Jean PEDEBIDAU1883 - 1963
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2916
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1906 - 1915 (Hanoi)
- 1919 - 1954 (Hanoi)
Biographie
[2916] Jean PEDEBIDAU naquit le 1 Janvier 1883, dans une famille de cultivateurs béarnais, au village de Baleix diocèse de Bayonne, département des Pyrénées Atlantiques. Il fit ses études primaires dans son pays natal, puis il passa à Betharram pour le cycle secondaire de 1898 à 1902.
Le 9 septembre 1902, il entra au Séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 26 septembre 1903, minoré le 24 septembre 1904, sous-diacre le 23 décembre 1905, diacre le 20 mars 1906, il fut ordonné prêtre le 22 septembre 1906, et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique du Tonkin Occidental (Hanoï), qu'il partit rejoindre le 14 novembre 1906.
Après une initiation rapide à la langue viêtnamienne,il fut nommé, en 1907, à Vinh-Tri au sud de la mission, aumônier de l'hôpital et de la Ste Enfance et curé de cette importante paroisse. C'est là que Mgr. Retord avait trouvé longtemps refuge à l'époque des persécutions. Là, M.Pedebidau perfectionna son viêtnamien, non dans les livres, car il n'avait rien d'un intellectuel mais en écoutant d'interminables palabres de notables, en allant sur les marchés, en discutant avec les commères, interlocutrices insatiables. Si, en chaire,il était pratiquement incapable de sortir une phrase en viêtnamien, par contre dans une discussion avec un paysan tonkinois, il était imbattable; il saisissait à demi-mots, comprenait les locutions populaires, l'argot du métier et était compris.
En 1915, il fut mobilisé comme infirmier à Hanoï pendant six mois, puis envoyé à Orléans. La paix revenue, il repartit pour le Tonkin, et en 1920, devint curé de Ngoc-Lu. Il encouragea vivement les chrétiens de Ke-Vinh à développer la fabrication d'objets de piété, et il donna une grande extension à cette petite industrie.
En Juin 1924, Mgr. Gendreau le nomma curé de Nam-Dinh, et chef de ce district; il lui adjoignit M. Brun comme vicaire. En 1930, son Evêque fit de lui son procureur à titre provisoire,un provisoire qui dura très longtemps. A Hanoï, cette charge était particulièrement importante. La tenue de la maison ne fut pas le fort de M.Pedebidau. Sa table de travail était envahie par une marée de petits bouts de papiers sur lesquels des signes cabalistiques se croisaient dans tous les sens, et où lui seul était capable de s'y retrouver. Mais il fit merveille dans l'administration générale des biens de la mission. Très compétent, doué d'un flair extraordinaire pour l'achat de terrains, il savait à l'occasion, jouer très consciemment de son aspect pataud pour négocier des affaires. tout en gardant un calme parfait. D'un flegme imperturbable, il n'élevait jamais la voix.
En 1935, nommé second vicaire délégué, M.Pedebidau clairvoyant,toujours prudent, mais non immobiliste, fut toujours pour son Evêque un excellent conseiller. Il avait le talent d'empêcher toute histoire de grossir plus que de raison.
Durant la période troublée qui suivit les évènements de 1945, assisté de confrères et de viêtnamiens bénévoles, il aida les évacués qui, à cause de l'insécurité, affluaient sur Hanoï, à se loger, à trouver du travail et à s'insérer dans la vie de la cité. La mort de Mgr.Chaize à Hanoï le 22 Février 1949 à Hanoï, les évènements douloureux qui amenaient beaucoup de monde à la mission, l'avenir sombre et incertain lui causèrent de gros soucis. Il donna la preuve de sa patience, de son dévouement, de son savoir-faire,de son calme devant tant de difficultés.
En mars 1950, M.Pedebidau laissant pour un temps la procure entre les mains de M. Jacques, son assistant, partit à Nam-Dinh, puis en avril 1950, s'envola pour la France. Le 9 Décembre 1950, son congé régulier terminé, il reprit l'avion pour le Tonkin. Entre temps, au début du mois de mai 1950, Mgr. Khuê succédait à Mgr. Chaize comme premier vicaire apostolique viêtnamien de la Mission de Hanoï.et était consacré le 15 août 1950, en la cathédrale de Hanoï. Un chapitre nouveau commençait dans l'histoire de la Mission.
