Clet POULHAZAN1884 - 1944
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3098
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1911 - 1925
- 1927 - 1944
Biographie
[3098] Clet, Simon POULHAZAN naquit le 14 décembre 1884, à Primelin, diocèse de Quimper, département du Finistère. Il fit ses études primaires dans son village natal; le vicaire de la paroisse l'initia à la langue latine, et l'envoya au petit séminaire de Pont-Croix. A la fin des humanités, Clet se dirigea vers le grand séminaire de Quimper, où il reçut le diaconat le 25 juillet 1909.
Le 15 février 1910, il entra au Séminaire des Missions Etrangères. Ordonné prêtre le 17 décembre 1910, il reçut, le même jour, sa destination pour la mission du Kouang-Tong, qu'il partit rejoindre le 19 avril 1911.
Arrivé à Canton, dans le courant du mois de mai 1911, envoyé à l'orphelinat de cette ville, chez M.Eugène Thomas, pour étudier la langue chinoise, M.Poulhazan apprit aussi à un groupe d' orphelins l'art de fabriquer des cotonnades. En 1912, il fut nommé vicaire de M.Cellard, chef du district de la Sainte Trinité du Luichow, et se mit à l'étude de la langue locale différente du cantonnais. Après quelques mois d'un travail opiniâtre, il fut capable de faire la visite des chrétientés de son district. A la fin de 1913, il reçut sa nomination pour le poste de Sancian, où en 1552, était mort François- Xavier.
En août 1914, Mgr. Mérel renvoya M. Poulhazan au district de la Sainte Trinité dans la presqu'île du Luichow, comme vicaire de M. Cellard. Ce dernier fut mobilisé, envoyé avec les troupes d'occupation du nord de la Chine, et enfin démobilisé en 1916. Déclaré inapte au service; par suite d'une bronchite chronique, M. Poulhazan prit donc la direction du district dans des conditions difficiles. Disséminés dans plus de 150 villages, les chrétiens étaient regroupés dans une dizaine de grosses stations. Il les administra sans trop de difficultés.
En 1916, Mgr. de Guébriant fut nommé vicaire apostolique du Kouang-Tong. Au début de l'année suivante, il envoya M.Cellard à Kouang-Tcheou-wan; alors concession française. Il pensa confier à M.Poulhazan la fondation du district de Topi, mais après avoir pris conseil, il le maintint à la tête du district de la Sainte Trinité. La direction de ce poste important demandait un homme doué d'un esprit de suite, riche d'expérience et très au courant des affaires.
A cette époque la Chine connaissait une période de graves troubles. Vers septembre 1922, depuis sa résidence de la Sainte Trinité, M.Poulhazan signalait la présence des pirates à quelques lieues de chez lui: Ils ont assiégé, écrivait il à son évêque, le village de Tiam-Siên à 4 lieues, au sud d'ici; 2.000 personnes étaient réfugiées dans un fortin où elles ont pû résister..." Mais, 300 autres furent impitoyablement massacrées. La terreur gagna le pays. Insécurité, pillage, commerce de l'opium, enlèvement des personnes et des biens, brigandage règnaient partout. M.Poulhazsan se fit alors le protecteur de tous, et organisa la défense de sa chrétienté pour tenir en respect les bandes de pirates pillards. En 1924, un temps de repos à Béthanie lui fut nécessaire, mais à Pâques, il était de retour à son poste. En 1925, il partit se soigner en France, confiant sa paroisse au P.Joseph Yip, prêtre chinois..
Vers le milieu de l'année 1927, rentré à son poste, M. Poulhazan baptisa 110 catéchumènes; en 1928, il reçut M. Jego puis, en 1931, M. Thouvenin pour leur étude de langue et leur formation apostolique. En 1929, il entreprit la construction d'un couvent et d'un noviciat de "vierges chinoises". En 1932, son immense district avec ses dix-sept stations ou centres chrétiens fut enfin divisé. Les catéchumènes étant nombreux, il organisa l'Action Catholique.
Mais au début de 1935, laissant sa chrétienté de la Sainte Trinité entre les mains de M.Jego, il fut nommé supérieur du petit séminaire, à Pakhoi. où en 1937 il y avait 25 latinistes. En 1938, Mgr. Pénicaud en fit son vicaire délégué pour s'occuper de la partie ouest de la mission. En 1940, M. Poulhazan fit la visite pastorale de la partie nord et nord ouest de la mission.
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Le 11 septembre 1941, M.Boulay prit ses fonctions de supérieur du petit séminaire, en remplacement de M.Poulhazan qui, parti en jonque de Pakhoi le 19 septembre 1941, arriva le lendemain à Tchoukshan, son nouveau poste, proche de la frontière du Tonkin. Les vents avaient été favorables !.
