François MERCEUR1901 - 1963
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3356
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Birmanie
- Région missionnaire :
- 1928 - 1963 (Mandalay)
Biographie
[3356] MERCEUR François, est né le 14 août 1901 à Milizac, paroisse du diocèse de Quimper, dans une famille nombreuse et profondément chrétienne. En effet, ses parents eurent cinq garçons dont trois devinrent prêtres et six filles dont deux se firent religieuses.
François fréquenta tout d'abord l'école primaire non loin de chez lui. Ensuite, il entra dans une école tenue par les frères des Ecoles Chrétiennes. Son grand oncle l'initia au latin. Puis le voici en 6ème, au Petit Séminaire diocésain. Nous sommes en 1915. En 1919, il arrive au Séminaire de Pont-Croix, en 1921, il en sort bachelier.
Il a 20 ans, c'est alors le service militaire à Paris. Il fréquente durant ses temps libres le Séminaire de la rue du Bac où il est accueilli par le Père Fouque, en charge des missionnaires soldats. A la fin de son service, il revient à Quimper, puis il sollicite son admission à la rue du Bac, se souvenant certainement de l'accueil reçu. Nous sommes le 14 septembre 1924.
Il est ordonné prêtre le 29 juin 1928 et il reçoit sa destination pour la Haute Birmanie. Parti le 9 septembre de Marseille, il arrive à Mandalay fin octobre 1928.
Arrivé à Mandalay, il se met à l'étude de l'anglais, mais cela ne va pas loin. Au bout de quelques mois, il est envoyé à Bhamo, dans la plaine -plaine au climat malsain et aux maigres consolations apostoliques-. Nous sommes en 1929, il vient pour aider le Père Roche. La vie est difficile à tous points de vue.
Dès 1929, il fait connaissance avec la fièvre et en 1930 avec l'hôpital. C'est alors le retour à Mandalay, puis à Maymyo. Malgré tout, le Père Merceur prend le dessus. Néanmoins, il est marqué profondément par la maladie et il est vieux avant l'âge.
Il lui faut du repos, Mgr. de Guebriant, de passage, l'emmène avec lui à Hong-Kong. Il demeure ainsi à Béthanie.
A son retour, Mgr. Falière l'oblige à résider à Bhamo même. En 1935, le Père retombe malade, cela traîne et en octobre 1936, il rentre en congé en France.
A son retour de congé, le Père Merceur se trouve à l'orphelinat d'Amarapura. La région de Bhamo a en effet été cédée aux Pères de Saint Colimban. Après le 15 août 1938, il est envoyé à Mogok, puis en 1939, le Père Merceur se retire à Pangpao.
1940, c'est la guerre. Le voilà chapelain à la léproserie de Mandalay. Ses loisirs, il les passent dans la lecture et le travail intellectuel. 1945, la guerre terminée, le Père Merceur peut reprendre la vie apostolique. Il est alors envoyé à Zaw-Gyi, village chrétien birman. Il s'y donne de tout coeur. En 1949, il a la joie d'initier son compatriote, le Père Hervé Nédélec, qui malheureusement mourra quelques années plus tard.
Nous sommes en 1950, la maladie revient et cela le contraint à prendre un deuxième congé en France. Il en revient, retourne à son poste mais les forces lui manquent.
En 1956, il se rend compte que le coeur le lache. Il revient donc à Amarapura. La maladie suit son chemin, six mois après, le Père doit se retirer à la léproserie. Il ne lui reste plus que la lecture et la prière. Il souffre beaucoup mais en silence. En 1960, il assiste avec joie à la retraite prêchée par le Père Harou de Bangalore. Il se prépare à sa rencontre avec le Seigneur. Et c'est le 4 février 1963 que le Père Merceur quitte définitivement cette terre.
Les obsèques ont lieu à la léproserie sous la présidence de Mgr. U Win, premier archevêque autochtone de Birmanie. Le Père repose auprès de son jeune compatriote, le Père Nédélec.
S'il fallait dresser un portrait du Père Merceur, en quelques mots nous pourrions dire qu'il fut un Thomiste d'éducation, Breton de tempérament, il avait le caractère d'un Prophète de l'Ancien Testament et il fut toujours un prêtre pieux, zélé et pauvre.
Nécrologie
IN MEMORIAM Janvier 1964
LE PÈRE FRANCOIS MERCEUR
1901 - 1963
Missionnaire de Mandalay (Birmanie)
C’est une belle figure missionnaire qui a disparu de la mission de Mandalay. Original, le P. MERCEUR Fêtait bien un peu. Mais, sous des dehors durs, il cachait un cœur d’or. S’il s’est imposé bien des souffrances et beaucoup de fatigues, s’il s’est tué à la tâche, c’est qu’il aimait les âmes qui lui avaient été confiées et qu’il voulait amener au Christ le plus de païens possible.
