Guy REYNIÈS (de)1932 - 2012
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4105
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Identité
Naissance
Décès
Biographie
[4105] Guy de REYNIES est né le 6 mai 1932 à Lyon (Rhône).
Ordonné prêtre au Séminaire des Missions Étrangères le 3 juillet 1960, il part le 6 octobre suivant pour la mission de Rangoun (Birmanie). Il commence l’étude de l’anglais et du birman à Rangoun, puis est vicaire dans une paroisse de cette ville.
Expulsé de Birmanie en 1966, il est ensuite affecté au diocèse de Dalat, au Vietnam. Il exerce d’abord un court ministère paroissial comme vicaire (1968-1970), puis il fonde un foyer de charité près de Djiring (Di Linh) en 1970.
En 1975, il est expulsé du Vietnam à l’arrivée des communistes. Il regagne alors la France et vit dans un foyer de charité à Valence (1976-1978).
Il passe ensuite trois ans à Ilhéus, au Brésil, avant de partir en foyer de charité à Korogho (Côte d’Ivoire) et à Sogode (Togo), de 1981 à 1984, puis à Macao (Chine) de 1984 à 1987.
En 1987, il est envoyé au foyer de charité de Tainan, à Taiwan, où il reste dix-huit ans, jusqu'en 2005.
En août 2005, il rentre définitivement en France et se retire à Montbeton, où il meurt le 1er avril 2012.
Nécrologie
[4105] REYNIES Guy (de) (1932-2012)
Notice nécrologique
Guy de Seguin de Reyniès est né le 6 mai 1932 à Lyon, cinquième enfant d’une fratrie de huit (cinq garçons, trois filles). Sa famille est profondément chrétienne. Trois de ses oncles et deux de ses tantes sont des religieux. Après avoir manifesté son désir de la vie missionnaire, il apprendra de sa grand-mère maternelle que sa famille à elle est apparentée à celle du saint martyr de Corée Just Ranfer de Bretenières (1838-1866).
Guy est baptisé le 14 mai 1932 à Saint-Maurice de Monplaisir, dans le diocèse de Lyon. Son enfance est marquée par la mort tragique de son père, le commandant Ferdinand de Reyniès, né en 1900, officier de carrière, qui tombe héroïquement au Vercors pendant la guerre. Il deviendra pupille de la Nation en juin 1947.
Après des études secondaires à Montauban puis à Grenoble, Guy de Reyniès entre au petit séminaire de Montauban en 1947. Il y discerne sa vocation et présente sa candidature au Séminaire des Missions étrangères. Dans sa lettre de demande d’admission, il écrit en 1952 au Supérieur général, Mgr Charles Lemaire : « Cherchant le don le plus parfait de moi-même au Seigneur, je me suis tout d’abord tourné vers le couvent, la Trappe ou les Carmes ; puis, voyant que mon tempérament était plus fait pour une vie active et rappelant en moi un désir d’enfance, qui n’était d’ailleurs jamais totalement parti, j’ai conçu au cours de mon petit séminaire un fervent désir pour les Missions et me suis presqu’en même temps senti fortement attiré par l’apostolat en Extrême-Orient. Ayant eu d’autre part plusieurs fois l’occasion de voir et de correspondre avec des prêtres des Missions étrangères, je me suis tout naturellement tourné vers leur genre d’apostolat. » Il précisera ailleurs que les prêtres des Missions étrangères qui l’avaient marqué étaient ses compatriotes du Tarn et Garonne les Pères Pierre Laborie et Raymond Rossignol, partis l’un pour la Thaïlande en 1949, l’autre pour l’Inde en 1954. Guy de Reyniès entre en seconde année de philosophie au séminaire des Missions étrangères, à Bièvres, à la rentrée de 1952. Il y achève sa formation sacerdotale, avec une interruption de deux années pour le service militaire, de novembre 1955 à octobre 1957. Après avoir suivi le peloton, il se porte volontaire pour servir en Oubangui-Chari, l’actuelle République Centrafricaine. Il y est affecté à Bouar, dans un centre de formation. En février 1956, il a la douleur de perdre son grand frère Henri, militaire en Algérie, dont le convoi est attaqué dans les Aurès.
En 1959 le P. du Noyer, Supérieur du séminaire des MEP écrit ceci au sujet de Guy de Reyniès : « Égal de caractère, il présente un bel équilibre qui, soutenu par une profonde vie spirituelle, fera de lui un excellent missionnaire. Il ne sera pas « brillant », mais conquerra les âmes par sa vie sacerdotale et son immense dévouement. » Il est ordonné prêtre le 3 juillet 1960 par Mgr Louis de Courrèges d’Ustou, évêque de Montauban, qui lui est apparenté, en l’église paroissiale de Reyniès (Tarn et Garonne), berceau de sa famille.
