Jean-Marie VIRY1902 - 1986
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3316
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1926 - 1955 (Hué)
Biographie
[3316] VIRY Jean-Marie, Victor, est né le 27 juin 1902 à Versailles, d'une famille qui comportait des industriels, établis en Haute-Marne, et des officiers de carrière. Il fit ses études, d'abord à l'école primaire Notre-Dame, puis au Collège Saint Jean des Eudistes, à Versailles. Il entra ensuite au Grand Séminaire d'Issy-les-Moulineaux, au titre du diocèse de Langres. Ordonné sous-diacre le 2 juillet 1925, il entra aux Missions Etrangères à la rue du Bac, le 6 octobre 1925 et fut ordonné prêtre, le 29 mai 1926, recevant alors sa destination pour la Mission de Huê, au Viêt Nam.
Son premier poste fut le Grand Séminaire où il enseigna pendant sept années, tout en s'initiant à la langue du pays. En 1933, il fut chargé de la chrétienté de Nuoc-Ngot où il prit goût aux activités pastorales, à tel point qu'après avoir accepté, en 1936, de faire un remplacement au Petit Séminaire d'An-Ninh, il se trouva bien d'être nommé curé de Hà-Uc, région où les chrétiens vivaient de pêche et de quelques cultures vivrières. Il s'y employa à la formation des catéchumènes, à celle des notables et à la scolarisation des enfants. En 1943, Mgr. Lemasle lui confia même la direction générale des écoles catholiques du vicariat apostolique de Huê.
La même année, il fut appelé à remplacer le Père Danatte, comme Supérieur de l'Institut de la Providence, établissement secondaire, fondé en 1933, par Mgr. Allys. Cependant, la situation politique du pays allait être gravement compromise par le "coup de force" de l'armée japonaise (le 9 mars 1945). C'est alors que le Père Viry montra toutes ses qualités de chef, sachant prendre les décisions avec perspicacité et les imposer fermement pour le bien de tous. Car les Japonais avaient interné dans les bâtiments de la Providence les familles des militaires français, tués ou mis hors de combat. Plus tard, après la défaite des Japonais, et la libération opérée par les troupes françaises, il fallut encore subir de la part des troupes viêt minh, aux ordres d'Hô Chi Minh, et du Général Giap, un véritable siège de Huê (l'ancienne capitale), pendant 46 jours. Là encore, le Père Viry fut à la hauteur de la situation, intervenant judicieusement pour éviter le pire, dans ce contexte guerrier.
Après un court séjour en France, en 1947, le Père Viry avait repris la direction de l'Institut de la Providence, bien décidé à y favoriser l'entrée des élèves provenant des écoles de la Mission. Cela allait en doubler les effectifs. Les autorités reconnurent d'ailleurs les mérites et la compétence du Père Viry, en lui décernant les Palmes Académiques.
Pendant ces longues années troublées, le pays avait été durement secoué et les mentalités avaient évoluées, sous l'impact d'une propagande sournoise. Le succès de l'armée viêt minh à Diên Biên Phu, en 1954, suivi des Accords de Genève, divisèrent le pays en deux zones antagonistes et mirent fin à la présence militaire française. Plus que jamais, le transfert au clergé viêtnamien des responsabilités pastorales s'avérait opportun.
Le Père Viry prit alors la décision de demander son retour en France (1955), sachant qu'il pouvait encore y travailler utilement. De fait, les événements d'Indochine avaient commencé à déclencher un exode de réfugiés viêtnamiens en France. C'est ainsi que le Père Viry se retrouva à la tête d'une sorte de "paroisse viêtnamienne", dans un centre d'accueil (Sainte Livrade), situé dans le diocèse d'Agen. Il y utilisa tous ses réflexes d'organisateur et de pasteur des âmes, sachant défendre les intérêts de ses ouailles contre certaines raideurs administratives. L'évêque d'Agen discerna très vite, en sa personne, un auxiliaire précieux qu'il utilisa, à plusieurs reprises, dans des cas difficiles, d'abord à la Paroisse Saint Hilaire d'Agen, puis à celle de Temple-sur-Lot (1968-1975).
Dix neuf années s'écoulèrent ainsi, dans une activité pastorale intense et remarquablement adaptée -vu l'évolution des mentalités, notamment depuis 1968-.