Enfance et adolescence
François MERCEUR est né le 14 août 1901 au hameau de Kerouman, à trois kilomètres au sud du bourg de Milizac, paroisse du diocèse de Quimper, dans une famille profondément chrétienne. Son grand-père maternel était appelé respectueusement « le saint » par ses compatriotes ; et ses enfants tinrent tous à l’honneur de donner a Dieu au moins un fils ou une fille. Les parents de François, cultivateurs, eurent cinq garçons dont trois devinrent prêtres, et six filles dont deux se firent religieuses.
François, le second des enfants, fréquente quelque temps l’école primaire de Guilers, plus proche de chez lui que celle de Milizac ; mais il ne tarde pas à entrer à l’école de la Croix Rouge de Kerinou, tenue magistralement par les Frères des Ecoles chrétiennes. Bientôt son grand-oncle, recteur de Coray, près de Rosporden, en Cornouaille, qui tient à se faire le précepteur de tous ses petits-neveux qui ont cru entendre l’appel du Seigneur, le fait venir à son presbytère pour lui donner les premières leçons de latin. En 1915, à 14 ans, François entre en sixième au petit séminaire diocésain, alors installé provisoirement au Likès de Quimper. Il se montre un élève fort studieux, si bien que, l’année suivante, il passe directement en quatrième. Ses études sont très satisfaisantes, surtout en grec et dans les matières où la mémoire a un grand rôle à jouer. Il préfère l’esprit de géométrie à l’esprit de finesse. Caractère charmant, sans ruse ni dol ni finasserie, il fait en récréation la joie de ses camarades. Chez lui, tout est clair, limpide, presque trop simple ; il semble ignorer le mal. Volontiers il se laisse taquiner à propos de tout et de rien. Sa piété, à l’exemple de son caractère, est toute droite, toute rectiligne, ne s’embarrassant pas de grandes théories ; il préfère pénétrer d’une foi profonde les dévotions traditionnelles. Sa vie spirituelle est l’héritage sans faille de l’excellente famille chrétienne qui lui a appris spécialement deux choses : l’amour de Dieu et la passion du travail.
En 1919, il commence ses classes terminales au petit séminaire qui vient de rallier Pont-Croix ; il en sort en 1921, nanti de son baccalauréat, dont il a obtenu la première partie avec mention.
Il a alors 20 ans ; c’est pour lui le moment de faire son service militaire. Il vient à Paris et là il a l’occasion de fréquenter le séminaire de la rue du Bac. Il y est accueilli par le P. FOUQUE, dont l’éloge n’est plus à faire pour son entière disponibilité à l’égard des séminaristes soldats. Et cette grande ouverture d’accueil sera une des raisons qui pèsera sur sa décision dans ses projets d’avenir. Le service militaire terminé, il entre au grand séminaire de Quimper pour faire sa philosophie scolastique ; son année finie, il reçoit la tonsure, mais demande aussitôt son admission au séminaire des Missions Etrangères de Paris. Il y entre le 14 septembre 1924 et il y fait ses quatre années de théologie. Il ne tarde pas à se faire remarquer par son assiduité à la Bibliothèque ; il y puise une grande connaissance de Saint-Thomas, qu’il lit en entier et qui devient pour le reste de sa vie le guide de sa pensée.
Ordonné prêtre le 29 juin 1928, il reçoit sa destination pour la Haute Birmanie. Il s’embarque à Marseille le 9 septembre suivant et arrive à Mandalay à la fin d’octobre.
La vie missionnaire
DANS LA PLAINE DE BHAMO
Dès son arrivée à Mandalay, le P. MERCEUR se met, avec une ardeur toute bretonne, à l’étude de l’anglais. Il y fait des progrès assez rapides puisque, dès Noël, il est jugé capable d’entendre les confessions. Mais il n’a pas le temps de la poursuivre ; aussi restera-t-il un barbare pour la langue de Shakespeare.