De retour à Hanoï, M.Pedebidau reprit sa charge de procureur au service du groupe missionnaire et de la région Nord-Indochine, nouvellement crées par l'Assemblée Générale de 1950. En 1954, suite aux accords de Genève, Le Nord Viêtnam passa sous le régime communiste. En Août 1954, M. Pedebidau, soixante douze ans, dont quarante-huit au service de la mission de Hanoï, et vingt-sept de ces quarante-huit dans la charge nécessaire et sans gloire de procureur, prit la décision de rentrer en France définitivement. Il gagna Saïgon, et,au jour de son embarquement, montant l'échelle de coupée du navire, pour la première fois, il ne put cacher son chagrin.
Arrivé en France le 17 septembre 1954, il prit alors un poste d'aumônier de carmélites à Fontenay-le-Comte, puis à Niort. En 1956, il fêta à Bièvres ses noces d'or. Il continua son ministère d'aumônier au petit monastère de Précigné, en Sarthe, veillant à n'être à charge à personne, et cachant ses souffrances. En Juin 1962, les infirmités l'obligèrent à rentrer à Montbeton. Quelques mois plus tard, il trouva la force nécessaire pour une dernière visite au pays natal.
A Montbeton, sa patience et sa douceur furent exemplaires, alors que déjà le cancer le minait. Le 9 juin 1963, veille de sa mort, on lui demanda d'offrir sa vie pour l'Eglise et le Tonkin; il répondit par un sourire et un petit signe de tête. Cela lui sembla suffisant en fait d'ultima verba !. Le lendemain 10 Juin 1963, il rendit son âme à Dieu.
Nécrologie
LE PÈRE JEAN PÉDEBIDAU
1883 - 1963
Missionnaire de Hanoï (Vietnam)
« Pédebidau », cela signifie près du verger » en béarnais. Aussi, c’est d’une famille de cultivateurs que naquit à Baleix, dans les Basses-Pyrénées, Jean PÉDEBIDAU, le jour de l’an 1883. Il fit dans son village natal ses études primaires. Puis — sans doute avait-il manifesté de bonne heure son désir de se faire prêtre ? — il passa à Bétharram pour le cycle secondaire. Et, quoique ne rentrant absolument pas dans la catégorie de ceux qui font feu des quatre fers, nous le voyons arriver aux Missions Etrangères à la rentrée de septembre 1902, d’où il sort prêtre le 22 septembre 1906, aussi discrètement qu’il était rentré. Quelques mois plus tard, il arrive dans sa mission, une des plus prestigieuses : Hanoï. Lui n’était pas de ceux dont l’arrivée fait sensation. Lourdaud, le visage piriforme et la barbe mal venue, laconique, affligé d’ailleurs d’une élocution qui prêtait à rire, il était, en revanche, serviable, fort débrouillard, spartiate, et d’une égalité d’humeur imperturbable. Qualités précieuses pour le pays !
Les jeunes missionnaires recevaient alors rapidement de grosses responsabilités, même lorsqu’ils en étaient encore au B-A, BA de la langue. Le P. PÉDEBIDAU se voit chargé de la grande paroisse du sud de la mission, où trouva longtemps refuge le fameux Mgr RETORD à l’époque des persécutions : Vinh-Tri. Comme tout nouveau missionnaire, il se met à l’étude de la langue. C’est le contraire d’un intellectuel, et ses livres de vietnamien, amoureusement imprimés par les jeunes presses de la mission, servent de nourriture à un bataillon de petits poissons d’argent. Le jeune Père écoute sans broncher d’interminables palabres de notables, va sur les marchés, échange quelques mots avec les commères, interlocutrices insatiables. Que ce qu’il dit provoque l’hilarité, il n’en a cure. Telle méthode qui convient à l’un ne réussit pas forcément à l’autre. Ce qu’il y a de certain, c’est que le vietnamien du P. PÉDEBIDAU ne valait pas mieux que son français, et qu’il était pratiquement incapable de sortir une phrase en chaire. Par contre, lorsqu’il commençait une discussion avec un paysan tonkinois, les missionnaires les plus forts en langue avouaient qu’à vouloir suivre la conversation, ils perdaient le fil au bout de quelques phrases. A ce moment, on avait peut-être encore envie de rire, mais on était bien forcé de s’incliner. Le P. PÉDEBIDAU était alors imbattable, saisissait à demi-mots, comprenait les locutions populaires, l’argot de métier ; et le plus fort, c’est que, malgré son élocution synthétique, lui-même était toujours compris de ses interlocuteurs. Il y avait là un vrai mystère pour les meilleurs vietnamisants, qui avouaient éprouver parfois encore de la peine à se faire comprendre.