L'année 1975, marquée par la chute de Saïgon, sous la pression de l'armée Nord-Viêtnamienne, fut pour le Père Viry, alors âgé de 73 ans et affligé d'une surdité qui gênait son ministère, l'époque où il demanda à être relevé de ses fonctions dans le diocèse d'Agen, au grand regret de ses ouailles.
Réinséré dans le diocèse de Langres, il y accepta d'abord d'assurer l'accueil à la Maison diocèsaine de Chaumont, avant de se retirer, en famille, auprès de sa soeur, à la Brie-Frempas, non sans accepter, à l'occasion, de remplacer ses confrères dans les paroisses voisines.
Grand marcheur, il arpentait les bois des environs, comme jadis les plages de Hà-Uc... Un jour, une mauvaise chute sur une plaque de verglas lui valut une fracture du col du fémur. Il fut transporté à l'hôpital de Louvemont, mais à l'issue d'une opération qu'il avait courageusement affrontée, le Seigneur le rappela à lui, le 3 janvier 1986.
Ses obsèques furent célébrées à Allichamps, le 6 janvier 1986, en présence de sa famille, de ses amis et de nombreuses personnalités civiles et religieuses.
Nécrologie
[3316] VIRY Jean-Marie (1902-1986)
Notice nécrologique
Enfance et jeunesse
Par un certain concours de circonstances, Jean Viry naquit à Versailles le 27 juin 1902. Mais depuis des générations sa famille habitait la Haute-Marne. Jean était le troisième enfant d’une famille qui devait en compter huit. Après ses études primaires à Notre-Dame, il entra au collège Saint-Jean tenu par les Eudistes. Ses études terminées, se sentant appelé au sacerdoce, il se dirigea vers le séminaire Saint-Sulpice, à Issy-les-Moulineaux, mais au titre du diocèse de Langres. Ordonné sous-diacre le 2 juillet 1925, il avait déjà fait sa demande d’entrée aux Missions Étrangères le 28 avril 1925. Il fut admis le 2 mai, au vu de bonnes notes données à son sujet par M. Boisard, supérieur du séminaire d’Issy. Celui-ci écrivait en effet : « Je n’ai que du bien à vous dire de Jean Viry. Depuis son entrée au séminaire, il s’est montré un séminariste très pieux, très régulier et d’un excellent esprit. Pendant son service militaire à Metz, il a fait beaucoup de bien aux soldats, ses camarades. Depuis son passage à la caserne, sa santé semble s’être bien affermie. Cette année, par exemple, il ne s’est jamais arrêté ». Entré au séminaire de la Rue du Bac, le 6 octobre 1925, il fut ordonné prêtre le 29 mai 1926 et reçut sa destination pour la mission de Hué au Vietnam. Le 12 septembre de la même année, il quittait la France en compagnie de 22 jeunes missionnaires comme lui destinés aux diverses missions d’Extrême-Orient.
En mission
Le premier poste du P. Viry fut le grand séminaire où il enseigna pendant environ sept ans, tout en faisant l’apprentissage de la langue. En 1933, il fut nommé curé de Nuoc Ngot (les Eaux douces) en remplacement du P. Fasseaux qui, lui, prit le chemin du grand séminaire. Dans cette paroisse, il se dévoua sans compter. Mais, en 1936, il fut envoyé pour une année scolaire au petit séminaire d’Anninh. L’année scolaire terminée, on lui confia la paroisse de Hà Uc où il travailla avec ardeur jusqu’en 1943, instruisant les catéchumènes, donnant des conseils pour régler les affaires sans toutefois s’en mêler. Voyant ses talents d’organisateur, l’évêque lui confia la direction de toutes les écoles du diocèse, charge qu’il remplit pendant l’année 1943. Il fit un excellent travail dans cette branche. C’est une des raisons pour lesquelles il fut alors chargé du collège de la Providence à Hué. Ce collège de la Providence à Hué avait été fondé par Mgr Allys. Il eut pour premier supérieur le P. Lemasle, devenu ensuite Vicaire apostolique de Hué, puis le P. Dancette. Il assuma cette charge de 1943 à 1955, pendant une période particulièrement troublée. Dans les circonstances les plus délicates, il sut faire face à une situation difficile à la suite du coup de force japonais, le 9 mars 1945. La Providence accueillit alors les familles des militaires du Centre Vietnam. Les militaires en effet étaient internés par les Japonais. Il fallait donc s’occuper des femmes et des enfants. Grâce à la femme française du général japonais commandant à Hué, les choses se passèrent sans trop d’à-coups. Dans une deuxième période, ce fut l’évacuation des familles françaises pour la France. Il fallut alors remettre le collège en ordre. Puis survint, le 19 décembre 1946, le coup de force des Vietminh communistes. Le collège fut assiégé pendant 46 jours : les obus tombaient, les balles sifflaient, mais il n’y eut pas de victimes. Cette situation dura jusqu’à la libération de Hué par les troupes du Corps expéditionnaire français. Alors le collège reprit à peu près ses activités, car une partie des bâtiments était occupée par la Légion Étrangère. Les circonstances étaient également délicates, en raison du vent d’indépendance qui soufflait sur le pays et agitait toutes les classes de la société.