En effet, au bout de quelques mois, il est envoyé dans le nord de la Mission, dans le district de Bhamo. Cette région comprend deux secteurs bien différents ; le plus oriental est celui des montagnes Kachin, au climat relativement sain, habité par des populations primitives, qui se laissent assez facilement convertir ; l’autre, c’est celui de la plaine qui s’étend au pied des montagnes, au climat très malsain et aux maigres consolations apostoliques. Cette portion de la plaine est occupée par des Shans, qui sont en réalité des Tais émigrés de Chine et probablement pas les meilleurs. Ils ont franchi la frontière en quête d’une nourriture plus facile à gagner ; ce sont des bouddhistes qui ne pensent qu’à faire venir leurs bonzes dès qu’ils seront assurés d’une certaine stabilité ; ils ne sont donc pas faciles à convertir. Un grand nombre de missionnaires ont déjà essayé de défricher ce champ d’apostolat ; beaucoup y sont morts, victimes du climat ; quelques-uns se sont réfugiés dans les montagnes Kachin plus hospitalières ; la plupart sont retournés malades à Mandalay. Voici le témoignage que porte sur eux un protestant : « Je les connais bien vos missionnaires de Bhamo ; je les ai vus souvent à l’œuvre ; j’ai constaté leur zèle, les privations qu’ils s’imposent ; j’ai vu avec quel courage ils supportent les terribles fièvres de cette région malsaine. Si la chose m’était possible, je leur attribuerais à chacun une victoria cross aussi grande qu’une roue de char. »
C’est dans cette portion ingrate de la Mission qu’est arrivé le P. MERCEUR au début de 1929, pour aider le P. ROCHE dans son apostolat. Celui-ci jouit auprès des Shans d’une très grande vénération. Parmi ses fidèles beaucoup se sont convertis pour lui faire plaisir et, une fois baptisés lui sont restés attachés ; néanmoins on ne peut pas dire qu’ils aient acquis un véritable esprit chrétien. Cependant le P. ROCHE, toujours optimiste, nourrit beaucoup d’espoir pour un proche avenir. Il a groupé de 70 à 80 familles de convertis et de catéchumènes pour en faire un village chrétien modèle, qui est devenu le centre important de Nanghline, mais il a encore d’autres petites chrétientés plus ou moins éloignées : Bhamo, Nalong, Minhkat, Nang Yi, qu’il faut sans cesse visiter.
Le P. MERCEUR arrive dans son poste avec l’enthousiasme de la jeunesse, et plein d’admiration pour son chef de district. Il se met avec courage à l’étude de la langue locale, et dès qu’il peut parler à peu près correctement, il commence ses instructions catéchistiques auprès des catéchumènes et des néophytes qu’il groupe ensemble ; il les continuera pendant la dizaine d’années qu’il restera affecté à ce poste, se rendant dans tous les villages où il y a des chrétiens, ce qui l’oblige à parcourir le district par tous les temps, par tous les sentiers et dans tous les sens, avec son inséparable bicyclette, l’un portant l’autre à tour de rôle. Son optimisme du début ne dure guère ; l’expérience ne lui permet pas de partager les espoirs du P. ROCHE ; jamais il ne croira à la possibilité de conversions en masse. Cela d’ailleurs ne l’empêche pas de se donner corps et âme à sa tâche ; il est l’un des rares qui s’obstinent à travailler dans la plaine de Bhamo en dépit des maladies et des difficultés de l’apostolat. Des déceptions, il en a sa part. Ainsi à Nang Yi, où pendant deux ans il a amassé les matériaux nécessaires à la construction d’une chapelle, il voit tout à coup se dresser l’opposition obstinée du chef et des notables du village et doit surseoir à l’exécution de son projet. Au village de Nam Theung, alors qu’il s’apprête à conférer le baptême à un groupe d’enfants qu’il a longuement préparés, il apprend que les parents qui ont jadis donné leur consentement pour l’instruction de leurs enfants, leur défendent maintenant de se laisser baptiser. Déception certes, mais rien ne résiste à l’entêtement d’un Breton et bientôt il aura sa chapelle et ses baptêmes. Déception encore un peu plus tard lorsque, par suite d’une confiance excessive en son entourage, il se voit délesté de la somme rondelette de 420 roupies, c’est-à-dire d’à peu près tout ce qu’il possède.
Cependant il n’y a pas que des déboires. En 1931, quelle joie d’assister à la bénédiction par le P. ROCHE de la belle église de Nanghline, à laquelle sera ajouté un clocher deux ans plus tard ! En 1933, c’est la création d’une école de catéchistes et aussi le baptême de 29 adultes. Si, en 1934, la moisson d’âmes est moins abondante par suite de l’absence du P. ROCHE, en 1935, elle s’élève à 53 baptêmes, dont 27 d’adultes.
Tout n’est donc pas que désolation à Bhamo et l’avenir pourrait s’ouvrir a l’espoir, si la santé et la prudence du P. MERCEUR étaient à la hauteur de son zèle. Dès 1929 il fait connaissance avec la fièvre et à la fin de 1930 avec l’hôpital. Le train de vie qu’il mène sans se ménager mine sa santé en peu de temps. Victime de la malaria, il se soigne énergiquement, mais à sa manière ; il absorbe en grande quantité des comprimés de quinine, qu’il trouve pourtant plus difficiles à digérer qu’un article de Saint Thomas ; mais les microbes de la fièvre ne s’en portent pas plus mal. Ayant lu quelque part que l’iode, prise à dose progressive, est un antidote contre toute maladie, il essaye de s’immuniser en versant des gouttes d’iode de plus en plus nombreuses dans son bol de lait du matin ; mais cela n’arrête pas les accès de fièvre. Finalement il doit descendre à Mandalay, et de là il est dirigé sur l’hôpital de Maymio, à 60 kilomètres plus à l’est. Le docteur mis au courant de ses méthodes thérapeutiques lui suggère malicieusement de remplacer l’iode par la strychnine ; le résultat sera plus radical. Sa crise de paludisme s’est aggravée d’une double pneumonie ; son état empire et bientôt, tout espoir de guérison étant abandonné, les sœurs de Saint-Joseph s’empressent de lui confectionner une soutane noire pour son enterrement. On lui donne les derniers sacrements ; cela ne l’effraye pas outre mesure car, dit-il, l’Extrême-Onction ne tue personne. Il ne se rend compte de la gravité de son état que lorsqu’il apprend que le médecin a donné l’ordre de lui servir du champagne, car « boire du champagne, cela ne se fait pas tous les jours en Birmanie ». Cela ne l’empêche pas d’ailleurs de déguster les doses de champagne qu’on lui présente, « le verre est bien petit, mais c’est bon ». Son tempérament de lutteur lui permet de reprendre le dessus ; et il ne manque pas d’attribuer sa guérison à la « Cause Première » qui supplée aux déficiences des causes secondes.
