Arsène CUSSAC1884 - 1975
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3053
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1910 - 1915 (Pondichéry)
- 1920 - 1937 (Pondichéry)
Biographie
[3053] CUSSAC Arsène naît le 3 juillet 1884 à Fonberline d'Alleuze dans le diocèse de St Flour dans le Cantal. Il fait ses études primaires dans sa paroisse et poursuit ses études secondaires au petit séminaire de Saint-Flour qu’il doit quitter pour faire sa seconde au Collège de Courpierre près de Clermont-Ferrand. En octobre 1904, il entre au grand séminaire de Montferrand. C'est après son service militaire à Aurillac qu'il fait sa demande d'admission aux Missions étrangères. Il y entre, encore laïc, le 4 octobre 1905. Ordonné prêtre le 12 mars 1910, il s'embarque pour Pondichéry le 22 mai 1910.
Apostolat en pays tamoul
Il est envoyé à Cuddalore (1) pour l'étude de l'anglais et du tamoul, puis en 1911 sur la montagne de Yerkaud (2). En 1912, il est nommé à l'imprimerie de la mission de Pondichéry où il reste jusqu'en 1915. Mobilisé pour la grande guerre de 1914, il est brancardier jusqu'en 1919. Très dévoué et très courageux, il obtient une belle citation à l'ordre de sa brigade.
Il rentre en Inde en 1920 et devient curé de Villupuram (3), grosse agglomération et centre ferroviaire à quarante kilomètres de Pondichéry. Dans cette ville, il est le bon pasteur d'environ quatre cents Chrétiens, Indiens et Anglo-indiens, surtout employés aux Chemins de fer. En dehors de la ville, il lui faut visiter quatre ou cinq chapelles secondaires et doit s'occuper de la formation chrétienne de nombreux Parias venus lui demander conversion et baptême. Il commence par une centaine de baptêmes d'adultes et il y en aura d'autres par la suite. Mais sa santé se dégrade. Il a souvent des crampes d'estomac. Comme il a pris la mauvaise habitude de boire du vinaigre pour étancher sa soif, le docteur lui conseille de ne plus toucher à cette boisson et lui recommande un retour en France pour se soigner énergiquement. Parti le 31 mars 1930, il revient à Pondichéry au mois d'octobre suivant, libérant ainsi le P. Peyroutet qui assurait l'intérim. Il continue son ministère parmi les Indiens et les Anglo-indiens et se montre toujours accueillant pour les confrères qui viennent le voir. Toutefois, ses accrocs de santé l'obligent à aller faire plusieurs séjours à l'hôpital Ste Marthe de Bangalore. Mgr Morel, pensant lui donner plus de facilité pour se soigner, l'appelle à Pondichéry pour s'occuper de l'imprimerie qu'il connaît déjà bien.
Doit abandonner l’apostolat missionnaire pour raison de santé
En octobre 1937, il doit rentrer définitivement en France pour raison de santé. Après une cure efficace à Chatelguyon, il prend un poste d'aumônier dans une clinique tenue par les Sœurs de St Joseph de Cluny à Tournan en Seine et Marne. Il y reste trente ans. En 1967, il se retire à Montbeton. Loin de l'Inde, il pense toujours à ses chers Indiens, échange des correspondances, envoie quelques secours. Il souffre de ne pouvoir retourner en Inde. C’est un prêtre modèle menant une vie de prière intense, surtout d'adoration du Saint Sacrement. Il a aussi la dévotion à la Ste Vierge et récite beaucoup de chapelets. Chaque jour, il fait de longues visites au Saint Sacrement, va également prier au cimetière dans l'enclos de la maison.
Le P. Cussac expire le 8 septembre 1975. De nombreux membres de sa famille et de nombreux amis assistent à ses obsèques. Il repose dans le cimetière de Montbeton au milieu des confrères qu'il visitait chaque jour.
1 – Juste au sud de Pondichéry, dans les Indes britanniques.
