Alphonse DESROCHES1922 - 1989
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3865
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Identité
Naissance
Décès
Charges
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1949 - 1959 (Hung Hoa)
- 1967 - 1976 (Kontum)
Biographie
[3865] Alphonse-Marie DESROCHES naquit le 15 octobre 1922, à Iguerande, diocèse d'Autun, département de la Saône-et-Loire, mais habita à Saint Denis de Cabanne, diocèse de Lyon, département de la Loire. Fils ainé d'une famille de cultivateurs, il fit ses études primaires à Saint Denis de Cabanne, lieu de résidence de ses parents; en 1934, il alla au petit séminaire-collège St. Gildas à Charlieu. et passa avec succès les épreuves du baccalauréat.. En octobre1940, il entra au grand séminaire de Francheville, diocèse de Lyon, où il fit ses études de philosophie.
En novembre 1942, il fut appelé aux Chantiers de la Jeunesse, puis il dût partir en Allemagne pour le Service du Travail Obligatoire (STO). Il arriva à Berlin en juin 1943, et travailla durement en usine pour le compte de diverses entreprises. Sa santé en fut ébranlée. Il rentra en France en juin 1945.
Le 26 juin 1945, il adressa sa demande d'admission au séminaire des Missions Etrangères, où il se présenta le 1 octobre 1945. Sous-diacre le 29 juin 1948, diacre le 18 décembre 1948, il fut ordonné prêtre le 29 mai 1949, et reçut sa destination pour le vicariat apostolique de Hung-Hoa. Agrégé à la Société des Missiions Etrangères le 18 septembre 1949, il partit par avion rejoindre sa mission le 26 septembre 1949, en compagnie de M. Viéville destiné à la même mission.
Le 18 octobre 1949, tous deux arrivèrent à Hanoï. Après une visite rapide des confrères, ils rejoignirent, le 20 novembre 1949, l'orphelinat Ste Thérèse, fondé par M.Seitz, en banlieue de Hanoï; là, Ils commencèrent à étudier et à pratiquer la langue viêtnamienne; grâce à sa constance et à sa ténacité, M.Desroches, arriva à la bien maitriser. Le 12 Avril 1950, il quitta l'orphelinat Ste Thérèse, pour le petit séminaire de Hung-Hoa, où, tout en enseignant le français et en continuant de se perfectionner en langue.viêtnamienne, il dressa des plans d'électrification de la mission.
De novembre 1950, à juin 1951, M.Desroches résida à Son-Tây; Il y continua ses études de langue; il aimait rendre visite de temps à autre, à M.Pierchon, bâtisseur du centre de Tông, et s'adonner à des réparatiions diverses. Devant Mgr. Mazé, il passa avec succès son examen de sermon en viêtnamien".
Le 26 Juin 1951, avec M.Millot, il s'envola pour Son-La, chef-lieu des pays Thaïs, petite chrétienté en fondation dans la Haute Région. Il se familiarisa avec la langue et les coutumes de cette population; il s'occupa de la construction d'une chapelle et d'une école qui compta une centaine d'élèves. M.Guidon fit aussi appel à ses compétences; M.Claudel, à Nghia-Lô, eût recours à lui pour installer une dynamo de 12 volts, en août 1952.
En novembre 1952, en raison de la chute de Sonla, MM. Schmidt, Millot, Viéville et.Desroches durent quitter la Haute Région pour se replier sur Son-Tây ou Hanoï. M.Desroches alla prêter main-forte aux professeurs du petit séminaire de Tông, à quelques kms de Son-Tây. Il travailla à l'électrification du séminaire, et rendit de nombreux services au plan matériel. En août 1953, il remplaça à Nasan, M.Millot malade, lors de l'évacuation de ce camp retranché.
Les Accords de Genève du 21 juillet 1954, divisèrent le Viêtnam en deux zônes. Quinze confrères choisirent de rester au Nord-Viêtnam dont M.Desroches qui reprit ses cours au petit séminaire de Tông. En mai 1955, il dût participer à une assemblée réunissant les prêtres et des délégués laïcs de la province de Son-Tây pour étudier les décrets du président Ho sur les religions, la liberté religieuse etc. Puis, il pût continuer son enseignement au séminaire. En octobre 1958, MM. Pierchon, Radelet et Desroches furent obligés de regagner Son-Tây. En mars 1959, M.Desroches dût quitter le Nord Viêtnam, et il arriva en France le 13 avril 1959, accompagné de M. Radelet, également expulsé.