Néanmoins il porte désormais sur lui les marques de sa lutte avec la mort ; il est vieux avant l’âge. Il a besoin de repos et Mgr de GUEBRIANT, de passage à Mandalay, lors de son fameux voyage, l’emmène à Hongkong. Il passe quelque temps à Béthanie et, en janvier 1932, suit la retraite commune qui y est donnée.
A son retour dans sa Mission, il ne songe qu’à rejoindre son poste. Mais Mgr FALIERE juge plus prudent de l’obliger à résider à Bhamo même et de ne s’y occuper que des écoles. Peu à peu il reprend son travail et en 1934 le P. ROCHE, victime lui aussi de la fièvre, peut retourner en France pour se rétablir. En 1935 voici de nouveau notre Breton têtu qui s’épuise, se ruine, se tue. Il est hospitalisé de nouveau à Maymio. Il est envoyé ensuite en convalescence à Amarapura, vieille cité royale dans la grande banlieue de Mandalay ; il y exerce quelque temps la fonction d’aumônier des sœurs qui ont en charge l’orphelinat de la Mission. Il y fait de nombreuses lectures à longueur de journée et, de temps en temps, pour se désintoxiquer, il s’en va à bicyclette, muni de son inséparable sac Kachin, visiter les sites remarquables des environs. Sa santé ne se rétablit pas vite ; aussi en octobre 1936 se décide-t-il à rentrer en France. Il va prendre le bateau à Pondichéry ; le voyage lui est favorable ; et, à son débarquement à Marseille, il est déjà en bonne voie de guérison. Le 1er décembre il est à Paris ; il y manifeste un bel entrain qui réjouit tout le monde. Il reste en France jusqu’à la fin de 1937.
MOGOK
A son retour de congé, le P. MERCEUR ne rejoint pas pour longtemps son ancien poste, car la partie septentrionale de la Mission a été cédée aux missionnaires de St-Colomban. Les confrères redescendent les uns après les autres pour s’établir au sud de Bhamo dans le district de Mogok qui, avec les Etats semi-indépendants de Hsipaw et de Mong Mit, réunit une population de 250.000 habitants dont 200.000 Shans et 50.000 Kachins. Mogok est le centre d’une région minière où l’on cherche des rubis.
En attendant son affectation définitive, le P. MERCEUR occupe ses loisirs à l’orphelinat d’Amarapura, où il enrichit ses connaissances en birman. Peu après les fêtes du 15 août 1938 il est envoyé à Mogok occuper la maison qui vient d’être achetée pour abriter, en attendant mieux, les débuts de la nouvelle mission. Avant l’arrivée du P. ROCHE, il réussit à grouper quelques catéchumènes à Kya Pyin, à 15 kilomètres de Mogok, dans une petite hutte qu’il a achetée ; chaque jour il vient leur enseigner le catéchisme ; avec sa tenacité légendaire il essaye de leur faire comprendre que le salut de leur âme est beaucoup plus important que la découverte des pierres précieuses pour laquelle ils montrent tant d’acharnement. Mais malgré tout son zèle, il n’arrive à baptiser que trois personnes à l’article de la mort. En décembre 1939 le P ROCHE arrive à Mogok pour fonder le poste et le P. MERCEUR se retire à l’est, vers Pangpao et y construit une belle maison en planches. Mais La deuxième guerre mondiale a éclaté et le chef de district juge plus prudent de faire rappeler son collaborateur à Mandalay.
PENDANT LA GUERRE
Le P. MERCEUR devient alors chapelain de la léproserie Saint-Jean de Mandalay. Il y enseigne le catéchisme aux enfants et aux lépreux qui veulent bien l’écouter. Il a alors la consolation de faire de nombreux baptêmes. Il souffre encore du paludisme et, en novembre 1940, il doit entrer pour une intervention chirurgicale à l’hôpital dont il sort en janvier 1941. Ses loisirs forcés, il les passe à lire, et à travailler intellectuellement ; ainsi en juillet 1941 il donne en latin une magistrale conférence sur l’apostolat et les moyens de l’exercer.
