 584, 719. 1925 p. 702, 814. 1926 p. 706. 1928 p. 85, 217.
ECM 1942 p. 37-9, 58. 1943 p. 242-44. 1944 p. 1-4. 1945 p. 197, 202. 1947 p. 33-5, 65.
MASIE 1948 p. 97.
EPDM n° 4 p. 4.
EC1 n° 60, 72-4-5-6, 80-4, 92, 101-17, 545, 633, 778.
EC2 n° 1 p. 6.
MEM 61-69 p. 61.
HIR n° 124.