Le 1 septembre 1959, M. Desroches fut nommé professeur au petit séminaire Théophane Vénard à Beaupréau; le 1 juillet 1960, il en devint le supérieur. Mais, l'effectif des élèves diminuant du fait de l'ouverture de nombreux collèges et lycées dans les départements, et à cause des difficultés qu'il y avait à se conformer aux exigences des programmes officiels, la décision fut prise de femer cette maison. Le 1 septembre 1961, M.Desroches eût mission de faire le lien entre les postulants dispersés dans les divers collèges-petits séminaires des diocèses de France. Le 1 septembre 1962, il devint supérieur de l'école missionnaire de Ménil-Flin, qui pour les mêmes raisons ferma ses portes en juillet 1966.
M.Desroches se porta alors volontaire pour le diocèse de Kontum. Il quitta la France le 9 février 1967, et fut nommé professeur de latin au foyer-petit séminaire de Kontum, installé à Dalat, dont les élèves suivaient les cours du programme français au Collège d'Adran dirigé par les Frères des Ecoles Chrétiennes. Il assura le service de l'infirmerie, fit les plans et suivit de près la construction de la chapelle du Foyer-Séminaire; il aida M.Moussay pour la construction de son centre culturel Cam à Phan-Rang; le Centre Montagnard du Camly, à Dalat profita aussi de sa compétence au plan matériel. En mars 1975, devant l'avancée rapide des divisions nord-viêtnamiennes, il aida les séminaristes dans leur exode vers Saigon, et le 7 avril 1975 il arriva à la maison régionale mep à Saigon..Après la "libération" de cette ville, il proposa ses services au Foyer séminaire chinois, situé à Phu-Lâm, dans la banlieue de Cholon.et qui comptait une vingtaine d'élèves; mais en juillet 1976, expulsé, il rejoignit la France.
En 1976, il remplaça le curé de Coutouvre (Loire); en 1977, il fut vicaire pendant un an, à Saint Symphorien de Lay, dans le diocèse de Lyon. Son contrat terminé, il reçut en charge, le 18 septembre 1978, l'économat de la maison de Paris, où il montra sa serviabilité, sa disponibilité, sa compétence dans l'organisation matérielle de la maison, et ses qualités d'accueil. Le 30 août 1983, il fut nommé supérieur de la maison de Lauris, au service des confrères retirés. C'est là qu'il fut terrassé par une crise cardiaque le 17 juillet 1989. Ses obsèques furent célébrées à Lauris, le 19 juillet 1989. Il repose dans le caveau des Missions Etrangères en cette ville.
Février 1996
Nécrologie
Le Père Alphonse DESROCHES
1922-1989
DESROCHES Alphonse, Marie.
Né le 15 octobre 1922 à Iguerande, Saône-et-Loire, mais habite Saint-Denis de Cabanne, diocèse de Lyon, Loire.
Entré au séminaire des Missions Étrangères le 1er octobre 1945.
Ordonné prêtre le 29 mai 1949.
Parti pour le vicariat apostolique de Hunghoa (Vietnam) le 26 septembre 1949.
Parti pour le diocèse de Kontum (Sud-Vietnam) le 9 février 1967.
Décédé à Lauris le 17 juillet 1989
Alphonse Desroches naquit le 15 octobre 1922 à Iguerande, dio¬cèse d’Autun. Il fut baptisé dans sa paroisse natale le surlendemain. Ses parents, Francis Desroches et Félicie, née Fontimpe, cultivateurs, eurent également cinq filles, Alphonse était le fils aîné. La famille Desroches était profondément chrétienne.
