Ferdinand PECORARO1921 - 2002
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3764
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Identité
Naissance
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Autres informations
Biographie
[3764] PECORARO Ferdinand est né le 2 août 1921 à Telve (Italie).
Ordonné prêtre le 21 décembre 1946, il part le 29 avril suivant pour la mission du Tibet (Chine).
Il étudie d’abord le chinois à Chungking puis à Tatsienlou. En 1948, il est nommé aumônier de la léproserie de Mo Si Mien, puis en 1949, curé de la paroisse de Se Ma Kiao.
Expulsé de Chine en 1953, il revient alors en France, et travaille avec F. Goré à la rédaction du dictionnaire français-tibétain.
Puis il reçoit une nouvelle affectation pour la mission de Hualien (Taiwan). De 1955 à 1971, il est en charge de l’ethnie taroko.
Il regagne ensuite la France, se rend à Liverpool pour y étudier l’anglais, et rédige un dictionnaire et une grammaire taroko.
En 1978, il part pour l’Indonésie, où il est affecté au diocèse de Lampung. Il est nommé à la cathédrale de Tanjung Karang, où il reste jusqu’à son retour en France en 2001.
Il meurt le 26 janvier 2002 dans sa famille à Charmauvilliers.
Nécrologie
[3764] PECORARO Ferdinand (1921-2002)
Notice nécrologique
Parti pour la France de Hongkong le 16 décembre 1952, en compagnie du Père Joseph Le Corre sur le paquebot « La Marseillaise », le Père Pécoraro prendra un congé bien mérité après tant d’épreuves. Il retrouvera à Goumois ses parents, ses trois sœurs, Marie, Eletta et Anne-Marie, ses beaux-frères, ses neveux et nièces, et les cousins de Telve. Fin 1953 et en 1954, il est professeur au collège Champittet à Lausanne, au pair, et il continue de travailler au dictionnaire français-tibétain avec le Père Goré. D’aout à fin décembre 1954, il fera trois séjours à la maison MEP de Voreppe (Isère), où il continuera la rédaction du dictionnaire avec les Pères Goré et Le Corre. En mai 1954, il est affecté, ainsi que le P. Le Corre, temporairement à la mission de Hualien (Formose). A la fin de cette année 1964, la maman du missionnaire était déjà gravement malade et Ferdinand se demandait s’il ne devait pas prolonger de quelques mois son séjour en France pour rester auprès d’elle. Un jour cette brave maman souffrante lui dit en regardant le crucifix : «toi, Ferdinand, va, va vers ta mission. » Depuis le premier départ pour la Chine et les marches du Tibet, jusqu’au départ pour Hualien et le départ pour l’Indonésie, plus tard en 1978, les parents de Ferdinand, ses sœurs, ses beaux-frères, les neveux et nièces et les cousins d’Italie ont «accompagné » le missionnaire de leurs longues prières et de tout leur cœur. Taiwan (Formose) :1955-1971 Les Pères Ferdinand Pécoraro et Joseph Le Corre embarquent sur La Marseillaise le 11 mai 1955 pour Taiwan. A Hualien, leur nouvelle mission, ils retrouveront des confrères MEP, Camilliens, Scheut et Chanoines du Saint-Bernard, anciens missionnaires en Chine comme eux, ainsi que des plus jeunes. C’est que la préfecture apostolique de Hualien, dont Mgr Vérineux, ancien missionnaire apostolique en Mandchourie est évêque, est en plein essor. Dans les villages Amitsu, Taroko, Bunum, les catéchumènes sont des centaines, des milliers. Le Père Rondeau est malade et fatigué, le Père Barreau est débordé. «C’est dans la soirée du 16 juin qu’arrivent à Hualien les confrères tant attendus depuis des mois, les Pères Le Corre, Pécoraro et Maillot... Aux Pères Le Corre et Pécoraro, nos splendides montagnes rappelèrent les paysages de leur première mission : les marches tibétainesÓ. «Voici notre Père Peco installé comme vicaire du P. Barreau à Fonglin. Il a reçu la consigne de se lancer dans l’étude de la langue des montagnards. Il fait œuvre d’initiateur car aucun d’entre nous ne s’est encore attaqué à cet idiome. Maîtrisant déjà plusieurs langues, il aura vite fait de se familiariser avec celle-ci. » Dans le bulletin MEP de 1954 nous lisons : «Le P. Pécoraro vient de s’installer en plein milieu montagnard au village de Morisaka, centre d’un futur district. Le missionnaire y dirige une école de catéchistes. Chaque soir ceux-ci se dispersent pour aller enseigner dans les villages d’alentour. Les catéchumènes se comptent par centaines. » Le Père Pécoraro pourra satisfaire ses dons architecturaux en surveillant la construction de son église et de celle du village Amitsu de Miharashi. L’église de Morisaka sera bénite l’année suivante par Monseigneur Vérineux assisté des Pères Barreau, concélébrant, Sylvestre, «maître de cérémonie, (...), la foule des montagnards exécutants les chants à la perfection, magistralement dirigés par le Père Pécoraro. » Selon la coutume, un grand repas fut servi, «auquel participèrent les autorités civiles du district. Après le festin, ce fut le tour des danses, complément indispensable de toute fête en ce pays. Il nous était aisé de comprendre pourquoi leur sympathique pasteur se dévoue avec son entrain magnifique à leur salut. Il était évident que le Père Pécoraro avait su gagner leur affection et leur entière confiance. » «Le Père Pécoraro semble de plus heureux des hommes parmi ses néophytes