2 – Au nord de Salem.
3 – A l’ouest de Pondichéry.
Nécrologie
Père Arsène CUSSAC
Missionnaire de Pondichéry (Inde)
1884 - 1975
Né le 3 juillet 1884 à Fonberline d’Alleuze, diocèse de St-Flour.
Entré aux Missions Etrangères le 4 octobre 1905.
Prêtre le 12 mars 1910.
En mission à Pondichéry de 1910 à 1937.
Ministère en France de 1938 à 1967.
Retiré à Montbeton en septembre 1967.
Décédé le 8 septembre 1975 à Montbeton.
Le Père Arsène CUSSAC naquit à Fonberline d’Alleuze dans le Cantal, au diocèse de St-Flour le 3 juillet 1884. Ses parents, propriétaires exploitants, eurent 9 enfants, 5 garçons et 4 filles. Le P. CUSSAC était le 7ème. Après lui naquirent encore deux filles.
Après ses études primaires à l’école de sa paroisse, il entra au petit séminaire de St-Flour pour ses études secondaires jusqu’à la seconde inclusivement. Pour sa rhétorique, il la fit au collège de Courpière près de Clermont. La raison en est que le jeune Cussac n’était pas un élève très discipliné. Avec quelques camarades de son âge, il aimait bien, sans malice ni mauvais esprit, faire quelques farces. Déjà à la fin de sa 5ème, il avait été renvoyé du petit séminaire de St-Flour. Grâce à l’intercession de sa mère auprès de l’évêque, il fut réadmis. — A la fin de sa seconde se produisit un nouvel incident dont fut victime un professeur. En fait Arsène Cussac n’y était pour rien, cette fois-là. Mais comme il était catalogué comme « chahuteur », il fut renvoyé avec quelques camarades de la même bande. C’est pourquoi il termina ses études à Courpière. En octobre 1904, il entra au grand séminaire de Montferrand. C’est alors qu’il manifesta à son directeur et au supérieur son désir d’entrer aux Missions Etrangères. Le supérieur du séminaire aussi bien que son directeur lui conseillèrent alors de s’engager pour accomplir son année de service militaire. Il suivit leurs conseils et fut incorporé à Aurillac. En juillet 1905, il fit sa demande d’entrée aux Missions Etrangères car son année de caserne s’achevait. Son admission ne souleva aucun problème et c’est le 4 octobre 1905 qu’il entra, encore laïque, au Séminaire des Missions Etrangères, pour se préparer au sacerdoce. Ordonné prêtre le 12 mars 1910, il reçut sa destination pour la mission de Pondichéry. C’est le 22 mai qu’il quitta la France pour gagner sa mission.
Sa première occupation fut évidemment l’étude des langues : anglais et tamoul, d’abord à Cuddalore (1910-1911) puis à Yercaud (1911-1912). Une fois sa connaissance des langues jugée suffisante, l’évêque le plaça à la tête de l’imprimerie de Pondichéry. Il devait y rester jusqu’en 1915. C’était la guerre en Europe et la France avait besoin de soldats et de brancardiers... Ainsi le P. Cussac fut mobilisé de 1915 à 1919, comme brancardier. A ce poste son dévouement lui valut une belle citation : « Le colonel commandant la Brigade cite à l’ordre de la Brigade Cussac Arsène, brancardier d’un dévouement sans borne. Plusieurs fois volontaire dans les patrouilles et les reconnaissances a ramené sous un violent tir d’artillerie un camarade grièvement blessé, tombé entre les lignes ».
