Roger COULOT1905 - 1932
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3384
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1929 - 1932 (Vinh)
Biographie
[3384] COULOT Roger est né le 14 février 1905 aux Hôpitaux-Neufs (Doubs).
Il fait ses études au petit séminaire de Maîche, puis au séminaire de philosophie de Faverney. Admis aux MEP le 11 septembre 1924, il est ordonné prêtre le 29 juin 1929 et part le 8 septembre suivant pour la mission de Vinh (Tonkin méridional).
Arrivé le 22 octobre à Xa-Doai, le chef-lieu de la mission, il y commence l'étude de la langue vietnamienne, qu'il poursuit à Thuan-Nghia sous la conduite d'un missionnaire plus âgé. Il doit l'interrompre quelques semaines, ayant contracté une dysenterie infectieuse. Rétabli, il est envoyé à Manh-Son, petite paroisse de sept cents âmes, où il s'initie pendant une année au ministère, à la grande satisfaction de tous.
Nommé ensuite professeur au grand séminaire de la mission de Xa-Doai, il se donne tout entier à ce nouveau ministère, mais dès la rentrée de la seconde année scolaire, il doit être hospitalisé à l'hôpital de la mission puis à celui de Vinh, où il subit une opération de la vésicule biliaire.
Une péritonite s'étant déclarée malgré tous les soins dont il est entouré, il décède le 4 octobre 1932. Ses obsèques sont célébrées à la cathédrale de Xa-Doai et il est inhumé au cimetière de la mission. Voyant en lui un sujet d'élite, tous avaient fondé sur le P. Coulot les plus grandes espérances, qu'il n’aura malheureusement pas pu réaliser.
Nécrologie
M. COULOT
MISSIONNAIRE DE VINH.
M. COULOT (Roger-Philippe) né le 14 février 1905 à Rontechaux (Besançon, Doubs). Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères le 11 septembre 1924. Prêtre le 23 juin 1929. Parti pour la Mission de Vinh le 8 septembre 1929. Mort à Vinh le 4 octobre 1932.
M. Roger Coulot naquit à Rantechaux le 14 février 1905 dans un foyer où régnaient avec une modeste aisance la pratique des vertus chrétiennes. Son père, ancien gendarme devenu cultivateur, fut maire de la commune plusieurs années durant. Roger, benjamin de cette belle famille qui comptait six enfants, donna de bonne heure des signes de vocations sacerdotale. A peine âgé de 5 ans il se faisait une joie de servir la messe dans l’église de sa paroisse. En 1917, après sa première communion il entre en classe de 5e au petit Séminaire de Maîche.
« Pendant les vacances d’automne 1918, nous dit M. le Supérieur de Faverney, prenant le « train de Besançon-Morteau, je montais dans un compartiment où se trouvaient un curé et « un jeune garçon qui me paraissait avoir de 12 à 13 ans. Pendant le trajet je causais avec le « curé. Nons allions arriver à la gare terminus pour mes deux compagnons, quand le curé me « dit : Vous voyez cet enfant qui regarde par la portière, c’est un séminariste qui a achevé sa « cinquième. Chaque matin, durant ses vacances, il est à cinq heures à l’église pour recevoir la « sainte communion avant d’aller aider ses parents aux travaux des champs. » Touché de cette « fidélité, je cherche dans mon porte-monnaie une médaille de saint Benoît et la donne à « l’enfant en lui disant : « Petit ami, vous me rapporterez cette médaille dans 4 ans au « Séminaire de Faverney. »
Cependant à Maîche, ses maîtres ne furent pas sans remarquer sa vive intelligence et ses rapides progrès à l’étude. On lui fit sauter la classe de 4e : ce qui ne l’empêcha pas, au bout de quelques mois, de se trouver le premier parmi ses condisciples de 3e . Elève brillant, il fut en outre toujours exemplaire au point de vue de la conduite, et sa sagesse soutenue était moins le fait d’un tempérament paisible par nature que le fruit de la réflexion et l’effet d’une volonté énergique et disciplinée.
