Edmond DECHAUX1905 - 1936
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3465
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Japon
- Région missionnaire :
- 1932 - 1936 (Osaka)
Biographie
[3465] DECHAUX Edmond est né le 23 janvier 1905 à Réchésy (Territoire-de-Belfort).
Admis aux MEP en 1927, il est ordonné prêtre le 17 décembre 1931 et part le 18 septembre 1932 pour le Japon.
Deux ans après son arrivée, il est nommé curé de Nara.
Il meurt de maladie le 10 février 1936 à Kobe.
Nécrologie
M. DECHAUX
MISSIONNAIRE D’OSAKA
M. DECHAUX (Edmond), né le 23 janvier 1905, à Réchésy, diocèse de Besançon, (territoire de Belfort). Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères, le 10 septembre 1927. Prêtre le 27 septembre 1931. Parti pour la Mission d’Osaka, le 18 septembre 1932. Mort à Kobé, le 10 février 1936.
Edmond Dechaux, naquit à Réchésy, au diocèse de Besançon, le 23 janvier 1905 d’une famille profondément chrétienne. Ses parents ont toujours considéré comme une grande faveur de voir l’un de leurs enfants choisi par Dieu pour devenir missionnaire. Dans un milieu où la Foi était si vivante, la vocation d’Edmond ne rencontra pour ainsi dire pas d’obstacle et put se développer en toute liberté.
Après ses études primaires, Edmond entra au petit séminaire de Maîche où il se révéla, dès le début, travailleur acharné et homme de devoir. C’est là qu’il entendit l’appel des Missions. Cependant, avant d’entrer au Séminaire des Missions-Etrangères, il fit ses études de philosophie dans le diocèse de Besançon, se conformant en cela aux prescriptions diocésaines. C’est au cours de ses études qu’il ressentit les premières atteintes d’un mal qui rapidement s’aggrava. Le médecin obligea le séminariste à les interrompre totalement et lui conseilla d’aller demander au bon air de la campagne une guérison qui serait probablement lente à venir ; il fallut se résigner.
M. Dechaux passa près de trois ans dans un sanatorium laïque. Il souffrit beaucoup dans ce milieu peu sympathique aux idées religieuses. Jointe au vif regret de ne pouvoir suivre ses amis dans leur ascension vers le sacerdoce, cette souffrance de se sen¬tir isolé, marqua M. Dechaux d’une profonde empreinte de tris¬tesse. Admis plus tard aux Missions-Etrangères de Paris, et mûri par les épreuves, il entra au Séminaire doué déjà d’une vie intérieure intense. Désormais on lui reconnaît ce visage tranquille et souriant où semblait se refléter habituel-lement le sentiment de la présence de Dieu. Au Séminaire de la rue du Bac, la santé laissa souvent à désirer, au point que le départ en mission faillit être définitivement compromis. Après un sérieux examen médical, M. Dechaux eut enfin la grande joie d’obtenir la permission de partir. Désigné pour le diocèse d’Osaka, il y arriva en octo¬bre 1932.
Malgré une apparence délicate, ce jeune confrère semblait devoir s’acclimater facilement au Japon. Il y travaille normale¬ment sans fatigue apparente jusqu’au mois de juin 1935. Ses ra¬pides progrès dans la connaissance de la langue japonaise lui per¬mirent dès sa seconde année de mission, de se charger par interim des postes de Kori et de Noé. Il s’y donna de tout cœur, comme s’il avait dû y rester définitivement. Le bon travail qu’il y fit lui valut d’être chargé du district de Nara en décembre 1934. Ce poste de 100 chrétiens, le plus facile à desservir de tout le dio¬cèse, semblait tout indiqué pour ce missionnaire dont la santé était à ménager. L’étude de la langue, l’instruction de ses caté¬chumènes et l’administration de son petit troupeau occupaient tout son temps. Il se serait dépensé davantage encore s’il n’avait écouté que son zèle, mais il devait tenir compte de sa santé déli¬cate. Aussi, son règlement quotidien prévoyait un moment de détente, et faisait du lundi une journée de repos.