Pendant l’occupation japonaise, Mgr FALIERE vient s’installer à la léproserie. Le P. MERCEUR, lui, reçoit des autorités occupantes la charge de la léproserie protestante que son directeur a abandonnée, et qui sera réservée aux femmes. C’est pendant cette époque qu’il fait surtout preuve de courage ; vraiment il ne sait pas ce qu’est la peur. Il y a de nombreux bombardements ; cela ne l’empêche pas de venir chaque semaine en ville voir les dégâts produits par les bombes ; il en profite pour goûter un menu meilleur que celui de la léproserie et faire une partie de cartes qui ne doit pas plus être interrompue que son cours de catéchisme quotidien par les alertes. Jamais il ne quitte la table de jeu pour se mettre à l’abri ; jamais on ne l’a vu descendre dans une tranchée. « Pour les bombes, aime-t-il à dire, il y a suffisamment de place autour de la maison. »
DANS LA PLAINE BIRMANE DE KYAUKSE
Après la guerre, le P. MERCEUR peut reprendre la vie apostolique, au sud de Mandalay, dans le district de Kyaukse, où il va se dévouer encore pendant 10 ans. Il est envoyé à Zaw Gyi, village chrétien de Birmans, convertis du bouddhisme, qui possède un orphelinat, un dispensaire et un couvent. Pendant l’insurrection des Carians et des communistes de toutes couleurs, il doit vivre sous la domination des rebelles qui tiennent la campagne, les troupes du gouvernement ne contrôlant que les villes. Il ne s’en plaint pas ; il admire leur discipline, leur justice rapide et leurs merveilleux résultats ; plus de vols, plus d’ivrognerie, plus de jeux. Le lundi de Pâques 1949 il se met en route pour Mandalay, qui après avoir été pris par les rebelles vient d’être réoccupé par le gouvernement ; plusieurs fois il est fouillé et finalement arrêté en plein soleil sur le bord de la route. Mais il réussit à convaincre les sentinelles de la nécessité où il est de se rendre à Mandalay. Il y va, y passe quarante-huit heures, mais a soin, pour rentrer chez lui, d’éviter la ligne de feu.
Il donne tous ses soins à ses jeunes Birmans. Faute de pouvoir faire davantage tant que le district n’a pas retrouvé son calme, il pousse l’instruction des néophytes, selon les conseils de saint Paul : « argue, obsecra, increpa ». Le dispensaire paroissial tenu par les sœurs lui apporte chaque semaine comme consolation le baptême de quelques enfants païens en danger de mort. Il a aussi la joie d’initier son compatriote, le P. NEDELEC, à la langue birmane et à la vie apostolique.
La santé ne s’est pas améliorée ; dès le début de 1950 il retourne passer une quinzaine de jours à l’hôpital de Maymio. Il regagne son poste sans être complètement rétabli ; toujours fatigué il se décide à prendre un second congé en France : il part le jour de l’Ascension et arrive pour la Pentecôte. Son séjour au pays natal ne lui est pas aussi favorable qu’il l’avait espéré. Aussi est-ce un peu déçu qu’il se rembarque à Marseille en mars 1951. A peine débarqué à Rangoon, il rejoint son poste pour parfaire la préparation d’une cinquantaine de confirmands qu’il doit présenter à Mgr FALIERE au mois de juillet. C’est ainsi qu’il reprend son travail, toujours aussi régulier dans l’accomplissement de sa tâche apostolique, sans se soucier de sa santé.
En 1956 il tient à aller assister au jubilé de P. P. BLIVET à Tiddim dans les montagnes Chins. Il rentre de ce voyage très fatigué et doit prendre quelques semaines de repos. Lorsqu’il veut reprendre son service normal, il comprend qu’avec son cœur qui bat la chamade il lui est désormais impossible de voyager et donc de continuer à administrer son poste. Le temps est venu pour lui de passer du service actif au service auxiliaire et à la fin de l’année il demande, non sans regret, à être déchargé de ses fonctions.
LES DERNIERES ANNEES
Il redevient chapelain d’Amarapura, assurant la messe quotidienne aux sœurs et le catéchisme aux enfants. En outre il est chargé de corriger les copies d’examen de catéchisme, ce qui lui permet de faire dans le dogme , et la morale des découvertes auxquelles il n’avait jamais pensé. Il espère qu’avec le repos, les remèdes et les soins dont il est entouré il pourra récupérer quelques forces. Il va tant bien que mal jusqu’en juin 1957. A ce moment il prend froid et contracte un commencement de pneumonie ; le dimanche de la Trinité il va plus mal. Transporté à l’hôpital il se remet assez bien et peut bientôt rejoindre son poste. Mais en août il a sa première attaque de congestion cérébrale et on le ramène à la léproserie de Mandalay où se trouve le P. Fr. COLLARD. Au bout de trois mois il croit pouvoir rejoindre Amarapura, mais six mois après il lui faut abandonner son poste et se retirer définitivement à la léproserie.