Sa vocation missionnaire daterait du passage à Maîche du zélé M. Martin de la Mission de Phatdiem qui sut créer dans cette Maison un mouvement en faveur de la Société des Missions-Etrangères. De la classe de Roger en effet trois autres élèves répondirent à l’appel de Dieu et sont actuellement l’un à Hunghoa, l’autre à Nanning et le troisième à Tatsienlu.
Ses humanités terminées M. Coulot se dirigea vers le Séminaire de Taverney pour y mûrir sa vocation et se préparer au grand sacrifice de la séparation.
« Le soir du 3 octobre 1922, continue M. le Supérieur de Faverney, je vois arriver dans ma « chambre un grand jeune homme de belle allure et qui tout en entrant me dit : « M. le « Supérieur je vous rapporte la médaille que vous avez remise, il y a 4 ans, au petit « séminariste Roger Coulot. » -— « Gardez-la, lui dis- je, elle vous gardera. »
« M. Coulot fut au Séminaire de Philosophie le Séminariste modèle en tout : piété solide, « fidélité soutenue au règlement, empressement à rendre service, travailleur intellectuel et « manuel infatigable : il obtint la première place dans les six examens qu’il passa au « Séminaire de Faverney — (en rhétorique il avait recueilli 12 prix dont sept premiers des « plus importants). — Pour le travail manuel, avec ses condisciples, aspirants comme lui aux « Missions, il consacrait ses congés à des travaux utiles à la maison ; c’est ainsi qu’ils ont « charrié des caisses de terre pour organiser, dans notre cour intérieure, un jardin d’agrément.
« Au milieu de ses camarades, qui tous l’estimaient, l’admiraient et l’aimaient, il était par « son attitude, faite de fidélité à tous ses devoirs, de droiture, de force et de dévouement, « l’entraîneur ardent dans l’ascension vers le sacerdoce. »
Certain de l’appel divin Roger demande son admission au Séminaire des Missions-Etrangères où il est accueilli le 11 septembre 1924. Ordonné prêtre le 29 juin 1929, ses supérieurs le désignent pour la Mission de Vinh au Tonkin.
M. Coulot arriva à Xà-Doai le 22 octobre 1929, avec la réputation d’un sujet d’élite ; tous fondaient sur lui les plus grandes espérances ; Dieu n’a pas permis qu’elles se réalisent, car Il nous l’a enlevé au cours de sa troisième année de Mission.
Après quelques mois passés à la Communauté de Xà-Doai, il fut envoyé à Thuan-Nghia, chef-lieu du district du Quinh-Luu, afin d’y étudier la langue. Doué d’une belle intelligence et d’une oreille délicate, il fit de rapides progrès et commençait déjà à parler assez bien l’annamite, quand au début de mai il fut sujet à des troubles intestinaux graves et obligé de revenir à Xà-Doai pour s’y faire hospitaliser. Le médecin de Vinh diagnostiqua une dysenterie infectieuse et prescrivit une médication énergique qui, appliquée par les mains expertes et dévouées de la directrice de notre hôpital, eut facilement raison de la maladie ; mais notre confrère restait très affaibli : aussitôt qu’il eut la force de supporter le voyage, il alla passer près de deux mois à la station d’altitude de Bana, en compagnie de M. Delalex, curé de Vinh. Il en revint à la fin d’août complètement rétabli et fortifié par le climat de la montagne, aussi est-ce avec joie qu’il regagna son poste de Thuan-Nghia.
Peu après, en septembre 1930, la cure de Manh-Son, petite paroisse de 700 âmes du district de Quinh.Luu, au bord de la mer, étant devenue vacante, M. Coulot y fut nommé trouvant ainsi l’occasion de s’exercer de bonne heure au ministère paroissial. Il en parut enchanté et sut si bien se faire aimer de cette population de pêcheurs, qu’au mois d’août suivant, lorsqu’il fut nommé professeur au grand Séminaire de Xà-Doai, les chrétiens de Manh-Son furent dans la désolation et lui témoignèrent de toutes façons leur attachement et leurs regrets de le voir partir.