Alphonse fit ses études primaires à Saint-Denis de Cabanne (Loire), où résidaient ses parents. Cette commune dépendait du diocèse de Lyon. C’est à Saint-Denis de Cabanne qu’Alphonse fit sa première communion solennelle le 4 juin 1933. Il fit ses études secondaires à Saint-Gildas de Charlieu, collège-petit séminaire du diocèse de Lyon, de 1934 à 1940. Il passa avec succès les épreuves du baccalauréat (Lettres classiques et philosophie).
Il entra ensuite au Grand Séminaire de Francheville (diocèse de Lyon), où il étudia la philosophie scolastique de 1940 à 1942. Mais, étant de la classe 1942, il fut appelé pour le travail dans les Chantiers de jeunesse en novembre de cette année. Puis il dut partir pour le Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. Il arriva à Berlin en juin 1943, mais il avait déjà l’intention d’entrer aux Missions Étrangères, comme il le rappela dans une lettre adressée, dès son retour d’Allemagne, au supérieur du séminaire de la rue du Bac, le 26 juin 1945 : « Il était entendu avec mes directeurs et le diocèse, que je solliciterai, dès la fin de mes Chantiers, mon entrée aux Missions Etrangères de Paris. »
À Berlin, il travailla durement pour le compte d’entreprises, parfois dans des caves. Sa santé en fut assez ébranlée. Il souffrit d’une pleurésie, mal soignée, dont il ne se remit vraiment qu’après son retour en France, en juin 1945. L’un de ses amis, résidant alors dans le même camp que lui et travaillant avec lui, donne ce témoignage : « M. Desroches s’est toujours conduit en vrai séminariste, de conduite irréprochable, d’une grande charité, estimé de tous ses camarades, régulier dans ses exercices de piété autant que le lui permettait son travail d’usine. »
Entré au séminaire des Missions Étrangères le 1er octobre 1945, il fut ordonné prêtre le 29 mai 1949, et reçut sa destination pour le vicariat apostolique de Hunghoa, au Vietnam. Ce vicariat s’étendait de Son Tay, porte du delta, aux frontières de la Chine et du Laos. Il comprenait la Haute Région, le pays thaï, où s’inscrivaient les gorges profondes et les défilés abrupts parcourus par le Fleuve Rouge et ses affluents, la Rivière Noire et la Rivière Claire. Ce vicariat, dirigé depuis 1945 par Mgr Mazé, était déjà très affecté par la situation politique. Depuis le début de la première guerre d’Indochine (19 décembre 1946), une grande partie était contrôlée par l’armée Viet Minh de la République démocratique du Vietnam, en lutte contre l’armée française et contre l’armée franco-vietnamienne de l’État du Vietnam de Bao Daï.
Le P. Desroches fut agrégé à la Société des Missions Étrangères le 18 septembre 1949 et quitta la France, par avion, le 26 suivant. Étaient du voyage le P. Volle, destiné à Penang, et le P. Viéville, destiné Hunghoa.
Le 18 octobre 1949, les PP. Desroches et Viéville arrivèrent Hanoï. Après une rapide visite de la Mission et des confrères, ils quittèrent Hanoï le 20 novembre, pour rejoindre l’orphelinat Sainte-Thérèse, fondé par le P. Paul Seitz pour la réinsertion et la formation scolaire et technique des orphelins ou des enfants victimes de la guerre et parfois abandonnés. Grâce aux instituteurs vietnamiens et aux enfants du P. Seitz, les deux jeunes missionnaires commencèrent à pratiquer la langue vietnamienne, alternant les cours théoriques et les conversations. Le P. Desroches, étudiant avec constance et ténacité, arriva, quelque années plus tard, à bien maîtriser le vietnamien tout en conservant toujours, au cours de ses changements d’affectation, cet accent si caractéristique de Hanoï.
Le 12 avril 1950, le P. Desroches arriva dans sa Mission de Hunghoa. Il y fut accueilli par les PP. Gautier, Charmot et Guerry. Il continua l’étude de la langue vietnamienne et donna des cours de français aux élèves du petit séminaire.
