Philibert LE BLANC1644 - 1720
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 0060
Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Autres informations
Biographie
[60]. LE BLANC ou LEBLANC, Philibert (1644-1720)
Le P. Philibert Le Blanc a été le premier vicaire apostolique du Yun-nan.
Il naît à Beaune (Côte-d'Or), dans la paroisse Notre-Dame, le 12 novembre 1644. Son père est avocat au parlement de Bourgogne et probablement maire de Beaune en 1651 ; en tous cas, c'est un Philibert Leblanc qui, à cette époque, exerce cette charge. Après un assez court séjour au Séminaire des MEP, le missionnaire quitte Paris le 22 décembre 1678, et Port-Louis le 1er février 1679.
Arrivé à Bantam, dans l'île de Java, il reçoit du P. Pallu l'ordre de se rendre en Chine ; mais, n'ayant pas trouvé de navire, il se rend au Siam où il reste pendant environ 18 mois ; il gère provisoirement la procure et construiit un presbytère à Louvo. Il accompagne l'évêque d'Héliopolis en Chine en 1683, et débarque au Fo-kien.
Chine (1685-1720)
En 1685, il part à Canton pour recevoir l'évêque d'Argolis qu'il engage, sans y réussir, à prescrire aux religieux l'ordre de prêter le serment d'obéissance aux vicaires apostoliques. De 1686 à 1693, il travaille à Fou-tcheou, Hing-hoa, Chang-lo au Fo-kien, et y convertit plusieurs centaines de païens ; ses lettres racontent l'histoire et les vertus de plusieurs d'entre eux.
D'après une convention faite à Chao-tcheou en 1692, il est chargé par les pères Pin et Maigrot, vicaires apostoliques sans caractère épiscopal, de décider des destinations des missionnaires, et de distribuer les allocations aux missions de Chine dépendantes des MEP.
Sur la question des Rites, il partage l'opinion du P. Maigrot, et, dans une lettre du 4 mai 1693, il se déclare fort satisfait de son Mandement qu'il se hâte de publier. Cette même année, il se rend à Amoy, puis retourne à Hing-hoa.
Le 16 décembre 1693, il signe avec les pères Maigrot, de Lionne et Basset les protestations des Dominicains, Em. Trigueros et Mag. Ventallol, contre la défense des nouveaux chrétiens du P. Le Tellier. En 1694, il fonde une chrétienté à Fo-tsing. Il s'occupe activement de promouvoir la vie religieuse parmi les jeunes filles chinoises, et envoie en France des lettres écrites par les Religieuses dont il prend soin.
En 1698, il achète un terrain à Hing-hoa, avec l'intention d'y construire une chapelle pour les chrétiennes. A cette époque, il étudie le Règlement général des MEP, et quelques points d'un Règlement particulier pour les vicaires apostoliques de la Chine qui font partie de la Société ; ses idées ne paraissent pas sans valeur.
Par des bulles, en date du 20 octobre 1696, il est nommé, sans caractère épiscopal, vicaire apostolique du Yun-nan, pays que le Pape Innocent XII vient de séparer du diocèse de Nankin par le bref E sublimi Sedis (Jus Pont. de Prop. Fid., ii, p. 158) du 15 du même mois.
L'année suivante, le 6 février, un autre bref : Cum sicut accepimus (Jus Pont. de Prop. Fid., ii, p. 168) défend aux évêques portugais d'exercer leur juridiction dans les pays confiés aux vicaires apostoliques qui viennent d'être nommés.
Après un voyage à Canton en 1701, le P. Le Blanc se met en route pour le Yun-nan, avec le missionnaire Danry, un séminariste, métis portugais, nommé Sanchez, qui plus tard devint prêtre au Fokien, et un chirurgien appelé tantôt de Querry, tantôt Quéry. En passant à Shiu-hing (Chao-king), il reçoit des lettres de recommandation du premier mandarin de la ville, dont le chirurgien a guéri plusieurs parents. Il arrive à Yun-nan fou en septembre ou octobre 1702, et n'y trouve que quatre chrétiens ; il fait aussitôt des démarches afin d'obtenir l'autorisation d'acquérir une propriété. Dès le 8 novembre, il écrit au P. J.-C. de Brisacier qu'il « a acheté pour 500 livres un terrain de 700 pieds de long sur 200 de large », et il lui envoie le plan d'une église et d'une maison dont « la construction coûterait 5 500 livres « .
Il se disposait à réaliser ses projets, lorsque l'ordre de l’empereur Kang-hi de chasser tous les missionnaires qui refusent de prendre le piao (patente impériale) l'oblige à quitter la province.
En 1707, il est de nouveau à Hing-hoa, et, à cette époque, Mgr de Tournon le nomme administrateur de la mission du Tche-kiang. Il se rend dans cette province en 1708, et se fixe dans un village de la sous-préfecture de Fou-yang. En 1710, il est obligé de se réfugier au Kiang-si, puis revient au Tche-kiang où il reçoit des félicitations et des encouragements de Clément XI, qui lui adresse le bref Ubi primum (Jus Pont. de Prop. Fid., vi, supplém., p. 88), en date du 22 août 1711.
En 1715, on le retrouve au Fo-kien, à Fou-tcheou, et plus souvent à Hing-hoa, dont les chrétiens lui sont fort attachés. Il s'efforce alors d'envoyer, aussi nombreux que possible, des élèves au Collège général au Siam.
Le 3 décembre 1718, il est nommé évêque de Troade ; cette nouvelle ne lui parvient qu'en 1720, alors qu'il est très malade.
Il meurt à Canton, le 2 septembre 1720, avant sa consécration épiscopale. Ses dernières lettres aux directeurs du Séminaire des MEP ont eu pour objet de les prier de s'adjoindre des collaborateurs dévoués aux missions, et de leur léguer 1 000 livres.
Son tombeau se voit encore aujourd'hui à Whampou, près de Canton.
Références
Notes bio-bibliographiques. - Hist. cult. Epistola reverendissimi Domini Philiberti Le Blanc, baccalaurei sorbonici, provicarii apostolici Fokiensis, nunc vicarii apostolici provinciæ Iunan in Sinarum imperio, e gallico sermone in latinum conversa ad illustrissimum ac reverendissimum Dominum Carolum Maigrot, vicarium apostolicum dictæ Fokiensis provinciæ, nunc episcopum Cononensem, p. 419. - Apolog. des Dominic., même lettre en français, p. 470.
Lett. de Mgr Pallu, Tab. alph. - Lett. de M. l'abbé de Lionne [14 nov. 1693], p. 120. - Journ. d'A. Ly, Tab. alph. - Mém. de la Cong., iv, pp. 489, 551, 573. - Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., p. 438. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Lett. à l'év. de Langres, pp. 92, 185 et suiv. - Vie de Mad. de Miramion, p. 273. - Les pr. voy. fr. à la Chine, pp. 115, 119. - La Franc. pont., ii, p. 699.
La Bibliothèque de Grenoble possède, n° 1017, une lettre de Philibert Le Blanc, prêtre, sur les missions à Siam, en Chine, au Tonkin, etc., datée de Siam, 15 janvier 1682.