Extrêmement faible et incapable de faire quelque travail que ce soit, il tient cependant à se faire un règlement de vie qu’il suit autant que sa santé le lui permet. Il ne lui reste plus comme occupation que la lecture : saint Augustin et saint Thomas restent ses auteurs préférés ; mais il s’intéresse aussi au journal dont il fait le commentaire à sa manière originale. Il lui arrive aussi, aux beaux jours, du moins au début, de venir le dimanche à l’archevêché faire sa partie de cartes.
Il souffre beaucoup ; il a une forte tension artérielle ; le cœur est faible ; la respiration se fait de plus en plus difficile. Il est épuisé avant l’âge. La mémoire lui fait défaut ; grand lecteur, il ne se rappelle plus ce qu’il vient de lire. Il trouve que le français est de plus en plus incompréhensible. Il mélange les mots et la conversation devient difficile à tenir. Cependant il ne se plaint jamais ; il veille même à se montrer joyeux. Ses confrères aiment à lui rendre visite ; la conversation ne va jamais bien loin ; ce sont les mêmes mots qui reviennent ; d’ailleurs il poursuit toujours son idée et ne répond pas aux questions qu’on lui pose. Cependant il n’oublie pas ceux qui ont la bourse plate ; chaque année, à l’occasion de la retraite annuelle il se fait un plaisir de leur faire une offrande discrète ; de même chaque matin il donne quelque chose à quelqu’un.
En 1960, il va voir les PP. CASSAN et BURCK à Maymio ; mais le plaisir d’être avec eux est gâté par la fatigue que lui cause le climat humide de la région. Il revient en juillet à la léproserie, les jambes enflées ; les jours suivants il ne peut célébrer la sainte messe. Aussi le docteur le rappelle-t-il à plus de prudence.
Un mois avant sa mort, il a la grande joie de pouvoir suivre, malgré de nombreuses crises d’étouffement, la retraite donnée aux confrères de la communauté par le P. HAROU, de Bangalore. « C’est la meilleure, dit-il, que j’aie jamais entendue. »
Il attend la fin d’un moment à l’autre ; mais celle-ci ne se presse pas d’arriver. Chaque fois que son état donne un peu plus d’inquiétude, les remèdes et les soins des sœurs arrivent à le remettre sur pied pour un temps. Assez souvent il est trop faible pour célébrer la sainte messe ; mais cela ne l’empêche pas de prier, et ses prières préférées sont celles du missel qu’il répète jusque dans son délire. Il est prêt à accueillir la mort sans crainte, à rencontrer le Maître qu’il a toujours fidèlement servi. Les religieuses qui le soignent sont édifiées de sa patience et de sa résignation.
Enfin le 4 février 1963 une dernière crise l’emporte. Ses obsèques sont célébrées à la léproserie en présence de ses confrères, des religieux et des religieuses de Mandalay. Son archevêque. Mgr U WIN chante lui-même la messe des funérailles. Les catholiques de Mandalay accompagnent sa dépouille mortelle jusqu’au cimetière où il repose près de son disciple, le P. NEDELEC, enlevé lui aussi prématurément, victime de son dévouement à son apostolat.
Portrait du P. Merceur
Thomiste d’éducation, Breton de tempérament, il avait le caractère d’un Prophète de l’Ancien Testament et fut toujours un prêtre pieux, zélé et pauvre.
LE THOMISTE
Quand il arrive en mission, il a déjà la réputation bien établie d’être un intellectuel et un thomiste. Il aura une bibliothèque bien garnie et les livres resteront sa passion jusqu’à la fin. C’est pour lui un véritable sacrifice que de passer une journée sans pouvoir lire. Son auteur préféré est saint Thomas ; il le lit à chaque instant. Quand il se décide à distribuer sa bibliothèque, il se réserve jalousement son Saint-Thomas, qui est sa distraction, sa consolation, qui lui remonte le moral aux mauvais jours.
Philosophe et théologien, esprit logique, il est un grand argumentateur ; il peut discuter à perte de vue « de omni re scibili et quibusdam aliis ». Et parfois les enfants du catéchisme doivent renoncer à le suivre lorsqu’il s’embarque dans certaines questions.
Par contre le côté technique de la vie n’est pas son fait. Nous avons vu son insouciance pour pallier les conditions défavorables du climat, des lieux et du temps. Naïf, il s’inquiète de savoir où peut bien se trouver le réservoir d’encre de la machine à écrire. Au départ des Anglais de Mandalay, il lui échoit une voiture automobile ; il s’essaye discrètement à la conduire sur une digue à peu près déserte ; mais ce n’est pas sans dommage ; aussi se résout-il rapidement à l’abandonner pour reprendre sa bicyclette.
LE BRETON
Ce n’est pas pour rien qu’il est Breton ; et sa ténacité le pousse à continuer son œuvre jusqu’à l’épuisement de ses forces. Homme de devoir dans tous les postes qu’il occupe, il accomplit sa tâche en dépit des difficultés, là où tout autre que lui aurait pu se laisser aller au découragement. Ni la maladie, ni l’apathie de ses chrétiens, ni le peu de conversions opérées dans les milieux bouddhistes n’arrivent à le rebuter.
