Pierre ALEXANDRE1901 - 1961
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3358
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1928 - 1936 (Qui Nhon)
- 1941 - 1948 (Qui Nhon)
- 1953 - 1961 (Qui Nhon)
Biographie
[3358] ALEXANDRE Pierre est né le 15 mai 1901, à Périgueux dans la paroisse Saint-Martin (Dordogne).
Fils d’un employé des chemins de fer, il fait ses études à l'école Montesquieu de Libourne (Gironde), puis aux petits séminaires de Bordeaux et de Montmorillon (Vienne). Après son service militaire, il passe deux ans au grand séminaire d'Issy-les-Moulineaux, où il est tonsuré le 6 juin 1925.
Admis aux MEP le 14 septembre 1925, il reçoit les premiers ordres mineurs le 29 mai 1926 et les seconds ordres mineurs le 18 décembre 1926. Sous-diacre le 29 juin 1927, diacre le 17 décembre 1927, il est ordonné prêtre le 29 juin 1928, et part le 9 septembre suivant pour le vicariat apostolique de Qui-Nhon (Vietnam).
Vietnam (1928-1936)
Après une année consacrée à l'étude de la langue vietnamienne (1928-1929), il passe quelques mois à l'imprimerie de la mission. Le 23 septembre 1930, il remplace à la tête de la léproserie de Qui-Hoa le P. Maheu, rentré en France pour y refaire sa santé. Cette léproserie compte cent quarante malades.
Il a ensuite la charge de la procure de la mission (1931-1934). En octobre 1934, il est nommé professeur et économe au petit séminaire de Làng-Sông. En janvier 1936, il redevient procureur de la mission, mais le 11 septembre 1936, il quitte ce poste pour des raisons de santén, remplacé par le P. Clauze, et rentre en France.
France (1936-1939)
En 1937-38, M. Alexandre fut aumônier d'un sanatorium en Haute Savoie; en 1938, il fut nommé supérieur du noviciat des Frères des Missions Etrangères, à Dormans. et succéda à M.Lacroix comme chapelain de la chapelle de la reconaissance de la Marne, en ce bourg. Mobilisé en septembre 1939, comme lieutenant d'infanterie coloniale, et à ce titre, l'autorité militaire le renvoya en Indochine. M. Depierre lui succéda à Dormans.
Aumônier militaire (1939-1941)
Arrivé à Quinhon la veille de la Toussaint 1939, M. Alexandre fut d'abord adjoint à M. Piquet, à Phan-Rang, mais vers la fin janvier 1940, en tant que lieutenant, il dût rejoindre Saigon, puis vers la fin mars 1940, il fut affecté dans la région de Nhatrang.-Camranh. Il assista, du 5 au 10 février 1941, à la retraite annuelle des confrères de la Mission de Quinhon. Démobilisé, vers la fin de juin 1941, il fut nommé à la cure de Tourane où il succéda à M. Sanctuaire.
Vietnam (1941-1948)
À Tourane (Da-Nang), M.Alexandre eût une activité débordante. Plein d'enthousiasme, Il lança l'Action Catholique, la JOC, s'interessa à la liturgie, aux nouvelles méthodes de catéchèse et à l'enseignement biblique. Au printemps 1944, devenu curé de l'importante paroisse de Hô-Diêm, près de Phan-Rang, il s'adapta très vite à son nouveau ministère, tout en y mettant son cachet original. En janvier 1945, un avion américain ayant pris comme cible la gare de Tour-Cham, pour gêner les japonais, lâcha deux bombes dont l'une pulvérisa le presbytère de Hô-Diêm. M.Alexandre fut enterré sous les décombres. On l'en retira vivant mais grièvement blessé et choqué.
Lors des évènements du 9 mars 1945, il fut interné et subit privations et vexations. En novembre 1945, M. Alexandre partit à Saigon; pour un temps; prêtre auxiliaire à la cathédrale de Saigon , il fut aumônier de la prison. Il reprit ensuite sa paroisse de Hô-Diêm où il resta jusqu' en juillet 1948; ayant cédé cette charge à M. Pierre Jean Gauthier, il revint à Tourane pour remplacer M. Jeanningros sur le point de rentrer en congé en France.