Il résida ensuite à Son Tay avec le P. Viéville, de novembre 1950 à juin 1951. De temps à autre il rendait visite au Centre de Tông, ancien camp des troupes françaises du Tonkin et où se trouvait le P. Pierchon. Ce fut à Son Tay qu’il reçut un nouvel arrivant, le P. Lajeune, en mai 1951. Ce fut également à Son Tay qu’il passa avec succès son « examen de sermon » en vietnamien, devant Mgr Mazé. Dans une lettre adressée à sa famille, le 31 mai 1951, le P. Lajeune y fait allusion : « Mgr Mazé a dû être satisfait et l’envoie à Son La, en plein pays thaï. Nous allons perdre notre bricoleur, car il est très adroit, mais ses capacités seront mieux employées là-haut. » En effet, le P. Desroches, qui avait déjà la réputation de bricoleur à la rue du Bac, avait fait ses preuves à Hunghoa et à Son Tay en s’occupant des réparations dans tous les corps de métier.
En juin 1951, le P. Desroches arriva à Son La, en Haute Région, en plein pays thaï. Cette petite chrétienté en était encore au stade de la fondation. Seules, quelques familles vietnamiennes et thaïes étaient catholiques. On comptait aussi quelques catéchumènes. Le P. Pierre Millot venait d’y construire une maison-chapelle. Le P. Desroches y poursuivit l’étude du vietnamien avant d’entreprendre celle du thaï. Du point de vue de l’étude des mœurs et coutumes thaïs, il y avait beaucoup à faire ; du point de vue linguistique, il était nécessaire de rédiger un dictionnaire et un catéchisme dans cette langue thaïe de la Haute Région. Les populations thaïes de la Chine du Sud et du Vietnam du Nord, ont une langue et des us et coutumes qui ont évolué différemment de ceux des Laotiens du Laos et des Thaïs de Thaïlande qui leur sont apparentés. Ce fut à Son La que le P. Desroches contracta une dysenterie tenace qui le gêna beaucoup par la suite.
En 1951 le vicariat apostolique de Hunghoa se trouvait divisé en deux zones. L’une, contrôlée par l’armée Viet Minh, comptait huit cent mille habitants, dont quarante-sept mille catholiques ; elle s’étendait de Lao Kay, au nord-ouest, à Hunghoa au sud-est. L’autre, contrôlée par les forces de l’Union française, comptait quatre cent mille habitants, dont vingt mille catholiques ; elle comprenait d’une part les pays thaïs (Son La et Lai Chu) et, d’autre part, la province de Son Tay.
À Son La, chef-lieu des pays thaïs, le P. Desroches s’occupa de la construction d’une école qui compta une centaine d’élèves, et d’une chapelle. Il rendait souvent service à des confrères, c’est ainsi qu’en août 1952 il rendit visite au P. Claudel, à Nghia Lô, pour l’aider dans la mise au point d’une conduite d’eau forcée pouvant faire fonctionner une dynamo de douze volts.
En novembre 1952, par suite de l’avancée des troupes Viet Minh, les PP. Schmidt, Millot, Desroches et Viéville durent quitter la Haute Région et se replier sur Son Tay. Là, le P. Desroches proposa ses services au petit séminaire de Tông, à quelques kilomètres de la ville. Ce séminaire, ouvert depuis septembre 1952, accueillait alors soixante-neuf élèves. Tout en étant professeur, le P. Desroches répara du matériel ramené de Hanoï et s’occupa de l’électrification du bâtiment.
Les Accords de Genève du 21 juillet1954 décidèrent la division provisoire du Vietnam en deux zones, avant des élections générales vue d’une réunification, prévues pour 1956. Au Nord, la République démocratique du Vietnam présidée par Hô Chi Minh, au Sud l’État du Vietnam, séparés par le dix-septième parallèle. Les Accords de Genève avaient prévu le libre choix des populations pour l’une ou l’autre zone. En fait, le Nord, dirigé par les communistes, ne réussit pas à empêcher l’exode de près de neuf cent mille habitants vers le Sud, dont près sept cent mille catholiques. Dans le Sud, à la suite d’un référendum, 20 octobre 1955, Bao Daï fut déposé et Ngô Dinh Diêm devint président de la République du Vietnam.