Destiné (le 13 novembre 1959) à la mission de Rangoon, en Birmanie, il quitte la France pour s’y rendre le 6 octobre 1960. Il apprend le birman et le carian et commence son apostolat missionnaire, mais en 1962 le général Ne Win prend le pouvoir et instaure un régime dictatorial. En 1966 le Père de Reyniès est expulsé du pays comme tous les missionnaires arrivés en Birmanie après son indépendance, acquise en 1948.
De retour en France, Guy de Reyniès, alors âgé de trente-cinq ans, séjourne comme stagiaire en 1967 au foyer de charité de Châteauneuf de Galaure. Il y découvre comme une seconde vocation et il consacrera l’essentiel de son ministère ultérieur au service des foyers de charité. En 1968 le Supérieur général des Missions étrangères, le P. Maurice Queguiner, donne au P. de Reyniès une nouvelle affectation, la mission de Dalat, au Vietnam, alors en pleine guerre. Après l’apprentissage du vietnamien, Guy de Reyniès exerce un court ministère paroissial comme vicaire, de 1968 à 1970. En 1970, il fonde le foyer de charité de Jirin et sa direction devient son ministère principal. Il prononce son engagement définitif dans la communauté des foyers de charité en 1973, communauté qui, à l’époque, ne possédait pas de personnalité canonique.
Mais après la chute du régime de Saigon les communistes victorieux chassent du pays les missionnaires étrangers. En 1975, Guy de Reyniès, qui compte alors quinze années de vie missionnaire en Asie, a l’infortune de subir sa deuxième expulsion. Il laisse au foyer de charité de Jirin une communauté de quinze membres, avec laquelle il s’efforcera de rester en lien.
De 1976 à 1978, le P. de Reyniès participe à la vie de la communauté et à l’animation spirituelle au foyer de charité de Châteauneuf de Galaure.
Le P. Finet l’envoie au Brésil pour fonder un foyer dans le diocèse d’Ilhéus. Arrivé au Brésil fin avril 1978, le P. de Reyniès, âgé de quarante-six ans, apprend une nouvelle langue, le portugais brésilien, et s’initie aux réalités locales jusqu’à décembre 1978. Il restera trois ans seulement dans ce pays. Il est bien accueilli par l’évêque d’Ilhéus, Mgr Valfredo Tepe, mais la tâche est rude, la fondation piétine, faute de vocations, et, note-t-il en 1980, ce qu’il appelle son « inadaptation aux méthodes pastorales utilisées au Brésil » le handicape. Seul prêtre dans une ville de 30 000 habitants, il rend des services pastoraux.
De retour en France en 1981, il repart, cette fois pour l’Afrique, à la demande du P. Finet. Il y passera une nouvelle période de trois ans, au foyer de charité de Korogho, en Côte-d’Ivoire, puis à celui de Sogode, au Togo, pour remplacer temporairement leurs supérieurs. En 1984, Mgr Arquiminio Rodrigues da Costa, évêque de Macau, désirant que soit fondé un foyer de charité dans son diocèse, le P. Finet y envoie à cette fin le P. de Reyniès, qui parle portugais et qui a été missionnaire quinze années en Asie. Guy de Reyniès, déjà quinquagénaire, se met courageusement à l’étude du cantonais à Hongkong.
Au bout de trois ans, en 1987, il est envoyé au foyer de charité de Tainan, à Taiwan. Il y restera dix-huit années et il se rattachera à la Région MEP de Taïwan. L’Église catholique à Taiwan compte peu de fidèles, si bien que les centres spirituels comme le foyer de charité de Tainan sont peu fréquentés. Le P. de Reyniès organise patiemment des récollections pour une ou deux personnes, des retraites pour des groupes d’une dizaine, pas plus. La communauté du foyer est aussi très réduite en nombre. Mais Guy de Reyniès ne se décourage pas, car il est persuadé de la valeur missionnaire du don de soi pour le Seigneur et de la prière. Après l’anglais, le birman, le carian, le vietnamien, le portugais, le cantonais, il a appris de son mieux le mandarin, et c’est à Taïwan qu’il passera la période la plus longue de sa vie missionnaire, dont trente-cinq années auront été consacrées intégralement au service des foyers de charité. Mais sa santé se dégrade.
En août 2005, le P. Guy de Reyniès, âgé de 73 ans, rentre définitivement en France. Il est accueilli fraternellement par les Missions étrangères à la maison Saint-Raphaël de Montbeton, non loin de Reyniès, et sa famille l’entourera fidèlement pendant les six années et demie de son séjour. La mobilité de son corps et de son esprit diminue rapidement et ses dernières années, comme dit le psaume, « ne sont que peine et misère ». Dimanche 1er avril 2012, le pèlerinage terrestre de Guy de Reyniès s’achève. Que le Seigneur achève en lui ce qu’Il avait commencé ! Qu’Il lui donne de contempler face à face le visage du Christ R