Donatien BÉLIARD1913 - 1974
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3630
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1945 - 1947 (Qui Nhon)
- 1947 - 1974 (Qui Nhon)
Biographie
[3630) BELIARD Donatien, né le 14 avril 1913 à Château-Thébaud (Loire Atlantique), diocèse de Nantes, fut admis au petit séminaire de Guérande en octobre 1927 et après trois ans d'études, il entra à l'école cléricale de Châtillon-sur-Sèvre pour y terminer ses études secondaires en 1932. Il opta alors pour les Missions Etrangères et arriva à Bièvres le 12 septembre 1932.
Ordonné prêtre le 29 juin 1939, il reçut sa destination pour la Mission de Qui-Nhon (Centre-Annam). Mais la mobilisatione t la guerre le retinrent en France. Il fut professeur au petit séminaire Théophane Vénard de Beaupréau pendant un an et de 1941 à 1945 fut vicaire à St Martin de Beaupréau. Parti en mission à titre d'aumônier militaire du Corps expéditionnaire français en Indochine, il fut libéré le 20 janvier 1947. Après six mois d'étude de la langue, il commença son ministère dans l'importante chrétienté de Hô-Diem, sous la direction du P. Pierre Gauthier. En 1945, il devint curé de Tra-Kiêu dans le nord de la mission. En 1957, fut érigé le diocèse de Nhatrang où se regroupèrent les missionnaires autour de Mgr Piquet. Le P. Béliard revint à Hô Diem et bientôt prit en charge le district de Dong-Dai, au fond de la vallée de Nhatrang. Dans ce poste assez isolé, il travailla intensément. En 1963, le Président de la République Ngô-Dinh-Diêm cherchait à regrouper les populations pour leur éviter l'emprise des communistes. Ainsi un rassemblement de plus de deux mille montagnards venait d'être formé à Ba-Rau dans la plaine de Phanrang et le P. Béliard fut désigné pour en être le pasteur. C'est là que, jusqu'à la fin, il vécut, partageant la pauvreté des montagnards et oeuvrant à l'amélioration de leurs conditions de vie. Le Père visitait et secourait plusieurs villages de cette minorité ethnique. Les catéchumènes, en petit nombre, firent l'objet de ses soins pastoraux. Avec beaucoup de patience et de ténacité il construisit chapelle, école, maison des soeurs et presbytère.
Le 14 février 1974, une grande fatigue le contraignit à se faire hospitaliser à Saigon. Une opération chirurgicale, pratiquée le 7 mars, révéla un cancer du pancréas avec atteinte au foie.Le P. Béliard mourut le 22 avril et son corps fut emmené à Hô-Diem (Phanrang) où des obsèques très solennelles eurent lieu le 25 en présence d'une grande foule de chrétiens, des autorités provinciales et de trente cinq prêtres du diocèse. L'inhumation eut lieu à Ba-Rau où le P. Béliard avait donné le meilleur de sa vie d'apôtre. Il avait manifesté le désir d'en faire sa dernière demeure. Son tombeau endommagé par la guerre fut magnifiquement restauré en 1992 par son successeur le Père Joseph Nguyên Thuong qui, la même année, eut la joie de conférer le baptême à trente montagnards adultes qui avaient connu et aimé le P. Béliard.
Nécrologie
[3630] BÉLIARD Donatien (1913-1974)
Notice nécrologique
Donatien BÉLIARD naquit le 14 avril 1913 à Château-Thébaud (Loire-Atlantique). Sa famille d’origine terrienne était riche de foi chrétienne et de nobles traditions. Donatien fut admis au petit séminaire de Guérande en octobre 1927 et, après trois ans d’études, il entra à l’école cléricale de Châtillon-sur-Sèvre pour terminer ses études secondaires. C’est alors qu’il opta pour les Missions, et il arriva à Bièvres le 12 septembre 1932. Après les deux années de philosophie et la première année de théologie, ce fut l’année du service militaire à St-Brieuc et les trois années à Paris. Disons seulement que Donatien fut un étudiant sérieux, peu exubérant, mais vivant intensément ces précieuses années de préparation. il laissa à tous le souvenir d’un excellent camarade, attentif à faire plaisir et à rendre service.
Professeur et vicaire à Beaupréau
Ordonné prêtre le 29 juin 1939, il reçut sa destination pour la Mission de Qui-Nhon (Centre-Annam). Mais la mobilisation et la guerre le retinrent en France. Il fut professeur au petit séminaire Théophane Vénard de Beaupréau pendant un an et de 1941 à 1945 fut vicaire à St-Martin de Beaupréau. Ce premier ministère, le marqua fortement ; il y acquiert le don des contacts avec les petites gens ; il y noua de très solides amitiés, et jusqu’à la fin garda des relations suivies avec le clergé et plusieurs familles.