Le P. Cussac rentra en Inde en 1920 et fut placé à la tête du district de Villupuram, paroisse située à une quarantaine de kilomètres de Pondichéry. Il devait y rester de 1920 jusqu’en 1937, date de son retour en France pour raison de santé. Le compte rendu de 1922 nous dit, sous la plume de Mgr Morel, que Villupuram compte 400 âmes, des Indiens et des Anglo-Indiens surtout employés au chemin de fer. Quatre ou cinq chapelles secondaires dépendent aussi de ce centre. — En 1927, le compte rendu note : « Des parias de Végandur sont venus en grand nombre trouver M. Cussac à Villupuram et lui ont demandé de les instruire. Notre confrère a établi à demeure chez eux deux catéchistes pour assurer l’instruction de ces catéchumènes. Il vient de donner le baptême à 98 personnes et d’autres familles demandent aussi à se convertir. Il y a longtemps que nous n’avions enregistré pareil succès. Une école, bâtie dans ce village, assure la persévérance de ces néophytes et l’instruction religieuse des enfants, espoir de demain ».
Cependant la santé du P. Cussac ne s’améliorait pas. Le 31 mars 1930, il fut obligé de regagner la France pour se soigner. Il rentra en Inde au mois d’octobre. L’intérim dans la paroisse fut assuré par son jeune vicaire le P. Peyroutet. Rentré dans sa mission le P. Cussac reprit le poste de Villupuram. Voici ce que dit le « Semeur », la revue catholique de Pondichéry, en décembre 1935, à l’occasion de la fête patronale de la paroisse : « Depuis la venue en mission du cher Père Cussac — et cela remonte à 25 ans — cette paroisse qui compte aujourd’hui plus de 3.000 fidèles s’est augmentée d’un grand nombre de chrétiens appartenant à la classe des employés de chemin de fer... Protestants et catholiques voisinent et font bon ménage. Il ne viendra jamais à la pensée de l’un d’entre eux de se quereller à propos d’une question religieuse. Et le pasteur protestant lui-même n’a aucune rancune contre le prêtre catholique. Qui d’ailleurs pourrait en avoir avec le P. Cussac qui vous accueille toujours avec un franc sourire ? ».
Et le chroniqueur de conclure : « Cher Père Cussac, soyez béni sans doute pour tout le bien que vous faites dans les deux colonies anglaise et indienne qui composent votre paroisse de Villupuram. Soyez-le aussi pour l’aimable simplicité que vous mettez dans vos relations avec vos frères dans l’apostolat et pour le charme prenant qui environne les trop courts instants durant lesquels on est votre hôte ». — Le P. Cussac continuait avec courage son travail apostolique. Cependant les accrocs de santé se multiplièrent, tant et si bien qu’il fut obligé de faire plusieurs séjours à l’hôpital Ste-Marthe de Bangalore. Voyant l’état de santé de plus en plus déficient de ce confrère, Monseigneur Morel le nomma de nouveau à l’imprimerie en octobre ou novembre 1936, pensant qu’à Pondichéry, il lui serait plus facile de se soigner. Mais de fait la santé du P. Cussac était si délabrée qu’il dut envisager un retour définitif en France, où il arriva au mois d’octobre 1937. Des soins attentifs lui furent donnés ; il fit notamment une cure efficace à Châtelguyon. Une fois suffisamment rétabli, il prit le poste d’aumônier dans une clinique tenue par les Sœurs de St-Joseph de Cluny à Tournan, en Seine-et-Marne. Il devait y rester jusqu’en 1967. L’âge d’une part et une surdité accentuée l’obligèrent à se retirer à Montbeton, au mois de septembre.