En 1943, il dut aller à l'hôpital de Moncay, et de là, à la clinqiue St. Paul à Hanôi. Un court séjour à Mau-Son lui valut un regain de santé qui lui permit de rentrer en Chine. Mais en 1944, il dut retourner à l'hôpital de Moncay. C'est là qu'il décéda le 20 mars 1944. Ses chrétiens ramenèrent sa dépouille mortelle à Tchoukshan et l'inhumèrent dans la grotte de N.D. de Lourdes, près de son église. M. Hermann présida la cérémonie des funérailles.
Nécrologie
M. POULHAZAN
MISSIONNAIRE DE PAKHOI
M. POULHAZAN (Clet-Simon) né le 14 décembre 1884 à Primelin, diocèse de Quimper (Finistère). Entré diacre au Séminaire des Missions-Étrangères le 15 février 1910. Prêtre le 17 décembre 1910. Parti pour le Kouangtong le 19 avril 1911. Mort à Moncay (Tonkin) le 20 mars 1944.
Clet-Simon Poulhazan naquit le 14 décembre 1884 à Primelin, diocèse de Quimper, d’une des meilleures familles terriennes de la paroisse.
A l’école primaire il apprit d’abord le français, car à la maison on parlait le breton. Le vicaire de la paroisse reconnut bien vite en cet enfant des marques de vocation, au sacerdoce ; il lui donna des leçons de latin et l’envoya au petit séminaire de Pont-Croix. Ses humanités terminées, il entra au grand séminaire de Quimper, puis demanda son admission au Séminaire des Missions-Étrangères.
Ordonné prêtre à Paris le 17 décembre 1910, il reçut le même jour sa destination pour le Kouangtong où il arriva dans le courant du mois de mai de l’année suivante. Mgr Mérel lui assigna l’orphelinat de Canton pour y apprendre la langue, tout en aidant le missionnaire chargé de cet établissement. En 1912, nous trouvons M. Poulhazan au district de la Sainte-Trinité du Luichow, vicaire de M. Cellard, qui depuis longtemps suppliait son évêque de lui adjoindre un confrère dont il avait grand besoin.
Dès son arrivée à son nouveau poste, notre confrère se met avec ardeur à l’étude du dialecte local totalement différent du cantonnais qu’il avait étudié pendant près d’un an. Après quelques mois de travail opiniâtre, il devint capable d’entreprendre sa première visite des chrétientés de son district ; sa simplicité et son dévouement remarquable lui valurent l’estime et l’affection de tous les fidèles. On le vit bien lorsque, à la fin de 1913, il reçut sa nomination pour le poste de Sancian où est mort saint François-Xavier. Ce changement était peut-être dû au curé de ce village qui avait pu apprécier à l’orphelinat de Canton la valeur morale du nouveau missionnaire. Quoi qu’il en soit, les chrétiens de la Sainte-Trinité alertés vinrent nombreux et de très loin témoigner à leur bien-aimé père leur profonde affection et leur douleur d’une séparation possible. Mais, le plus affecté par la décision de Mgr Mérel fut le pauvre curé qui se voyait privé du secours de son cher collaborateur, devenu pour lui un véritable frère. Sans plus tarder, il écrivit à son supérieur une lettre où il faisait valoir les raisons très sérieuses d’annuler ce changement. La réponse, hélas, ne fit que confirmer l’ordre donné.
M. Poulhazan prépara donc ses bagages sans aucune plainte, bien que les larmes perlassent à ses yeux, car il aimait les braves gens du Luichow. Le missionnaire part à Sancian, laissant à la Sainte-Trinité le meilleur de lui-même. Toutefois le pauvre curé, dans sa détresse, ne perdait pas confiance. Il fit un vœu à la petite Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus, promettant de l’accomplir si son confrère revenait au Luichow... Et, contre toute espérance, au mois d’août 1914, par suite d’événements trop longs à relater ici, M.Poulhazan était de retour à la Sainte-Trinité. Son supérieur lui avait dit à Canton : « Voulez-vous retourner au Luichow ? » et M. Poulhazan de répondre : « Je n’ai pas de désir ; que la volonté de Dieu soit faite. » Mgr Mérel dit alors : « Eh bien, partez tout de suite pour la Sainte-Trinité. »
On devine la joie immense de nos deux amis ! Ils reprirent alors leur vie de pieuse communauté ; quand leurs occupations le permettaient ils récitaient le bréviaire et s’acquittaient de leurs exercices de piété en commun. Ils n’avaient vraiment qu’un cœur et qu’une âme, voire une bourse commune pour le bien du district.
Mais la guerre de 1914 bat son plein. M. Poulhazan, par suite d’une bronchite chronique, est déclaré inapte au service. Son compagnon, bien que plus âgé, est mobilisé et envoyé avec les troupes d’occupation du nord de la Chine. Le vicaire prend la direction du district dans des conditions plutôt difficiles, mais il manœuvre comme un vétéran, et le maintient tout seul en parfait état. Les chrétiens étaient disséminés en plus de 150 villages formant une dizaine de grosses stations. En 1916, le curé est démobilisé et la belle vie à deux reprend plus intime que jamais.