En dépit de ces précautions, au bout de quelques mois il se trouva à bout de forces. En juin 1935, son médecin l’engagea à se rendre à la Procure de la Mission, à Kobé. Là il pourrait trou¬ver des soins appropriés à son état. La cause du mal était en effet, le mauvais état de son estomac qui ne supportait que quelques rares aliments, alors qu’il lui aurait fallu une nourriture abon¬dante et substantielle. Sur le désir de Mgr Castanier, son évêque, il se rendit à la Procure où il trouva auprès de M. Fage, les soins nécessaires. Vers le mois de septembre, une légère amélioration avait laissé espérer son retour à Nara avant la fin de l’année. De loin en loin il y faisait une visite, mais rentrait aussitôt à la Pro¬cure de Kobé pour se remettre sur sa chaise longue. Des lectures reposantes, l’étude du japonais, ses exercices de piété toujours accomplis avec exactitude, une courte promenade et quelques vi-sites de confrères l’aidaient à supporter patiemment ce repos forcé.
Malheureusement les forces ne revenaient pas. Au mois de janvier 1936, M. Dechaux devint incapable d’un effort soutenu. Le dimanche 10 février, il fut subitement pris d’une crise d’étouffe¬ment; grâce aux soins empressés de M. Fage, un mieux se fit sentir. Cependant, le médecin se montra pessimiste. Dans l’après-¬midi, Mgr Castanier arrivait à Kobé et priait à M. Unterwald de passer la nuit auprès du malade. La respiration était de plus en plus pénible ; vers 21 h. M. Fage crut bon d’administrer l’Ex¬trême-Onction à M. Dechaux qui l’avait demandée le matin, lors de sa première crise. La nuit n’apporta aucune amélioration et le pauvre malade comprit que son état était désespéré. Généreuse¬ment il offrit à Dieu le sacrifice de sa vie, prononça à plu¬sieurs reprises les mots : Deo gratias, Magnificat, Te Deum. A 21 h. 30 commencèrent les prières des agonisants auxquelles il répondit lui-même. A peine, étaient-elles terminées que M. Dechaux rendait le dernier soupir. La mort de notre cher confrère a été si rapide que peu de missionnaires eurent le temps de voir en¬core une fois leur ami. Toutefois, à l’exception d’un seul absolu¬ment empêché, tous les prêtres du diocèse, étrangers et Japonais, assistaient à la messe d’enterrement ; et, du lundi matin au mer¬credi, jour des funérailles, les confrères priaient à tour de rôle devant la dépouille mortelle.
M. Dechaux était peu communicatif, mais ceux qui l’ont connu le tiennent en haute estime. C’était un homme de devoir. Rien chez lui n’était laissé au caprice de l’improvisation. Son règle¬ment de vie prévoyait un emploi minutieux de toutes les heures de sa journée ; les exercices de piété y avaient une large part. Il serait plus exact de dire que toute sa journée était une prière. Sa piété, en effet, était très éclairée. Aussi, aimait-il à surnaturaliser toutes ses actions. Dans ses études théologiques il voyait par-dessus tout une source où il savait puiser abondamment pour développer en lui l’ardeur de la charité. Cet amour de Dieu avait son complément naturel dans la façon dont il aimait ses confrères et tous les Japonais. Ceux qui l’ont approché conserveront long¬temps le souvenir de son accueil souriant et plein de bonté.
Aussi aimons-nous à croire que Dieu aura ouvert à son cher missionnaire son ciel où il intercède aujourd’hui pour tous ceux qu’il a aimés sur la terre, et en particulier pour cette Mission d’Osaka à laquelle il n’a pu consacrer que des jours, hélas, trop comptés.
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Références
[3465] DECHAUX Edmond (1905-1936)
Notice biographique
Né le 23 janvier 1905 à Réchésy (Territoire-de-Belfort).
Admis aux MEP en 1927, il est ordonné prêtre le 17 décembre 1931 et part le 18 septembre 1932 pour le Japon.
Deux ans après son arrivée, il est nommé curé de Nara.
Il meurt de maladie le 10 février 1936 à Kobe.