Après les Accords de Genève, Mgr Mazé et les PP. Gautier, Pierchon, Fleury, Desroches, Lajeune, Radelet et Viéville restèrent à Hunghoa. En 1955 le P. Desroches put reprendre les cours à Tông, mais cette année-là fut celle de la période dure de la réforme agraire. En mai 1955, tous les prêtres de Hunghoa furent convoqués à une assemblée réunissant les prêtres et des « délégués » catholiques de la province, désignés par les autorités et les cadres du parti. Cette assemblée réunit dix-sept prêtres, dont sept Français, et une soixantaine de « délégués » catholiques. Il y eut trois séances d’étude par jour. Les participants étaient regroupés par cellules, chaque cellule comprenant deux ou trois prêtres, six ou sept « délégués », sous la direction de deux commissaires chefs de cellule. La nuit, on logeait chez l’habitant, le jour on étudiait le programme du gouvernement sur la liberté religieuse, et les décrets du président Hô Chi Minh sur les religions. On devait aussi s’examiner sur ses actions passées, sur l’utilisation de la religion à des fins politiques, comme dans le cas où l’on avait favorisé l’exode vers le Sud et où l’on avait gardé des liens avec les « impérialistes » ainsi qu’avec le régime de Ngô Dinh Diêm.
Le P. Desroches se trouva faire équipe avec un Père vietnamien. D’après un témoin, il ne parla que lorsqu’il ne pouvait faire autrement « plutôt pour objecter ou s’étonner que pour approuver ». Il fut suspecté d’avoir donné des lettres de recommandation pour des chrétiens cherchant à partir vers le Sud. On lui reprocha surtout d’avoir ouvert un dispensaire et de faire fonction d’infirmier sans diplôme reconnu officiellement.
Malgré ces difficultés, à la différence de nombreux prêtres et chréiens qui durent affronter les tribunaux populaires et connurent de longues peines d’emprisonnement ou furent exécutés, le P. Desroches put continuer son œuvre au séminaire de Tông. Il y eut même une détente en 1956 : la période dite des « Cent Fleurs ». Le P. Desroches en témoigna dans une lettre du 4 décembre : « Pour la situation religieuse, il semble que l’essentiel soit sauvé. L’ensemble des chrétiens a repris du poil de la bête et la terreur a cessé. » Déjà Mgr Mazé avait déclaré pour la « chronique de Hunghoa », le 2 octobre de la même année : « Dans la province de Son Tay, des centaines de prisonniers ont été libérés. »
En 1959 le P. Desroches était toujours à Tông avec soixante-douze élèves. Il résidait avec le P. Pierchon. Le P. Radelet était à dix-huit kilomètres de là. Mais en octobre de cette année, les trois missionnaires furent obligés de regagner Son Tay. En mars 1959 le P. Desroches dut quitter le Nord Vietnam et il arriva en France le 13 avril, accompagné du P. Radelet, également expulsé.
Le 1er septembre suivant, le P. Desroches fut nommé professeur au petit séminaire Théophane-Vénard, à Beaupréau. Le 1er juillet 1960, il en devint le supérieur. Dans ses fonctions, il était assisté de dix confrères, mais les élèves étaient peu nombreux. Pour l’année scolaire 1960-61, on ne comptait que cinquante et un postulants, dont dix nouveaux. Il parut difficile d’assurer les cours en se conformant aux programmes officiels avec un nombre d’élèves qui allait se réduisant, d’autant plus que de nombreux CEG et CES s’ouvraient dans tous les départements. Aussi la décision fut-elle prise de fermer le séminaire.
Le 1er septembre 1961, le P. Desroches fut chargé de s’occuper des postulants aux Missions Étrangères, anciens de Beaupréau et nouveaux, qui étaient envoyés dans des petits séminaires et collèges en divers diocèses de France.
Le 1er septembre 1962 le P. Desroches fut nommé supérieur de l’école missionnaire Augustin-Schœffler, à Ménil-Flin. Cette école comptait quarante-cinq postulants, dont six nouveaux, mais à la rentrée 1963, il n’y avait plus que trente-trois postulants, dont sept suivaient les cours au petit séminaire d’Autrey.
