Charles LAMIRAL1846 - 1878
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1004
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Malaisie - Singapour
- Région missionnaire :
- 1869 - 1878 (Penang)
Biographie
[1004]. LAMIRAL, Charles-Denis, naquit le 13 janvier 1846 à Aujeurres (Haute-Marne). Entré tonsuré au Séminaire des M.-E. le 4 septembre 1865, il reçut le sacerdoce le 19 décembre 1868, et partit le 16 février 1869 pour le Collège général à Pinang, où il était envoyé en qualité de directeur. Le 29 avril suivant, il fut nommé secrétaire du Conseil, et le 10 février 1870, chargé du cours de sciences auquel on ajouta, le 11 du même mois, la classe de rhétorique.
Atteint d'une grave maladie de foie, il revint en France, et expira à la procure des M.-E. de Marseille le 16 septembre 1878. Quelques instants avant sa mort, entouré des siens, le malade disait : " Voici le moment le plus pénible pour une mère, - Non, mon cher ami, s'écria celle-ci, ne te préoccupe pas de ta mère, elle est heureuse dans sa douleur, et le plus beau jour de ma vie est celui où je vais te voir quitter la terre pour monter au ciel. " Le corps de C.-D. Lamiral repose dans le cimetière de Langres.
Nécrologie
M. LAMIRAL
DIRECTEUR DU COLLÈGE GÉNÉRAL DE PINANG.
M. Charles-Denis Lamiral, né à Aujeures (diocèse de Langres), le 13 janvier 1846, était clerc tonsuré lorsqu’il entra au Séminaire des Missions-Étrangères le 4 septembre 1865. Ordonné prêtre le 19 décembre 1868, il partit le 16 février 1869 pour l’île de Pulo-Pinang (Malaisie), en qualité de directeur du Collège général. C’est à l’exercice de ces laborieuses et importantes fonctions que M. Lamiral a employé les années trop courtes de son apostolat. « Notre cher Confrère, nous écrit-on de Pinang , avait une âme ardente ; s’il avait suivi l’attrait de son cœur , il eût aimé le ministère actif des Missions. Mais il avait entendu la voix de Dieu… il resta fidèle à son poste, malgré ses goûts, malgré son état maladif provenant de la chaleur du climat… Sa piété fut sincère, mais surtout intérieure, car il s’efforça toujours par humilité d’en cacher la ferveur. Il était admirable quand il offrait le saint Sacrifice de la messe, et nous aimions à le considérer s’entretenant longtemps avec son Dieu caché sous les voiles eucharistiques . Sa patience dans l’épreuve fut héroïque, il supporta avec courage et même avec joie les maladies auxquelles il était sujet. » Mais il était mûr pour le ciel.
Depuis longtemps consumé par une maladie de foie dont il ignorait la nature, M. Lamiral alla au mois de juillet dernier à Singapour, prendre un repos nécessaire. Les médecins ayant constaté la gravité de la maladie et conseillé un prompt retour en Europe, il s’embarqua pour la France où il arriva dans un état qui laissait peu d’espoir de le sauver. C’est à Marseille, le 15 septembre 1878, qu’il s’est endormi dans le Seigneur , entre les bras de sa pieuse mère, accourue pour préparer à la mort et offrir à Dieu, pour le ciel, ce fils dont elle avait encouragé la vocation et qu’elle avait donné à Dieu pour l’apostolat.
Un des témoins de la mort de M. Lamiral écrivait à M. le supérieur du Séminaire des Missions-Étrangères : « Notre cher malade a rendu sa belle âme à Dieu. Quelle sainte mort ! Quelle consolation pour moi, pauvre aspirant aux Missions, de voir comment meurt un Missionnaire ! J’ai eu le bonheur de lui donner la sainte communion, la veille même de sa mort ; ce fut sa dernière communion. Quelle triste et touchante cérémonie dans cette chère et si hospitalière maison (1) ! Entouré de son héroïque mère et de son frère bien-aimé, notre malade a reçu le bon Maître avec une piété angélique. A partir de ce moment, il attendit avec calme sa dernière heure, ne cessant de répéter les doux noms de Jésus, de Marie et de Joseph !
Quelques instants avant la mort de M. Lamiral, ceux qui l’assistaient furent d’une scène sublime : Jetant un regard ému sur sa mère agenouillée au pied de son lit, le malade disait à l’un de ses Confrères :
« – Voici le moment le plus pénible pour une mère.
« – Non, mon cher ami, s’écria celle-ci ; ne te préoccupe pas de ta mère, elle est heureuse dans sa douleur, et le plus beau jour de ma vie est celui où je vais te voir quitter la terre pour monter au ciel. »
Et, lorsque son fils eut rendu le dernier soupir et que son corps eut été revêtu des ornements sacerdotaux, cette mère admirable demanda, comme une dernière faveur, de baiser les pieds de celui qui avait eu la gloire de porter le nom de Jésus jusqu’aux extrémités du monde.
Après les obsèques solennelles qui lui faites à Marseille, le corps de M.Lamiral a été ramené à Langres où la piété de son frère lui préparait une place auprès de la tombe d’un père et d’une sœur bien-aimés. La cérémonie funèbre eut lieu à la cathédrale, et fut présidée par Mgr l’Évêque de Langres, qui voulut donner cette marque de son estime pour le Missionnaire, et de sa sympathie pour la double famille temporelle et spirituelle du défunt.
(1) M. Lamiral est mort chez M. G. Germain.
Références
[1004] LAMIRAL Charles (1846-1878)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1878, p. 50 ; 1879, p. 69. - M. C., x, 1878, p. 486. - Sem. rel. Langres, 1878, pp. 1455, 1500. - Sem. liturg. Marseille, 1878, p. 1068.
Notice nécrologique. - C.-R., 1878, p. 83.