Armand MARTIN1926 - 2016
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4042
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Corée
- Région missionnaire :
- 1958 - 1964 (Seoul)
Biographie
[4042] MARTIN Armand est né le 1er janvier 1926 à Essonnes (Essonne).
Ordonné prêtre le 23 septembre 1956, il part le 21 janvier 1958 pour la mission de Taejon (Corée).
Il étudie le coréen à Séoul et à Non San, puis il est nommé au poste de Sosan (1960-1964).
Malade, il quitte la Corée pour revenir se soigner en France. Il projette ensuite de partir à Madagascar, mais sa santé l’en empêche. Il passe une année à Montbeton, puis il va à Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis (1966-1968), à Bobigny (1968-1972), à l’église du Sacré Cœur à Saint-Ouen (1972-1973), à Neuilly-Plaisance (1973-1976), à Brétigny-sur-Orge (1976-1978), à Vigneux-sur-Seine (1979), à Arpajon (1979-1984) et à Angerville (1985-1995). Il est ensuite économe à la maison de Lauris, jusqu’en 2001, puis se retire sur place.
Il meurt le mardi 15 mars 2016 à l’hôpital de Pertuis. Il est inhumé au cimetière de Lauris.
Nécrologie
[4042] MARTIN Armand (1926-2016)
Armand Louis Zéphir Martin vit le jour le 1er janvier 1926 à Essonnes, commune de Seine-et-Oise à l’époque, située aujourd’hui dans le département de l’Essonne et devenue une partie de Corbeil-Essonnes en 1953. Il était le premier-né des quatre enfants, deux fils et deux filles, qu’eurent ses parents, Armand Martin et Alice Fauve. Ils s’étaient mariés en février 1925 à Givraines (45380), un hameau du Gâtinais proche de Pithiviers où ils habitaient tous les deux. Monsieur Martin était facteur et son épouse était femme au foyer. Le jeune Armand fut baptisé le 17 avril 1927 à Givraines, dans le diocèse d’Orléans. Sa famille était, comme on disait autrefois, « honorable mais pas chrétienne », ses parents n’étaient pas pratiquants. Armand Martin fit toutes ses études primaires et primaires supérieures à Essonnes. Elles s’achevèrent à la fin de sa classe de troisième et il obtint le brevet élémentaire, puis il commença à travailler comme employé dans une banque, la Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie. Il y restera de 1942 à 1949, avec une interruption d’une année, de mai 1946 à avril 1947, pendant son service militaire qu’il effectue à Lyon et à Roanne. Il passe avec succès un CAP et devint premier employé.
En 1943, le jeune employé de banque de dix-sept ans découvre en profondeur la foi et pendant une année environ, il s’engage dans une conversion qui va orienter tout le reste de sa vie. Il adhère à la Jeunesse ouvrière chrétienne. Il reçoit le sacrement de confirmation le 11 juillet 1948 en l’église Saint-Etienne d’Étampes (91150), à l’âge de vingt-deux ans, et l’année suivante il entre au séminaire de Montmagny (95360) qui prépare les « vocations tardives » aux études au grand séminaire. Il veut répondre à l’appel qu’il a perçu du Seigneur à devenir prêtre missionnaire. A Montmagny, de 1949 à 1951, il se heurte aux difficultés de la langue latine mais il donne toute satisfaction à ses formateurs.
Armand Martin entre au séminaire des Missions étrangères le 17 septembre 1951. Il a vingt-cinq ans. Il étudiera deux années à Bièvres, puis trois années à Paris. En 1952 ses formateurs formulent à son sujet cet avis élogieux : « Il est très sérieux, d’esprit mûr, pondéré, avide de directives, très serviable, il est connu pour être très discret et mortifié ». Agrégé temporairement à la Société le 19 décembre 1952, Armand Martin est tonsuré le lendemain. Après avoir été institué lecteur, le 31 mai 1953, puis acolyte le 30 mai 1954, il est agrégé définitivement le 27 mai 1955 et ordonné sous-diacre le surlendemain, 29 mai 1955. Enfin, l’année suivante, il est ordonné diacre le 2 février 1956, il reçoit le 17 juin 1956 pour destination la mission de Daejon, en Corée, et il est ordonné prêtre le 23 septembre 1956, à l’âge de trente ans. Quinze mois plus tard, le 21 janvier 1958, le Père Martin part en mission.
Il arrive en Corée le 6 mars et il étudie la langue coréenne, à Séoul d’abord, pendant trois mois, puis à Non San, pendant une année. Des confrères qui l’ont connu en Corée à l’époque le décrivent comme un homme de prière, sympathique et gentil, doté d’un bon jugement et équilibré. En 1959 il est envoyé à Seosan où il commence à son apostolat missionnaire auprès du P. Jean Ollivier, MEP (1929-2004), curé du lieu de 1958 à 1966. Malheureusement le P. Martin ne parvient pas à s’approprier la langue coréenne, un blocage stérilise tous ses efforts. Sa santé n’y résiste pas. Il tombe dans la dépression et il doit quitter la Corée le 4 juillet 1964.