montagnards. » Les bénédictions d’églises se succèdent : à Mirahashi, «grandiose cérémonie, propre de la Messe exécuté par un trio de choix, les PP. Pécoraro, Maillot et Pourrias, ordinaires et cantiques chinois clamés à la perfection par 200 montagnards. Comment ceux-ci arrivent-ils à prononcer sans faute deux langues qui leur sont étrangères ?... En dépit des chaleurs accablantes de l’été formosan, tous les confrères continuent normalement leur labeur, préparant les baptêmes de l’Assomption... Le plus affairé est le Père Pécoraro... Dans son district de Morisaka, il ne se contente pas de sauver les ‰mes, il soigne aussi les corps. A longueur de journées, il fait fonction d’infirmier... En cinq jours, il a compté 200 visites... Ses bocaux de vitamines sont (hélas !) épuisés. Gr‰ce à un don du Catholic Welfare USA, il reçoit un troupeau de 25 chèvres venues d’Amérique par la voie des airs... Voilà qui promet beaucoup pour la santé des néophytes... » A Efunang, village important Taroko, lieu de séjour très fréquent du Père Pécoraro, sera bénie une nouvelle église, la septième de l’année 1956. En 1958 arrive le Père Brunet qui apprend le chinois auprès du Père Boschet. Le plus cher désir de notre benjamin va être réalisé : il est envoyé chez le Père Pécoraro en plein milieu Taroko. Nous sommes en 1959, le Père Flahutez veut construire une église au village Bunum de Mayuen. Il fait appel au Père Pécoraro pour cette construction..., b‰timent original et pratique, aux cloisons mobiles, qui pourra servir de chapelle et de salle de catéchisme, construit en ciment et en bois. Le Père Pécoraro et sa chorale, partout demandés, ne cessent d’animer les fêtes des chrétientés des environs : Taroko, Amitsu, Bunum. En la fête de l’Epiphanie, c’est la cérémonie de confirmation au centre du district de Morisaka alias «Wan Jung » : BME 1957 - «Ici on se trouve en plein milieu chrétien. Si vous voulez jouir du spectacle d’une chrétienté intensément vivante, joyeuse, enthousiaste, ne faisant qu’un cOEur et qu’une âme avec son pasteur, allez à Morisaka. Actif, entreprenant, audacieux même, ayant toujours en tête quelque nouveau projet, et par-dessus tout dévoué corps et ‰me au bien spirituel et temporel de ses ouailles, notre confrère, le Père Pécoraro, fait œuvre de pionnier dans tous les domaines. En premier lieu, il a su former une équipe nombreuse de catéchistes, garçons et filles, dont le dévouement et l’entrain sont exemplaires. Grand amateur de musique et de chant, il eut vite fait de mettre au service de la louange divine les merveilleuses aptitudes de ses montagnards : la perfection est réalisée. » Une autre spécialité de Morisaka, lancée par le père Pécoraro pour rehausser le standard de vie de ses montagnards, est la culture maraîchère, le défrichement et la mise en culture de plusieurs hectares sous sa direction. Une équipe de 20 à 30 montagnards, hommes et femmes, travaille à longueur de journées encouragé par le chef d’équipe, qui n’est autre que le Père Pécoraro en personne. BME 1961 : Ce débordement d’activités en tous genres provoque une grande fatigue : depuis son arrivée le 16 juin 1955, le Père n’a jamais déposé le collier. Il part pour deux mois se reposer à la maison de Béthanie à Hongkong. Le Père Poinsot, l’un des deux jeunes de la mission, assurera le service du district de Morisaka pendant ce temps. Le Père Brunet, débordant de jeunesse et de vitalité, aide le Père Pécoraro, il réside au village Taroko de Tungmen. Comme son curé, il est devenu un spécialiste des Taroko. BME 1962 : Le village de Morisaka est le centre principal des montagnards Taroko, c’est le lieu de résidence principal du Père Pécoraro. Cette année, le nombre des baptisés dépasse le millier et les catéchumènes sont plus de 800 disséminés dans les villages du nord au sud du district. Parmi les activités pastorales du Père Pécoraro et des Pères Brunet et Mauger, ses associés, priorité est donnée à l’enseignement du catéchisme aux enfants et à la formation des jeunes. Du 24 au 26 octobre se déroule une spectaculaire compétition sportive avec la participation de 200 jeunes garçons et filles en costume de sport flambant neuf. Au matin du 26 : grand-messe en plein air. Cette belle manifestation est la preuve de la vitalité de la Communauté paroissiale qui compte maintenant 1866 baptisés et 1872 catéchumènes. En 1965, leur nombre s’élèvera à 2 053 baptisés et 1960 catéchumènes. En 1967, leur nombre sera de 2 144 baptisés et 1782 catéchumènes. Les années suivantes, leur nombre ne cessera d’augmenter. Le Père Pécoraro rentrera en France en 1971 pour un congé. Il ne se doutait pas en quittant Morisaka qu’on lui refuserait son visa de retour à Taiwan à la fin de son congé. Les autorités avaient mal pris la plainte du Père en haut lieu, suite à des harcèlements de militaires à l’encontre des jeunes filles Taroko et, aussi, elles voyaient d’un mauvais œil l’influence du Père sur la population. On voulait se débarrasser d’un témoin gênant. Pour le missionnaire, ce fut une grande peine, un deuxième déchirement. A son arrivée à Goumois, Ferdinand ne retrouvera pas son père : Ermenegildo avait quitté ce monde le 30 août 1969.