Jean-Martin MOYË1730 - 1793
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0235
- À savoir : Béatifié
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1772 - 1782
- 1772 - 1782
- 1772 - 1782
Biographie
[0235] Le bienheureux Jean-Martin Moyë, fondateur des Sœurs de la Providence, a été missionnaire en Chine au XVIIIe siècle.
Il naît le 27 janvier 1730 à Cutting (Lorraine, Moselle). Il commence ses études chez les Jésuites de Pont-à-Mousson, les continue chez ceux de Strasbourg, et les achève au séminaire Saint-Simon, à Metz. Après son ordination sacerdotale qui a lieu le 9 mars 1754, il devient vicaire à Metz, d'abord à Saint-Victor, puis à Saint-Dizier et à Sainte-Croix. Il exerce ensuite le ministère successivement à Dieuze, à Avricourt, à Gondrexanges. En fin d'octobre 1767, il va diriger pendant une année le séminaire de Saint-Dié. Pendant qu'il remplit ses différentes fonctions, et, en dépit de bien des obstacles, il fonde la Congrégation des Sœurs de la Providence, consacrée à l'instruction de l'enfance. Après avoir confié cette œuvre à deux excellents prêtres, il se rend au Séminaire des MEP au commencement de l'année 1771, y reste peu de temps, retourne en Lorraine, et revient au Séminaire le 15 septembre de la même année. Le 4 novembre suivant, il se dirigea vers Lorient où il s'embarque le 30 décembre pour le Sichuan (Se-tchoan).
Chine (1772-1782)
Ses progrès dans la langue chinoise sont fort rapides, et bien supérieurs à ceux qu'on peut attendre d'un homme de son âge. En 1773, il est nommé provicaire pour la partie orientale du Sichuan (Se-tchoan) et pour le Guizhou (Kouy-tcheou). Il travaille avec une activité extraordinaire, régénère la chrétienté de Qianxinan (Kiang-tsin hien) où de nombreux néophytes ont apostasié, augmente le nombre des fidèles à Chongqing (Tchong-king), baptise plus de trois cents adultes à Changshou (Tchang-cheou), et y ouvre une école. Ses efforts donnèrent également des résultats dans les montagnes des environs de Fuzhou (Fou-tcheou). En mai 1773 (et non 1772), comme il évangélise les chrétientés du Guizhou (Kouy-tcheou), il est arrêté et conduit à Ou-tchoan hien. Toutefois, après avoir été frappé, il est remis en liberté. Il revient au Guizhou (Kouy-tcheou) quelques mois plus tard, et a la consolation de baptiser la femme qui naguère avait dénoncé sa présence. Cependant, les non-chrétiens ayant cherché de nouveau à s'emparer de sa personne, il retourne au Sichuan (Se-tchoan) et continue d'enregistrer de nombreuses conversions. En même temps, il commence à fonder des écoles de filles. Il emploie, pour en être les institutrices, les vierges chrétiennes auxquelles l'évêque d'Ecrinée, Mgr de Martiliat, avait en 1744 donné un règlement, que le P. Moyë modifie ou complète. Ce sera une des grandes œuvres de sa carrière apostolique. Les vierges chrétiennes sont également ses auxiliaires dévouées pour le baptême des enfants des non-chrétiens Grâce à son initiative, le nombre de ces baptêmes, qui précédemment atteignait seulement quelques centaines, dépasse parfois le chiffre de vingt mille Dans ces deux œuvres très belles et très efficaces, le P. Moyë dépasse quelque peu les limites de la prudence nécessaire en Chine. Des mémoires sur ce sujet sont envoyés à la Propagande qui trace des règles de modération. Outre ces œuvres, le missionnaire compose d'admirables prières aujourd'hui encore en usage au Sichuan (Se-tchoan), au Guizhou (Kouy-tcheou) et au Yunnan. Il travaille avec énergie à supprimer les contrats usuraires, et à réveiller la vie chrétienne parmi les néophytes de son vaste district. En un mot, il se montre un apôtre plein d'initiative, de zèle et de sainteté. Mais son zèle semble parfois dépasser la mesure, et peut paraître rude, avec un commandement sévère, et des initiatives portées de temps à autre à s'affranchir de la direction de son supérieur. En 1782, il demande à quitter le Sichuan (Se-tchoan) et à rentrer en France Son évêque, Mgr Pottier, le lui permet. Le P. Moyë quitte définitivement la Société des MEP en 1783.