Durant les vacances, le P. Desroches ne resta pas inoccupé. Il organisa ou participa à des camps-sessions pour les postulants. En septembre 1963, il se trouva à Saint-Gildas de Rhuy (Morbihan) avec une quarantaine de postulants ; des Pères des Missions Étrangères et des aspirants de Bièvres prêtaient leur concours. En septembre 1964, il anima, avec le P. Cuny, un camp-session dans les Vosges, pour quatre-vingts postulants de l’Est et de l’Ouest.
À la rentrée de 1965, il n’y avait plus que trente-sept élèves pour quatre classes, aussi la décision fut-elle prise de fermer l’école missionnaire en juillet 1966. Les postulants furent dirigés vers des petits séminaires de l’Est ou d’autres régions de France.
À la suite de cette fermeture, le P. Desroches se porta volontaire pour le diocèse de Kontum. Mgr Paul Seitz recrutait des professeurs pour son séminaire de deuxième cycle qu’il venait d’établir à Dalat, en août 1965, dans l’ancienne clinique du docteur Sohier. Ce séminaire était installé à Dalat en partie à cause des événements politiques dan les hauts plateaux de Kontum, en partie à cause du manque de professeurs pour assurer tous les cours, de la sixième à la terminale, au fur et mesure que le nombre des séminaristes augmentait depuis la réouverture du séminaire en 1956.
Le petit séminaire de Kontum à Dalat était, en fait, un foyer pour les séminaristes qui suivaient les cours du programme français au collège d’Adran, collège dirigé par les Frères des Écoles Chrétiennes. Il était dirigé par le P. Chung, vietnamien. Mais les séminaristes de Kontum préparaient aussi le baccalauréat vietnamien, avec l’aide de grands séminaristes en stage au petit séminaire.
Lorsque le P. Desroches arriva à Dalat, après avoir quitté la France le 9 février 1967, le deuxième semestre commençait. Le P. Desroches fut immédiatement chargé de l’enseignement du latin, tant au séminaire qu’à Adran, en fonction des programmes. Il fut très précieux pour le séminaire : c’est lui qui fit les plans et suivit de près la construction de la chapelle. Il aida également le P. Moussay pour la construction du Centre Cham et de sa chapelle, à Phan Rang. Il faisait aussi office d’infirmier.
À la rentrée de 1968, les classes du second cycle du séminaire de Nha Trang s’installèrent également à Dalat pour suivre les cours du programme français au collège d’Adran.
En mars 1975 les événements se précipitèrent. Ce fut, à partir du 20, l’exode des Dalatois. Mgr Seitz avait demandé qu’en cas de nécessité les séminaristes rejoignissent la côte, si possible Nha Trang. En fait les séminaristes, devant l’avancée rapide des divisions nord-vietnamiennes, cherchèrent à regagner Saïgon ou le Sud. Le P. Desroches les aida dans cet exode. Il se retrouva ensuite à la maison régionale de Saïgon le 7 avril.
Après la « libération » de Saïgon, le 30 avril, le P. Desroches retrouva une nouvelle occupation. Il fut chargé du foyer-séminaire chinois de Cholon, foyer qui comptait une vingtaine d’élèves. Ce foyer était situé à Phu Lam, dans la banlieue de Cholon, près d’un centre fondé par le P. Troger. À la suite de la fermeture du séminaire, le P. Desroches fut expulsé du Vietnam, en juillet 1976.
Après un congé bien mérité, le P. Desroches remplaça un curé de paroisse malade à Coutouvre (Loire), en 1976. Puis, en accord avec le Supérieur général de la Société des Missions Étrangères et l’archevêque de Lyon, il accepta, en 1977, d’être vicaire à Saint-Symphorien de Lay, pour un contrat d’une année. Il souhaitait mieux connaître la pastorale de la paroisse, mais, à la fin de son contrat, le P. Léon Roncin fit appel à lui pour la charge d’économe de la Maison de Paris, à la suite du décès du P. Dumont.
Le 18 septembre 1978, le P. Desroches fut donc nommé économe à la rue du Bac, il avait alors pour adjoint le P. Dujon.