Au grand Séminaire M. Coulot enseigna les sciences et l’histoire ecclésiastique pendant un an. Ce ministère de professeur paraissait lui plaire beaucoup ; il s’y donna tout entier, et autant que nous avons pu en juger, son enseignement était fort apprécié des séminaristes.
Malheureusement sa santé, sans précisément décliner, ne semblait guère s’affermir. Les vacances de 1932 le fatiguèrent plutôt, et le 13 août il disait lui-même avoir hâte de rentrer pour pouvoir se reposer : il rentrait en effet avec, comme on dit, « la fièvre sur le dos ». Le 15 août il passa la journée à l’hôpital. Le 17 cependant il reprit son cours de sciences et le continua apparemment sans trop de fatigue jusqu’au 9 septembre. Le soir de ce jour il rentra à l’hôpital de la Mission à Xà-Doai, où lui furent prodigués les soins les plus dévoués.
Au bout d’une dizaine de jours, il devint clair qu’il était atteint de la fièvre typhoïde. Les médecins, qui vinrent le voir à plusieurs reprises, ne semblaient pas d’abord très inquiets, mais le 30 septembre ils furent d’avis de le transporter à Vinh pour une opération chirurgicale, la vésicule biliaire ne fonctionnant plus.
Le 1er octobre la voiture ambulance de l’hôpital de Vinh vint prendre le malade déjà muni, sur sa demande, des derniers sacrements. L’opération eut lieu le lendemain matin : la vésicule biliaire était démesurément gonflée et infectée, un drain fut placé... Mais une péritonite ne tarda pas à se déclarer et, malgré les soins les plus éclairés et les plus assidus, l’état de notre cher malade ne fit qu’empirer sans laisser aucun espoir.
Il s’éteignit doucement le 4 octobre à 11 heures 10 du soir ; il avait gardé sa connaissance jusqu’au bout et accepté généreusement le sacrifice de sa vie qu’il renouvela plusieurs fois pour le Vicariat de Vinh. Il fut assisté à ses derniers moments par MM. Pourchet, venu de Thanh-Hoa, Lefèvre et Lantrade et par la Sœur Supérieure de l’hôpital de la Mission qui l’avait accompagné à l’hôpital du gouvernement et soigné dès le début de sa maladie avec un dévouement vraiment admirable.
Les obsèques eurent lieu le 6 octobre à Xà-Doai, où la messe des funérailles fut chantée par Monseigneur Eloy entouré d’une quinzaine de confrères, d’une douzaine de prêtres annamites et des élèves de nos deux Séminaires.
Depuis lors, chose que n’avait jamais vu notre pauvre cimetière, de pieuses mains fleurissent chaque semaine la tombe de notre cher confrère.
Tous ceux qui ont connu le regretté défunt, rêvaient pour lui d’un ministère des plus féconds. Pourquoi Dieu l’a-t-il enlevé à ces espérances ? Lui-même en a fourni la raison quand, avant de mourir, il disait à son condisciple et ami, M. Pourchet : « Ne t’effraie pas : je « t’aiderai ». Le ciel qui perfectionne tout, per¬fectionnera son zèle déjà si ardent sur cette terre et « il aidera » tous ceux, amis du Séminaire ou frères d’apostolat, qu’il a laissés dans les luttes de cette vie et qui lui restent attachés par ces liens de la charité que rien, pas même la mort, ne saurait briser.
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Références
[3384] COULOT Roger (1905-1932)
Références bibliographiques
AME 1929 p. 173. 186. 187. 1932 p. 295. CR 1929 p. 235. 1932 p. 312. 403. BME 1924 p. 615. 1929 p. 575. 632. 1930 p. 583. photo p. 48. 1931 p. 678. 1932 p. 703. 705. 860. 970. EC1 N° 179. 182. 253.