France Allemagne (1784-1793)
Son retour au pays natal, extérieurement basé sur des raisons de santé, est assez mal interprété par quelques-uns, qui l'attribuent au peu d'entente existant entre lui et le P. de Saint-Martin, nouvellement nommé coadjuteur. L'historien du P. Moyë pense que son retour est un fait providentiel, car il est fort utile à sa Congrégation des Sœurs de la Providence. Cette Congrégation, en effet, est en train de péricliter. Le P. Moyë la remet en bon état. En même temps, jusqu'en 1792, il prêche des missions dans un certain nombre de paroisses lorraines.
La Révolution l'oblige à quitter la France. Il se retire à Trèves en Allemagne où il continue de s'occuper des religieuses et d'exercer le saint ministère. Entre temps, il visite les malades des hôpitaux, et trouve le moyen, quoique pauvre, de secourir maints émigrés. En 1793, la ville ayant été encombrée de blessés autrichiens, il se dévoue auprès d'eux. Atteint de l'épidémie qui les décime, il succombe le 4 mai 1793, à Trèves, laissant une grande réputation de sainteté.
En 1878, la Congrégation des Sœurs de la Providence commence des démarches en vue de faire introduire sa Cause. Le procès de l'Ordinaire est instruit, et le 14 janvier 1891, le Souverain Pontife Léon XIII signe le décret d'introduction de la Cause du Vénérable serviteur de Dieu.
Références
Bibliographie
Tous les opuscules et ouvrages ci-dessous indiqués ont été imprimés au Se-tchoan vers 1780. Depuis cette époque ils ont été réimprimés plusieurs fois, sans que nous sachions exactement à quelle date, mais encore récemment à l'imprimerie de la Sainte-Famille, Cha-pin-pa, actuellement Tsen-kia-gay (Se-tchoan oriental). D'autres éditions que nous indiquons ont été imprimées à l'imprimerie de Nazareth, Hong-kong.
(Prière des 63 années de la Sainte Vierge). - 1893, in-18, pp. 60.
(Le chemin du ciel). - 1904, in-12, pp. 46.
(Chemin de la Croix) [En usage dans les provinces de l'ouest de la Chine]. - 1904, in-18, pp. 40.
(Règle des Vierges chrétiennes). - 1905, in-18, pp. 74.
(Le livre de prières) [En usage au Se-tchoan, Yun-nan, Kouy-tcheou, Siam, Malacca, Birmanie]. - 1908, in-18, pp. 480.