Le P. Viry reçut les Palmes académiques pour ses compétences d’éducateur et, en raison de ses services remarquables pendant l’occupation japonaise, il fut fait chevalier de la Légion d’Honneur.
Sur le plan ecclésiastique, il avait été nommé Provicaire, en 1948.
En France
À la suite de circonstances qu’il serait trop long de raconter, le P. Viry prit la décision de rentrer en France, au mois de juin 1955. Naturellement il n’allait pas rester inactif. Un poste tout à fait à sa taille et correspondant à ses compétences se présenta dans le diocèse d’Agen. À la suite des Accords de Genève qui coupent le Vietnam en deux zones, de nombreuses familles d’Eurasiens et aussi de Vietnamiens étaient rentrées en France. On les avait rassemblées en divers camps (centre d’accueil) en attendant qu’ils trouvent du travail et puissent s’installer ailleurs. Un de ces centres d’accueil se trouvait à Sainte-Livrade dans le diocèse d’Agen. Le P. Viry pressenti accepta de s’en occuper. C’était en 1956. La charge était lourde et l’accueil qu’il reçut, de la part non pas des réfugiés mais des « autorités » fut plutôt « mitigé ». Par contre, Mgr Johan, évêque d’Agen, le soutint et l’encouragea de toutes ses forces. Il n’avait pas tardé, en effet, à reconnaître les qualités du P. Viry, son ardeur et son dévouement. Le P. Viry s’occupa de ce centre d’accueil pendant six ans, et cela dans des conditions difficiles. C’est alors que l’évêque d’Agen fit appel à lui pour régler une situation délicate dans le diocèse. Il lui demanda de prendre en charge la paroisse Saint-Hilaire, dans la ville d’Agen. Par son doigté, son dévouement et avec beaucoup de patience et de diplomatie, le P. Viry redressa la situation dans cette paroisse. Tout en accomplissant ce ministère, il continuait à s’occuper du centre de Sainte-Livrade. Sentant une certaine jalousie se faire jour dans le clergé d’Agen, le P. Viry demanda à laisser sa place à un prêtre du diocèse et à retourner à Sainte-Livrade. Il reprit donc sa place auprès des réfugiés : c’était en 1966. Leur nombre avait beaucoup diminué, car plusieurs familles avaient trouvé du travail dans une branche ou dans une autre et avaient quitté le centre. Le P. Viry s’installa bien pauvrement dans une pièce de la maison paroissiale que lui céda le curé. Cette situation dura environ deux ans. En 1968, le poste de curé de Temple-sur-Lot se trouva vacant. Le P. Viry fut tout de suite volontaire pour s’occuper de cette petite paroisse, ainsi que de celle de Dolmeyrac à quelque distance de Temple-sur-Lot. Il gardait cependant un œil sur le camp de Sainte-Livrade et était toujours disponible pour les nombreux services qu’il pouvait rendre. Les années s’écoulaient sans incident notable. Mais le P. Viry devenait de plus en plus dur d’oreille : ce qui était une gêne sérieuse pour son ministère. C’est pourquoi il donna sa démission en 1975, et fut remplacé par le P. Gauthier, lui aussi ancien du Vietnam.
L’évêque du lieu et le clergé du secteur le virent partir avec beaucoup de regrets. Le P. Viry quitta donc le diocèse d’Agen et se retira en Haute-Marne, au diocèse de Langres. Mais le P. Viry laissa un profond souvenir dans le diocèse d’Agen. À preuve deux extraits du Bulletin inter-paroissial du secteur, le premier lors du départ du P. Viry en 1975, le second lors de son décès.