Telle fut en bref la carrière sacerdotale du P. Arsène Cussac. Un proverbe dit qu’il ne faut pas juger les gens sur la mine. Selon un confrère qui l’a bien connu pour avoir vécu avec lui, « au premier abord, il était un peu rude dans son accueil ; on pouvait être surpris. Mais cette première impression faisait vite place à l’amabilité. Aussi on se trouvait très vite à l’aise avec lui et chez lui, et l’on ne tardait pas à découvrir un confrère gai, jovial, taquin même à ses heures. Au fond c’était un cœur d’or, très sensible, porté à rendre service et à aider les pauvres. Bon envers ses serviteurs et en même temps ferme. D’une piété sérieuse et réfléchie. Il s’occupait de ses chrétiens avec beaucoup de zèle et de délicatesse. On voyait qu’il les aimait et en était aimé. — Pendant son séjour en France, il n’oubliait pas sa mission à laquelle il restait très attaché. Surtout depuis qu’il était retiré à Montbeton, il échangeait de fréquentes lettres avec un de ses anciens vicaires pour avoir des nouvelles de la mission et des confrères, aussi bien ceux des Missions Etrangères que des prêtres indiens qu’il avait connus. Il n’oubliait pas ses anciens serviteurs. Par l’intermédiaire de ce confrère, son ancien vicaire, il faisait parvenir quelques secours à son cuisinier ou à tel ou tel instituteur ou à telle religieuse dont il avait guidé la vocation. Sur ces modestes dons, il recommandait toujours de réserver une part pour les pauvres ».
Une des religieuses qui l’a connu à Tournan écrit de son côté : « Nous aimions beaucoup ce cher Père resté missionnaire dans l’âme et il souffrait de ne pouvoir retourner en Inde. C’était un vrai prêtre menant une vie de prière intense. Sa dévotion au chapelet était remarquable. Tous les jours — et cela pendant de nombreuses années — il le disait à la chapelle avec les convalescentes de la maison de repos, même avec une seule personne. Parfois il était seul, mais il l’assurait. Sa pauvreté nous édifiait ; se contentant de peu, il donnait largement autour de lui. Voilà, je crois, l’essentiel ».
Le P. Supérieur de Montbeton écrit dans le même sens, à propos des dernières années du P. Cussac dans cette maison. « Ses journées se ressemblaient toutes, consacrées surtout à la prière : prière à la chapelle où chaque jour il faisait plusieurs longues visites, prière dans le parc, prière au cimetière où il se rendait chaque jour à une heure bien déterminée. Aussi longtemps que ses forces le lui permirent, il se rendit fréquemment à l’église paroissiale pour y adorer le Saint Sacrement. — Malgré sa surdité profonde et l’affaiblissement progressif de sa vue, il ne s’était pas replié sur lui-même. Sa charité envers tous était remarquable. Il cherchait les occasions de rendre service et de faire de petits cadeaux toujours adaptés au goût de chacun.
« Les voisins de la maison avaient remarqué la piété du P. Cussac. Sans qu’il ait eu des rapports particuliers avec eux, ils sont venus fleurir sa tombe. C’est là un « privilège » assez rare dans notre petit cimetière. « Vox populi, vox Dei ».
C’est le 8 septembre 1975 que décéda le P. Cussac ; les membres de sa famille vinrent nombreux à ses obsèques ; certains même s’imposèrent un long voyage. Le P. Cussac repose dans le cimetière de Montbeton au milieu des confrères qu’il venait visiter chaque jour. Dans son petit mot, la Sœur Agnès, de Cluny, écrit : « De là-haut, il veille ». Il veille sur sa famille, sur la Société et sa Mission de Pondichéry à laquelle il restait si profondément attaché.
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Références
[3053] CUSSAC Arsène (1884-1975)
Références bibliographiques
AME 1910 p. 220. 1917-18 p. 360. 1918 p. 546 (citation) CR 1910 p. 300. 1922 p. 143. 1927 p. 147. BME 1928 p. 186. 1930 p. 380. 1931 p. 688. 929. 1932 p. 72. 306. 1933 p. 877. 956. 1934 p. 592. 654. 810. 886. 1937 p. 68. 374. 669. 670. 891. 1938 p. 277. 848. 1939 p. 70. 1941 p. 701. 1957 p. 476. MDA 1957 p. 64. EC1 N° 197. 230. 364. 428. 614. 617. 678. NS. 2P60. 29P110. 83P73. 90/C2. MEM 1975 p. 75.