À Tourane (Da-Nang), M. Alexandre entreprit la construction d'une maison d'accueil pour les jeunes et pour les soldats;
France (1948-1953)
mais vers novembre 1948, pour raison de santé, il se vit obligé de rentrer en France, où, en octobre 1949, il accepta provisoirement la charge d'assistant du supérieur de Montbeton. En 1951, il travailla dans le diocèse de Blois. En 1953, il devint chapelain dans un sanatorium en Saône et Loire.
Vietnam (1953-1961)
Le 19 novembre 1953, il s'embarqua à bord du "Félix Roussel" pour rejoindre sa mission où il arriva le jour de Noël 1953. Il fut alors nommé supérieur, professeur et aumônier des Petits Frères de St. Joseph; vers avril 1955, il installa sa communauté dans un nouveau site, à six kms de Nhatrang. Vers décembre 1956, après un assez long séjour en clinique à Saïgon, il devint aumônier des Soeurs Amantes de la Croix de Gothi, installées dans l'ancien Grand Séminaire de Quinhon, à 3 kms de cette ville, au bord de la mer. Après un temps de convalescence à la maison régionale de Saïgon, il rejoignit son poste vers la mi-janvier 1957.
En février 1958, malade, il rentra à la clinqiue St. Paul, à Saïgon, et par avion, fut rapatrié en France où il arriva le 3 mars 1958. Après un temps de repos à Beaugrand, il accepta, en 1960, un poste d'aumônier de communauté religieuse à Lourdes, y ajoutant la charge de confesseur à la paroisse et au sanctuaire marial.
C'est là qu'il décéda le 2 avril 1961, à l'aube du jour de Pâques.
Nécrologie
[3358] ALEXANDRE Pierre (1901-1961)
Notice nécrologique
Le Père Alexandre n’avait pas encore soixante ans accomplis lorsqu’il fut rappelé à Dieu. Bien qu’il fût malade de longue date, sa mort fut pour tous ceux qui le connaissaient une douloureuse surprise. Car nous savions qu’il avait repris du ministère ; depuis un an, il était aumônier des Sœurs Auxiliatrices du Purgatoire à Lourdes ; c’est là qu’il mourut, enlevé par l’angine de poitrine, après quelques jours d’hôpital. C’était le 2 avril, jour de Pâques.
Dès son jeune âge, il fut en perpétuels déplacements ; son père était employé des chemins de fer. Sa vie missionnaire aussi n’est qu’une longue suite de changements ; presque chaque année, nous le trouvons à un poste différent. Les circonstances l’ont voulu ainsi, mais surtout son état de santé, et aussi le fait qu’il était toujours disponible, prêt à répondre à tout appel de ses supérieurs. Il est tantôt aumônier des Frères, tantôt professeur, puis directeur de la léproserie, procureur de la mission à deux reprises.
En 1936 la maladie l’oblige à rentrer en France ; mais son zèle trouve bien vite à s’exercer : il est aumônier d’un sanatorium en Haute-Savoie ; en 1938 on le nomme supérieur des Frères à Dormans.
Mais les curieux effets de la mobilisation lui permettent de revenir à Quinhon ; pourtant, après quelques mois de ministère à Hodiem, il doit endosser l’uniforme de lieutenant et servir à Saigon et à Camranh.
Enfin, il va pouvoir donner toute sa mesure à Tourane, où pendant trois ans il sera un curé débordant d’activité. Il y lança les mouvements d’action catholique, et leur communiqua le feu sacré par sa parole et son exemple. Tous les hommes qui faisaient alors partie de la JOC se souviennent encore de lui avec émotion. Il avait un don d’entraînement peu commun, et une dose d’enthousiasme que rien ne diminuait. Il soignait l’apparat sans négliger la formation des militants. Ses initiatives originales effrayaient bien un peu ses supérieurs ; à cette époque il faisait figure do curé d’avant-garde. Les para-liturgies, la présentation de la Bible en scènes vivantes, les fiches paroissiales, toute la religion en un seul tableau, autant de choses qui lui demandaient un travail personnel et continu. On le trouvait toujours avec une nouvelle idée en tête. Toute sa vie il garda ce goût de l’inédit, mais sans obstination, et toujours dans un but apostolique.