En 1915, la guerre vient chercher le P. PÉDEBIDAU, qui est mobilisé en qualité d’infirmier à Hanoï, puis à Orléans. Ce n’est pas comme militaire qu’il deviendra célèbre. Il paraît même que ses officiers ne l’appréciaient guère... Sans doute son flegme écrasant, qui devait anéantir les offensives des gradés les plus efficaces.
Revenu au Tonkin à la fin des hostilités, il est chargé successivement de Ngoc-Lu en 1920, et de Nam-Dinh en 1925. Nam-Dinh est une ville déjà assez importante. Pourquoi la confier à un sujet aussi peu brillant ? Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
En 1930, le P. PÉDEBIDAU est nommé procureur à titre provisoire (encore un provisoire qui va durer vingt-deux ans) ; et un peu plus tard, c’est lui qui est choisi comme vicaire délégué lorsque le P. AUBERT donne sa démission de provicaire.
La mission de Hanoï est ce qu’on appellerait aujourd’hui « une grosse usine ». Aussi la charge de procureur y est-elle particulièrement importante. Le P. PÉDEBIDAU s’installe donc à la Procure, et monte, avec son maigre bagage, un escalier aussi solennel que celui d’un Gouvernement général. Cet imposant bâtiment, sommet de la carrière architecturale du P. PETIT, semblait de prime abord davantage conçu à l’intention d’un Arsène Lupin qu’à celle d’un administrateur de biens ecclésiastiques. Ce ne sont que couloirs courbes, impasses, pièces biscornues, et escaliers dérobés aux aboutissements surprenants. Contrairement aux lois de la physique, la lumière s’y propulse en zigzag, et lorsqu’elle atteint la table du procureur, elle a laissé en route pas mal de son éclat. Cette table est envahie par une marée toujours montante de petits bouts de papiers sur lesquels des signes cabalistiques se croisent dans tous les sens : les comptes de la mission. Derrière la table trône, débonnaire, le seul homme capable de s’y retrouver : le P. PÉDEBIDAU. Ce qu’il y a de certain, c’est que la mission n’a jamais fait faillite. On peut lui faire confiance... Mais il est tout de même bon de veiller quelquefois un peu au grain.
— Tu me dois cinq-cents piastres et quelque chose.
— Tiens ? Et en quel honneur ?
— Mm... je te dis ce qui est écrit, quoi...
On regarde de près, les tenants et aboutissants. Et la conclusion des investigations est énoncée exactement du même ton :
— Ah bon ! Alors c’est moi qui te dois cinq-cents piastres et quelque chose...