Au commencement de 1917, Mgr de Guébriant, nommé Vicaire apostolique du Kouangtong envoie M. Cellard à Kouangtcheou wan et veut charger M. Poulhazan de fonder le district de Topi. A la Sainte-Trinité, Son Excellence pense placer un nouveau confrère ; mais celui, qui pendant vingt-deux ans avait vu se développer cet intéressant district, fit respectueusement remarquer à Monseigneur l’importance de ce poste et la nécessité d’agir avec beaucoup d’esprit de suite pour mener à bien toutes les œuvres entreprises. Il lui insinua que M. Poulhazan, très au courant des affaires, était le plus désigné pour en prendre la direction. Le Supérieur se rendit à ces raisons et M. Poulhazan fut nommé curé de la Sainte-Trinité où il resta jusqu’en 1935.
Ce fut certainement la période la plus dure et la plus méritoire de sa carrière apostolique. Les troupes du Maréchal Long, vaincues par l’armée du Kwangsi, s’étaient répandues dans tout le Luichow et unies aux pirates locaux, mettaient le pays à feu et à sang. On voyait chaque jour, çà et là des villages brûler ; les habitants affolés venaient en foule se réfugier à la Sainte-Trinité. Ce village armé et fortifié, avec l’assentiment du sous-préfet du Suikai, reçut jusqu’à sept ou huit mille chrétiens ou païens dans son enceinte ou ses alentours sous la protection de ses fusils. Il y eu bien des alertes, des batailles même, car les brigands venaient essayer d’enlever les bœufs ou les femmes jusqu’aux portes du village. M. Poulhazan eut de multiples émotions, des ennuis et des soucis de toute sorte. Il était l’âme de cette forteresse et ce ne fut qu’après de longs mois que le Général Gaston Wong Keung, ancien élève du collège du Sacré-Cœur de Canton, fut envoyé pour pacifier le pays et ramener pour un temps la paix dans cette région. Le courageux missionnaire était le protecteur de tous ; aussi les païens mêlés aux chrétiens se rapprochèrent-ils de l’Eglise : ils comprirent mieux la religion catholique et beaucoup se convertirent.
Entre temps, M. Poulhazan rentra en France en 1925 pour y prendre un repos très mérité, sur le conseil de Mgr de Guébriant qui avait son missionnaire en haute estime.
En 1935, notre confrère est appelé à Pakhoi par Mgr Pénicaud pour prendre la direction du séminaire. Il se dévoue à cette œuvre essentielle de la Mission pendant sept ans. Bien qu’il ne fut guère préparé à cette nouvelle vie, il se mit courageusement à l’œuvre et remplit scrupuleusement tous les devoirs de sa charge. En 1941, survint une grande fatigue qui l’obligea à prier son évêque, Son Exc. Mgr Deswazière, de lui donner un remplaçant. Son Vicaire apostolique consentit à lui accorder un successeur en la personne de M. Boulay et l’envoya à Tchouk-Shan sur la frontière au Tonkin. En 1943 il dut aller à l’hôpital de Moncay, et de là à la clinique Saint-Paul, à Hanoi.. Un court séjour à Mao-Son lui valut un regain de santé et lui permit de rentrer en Chine. Mais en 1944, il dut retourner à l’hôpital de Moncay. C’est là que le Bon Dieu est venu le prendre le 20 mars. Ses chrétiens voulurent ramener chez eux leur père bien-aimé pour l’inhumer dans la grotte de N.-D. de Lourdes, près de son église de Tchouk-Shan, M. Hermann, seul dans cette région, présida la cérémonie.
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Références
[3098] POULHAZAN Clet (1884-1944)
Références biographiques
AME 1911 p. 165. 1919-20 p. 20. 1922 p. 83. CR 1911 p. 110. 271. 1913 p. 163. 1916 p. 92. 93. 1918 p. 50. 1919 p. 56. 1921 p. 59. 1922 p. 85. 86. 1923 p. 91. 92. 1926 p. 86. 1927 p. 81. 1928 p. 87. 1931 p. 129. 1932 p. 144. 1933 p. 110. 1934 p. 106. 1935 p. 104. 106. 1937 p. 106. 1947 p. 356. 1948 p. 203. BME 1922 p. 65. 571. 636. 1924 p. 115. 183. 253. 396. 1925 p. 368. 1927 p. 118. 454. 512. 1930 p. 51. 1932 p. 133. 1934 p. 870. photo p. 710. 1935 p. 196. 667. 1936 p. 483. 1937 p. 515. photo p. 32. 1938 p. 619. 692. 841. 1939 p. 352. 728. 1940 p. 455. 1941 p. 104. 186. 552. 689. 717. 1948 p. 36. 40. 51. 228. MC 1917 p. 41. 1921 p. 52. 53. 445. ECM 1942 p. 59. EC1 N° 86. 87. 95. 129. 130. 436.
Janvier 1997
Mémorial POULHAZAN Clet, Simon page 2