Pierre FLAMAND1930 - 2005
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4047
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Japon
- Région missionnaire :
- 1957 - 1959 (Tokyo)
- 1963 - 2005 (Tokyo)
- 1959 - 1963 (Hakodate)
Biographie
[4047] FLAMAND Pierre est né le 30 avril 1930 à Beaucourt (Territoire-de-Belfort).
Ordonné prêtre le 2 février 1957, il part le 3 septembre suivant pour Hakodaté (Japon).
Il étudie le japonais à l’école de langue de Roppongi (Tokyo). Il est d’abord nommé vicaire à Yunokawa, district de Hakodate, dans le diocèse de Sapporo (1959), puis curé de Yakumo (1960) et de Motomachi (1962). Il est ensuite affecté au diocèse d’Urawa, où il est chargé de la paroisse de Nasu (1963).
Il s’occupe spécialement des œuvres sociales pour inadaptés et pour les personnes du troisième âge, il a de nombreux contacts avec le milieu rural. A partir de 1990, il collabore aussi à la formation des séminaristes de première année du séminaire de Tokyo et au soin spirituel d’une maison de personnes âgées. Il est également aumônier de quatre congrégations religieuses, installées sur le territoire de sa paroisse.
Il meurt le 11 mars 2005 à Urawa.
Nécrologie
[4047] FLAMAND Pierre (1930-2005)
Notice nécrologique
Pierre Flamand est né le 30 avril 1930 à Beaucourt, dans le diocèse de Besançon. Après des études secondaires au collège Saint-Colomban de Luxeuil et une année au petit séminaire de Beaupreau, il entra au séminaire de Bièvre le 18 septembre 1950, et fut ordonné prêtre le 2 février 1957.
Après une première initiation à la langue japonaise à Tokyo, il fut nommé en 1959 vicaire à la paroisse de Yunokawa, dans le district d’Hakodate, diocèse de Sapporo, puis, en 1960, curé de Yakumo, à 80 km d’Hakodate. À partir de ce centre, Pierre rayonnait jusqu'à 40 km grâce à une petite voiture sur des routes alors difficilement praticables. Durant les vacances scolaires, il accueillait chez lui une partie des enfants chrétiens de la mission pendant dix jours. L’idée de ces séjours au grand air, agrémentés de bains de mer, dans l'ambiance d'une communauté chrétienne, était alors peu répandue au Japon, et Pierre fit figure de pionnier en ce domaine. En novembre 1961, un incendie ayant réduit en cendres tout un quartier de la ville de Mori, dans son district, Pierre organisa quelques secours immédiats dans la mesure de ses moyens, cependant que tous les chrétiens de la mission participaient à l'élan de solidarité qui s'était manifesté à travers le pays pour aider les sinistrés démunis de tout au seuil de l'hiver.
En 1962, il fut nommé curé de l’importante paroisse de Motomachi à Hakodate. Trois années plus tard, en 1965, il fut appelé par le P. Milcent pour s’occuper d’une partie de l’œuvre de Béthanie situé à Nasu, à 180 km au nord de Tokyo. C’est là qu’il put donner le meilleur de lui-même et qu’il découvrit sa vocation d’évangélisateur des campagnes. Au début, il résida à « la montagne Saint-Joseph », où les sœurs tenaient un dispensaire, très utile dans cette zone rurale en développement. Les premiers aumôniers avaient essayé de prendre contact avec les gens des villages environnants, des rapatriés de Mandchourie, mais leurs efforts n'avaient pas donné grands résultats et les contacts avec les villages avaient été interrompus. Très vite cependant, Pierre, qui avait le sens des contacts, réussit à entrer en communication avec les gens des environs, particulièrement avec les personnes âgées, pour lesquelles il organisa des rencontres mensuelles.
En 1970, il déménageait à la « Montagne Sainte-Marie », 3 km plus loin, où avait commencé une « communauté rurale », à l’instigation du P. Flaujac, et sous la responsabilité des sœurs de Béthanie. Pierre y joua un rôle de leader. La revue Catholic Graph le présenta un jour sous les traits d’un « farmer », avec un chapeau à larges bords, et au volant d’un gros tracteur. Il aimait le travail de la ferme et le soin des vaches (une cinquantaine de vaches laitières). En même temps il prenait soin de la paroisse de Nasu, qui débutait, au service des chrétiens dispersés sur le plateau de Nasu. Tous les lundis, il commençait à préparer l’homélie du dimanche suivant. Quatre couvents s’étant installés sur sa paroisse, il fut aussi le confesseur zélé et apprécié des nombreuses religieuses vivant aux alentours.
À partir de 1990, la première année du séminaire de Tokyo se transporta à Nasu, et Pierre fut sollicité bien des fois pour parler ou assurer une direction spirituelle pour les séminaristes. La plupart de son temps cependant restait dédié à la visite des familles rurales chrétiennes ou non. Toujours sur les routes, il aimait visiter les fermes des environs. Proche des petites gens, il avait toujours un mot gentil pour chacun. Son langage était simple, apprécié, spécialement des personnes âgées. Avec elles il était dans son élément. De plus il aimait la nature et occupait ses loisirs à prendre des photos de paysages, fleurs, monuments et toutes sortes de personnes. Il a laissé de très nombreux albums qui révèlent la délicatesse de sa sensibilité et un grand talent artistique. Les dernières années, il s’était passionné pour l’ordinateur et il était arrivé à un niveau de technique assez impressionnant. Il voulait mettre ses nouvelles compétences au service de l’église, en construisant des sites pour le diocèse, en confectionnant des affiches, albums et images pour les chrétiens. Il est parti avant de réaliser tout ce qu’il projetait de faire.
Dès les années 1980 en effet, Pierre avait eu des problèmes de santé, du côté cardio-vasculaire. Dans les années 90, il avait été opéré du cœur (cinq pontages) à l’hôpital de la faculté de médecine Showa à Tokyo. L’opération réussit, mais ensuite, au cours d’un examen trop poussé par le chirurgien, son cœur s’arrêta. Pierre aimait rappeler la sensation de bien aise qui l’avait alors submergé, sensation évoquée en ce genre de situation par le mot japonais « Hanazono » (au milieu des fleurs). Un massage intensif le ramena à la vie et à la réalité. Les deux années qui suivirent furent très douloureuses, jusqu’à une ré-opération qui réussit suffisamment pour redonner à Pierre son sourire et sa jovialité. Après 2002 cependant, les opérations reprirent et se succédèrent. Fin 2004, il dut vivre avec une bombe à oxygène, luttant avec une fibrose pulmonaire qui le fit souffrir, surtout les dernières semaines, en février-mars 2005. Au régional qui allait le voir à l’hôpital de Shirakawa, il ne se plaignait jamais cependant et continuait même à faire des plans pour l’avenir.
Épuisé, il mourut le 11 mars 2005 à 17h30. Les obsèques célébrées à Nasu dans le centre de handicapés « ma maison » rassemblèrent beaucoup de monde. Sa tombe est dans le columbarium de la maison des personnes âgées qu’il fréquentait assidûment à MISONO (Nasu). Sur la pierre tombale est inscrit cette épitaphe : « Ici repose Pierre Flamand dans la terre de Nasu qu’il a aimée ».