Dans ces conditions, fut-il bon procureur ? Il y a deux aspects de la charge à considérer. Il est certain que la tenue de la maison n’était pas son fort, et peut-être tenait-il de ses origines paysannes un incoercible goût pour les économies de bouts de chandelles. Aussi engageait-il des domestiques allergiques au balai, et des cuisiniers tout juste bons à mitonner une basse tambouille régimentaire. Des employés de ce genre étaient fort peu intéressés par le montant des salaires, et ne demandaient, en somme, qu’à être nourris à ne pas faire grand-chose. D’où parasitisme à la mission ! Pour l’autre aspect de sa charge, c’est-à-dire l’administration générale des biens de la mission, le procureur faisait merveille. Il possédait un flair extraordinaire pour l’achat des terrains. Il « avait » à l’endurance les mécontents, les quémandeurs, les faiseurs d’histoires. Pour négocier les affaires, il jouait — très consciemment ! — de son aspect pataud. Un résident de France reconnaissait : « Quand il sort de chez vous, vous vous figurez l’avoir roulé. Et quelque temps après, vous vous apercevez que c’est lui qui vous a bel et bien roulé ! »
En tant que vicaire délégué, ses compétences allaient au delà des biens de la mission. Dans ce domaine aussi, il avait le talent d’empêcher toute histoire de grossir plus que de raison. Il arrivait à tout absorber, comme le désert du Sin-Kiang finit par absorber le cours du Tarim. Excellent conseiller pour Mgr CHAIZE, il avait vraiment « la simplicité de la colombe et la prudence du serpent ». Prudent, mais non immobiliste, et ce fut souvent lui qui remit en route Mgr CHAIZE toujours trop tenté de repeser indéfiniment le pour et le contre. Avec cela, ses vieilles qualités ne s’altéraient pas avec l’âge : toujours aussi patient, aussi serviable. Et son flegme, son fameux flegme, qui faisait que le P. PÉDEBIDAU n’élevait jamais la voix. Jamais ou presque. En quinze ans, je l’ai entendu crier deux fois. Cela se traduisait par une brève série de glapissements à peu près inintelligibles qui restaient soudain en suspens... et tout rentrait dans le calme. Les deux fois, d’ailleurs, ce fut le P. FOURNEUVE qui réalisa cette performance : faire sortir PÉDEBIDAU de ses gonds ! A part cela, toujours avec ses méthodes spéciales, il arrivait à apaiser les plus coriaces. Le P. AUBERT, ancien provicaire et curé de Hàdông, ne possédait en commun avec le P. PÉDEBIDAU que le calibre. Ses dernières années, sujet à des insomnies, il avait la fâcheuse habitude d’envoyer réveiller toute sa maisonnée pour s’en plaindre : le boy, le catéchiste, le cuisinier, les quatre religieuses Amantes de la Croix qu’il faisait chercher à l’autre bout de la ville, et enfin le vicaire. Comme c’est moi qui exerçais cette fonction, j’eus plus d’une fois l’occasion d’entendre, entre une et deux heures du matin, des pensées fort pertinentes sur les inconvénients de l’insomnie. Il ne pouvait s’imaginer combien j’étais d’accord ! Une belle nuit, il me dit : « J’ai écrit au P. PÉDEBIDAU pour lui demander conseil. Voyez ce qu’il me répond... » Et de me tendre un de ces fameux petits bouts de papier, à caractères cunéiformes, sur lequel je déchiffrai » « Moi aussi je me réveille souvent la nuit. Savez-vous ce que je fais ? Je prends mon livre de méditations, et je commence à lire. Il est bien rare que je résiste au sommeil plus de dix minutes. » Je manquai pouffer. Le P. AUBERT, lui, avait la lippe amère. Il finit tout de même par sourire, et, hochant la tête, il murmura : « Brave Père Pédebidau... » et il nous renvoya nous coucher.
Flegmatique, mais aussi clairvoyant. Lors des événements qui suivirent le 9 mars 1945, il en était déjà certain : nous ne resterions plus bien longtemps dans notre cher Tonkin. Il ne jouait pas les Cassandre, et ne livrait pas volontiers sa conviction, car il ne voulait décourager personne. Mais il avait tout prévu ; aussi la suite dramatique des événements le trouva plus résigné que jamais.
Sa carrière était d’ailleurs terminée, il avait pris un congé en France en 1950. En 1952, il était retourné quelques semaines vers une de ses anciennes paroisses, Nam-Dinh, pour y panser les plaies de la guerre. En 1954, c’est la fin. Les Viêt-Minh vont entrer à Hanoï. Le P. PÉDEBIDAU a passé les soixante-dix ans. Pas question de rester. Il gagne Saïgon, puis repart vers la France. Lorsqu’il escalade l’échelle de coupée du navire qui va l’emmener, un groupe nombreux de Tonkinois, venus l’accompagner, mani¬feste sans retenue son chagrin ; et, pour la première fois, le P. PÉDEBIDAU ne peut cacher le sien...