Lorsqu’il a décidé quelque chose, en quelque domaine que ce soit, il faut que cela se fasse à tout prix et rien ne peut l’arrêter. Un jour, l’inondation lui barre le chemin ; jugeant indigne de revenir sur ses pas, il se lance à travers champs et finalement perd sa direction. Heureusement quelqu’un l’aperçoit portant à bout de bras sa bicyclette et dans l’eau jusqu’aux aisselles, et vient en barque le repêcher. Un autre jour, il vient butter contre un troupeau d’éléphants sauvages ; une prière à son ange gardien et le voilà qui s’avance, les énormes bêtes se contentant de le regarder passer.
Ecoutons-le nous narrer une de ses aventures. « Revenant de Nang Yi à Nanghline, je voulus traverser à gué une rivière ordinairement peu profonde, en portant sur le dos la bicyclette que m’avait payée le P. AUDRAIN. Tout à coup je perdis pied ; j’eus de l’eau jusqu’au cou et fus emporté par le courant. Je saisis d’une main le guidon de ma bicyclette et de l’autre essayai de nager. Mais mes habits et mon sac Kachin contenant mes livres, imprégnés d’eau, étaient pour moi un obstacle. Un providentiel tronc d’arbre se trouvait au milieu de la rivière ; j’y fus projeté avec violence et j’eus la chance de pouvoir m’y accrocher, alors que la fatigue commençait à se faire sentir. J’attachai ma bicyclette au tronc d’arbre et je me mis à réfléchir. Je demandai à mon ange gardien de m’indiquer la manière de sauver des habits, des livres et mon vélo. Après plusieurs essais infructueux, je fis de mes habits et de mes livres un paquet que je liai fortement avec ma ceinture, une ceinture de la marine française, et, agrippant le paquet avec les dents je me jetai à l’eau. Entraîné par le courant, j’abordai l’autre rive beaucoup plus bas. Après un moment de repos, je tressai des lianes et en fis une corde, dont je fixai solidement une extrémité à un arbre ; je remontai la berge de la rivière une cinquantaine de mètres et, saisissant l’autre bout de la corde entre les dents je me jetai à l’eau. Je fus emporté avec violence par l’impétueux courant contre le providentiel tronc d’arbre et m’en tirai avec le dos et les bras passablement tuméfiés. Confiant dans la solidité de ma corde j’y attachai ma bicyclette et la laissai tomber au fond de la rivière ; ensuite me laissant emporter par le courant je regagnai la rive. Quand j’y eus accosté je n’eus plus qu’à tirer doucement sur la corde : la bicyclette était au bout. Toutes ces opérations avaient duré deux heures ; mes habits avaient été séchés par le soleil ; mon bréviaire, bien que fortement endommagé, pouvait encore servir. Ma montre n’était pas étanche ; il fallut la faire réparer à Bhamo et elle fut la seule à ne pas se remettre très bien de ce bain imprévu. Ce ne fut là qu’un incident dans la vie apostolique ».
Il ne sait pas ce que c’est que la peur. Aussi dans les coups durs les confrères sont heureux s’ils ont la chance de l’avoir près d’eux, car avec lui on est sûr de ne pas perdre son sang-froid. Nous l’avons vu lors des bombardements de Mandalay. Mais une autre anecdote va nous faire voir toute sa lucidité et son calme dans une situation tragique. Une nuit, à Zaw Gyi, il reçoit la visite d’une vingtaine de gens armés qui ne sont pas nécessairement des rebelles. Ils le lient à une chaise et font main basse sur tout ce qu’ils peuvent trouver au presbytère : argent, montre, linge, habits. Ce n’est pas grand’chose, et pour cause. Aussi peu satisfaits de leur maigre butin, ils veulent aller faire un tour au couvent des sœurs. Mais comme celui-ci est fortement grillagé, ils demandent au Père de les conduire lui-même. Il a assisté stoïquement au pillage de sa propre maison, mais, pour les Religieuses, il joue la finesse. Il accepte donc à condition qu’on le délie et qu’on lui permette de mettre ses chaussures. Le voyant de bonne composition, les soldats se retournent pour sortir. Il enfile ses souliers à la hâte et d’un bond saute par la fenêtre du fond et disparaît dans la broussaille en criant au voleur. Il évite de justesse la bordée de balles que les soldats lui décochent ; mais ceux-ci jugent aussi prudent de s’éloigner. Eux partis, alors qu’au village et au couvent chacun tremble encore, sans toutefois bouger, le Père rentre chez lui reprendre son sommeil un moment interrompu et peu après il dort profondément. Des hommes de sa trempe il n’y en a vraiment pas beaucoup.
