Le P. René Giraudet, un futur bienheureux passé par la Rue du Bac !

Le P. René Giraudet sera béatifié le 13 décembre 2025 à Notre-Dame de Paris, avec 49 autres prêtres, religieux, séminaristes et fidèles laïcs morts en 1944 et 1945 en haine de la foi, du fait des nazis.

Comme beaucoup de ses confères à cette époque, René Giraudet vient d’une famille
pieuse qui favorise sa vocation. Dès son jeune âge, il accomplit donc son cursus
scolaire au petit séminaire de Chavagnes, avant de rejoindre le grand séminaire de
Luçon où il reçoit ce qu’on appelait les « ordres mineurs ». C’est à 22 ans, en juin
1929, que René Giraudet demande à être intégré aux MEP pour partir comme
missionnaire en Asie. Dans le dossier qui est alors transféré aux MEP, les
commentaires de son supérieur de séminaire montrent bien que la sainteté n’a pas
besoin d’un terrain de perfection pour surgir : « Piété : convenable. Cet enfant
présente des ressources, mais a besoin d’être fortement saisi pour l’esprit surnaturel
comme pour la volonté ».

Son itinéraire aux MEP s’avèrera moins linéaire qu’attendu, non sans douleur pour lui
qui portait un grand désir d’évangélisation lointaine. En 1931, peu après son
ordination diaconale, les médecins lui diagnostiquent « une tuberculose en
évolution ». Ordonné prêtre en décembre de la même année, il doit se soumettre à
l’avis de ses supérieurs MEP, qui estiment qu’il n’a pas la santé suffisante pour partir
en mission. C’est une lourde épreuve pour le jeune prêtre, qui doit retourner dans
son diocèse d’origine : « J’accepte la volonté de Dieu quelle qu’elle soit, tout en
demeurant brisé dans mes rêves les plus doux », écrit-il au supérieur du séminaire
de la rue du Bac. En 1934, les MEP sollicitent un deuxième avis médical pour statuer
à nouveau sur son cas. Cette fois-ci, bien que reconnu en meilleure santé, c’est
René Giraudet lui-même qui s’estime trop faible pour partir en Asie. Il renonce alors à
toute appartenance aux MEP et est incardiné définitivement au diocèse de Luçon, où
il reçoit charge de paroisse.

Les liens entre René Giraudet et certains de ses anciens confrères MEP demeurent
cependant étroits. En 1989, alors qu’une cause de béatification vient d’être ouverte
pour le P. Giraudet, son ancien ami et confrère le P. Fernand Billaud apporte au
postulateur de la cause un touchant témoignage : « René Giraudet était un confère
charmant, gai, blagueur, musicien, photographe. Il était généreux de son argents, de
son temps, de ses dons. Bon séminariste également mais apparemment pas
mystique ». Ce témoignage s’achève sur l’expression des liens spirituels qui unissent
les deux confrères depuis le décès du P. Giraudet en 1945 : « Dois-je conclure
qu’ayant appris comment il a accompli le pourquoi de sa vocation, je le crois assez
bien placé la droite du Père pour lui confier, depuis des années, ainsi qu’à son
confrère Moyse Charrieau, mes petits problèmes personnels ? Il ne s’agit pas de
miracles transcendants à apporter à un dossier comme celui que vous êtes en train
de constituer, mais j’ai l’impression, depuis toujours, que notre amitié continue ».

Pour en savoir plus sur le martyre de René Giraudet dans l’Allemagne nazie >>>> consulter la notice que lui consacre le diocèse de Luçon.