L’économat de la Maison de Paris est un service qui exige beaucoup de qualités, de compétence et de dévouement. Il faut suivre, au jour le jour, l’organisation matérielle de la maison, son entretien, l’accueil et le logement des confrères en congé, des évêques et des prêtres de passage, d’Asie ou de France, des prêtres asiatiques étudiants ; il faut aussi tenir les livres de compte et assurer les rapports avec le personnel de la compagnie de restauration qui prépare les repas.
Le P. Desroches se dévoua pour tous. Après le départ du P. Dujon pour l’île Maurice, il reçut l’aide de Sœur Marie-Émilie, vice-économe. Dans la maison, il fit toutes sortes de réparations et de travaux de bricolage au service des confrères. Il trouva aussi le temps d’accueillir des réfugiés du Vietnam, dont nombre de ses anciens élèves. Mais il souffrait beaucoup d’une névralgie faciale qu’aucun remède, semble-t-il, ne pouvait soulager. Aussi accepta-t-il une autre charge, celle de supérieur de la Maison d’accueil de Lauris.
Nommé supérieur de cette maison le 30 août 1983, le P. Desroches prit ses fonctions au mois d’octobre suivant.
La maison de Lauris accueille des confrères retirés. Comme dans ses précédentes fonctions, le P. Desroches se montra disponible au service des confrères. Au début de 1989, il y avait dix-neuf missionnaires retirés. Ce fut à leur service qu’il fut terrassé par une crise cardiaque, le 17 juillet 1989.
Au cours de la célébration de ses obsèques, à Lauris le 19 juillet, le P. Jean-Paul Bayzelon, Supérieur général, souligna, dans son homélie, que le P. Desroches « faisait partie en effet de ces hommes qui, dans l’humble fidélité au devoir et à l’idéal missionnaire, ont bien mérité de l’Église du Vietnam. Au service de cette Église, il s’est dévoué sans réserve, aussi longtemps que les circonstances le lui ont permis, et c’est justice de le rappeler aujourd’hui ». Après avoir rappelé l’exemple de dévouement, de serviabilité et de disponibilité donné par le P. Desroches, le P. Jean-Paul Bayzelon insista sur le fait que « le P. Desroches a constamment fait preuve d’une disponibilité rare chaque fois que les supérieurs lui ont proposé une affectation ».
Claude LANGE
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Références
[3865] DESROCHES Alphonse (1922-1989)
Références bibliographiques
CR 1949 p. 153. 1951 p. 43. 44. 1952 p. 27. 1953 p. 36. 1955 p. 33 (note). 1958 p. 43. 1960 p. 97. 1961 p. 96. 1962 p. 107. 1966 p. 195. 1968 p. 67. 1969 p. 73. AG80-82 p. 31. 80-83 p. 88. BME 1949 p. 536. 594. 782. 1950 p. 63. 126. 198. 395. photo p. 268. 1951 p. 184. 305. 364. 427. 488. 564. 759. 1952 p. 32. 113. 181. 183. 264. 409. 541. 629. 686. 1953 p. 62. 192. 783. 891. 1954 p. 265. 784. 1053. 1955 p. 91. 1958 p. 987. 1959 p. 553. 889. 1960 p. 732. 1961 p. 773. EPI 1962 p. 945. 1963 p. 9 (art). 730 (biblio). Hir n° 236. R.MEP 1961 n°118 p. 45. 1962 n°124 p. 43. 1964 n°133 p. 1965 n° 142 p. 55. 67. 1966 n°148 p. 44. ISG n° 22. 60. EC1 N° 469. 470. 472. 528. 564. 647. 659. 664. 681. 701. 707. 720. 734. 746. 756. 766. 768. 773. NS. 1P3. 2P51. 5P142. 6P185. 15P15. 16P58. 32/C2. 34/C2. 44P239. 55P249. 67/C2. 73/C2. 85P131. 86P180. 87P219. 89P277. 94P84. 97P182. 98P313. 99P248. 100/C2 p. 271. 112P317. 175/567. 1968 n°5 p. 142. n°6 p. 185. 1969 n°15 p. 15. n°16 p. 58. 112P317. 121P252. 123P313. 124P343. 145P313.
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