LE PROPHETE
Homme de règle, de principe, le P. MERCEUR ne transige jamais et se montre très strict. Il tient quelque peu des Prophètes de l’Ancien testament. L’obstination des païens, leur résistance à ses efforts avivent en lui son inclination pour les méthodes fortes. Dommage qu’il n’ait pas le feu du ciel à sa disposition, car il est bien persuadé que ce feu aurait plus d’effets que tous les arguments de saint Thomas. Il n’est pas plus tendre pour ses chrétiens. A Nanghline, après la première sonnerie des cloches, il va dans le village en faisant tournoyer sa canne pour rappeler aux tièdes qu’il est temps de se rendre à l’église pour l’assistance à la messe. Un dimanche, il aperçoit de son presbytère un de ses chrétiens en train de labourer son champ. Aujourd’hui on ne lapide plus les profanateurs du sabbat, mais le malheureux doit subir une telle volée de menaces qu’il abandonne buffles et charrue et observe au moins ce jour-là le repos dominical.
Malgré sa sévérité, il est aimé de ses ouailles, car il sait être indulgent pour leurs fautes.
LE PRETRE
Partout où il est passé, le Père a laissé le souvenir d’un prêtre pieux, fidèle à son devoir, zélé et pauvre. Il est pieux, mais sans ostentation ; cependant on s’en rend compte en l’entendant dire, toujours à haute voix, sa prière du matin. Modèle du devoir, il l’est, avec une teinte de rigorisme ; cela ne veut pas dire qu’il soit rébarbatif, car, lorsque le devoir n’est pas en jeu il est jovial, et sa joie aucune difficulté ne peut la troubler. Ses chrétiens admirent son zèle et lui savent gré des peines et des sacrifices qu’il accepte pour eux. Toujours en milieu bouddhiste il ne confère qu’assez peu de baptêmes ; cela ne l’empêche pas de travailler beaucoup sa prédication. Il sait prêcher de parole et d’exemple opportune et importune. Il donne surtout tous ses soins et tout son cœur à l’instruction des enfants que n’effarouchent pas longtemps ses manières parfois un peu brusques et dont il fait d’excellents servants de messe. Chaque jour ce sont de longues séances de catéchisme, la récitation des prières et le chant des cantiques.
Il vit toujours dans la plus grande pauvreté, n’ayant que le strict nécessaire. A sa mort il ne possède plus que quelques livres. Tout ce qu’il a eu en district il s’en est défait. Sa seule richesse c’est se bibliothèque ; sur la fin il en a fait la distribution aux confrères d’après leurs intérêts respectifs. Le sacrifice qui lui coûte le plus est celui de se bicyclette qu’il a d’ailleurs débarrassé depuis longtemps de tout ce qui n’est pas essentiel à la marche. Quand le cœur lâche, il comprend qu’il est temps pour lui de sacrifier cette vieille compagne de toutes ses courses ; il se résigne donc à la vendre à un jeune confrère, et lorsque celui-ci lui offre l’argent, il sourit et refuse. Détaché de tout il a pu ainsi se donner sans réserve à son apostolat.
Après avoir travaillé toute sa vie parmi les Bouddhistes, le P. MERCEUR n’a pu se présenter devant le Souverain Juge avec une abondante moisson d’âmes. Mais par ses travaux et ses fatigues il a gagné une magnifique gerbe de mérites. Son zèle, sa persévérance dans son apostolat sans joie et sans consolation ont dû lui obtenir d’entrer dans la joie de son Seigneur.
~~~~~~~
Références
[3356] MERCEUR François (1901-1963)
Références biographiques
AME 1928 p. 169. 1934 p. 220 (art.). 1935 p. 123 (art.). 1940 p. 91. CR 1928 p. 171. 1929 p. 188. 189. 1931 p. 231. 232. 1932 p. 256. 1933 p. 216. 1934 p. 195. 196. 1935 p. 200. 1936 p. 191. 1939 p. 181. 1948 p. 124. 1950 p. 110. 1958 p. 73. 1960 p. 77. 1961 p. 79. 80. 1962 p. 92. BME 1924 p. 615. 1928 p. 575. 636. 763. photo p. 720. 1931 p. 79. 847. photo p. 536. 1932 p. 70. 233. 1933 p. 100. 1934 p. 588. 1935 p. 373. 1936 p. 459. 532. 678. 761. 914. 1937 p. 77. 1938 p. 488. 783. 1940 p. 144. 1941 p. 118. 205. 636. 1948 p. 252. 1949 p. 448. 449. 1950 p. 131. 274. 465. 751. 1951 p. 261. 307. 368. 569. 1953 p. 55. 1954 p. 554. 1955 p. 365. 1956 p. 285. 792. 1957 p. 375. 882. 1959 p. 363. 1960 p. 877. 1961 p. 317. 389. 945. Epi 1963 p. 435. 1964 p. 141. Miss. d'Asie. 1950 p. 61. R. MEP. N° 127 p. 48. EC RBac N° 66. 157. 160. 346. 347. 369. 483. 494. 727.
Notice nécrologique
Epiphanie p. 149.