Le curé de Sainte-Livrade, après avoir résumé les activités du P. Viry au diocèse d’Agen de 1956 à 1975 ajoute : « Nous ne verrons plus sa haute silhouette dans le secteur. Il nous a quittés pour se rapprocher des siens, espérant que l’évêque de Langres lui trouvera une activité qu’il pourra assumer. Au revoir, Père Viry, merci de vos services, merci de votre exemple et bienvenue à celui qui va vous succéder.»
Le second article a paru dans le même bulletin, lors du décès du P. Viry : « Pendant de longues années, le P. Viry a promené à Sainte-Livrade cette silhouette grande et noble qui faisait sa personnalité. Il s’est dévoué sans compter pour les rapatriés du Centre d’accueil de Sainte-Livrade. En 1968, au départ de l’abbé Cathala, le Temple le reçut comme prêtre résident. Ainsi à sa mission au Centre d’accueil, s’ajoutait la charge de deux paroisses : le Temple et Dolmeyrac.
Le P. Viry aimait passionnément la chasse et au cours de promenades, il aimait discuter gibier, principalement gibier d’eau.
Ainsi, pendant sept ans, il a marqué la paroisse du Temple par une affection spéciale que les habitants lui rendaient bien. Malgré la distance qui le séparait du Temple — après son retour en Haute-Marne — le P. Viry n’était pas oublié de certains paroissiens ; entre autre, des jeunes chanteuses de la chorale lui rendaient visite. Les correspondances étaient assez fréquentes et souvent, sur les lettres que nous échangions, il était question de “tableau de chasse”. Pour lui, le 3 janvier 1986 a sonné l’heure du retour à Dieu. Que celui-ci le reçoive et le comble en récompense de son dévouement et des services qu’il a rendus sur la terre. Les anciens paroissiens resteront fidèles à son souvenir ».
En Haute-Marne
Arrivé dans son diocèse, le P. Viry se sentait encore capable de rendre service. C’est pourquoi il s’installa, avec l’agrément des autorités diocésaines, à la Maison diocésaine de Chaumont. Là il rendait service au clergé du lieu et des environs. Cette situation dura environ un an et demi. Mais sa surdité s’accentuant, il se retira dans sa famille. Sa sœur lui avait aménagé un petit appartement à part où il vivait tranquillement, tout en partageant la vie de famille. Mais il ne restait pas inoccupé. Souvent on faisait appel à lui pour célébrer la messe dans une paroisse ou une autre et il était toujours disponible. Chaque jour il faisait une petite promenade tout en priant son chapelet ou en méditant. C’est au cours d’une de ces promenades, fin décembre 1985, qu’il glissa sur le verglas et se fractura le col du fémur. Ramené à la maison avec beaucoup de peine par ses petits-neveux, il fut hospitalisé à Louvemont. Il avait horreur de rester infirme et d’être obligé de circuler en fauteuil roulant. C’est pourquoi, malgré son âge et son état de santé, il insista beaucoup pour qu’on l’opère, alors que les médecins n’étaient pas du tout favorables à cette intervention. Ils avaient raison. L’opération eut donc lieu le 3 janvier 1986, mais, sans rester strictement sur la table d’opération, il ne se réveilla pas.
Ses obsèques eurent lieu à Allichamps, le 6 janvier 1986. Les Pères Petitjean et Lefas, ses compagnons de vieille date, comme professeurs à la Providence à Hué, prirent part à la cérémonie et le P. Lefas donna l’homélie. Il souligna particulièrement trois aspects de la vie sacerdotale du P. Viry : prière, dévouement, mortification. C’est dans la prière qu’il préparait ses cours au grand séminaire de Hué ; c’est dans la prière qu’il se préparait à prêcher ou à instruire et former les nouveaux chrétiens et les anciens dans la paroisse de Hà Uc, au centre et dans les diverses chré-tientés. Il leur apportait la parole de Dieu, mais d’une façon adaptée au niveau de ses auditeurs. Prière et dévouement encore pendant une vingtaine d’années au service des réfugiés dans le camp de Sainte-Livrade. Tous les témoignages de ceux qui l’ont connu et ont bénéficié de ses services en gardent un souvenir reconnaissant. Mortification aussi : par exemple, dans sa paroisse de Hà Uc, il avait donné ordre à son cuisinier de lui servir midi et soir toujours le même menu frugal.
