Ludger DELABORDE1838 - 1878
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0883
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1866 - 1879 (Shenyang [Moukden])
Biographie
[883]. DELABORDE, Ludger, vint au monde le 26 mars 1838 à Sarcicourt (Haute-Marne) ; il fut élève du petit et du grand séminaire de Langres. Le 24 septembre 1862, il entra tonsuré au Séminaire des M.-E. ; le 10 juin 1865 il devenait prêtre, et le 15 août suivant il partait pour la Mandchourie. Il avait obtenu d'assez sérieux résultats dans le district de Yang-kouan, quand sa santé, compromise par un accident, le contraignit à revenir en France.
Sa guérison qu'il affirmait avoir obtenue à Lourdes, lui permit, en 1875, de retourner dans sa mission. Mgr Verrolles le plaça à Siao-hei-chan, province de Leao-tong, et, en trois ans, il réussit à faire prospérer ce district. Il se prodigua au moment de la famine ; comme il avait peu de ressources, plus d'une fois sa charité dépassa, dit-on, les bornes de la prudence. Il était épuisé, lorsqu'à la fin de mai 1878 il fut atteint de la fièvre typhoïde ; il succomba le 10 juin suivant, à Siao-hei-chan, où il fut enterré. Son tombeau fut profané en 1900 par les Boxeurs.
Nécrologie
[0883] DELABORDE Ludger (1838-1878)
Notice nécrologique
M. DELABORDE
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE EN MANDCHOURIE.
La tombe du vénérable Vicaire Apostolique de la Mandchourie était à peine fermée, qu’un nouveau deuil vint ajouter à la douleur des Missionnaires de cette lointaine Mission.
« Nous venons, écrivait M. Dubail, à la date du 9 juillet, de perdre notre très-pieux et très-zélé Confrère M. Delaborde, décédé à Siao-hei-chan, le 10 juin 1878, lundi de la Pentecôte. Ce cher Confrère, dont les vertus, les talents et la science faisaient concevoir les plus belles espérances , a succombé aux atteintes de la fièvre typhoïde qui l’a emporté après onze jours de maladie. Il a été assisté par un prêtre indigène et par un Missionnaire récemment arrivé de France, l’excellent M. Card. Celui-ci a donné au mourant les soins les plus dévoués et lui a procuré les secours de son saint ministère . Cette mort si inattendue a profondément affligé les Missionnaires de la Mandchourie, ainsi que ses néophytes qu’elle laisse orphelins.
« M. Ludger Delaborde était né à Saricourt (diocèse de Langres), le 26 mars 1838. Entré au Séminaire des Missions-Étrangères le 24 septembre 1862, il fut ordonné prêtre le 10 juin 1865, et partit pour la Mandchourie le 15 août suivant.
« Après quelques années d’un ministère laborieux et fécond, les suites d’un cruel accident , qui avait profondément altéré sa santé, l’obligèrent à retourner en France. En 1875, revenu sain et sauf, ou plutôt « ramené en Mandchourie, comme il le disait, par la bonne Mère qui lui « avait rendu la santé à Lourdes, » M. Delaborde n’eut plus qu’un désir qui fut , pour ainsi dire, l’âme de sa vie : procurer la gloire de Dieu et de la Vierge Immaculée par l’accomplissement le plus parfait de tous ses devoirs de Missionnaire. Il faudrait avoir sous les yeux les premières lettres qu’il écrivait à ses Confrères , lors de son retour en Mandchourie, pour se faire une idée de la joie et de la reconnaissance dont son cœur débordait. « Je ne m’appartiens plus, m’écrivait-il à cette époque ; j’appartiens plus que jamais à Dieu et à Marie Immaculée qui m’a rendu la santé à Lourdes. Priez bien pour moi, afin que je n’aie jamais le malheur d’oublier les grandes obligations que j’ai contractées. » Depuis lors, nous l’avons vu à l’œuvre , et c’est bien de lui que l’on peut dire : Consummatus in brevi, explevit tempora multa.
« C’est seulement depuis son retour d’Europe que M. Delaborde a occupé ce nouveau poste de Siao-hei-chan, d’où Dieu vient de l’appeler à une vie meilleure. Dès le début , son activité et l’ardeur qu’il a déployée pour la prédication lui ont gagné l’admiration de tous ses Confrères . Pendant ce court espace de trois ans , ce district , auparavant ingrat, est devenu extraordinairement prospère, grâce au zèle de notre cher Confrère qui a eu la consolation de compter un grand nombre de conversions. Durant la famine qui vient de désoler et qui désole encore le nord de la Mandchourie , sa charité ne connut pas de bornes et bien souvent dépassa les limites de la prudence humaine. Réduit presque à ses seules ressources , il secourut néanmoins un grand nombre de malheureux et recueillit plus de soixante orphelins. Pour témoigner sa reconnaissance à la sainte Vierge, il avait conçu le dessein d’élever un petit sanctuaire sous le vocable de Notre-Dame de Lourdes. Sa foi vive et sa confiance sans bornes en Marie soutenant son courage, il mit tout en œuvre pour se procurer les ressources nécessaires . Il eut bientôt atteint le but de ses désirs et de ses travaux, si Dieu ne se fût contenté de sa bonne volonté. Il est mort à l’œuvre et nous a laissé le soin de la continuer et de la parfaire. Du haut du ciel, il nous obtiendra la force et les moyens de la conduire à bonne fin et d’élever, au fond de notre Mandchourie, ce monument de sa reconnaissance et de notre amour à Marie, la meilleure des mères. »
Références
[0883] DELABORDE Ludger (1838-1878)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1876, p. 3. - A. P. F., xliv, 1872, p. 91. - M. C., x, 1878, p. 474. - A. M.-E., 1902, p. 74. - Sem. rel. Langres, 1866, pp. 68, 131 ; 1867, pp. 215, 249 ; 1869, p. 44 ; 1878, pp. 1465, 1547.
Le culte de N.-D. de Lourd., p. 111.
Notice nécrologique. - C.-R., 1879, p. 79.,