Il n’a que trente-huit ans. Une année et demie de repos à Montbeton lui sera nécessaire pour retrouver l’équilibre, mais il restera toujours fragile. Armand Martin comprend qu’il ne pourra jamais repartir en mission en Asie ou dans l’océan indien et cela fut très douloureux pour lui. Pendant vingt-neuf ans, de 1966 à 1995, le Père Martin se consacrera donc au service de l’Église de France, dans le territoire des anciens départements de la Seine-et-Oise et de la Seine. En février 1991 il écrira au supérieur général : « pendant vingt ans j’ai rêvé de cet idéal missionnaire mais ce n’était qu’un rêve balayé d’un revers de paroles : « pas de sentiment… ». Heureusement qu’un prêtre d’une autre congrégation me dit : « C’est la passion du Christ ! » et un supérieur de notre Société me suggéra : « Peut-être Dieu vous demande-t-Il le sacrifice de votre vocation missionnaire ? » Depuis, dans mon cheminement d’une trentaine d’années, je n’ai pas trouvé d’autres explications plus valables. Maintenant, je vis une fausse mission dans mon diocèse. Bien sûr, il y a l’application du récent synode. C’est une avancée, comme on dit aujourd’hui ! mais ce n’est pas la mission dont je rêvais ; je me sens toujours crucifié. »
En octobre 1966, il se met au service du diocèse de Versailles, à Livry-Gargan, paroisse qui est rattachée au nouveau diocèse de Saint-Denis érigé le mois suivant. Au bout de deux ans et demi, il demande à retourner dans sa région d’origine, qui dépend du nouveau diocèse de Corbeil-Essonnes (Évry-Corbeil-Essonnes depuis 1988). A la demande de l’évêque, Mgr Jacques Le Cordier, il prolonge sa collaboration avec le diocèse de Saint-Denis, dans les paroisses de Bobigny, de 1968 à 1972, à Saint-Ouen de 1972 à 1973, puis à Neuilly-Plaisance jusqu’à l’été 1976. Au total, le P. Armand Martin aura servi le diocèse de Saint-Denis pendant dix années. Puis il exercera son ministère pendant dix-neuf ans dans le diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes. A sa demande, il y sera incardiné le 18 mai 1980 par l’évêque, Mgr Guy Herbulot. En 1976 c’est encore le premier évêque du lieu, Mgr Albert Malbois qui l’accueille et il le nomme début septembre à Brétigny-sur-Orge. Deux ans plus tard, Mgr Herbulot mute le P. Armand Martin à l’équipe sacerdotale de Draveil, Soisy et Vigneux, en le chargeant de la paroisse de Vigneux, comme administrateur à partir du 1er septembre 1978. Seul prêtre en permanence dans cette ville de 28.000 habitants, le P. Martin ne peut porter cette responsabilité et il démissionne le 16 octobre 1978, épuisé. Après un séjour de quatre mois dans la maison de repos des prêtres de Combs-la-Ville, il reprend une légère activité quatre mois à Montlhéry puis à Milly-la-Forêt. A partir de septembre 1979, il réside à Arpajon et suit une année de formation permanente à l’Institut catholique de Paris. Sa santé s’étant améliorée, l’évêque le nomme au secteur pastoral d’Arpajon le 1er octobre 1981, puis, en 1985, au secteur pastoral de la Beauce, à Angerville (91670). Il y reste environ dix ans.
Finalement, le supérieur général, le P. Raymond Rossignol demande au P. Martin de devenir l’économe de la maison d’accueil de Lauris. Celui n’a alors que soixante-neuf ans mais il est fatigué physiquement et psychiquement. Il vivra à Lauris les vingt-et-une dernières années de sa vie. Pendant six années, le P. Martin exercera cette responsabilité, puis il devient résidant de la maison. Il y trouvera une paix qu’il n’éprouva guère dans son ministère paroissial. Il se percevait comme un éternel boucheur de trou, souffrant de n’être pas toujours reconnu et de ne pas pouvoir en faire davantage. Il n’était pas complètement à l’aise dans un contexte social et ecclésial qui le déconcertait parfois, les scrupules et un complexe d’infériorité lié à un certain sentiment d’échec pouvaient aussi le miner. Il resta toujours très attaché à la Société. A Lauris il fut un compagnon discret et agréable, malgré ses épreuves de santé. Le 15 mars 2016, le P. Martin décède à l’hôpital de Pertuis, où l’ambulance des pompiers l’a transporté en urgence, suite à des douleurs subites survenues quelques heures plus tôt. Que le Seigneur lui donne d’entrer dans la Vie !