Veiller — Prier — Jeûner : tel fut en somme le programme de la vie du P. Viry pendant toute sa vie sacerdotale. Mais ce qu’il faisait discrètement, il ne l’imposait nullement aux autres.
Un confrère qui l’a particulièrement bien connu, a tenté une esquisse de portrait moral du P. Viry : « Le P. Jean Viry qui avait la taille du Général de Gaulle, tenait de son éducation familiale — où s’entrecroisaient les traditions familiales de l’industrie et de l’armée — un tempérament de chef qu’il équilibrait par une sensibilité prompte à compatir aux détresses des plus défavorisés.
Ses pêcheurs de la lagune de Hà Uc qu’il avait tirés d’affaire en maintes circonstances, lui étaient dévoués inconditionnellement. Il en avait fait de solides chrétiens, de ceux qui peuvent affronter le martyre. Il consultait les notables et tâtait l’opinion avant de prendre une décision. Cela fait, il ne badinait pas avec la règle du jeu.
Sa nomination à la direction de l’Institut de la Providence — qu’il n’avait pas souhaitée — vint à point pour lui permettre de donner toute sa mesure, après le coup de force des Japonais. On a vu comment il avait su tirer parti du fait que l’épouse du général nippon était une française, pour obtenir des occupants que soient évitées les tracasseries et les exactions qui furent parfois déplorées ailleurs. Nullement intimidé par les représentants de la force militaire ou politique, il discutait calmement et fermement des conditions du « modus vivendi » de la partie de la population civile, assignée à la résidence surveillée. Parmi les quelque 300 personnes concentrées à la Providence (dont la majorité était des femmes de militaires) il eut parfois fort à faire pour éviter les crêpages de chignon ou les crises de dépression. Là, sa sensibilité lui donnait le doigté indispensable pour ne pas froisser les susceptibilités exacerbées par la situation concentrationnaire.
Plus tard, la reprise des cours lui donna l’occasion d’ouvrir le collège aux milieux populaire et rural : ce qui quintupla les effectifs. Cela surchargeait quelque peu les professeurs qui avaient parfois envie de ruer dans les brancards, quitte à se faire remettre à leur place, sans excès d’aménité.
Les élèves, très reconnaissants, l’estimaient, car il était juste. Il savait aider discrètement ceux dont les parents étaient peu aisés. Il avait aussi à cœur de faciliter la conversion de ceux que la grâce avait touchés.
La situation au Vietnam a bien changé. On ne sait trop ce qu’est devenu le collège de la Providence à Hué. Tous ces bouleversements et la destruction de son œuvre, de celle de ses prédécesseurs et de ses successeurs ont été certainement, pour le P. Viry, une cause de souffrances profondes. Mais pour la prière, il n’y a pas de « loin ou de près ». En France comme au Vietnam, et maintenant au ciel nous l’espérons, le P. Viry est resté et reste missionnaire de Hué et continue à appuyer, par son intercession, la fidélité des évêques, des prêtres et des fidèles.
Références
[3316] VIRY Jean-Marie (1902-1986)
Références biographiques
AME 1926-27 p. 177. 1938 p. 278. 1939 p. 185.
CR 1926 p. 167. 1935 p. 155. 1937 p. 164. 1938 p. 156. 1948 p. 98. 1955 p. 42.
BME 1925 p. 444. 1926 p. 520. 575. 775. 1933 p. 583. 707. 863. 1934 p. 723. photo p. 153. 1935 p. 204. 602. 1936 p. 463. 212. 835. 1937 p. 664. 1938 photo p. 403. 1939 p. 288. 514. 737. 1940 p. 140. 1941 p. 197. 1950 p. 130. 399. 1951 p. 503. 1953 p. 583. 1954 p. 28. 790. 1955 p. 780. 810. 1010.
EC1 N° 85. 111. 115. 306. 334. 341. 451. 457. 464. 582. 584.
MDA 1947 p. 89.
La Croix du 10 octobre 1947.
EC2 N° 61 p. 86. - 93 p. 50. - 112 p. 317. - 126 p. 56. - 203/C2.
Hir N° 132. 142/2. 162/4. 176. 177.