Les paroisses vietnamiennes
Parti en mission à titre d’aumônier militaire du Corps expéditionnaire français en Indochine, il fut libéré le 20 janvier 1947. Après six mois d’étude de la langue chez le P. Garrigue près de Nhatrang, Donatien commença son ministère dans l’importante chrétienté de Hô-Diêm, sous la direction du P. Gauthier qui resta toujours son ami intime. En 1954, il succéda au Père Benoît, mort tragiquement, et devint curé de Tra-Kiêu dans le nord de la mission. En 1957, fut érigé le diocèse de Nhatrang où se regroupèrent les missionnaires autour de Mgr Piquet. Donatien revint à Hô-Diem et bientôt prit en charge le district de Dong-Dai, au fond de la vallée de Nhatrang. Dans ce poste assez isolé, pauvre en ressources matérielles, Donatien travailla intensément pour parfaire la vie chrétienne de ses fidèles et pour porter le message, non sans succès, dans toute la région, pendant près de cinq ans. Il était connu et estimé de toute la population pour sa charité et la simplicité de sa vie. Grâce à un don venu de Rome, il réussit à doter sa chrétienté principale d’une belle église qui, heureusement, n’a pas trop souffert de la guerre.
L’évangélisation des Montagnards
En 1963, le Président Diem cherchait à regrouper les populations pour leur éviter l’emprise des communistes. Ainsi un rassemblement de plus de deux mille montagnards venait d’être formé à Ba-Rau dans la plaine de Phanrang, et le Père Donatien fut désigné pour être le pasteur de ces déshérités. C’est là que, jusqu’à la fin, Donatien vécut une vie toute missionnaire auprès d’une population pauvre, toujours menacée par la maladie et la faim. Il dut s’assimiler une nouvelle langue. Tout était à créer : la chapelle, l’école, l’habitation des sœurs et du curé. Avec beaucoup de patience et de ténacité, tout fut mis en place. Les résultats apparents sont encore minces : un petit nombre de catéchumènes, mais de l’espoir chez les enfants. Le Père visitait aussi et secourait plusieurs villages de cette minorité ethnique.
Sans s’interroger s’il fallait travailler d’abord au développement plus qu’à l’évangélisation, le Père Donatien menait de pair ces deux objectifs avec tout son cœur d’apôtre. C’est seulement dans l’intimité qu’il parlait de son travail, de ses démarches pour les pauvres, de ses difficultés, et il en parlait toujours avec bonhomie et grande égalité d’humeur. Il s’était attaché à ses « Rung-lao »; une grande piété, discrète, une constante fidélité à ses devoirs de prêtre le soutenaient dans sa tâche.
La maladie
En fin 1973, une grande fatigue le contraignait au repos et un séjour de quelques semaines à l’hôpital le remit sur pied. Mais, dès le début de l’année 1974, ses confrères remarquèrent son teint jaune et le pressèrent de partir pour Saigon. Il y fut hospitalisé le 14 février. L’opération chirurgicale, pratiquée le 7 mars, confirma les prévisions des docteurs : cancer du pancréas avec atteinte au foie. Le Père, conscient de la gravité de son mal, reçut l’onction des malades et presque chaque jour put recevoir la communion. Lentement, les forces diminuaient, sans grande souffrance. Les derniers jours, ne pouvant plus articuler, le Père gardait sa connaissance et esquissait parfois un sourire. Il mourut le 22 avril à 15 h. Le 23 à 18 h, ce fut la mise en bière, et le cercueil fut porté à la chapelle de l’hôpital où vingt et un confrères des M.E.P. concélébraient.
Le lendemain 24, le corps fut emmené à Hô-Diem (Phanrang) à 350 km de Saigon. Des obsèques très solennelles eurent lieu le 25 en présence d’une grande foule de chrétiens, des autorités provinciales et de trente-cinq prêtres du diocèse. L’office terminé, un long cortège sur six kilomètres accompagna le cercueil jusqu’à Ba-Rau ; l’inhumation eut lieu dans l’enceinte de la modeste station missionnaire où le Père Donatien avait donné le meilleur de sa vie d’apôtre ; il avait manifesté le désir d’en faire sa dernière demeure. Certainement, tous les habitants de race montagnarde de la région conserveront l’émouvant souvenir de celui qui a donné sa vie pour qu’un jour ils s’ouvrent pleinement à la foi en Jésus-Christ Sauveur.
Références
[3630] BÉLIARD Donatien (1913-1974)
Références bio-bibliographiques
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