Car son zèle était animé par une vie intérieure profonde, et son souci du bien à faire commandait toutes ses activités. Le P. Alexandre était l’homme de devoir ; il oubliait souvent les précautions que réclamait sa santé ; ne craignant pas sa peine, il allait jusqu’au bout de ses forces. Il s’inquiétait peu de son confort et vivait très détaché des biens de ce monde.
Au printemps 1944 il était devenu curé de l’importante paroisse de Hodiem. Après Tourane, c’était un autre ministère ; il s’y adapta bien vite, tout en y mettant son petit cachet original. Certes, les épreuves ne lui manquèrent pas. Il faillit même y laisser la vie. C’était en janvier 1945 : un avion américain, voulant gêner le trafic japonais, était venu bombarder la gare de Tourcham, et pausant sur Hodiem, il lâcha deux bombes dont l’une pulvérisa le presbytère, enterrant le Père sous les décombres. On l’en retira vivant, mais bien choqué ; il ne se remit jamais de cet accident.
En novembre 1945 le Père est à Saigon, prêtre auxiliaire de la cathédrale et aumônier de la prison. Enfin il reprend sa paroisse de Hodiem pendant deux ans encore : période difficile, mais il sait y mettre une note pittoresque. On parle encore de la chaloupe tirée par Bucéphale ; cette voiture de son invention le conduisit plus d’une fois dans le fossé, car Bucéphale n’y voyait que d’un œil. Un jour le Père rassemble tous les chevaux du village, et forme un escadron de cavaliers qui vont recevoir à la gare son frère le commandant, stupéfait d’une pareille escorte.
L’été 1948 le revoit quelques mois à Tourane ; mais sa santé réclame un nouveau retour en France. Il se rétablit lentement ; en fin 1949, il est à Montbeton, assistant du supérieur, et se dévoue aux soins des missionnaires infirmes. Un an plus tard il est curé de paroisse au diocèse de Blois, puis aumônier d’un sana en Saône-et-Loire
Enfin il débarque à Nhatrang à Noël 1953, et ses trois dernières années de mission seront consacrées à l’aumônerie des Petits Frères de St-Joseph, et des Amantes de la Croix. Il se consacra à ce ministère avec son zèle habituel, se perfectionnant en langue Vietnamienne, préparant minutieusement ses conférences. Mais son état de santé était très précaire. Au début de 1957 il se trouvait épuisé, et fut rapatrié pour la troisième fois.
Il se reposa à Beaugrand. En 1960 il avait retrouvé assez de forces pour prendre une aumônerie à Lourdes. Déjà sa charité le poussait à étendre son apostolat ; il entendait les confessions à la paroisse et au sanctuaire marial. Dans ce lieu béni de la Vierge il trouva le repos définitif. À l’aube de Pâques, sa belle âme de prêtre missionnaire alla chanter au ciel l’Alleluia triomphant, et recevoir la récompense promise au bon et fidèle serviteur.
Références
[3358] ALEXANDRE Pierre (1901-1961)
Références bibliographiques
AME 1928 p. 169. 1935 p. 285.
CR 1928 p. 171. 1930 p. 175. 1933 p. 358. 1937 p. 144. 1938 p. 145. 233. 1939 p. 133. 217. 1940 p. 85. 1948 p. 90. 1961 p. 53.
BME 1925 p. 444. 1928 p. 575. 750. 1930 p. 817. 1933 p. 459. 704. 1934 p. 353. 426. 720. 803. 1935 p. 748. 1936 p. 136. 455. 671. 831. 1937 p. 61. 77. 366. 1939 p. 63. 74. 822. 1940 p. 136. 212. 283. 355. 818. 1941 p. 270. 564. 729. 1948 p. 103. 248. 1949 p. 52. 117. 727. 788. 1950 p. 275. 568. 1951 p. 62. 71. 73. 1953 p. 29. 473. 1954 p. 85. 269. 1020. 1955 p. 347. 1956 p. 269. 890. 891. 1079. 1080. 1957 p. 164. 865. 1958 p. 454. 455. 473. 1961 p. 406. 778.
ECM 46P28.
EC1 N° 84. 157. 160. 344. 347. 391. 409. 410. 468. 472. 473. 478. 487. 488. 548. 637. 695.