Il va rendre encore service en qualité d’aumônier de carmélites à Fontenay-le-Comte, puis à Niort. On fêtera ses noces d’or à Bièvres en 1956, mais le rôle de jubilaire ne l’enchante nullement, lui qui fut toujours totalement étranger aux honneurs, lui qui, à Hanoï, prenait prétexte de son rôle de procureur pour rester au bout de la table, alors qu’en tant que vicaire délégué, sa place aurait été à côté de l’évêque. Il continue son discret ministère d’aumônier au petit monastère de Précigné, en Sarthe, avec toujours le souci de n’être à charge à personne et de ne pas laisser paraître qu’il souffre. Contraint un jour de se faire opérer d’hémorroïdes infectées qu’il traînait depuis des années, et s’entendant demander pourquoi il avait attendu si longtemps, il répondit simplement qu’il pensait que tout le monde souffrait plus ou moins de misères de ce genre...
En juin 1962, les infirmités ont enfin raison de son endurance. Il entre à Montbeton. Rapidement soulagé par les soins dont il est l’objet, il a la consolation inespérée de faire, quelques mois plus tard, un triple pèlerinage : Lourdes, Bétharram, et son village natal tout proche, Baleix. Il rentre à Montbeton. Sa patience et sa douceur restent exemplaires, alors que déjà le cancer le mine.
Au cours des mois qui suivirent l’élection de Jean XXIII, les « mots » du nouveau pape, si peu conformes au style pontifical traditionnel, firent la joie des journalistes, et furent colportés par la presse du monde entier. Que de fois, en les lisant, les anciens de Hanoï se disaient avec attendrissement : « Tiens ! Une réponse à la Pédebidau... ». Il est certain que les deux hommes avaient des points communs. D’abord, ce qui apparaissait à l’évidence : l’embonpoint, la bonhomie, et cet humour paysan fait à la fois de gros bon sens et de finesse, hérité de leur origine terrienne. Mais, en poussant plus loin, on ne pouvait s’empêcher de prolonger le rapprochement au delà de ces qualités qui se borneraient à rendre les deux hommes « sympathiques », et à mettre tout le monde « à l’aise ». Chez le grand pape, comme chez le missionnaire, il y avait la même humilité vraie sous l’absence de brillant, la même piété simple mais non infantile, et qui ne se payait pas de mots, la même bonté foncière, surtout, faite de souriante indulgence, la même clairvoyance devant les événements, la même patience, enfin, devant la souffrance et à l’heure de la mort. C’est là que les deux hommes vont se rencontrer.
Lorsque le 3 juin, on annonça au P. PÉDEBIDAU la mort de Jean XXIII, il répondit simplement : « Eh bien, si le Saint Père veut que je l’accompagne... » laissant, selon son habitude, sa phrase en suspens. Et le 9 juin, veille de sa mort, lorsqu’on lui dit que le bon pape Jean avait offert ses souffrances et sa vie pour l’Eglise, et qu’on lui demandait s’il en faisait autant pour le Tonkin, un sourire, un petit signe de tête lui semblèrent suffisants en fait d’« ultima verba ».
Car le Père PÉDEBIDAU n’a jamais dit un mot de trop.
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Références
[2916] PÉDEBIDAU Jean (1883-1963)
Références biographiques
AME 1907 p. 62. 1908 p. 238. CR 1906 p. 275. 1920 p. 46. 1922 p. 89. 90. 1928 p. 98. 1935 p. 119. 1939 p. 250. 1949 p. 179. 1951 p. 36. 37. 1952 p. 32. BME 1924 p. 117. 533. 1931 p. 261. 1933 p. 453 photo p. 452. 1934 p. 347. 1935 p. 374. photo p. 57. 1938 p. 843. 855. photo p. 253. 1939 p. 56. 507. 1948 p. 236. 1949 p. 308. 591. photo p. 440. 1950 p. 337. 392. 393. 1951 p. 74. 126. 489. 1952 p. 332. 689. 1953 p. 896. 1954 p. 715. 803. 899. 903. 908. 1053. 1145. 1956 p. 807. 812. 1959 p. 87. EPI 1964 p. 295 (notice). EC1 N° 481. 488. 564. 565. 603. 731.
EPI p. 177.