A propos de ce dernier ouvrage, voici quelques remarques écrites le 19 janvier 1913 par M. Gourdon, missionnaire au Se-tchoan oriental : Ce livre renferme des prières dont on ignore l'origine ; elles sont communes à toute la Chine, et offrent seulement quelques variantes selon les pays. On pourrait en attribuer certaines à André Ly et autres. Mais c'est le Vénérable Moÿe qui en a fait le plus et a donné au livre sa disposition. Ainsi c'est lui qui est l'auteur de San che san ou Trente-trois Méditations pour la petite Couronne de Notre-Seigneur. Il est l'auteur des Prières avant et après la communion ; c'est lui aussi qui a fait les Méditations des 15 mystères du Rosaire, et en a organisé le mode de récitation qui s'observe encore aujourd'hui, en ajoutant d'autres Méditations pour chaque jour de la semaine. Il y a encore deux Actes d'offrande : l'un à la prière du matin et l'autre aux prières du dimanche, qui semblent refléter et les idées, et le style du Vénérable Moÿe. "
Mgr de Saint-Martin revisa tout le livre, mais je ne sais s'il y ajouta quelque chose ; il conserva le plan du Vénérable Moÿe. Celui-ci est-il l'auteur des Méditations ajoutées au rosaire au temps de l'Avent et du Carême et aux jours de fête ? Je n'ose me prononcer, car lorsque j'arrivai ici, on désignait ces Méditations ou Louanges, sous le nom de Sin tsan mey, Nouvelles Louanges ; on en trouvait le style peu coulant, difficile à réciter, comme des formules auxquelles on n'était pas accoutumé. C'est pourquoi je suis porté à croire que ces nouvelles prières ont été ajoutées par Mgr Pérocheau ou peut-être Mgr Fontana. Ces dernières années, on a ajouté quelques prières au Sacré-Cœur, à la Sainte-Famille, etc. Depuis le synode de Tchong-king, on a abrégé les prières du matin et du soir. Il faut ajouter, que du temps de M. Moÿe, il y avait très peu de livres imprimés. Chacun copiait pour soi. On avait peur que les planches ne tombent entre les mains des payens. "
Tsào ouàn k'ó (Prières du matin et du soir) [En usage au Se-tchoan, Yun-nan, Kouy-tcheou]. - 1905, in-8, pp. 64.
Devoirs réciproques des parents et des enfants). - 1905, in-12, pp. 56.
Notes bio-bibliographiques
C.-R., 1890, p. 249 ; 1894, p. 103 ; 1911, p. 80. - N. L. E., i, pp. 90, 91, 177 ; Ib., Son arrestation au Kouy-tcheou, p. 180 ; Ib., pp. 207 et suiv., 235 et suiv., 303 et suiv., 330 et suiv., 385 et suiv. ; Ib., Abrégé de tout ce qui est arrivé à M. Moyë pendant son séjour en Chine, p. 401 ; ii, pp. 222, 462 ; Ib., Mémoire sur les vertus de M. Sun et de la veuve Lo, p. 467 ; iv, p. 64 ; v, p. 96. - Nouv. des miss. or. 1787-1788, 2e part., Mémoire sur les vertus de M. Sun et de la veuve Lo, p. 27 ; Ib., p. 29.
A. P. F., lxiii, 1891, p. 454. - A. S.-E., x, 1858, L'œuvre des baptêmes au Kouy-tcheou, p. 183. - M. C., iv, 1871-72, p. 662 ; xxiii, 1891, p. 339. - B. O. P., 1891, pp. 391 et suiv. - A. M.-E., 1909, p. 267 ; 1910, pp. 261, 269, 270.
Rev. ecclés. Metz, xii, Une âme d'apôtre, p. 395 ; xiii, p. 56. - Sem. rel. Lorraine, 1868-69, Notice, p. 7. - Sem. rel. Saint-Dié, 1885, Sur sa Cause de Béatification, p. 214 ; 1891, Décret d'introduction de sa Cause, p. 83 ; 1893, p. 643 ; 1895, p. 402 ; 1897, p. 26 ; 1898, p. 879 ; 1899, pp. 21, 145 ; Ib., Notice, pp. 417, 433, 449, 469, 485, 501 ; Ib., p. 835 ; 1900, Sur ses œuvres en Chine, pp. 375, 390 ; 1904, Notes sur sa Cause, p. 190 ; 1913, Lettre pastorale de Mgr de Saint-Dié [Foucault], annonçant la prochaine séance de la Sacrée Congrégation des Rites dans la Cause de Béatification du Vénérable J.-M. Moyë p. 85. - Sem. rel. Paris, 1891, Lettre du cardinal Richard pour la recherche des écrits, p. 16 [Même Lettre, 24 juin 1891, n° 69 des Mandements et Lettres]. - Le Lorrain, 1891, Notice, n° du 2 mars.
Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Hist. miss. Kouy-tcheou, Tab. alph. - Lett. à l'év. de Langres, pp. 201 et suiv. - Les miss. cath. franç., ii, p. 502 ; iii, pp. 240. 246, 248, 252, 287, 314, 370. - Les vies de saints du dioc. de Saint-Dié, ii. Notice, p. 433.
Collect., 5 avril 1785 : n° 1942.
Béatification
Liste des actes imprimés à Rome pour l'étude de la Cause de Béatification de M. J.-M. Moyë
Sacra Rituum Congregatione Emo ac Rmo Dno Card. Cajetano Aloisi-Masella, Relatore. - Sancti Deodati seu Sinarum Beatificationis et Canonizationis Ven. servi Dei, Joannis Martini Moÿe, sacerdotis ab Exteris Missionibus, fundatoris Congregationis Sororum a Providentia. Positio super Fama in genere. - Typis Guerra et Mirri, Romæ, 1898.
I. Informatio super dubio : An constet de validitate et relevantia Processûs apostolica auctoritate constructi in curia ecclesiastica Sancti Deodati super fama sanctitatis vitæ, virtutum et miraculorum in genere præfati Ven. servi Dei, in casu et ad affectum de quo agitur ? [11 avril 1898] pp. 1-10.
II. Summarium super dubio : An constet de validitate et relevantia, etc. ? pp. 1-197.
III. Animadversiones R. P. Promotoris Fidei super dubio : An constet de validitate et relevantia, etc. ? [7 sept. 1898] pp. 1-8.
IV. Responsio ad animadversiones R. P. Promotoris Fidei super dubio : An constet de validitate et relevantia, etc. ? [18 oct. 1898] pp. 1-26.
Sacra Rituum Congregatione Emo et Rmo Dno card. Cajetano Aloisi-Masella, Relatore. - Sancti Deodati, etc. Positio super validitate Processuum. - Typis Guerra et Mirri, Romæ, 1902.
I. Informatio super dubio : An constet de validitate Processuum tam apostolica quam ordinaria auctoritate constructorum, testes sint rite ac recte examinati, et producta jura legitime compulsata, in casu et ad effectum de quo agitur ? [10 déc. 1901] pp. 1-14.
II. Summarium super dubio : An constet de validitate Processuum, etc. ? pp. 1-95.
III. Animadversiones R. P. D. Promotoris Fidei super dubio : An constet de validitate Processuum, etc. ? [8 avril 1902] pp. 1-10.
IV. Responsio ad animadversiones R. P. D. Promotoris Fidei super dubio : An constet de validitate Processuum, etc. ? [19 avril 1902] pp. 1-25.
Decretum. Sancti Deodati seu Sinarum. Beatificationis et Canonizationis Ven. serv. Dei, Joannis Martini Moÿe, fundatoris Congregationis Sororum a Providentia [6-29 mai 1902], 1 F.
Biographie
Vie de M. l'abbé Moÿe de la Société des Missions-Etrangères, fondateur de la Congrégation des Sœurs de la Providence en Lorraine, et des Vierges chrétiennes, directrices des écoles de filles au Su-tchuen, en Chine, par M. l'abbé J. Marchal, vicaire général de Saint-Dié. - Bray et Retaux, libraires-éditeurs, 82, rue Bonaparte, Paris, 1872, in-8, pp. x-631.
Comp.-rend. : Etud. rel., 5e sér., ii, 1872, p. 129.
Une âme d'apôtre. Le Vénérable Jean-Martin Moÿe, prêtre du diocèse de Metz, missionnaire en Chine, fondateur des Sœurs de la Providence en Lorraine, organisateur des Vierges chrétiennes au Su-tchuen, d'après un plan nouveau et des documents inédits [avec portrait], par F.-A. Weyland, docteur en théologie, curé de Vernéville (diocèse de Metz), membre de plusieurs Sociétés d'histoire et d'archéologie. - En vente à Metz : librairie de l'Evêché, 14, rue des Clercs ; librairie Catholique, rue de la Tête-d'Or, 1901, in-16, pp. 327