Georges RITTER1851 - 1891
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1250
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1875 - 1891 (Saigon)
Biographie
[1250]. RITTER, Georges, naquit à Village-Neuf ou Neudorf (Haut-Rhin) le 18 janvier 1851. Il entra laïque au Séminaire des M.-E. le 28 septembre 1872, reçut le sacerdoce le 22 mai 1875, et partit le 30 juin suivant pour la Cochinchine occidentale. Il étudia la langue à Cai-mong et à Bai-xan, puis fut placé par Mgr Colombert à la tête du petit séminaire de Cai-nhum. En 1882, quand cet établissement fut fermé faute de ressources, parce que l'administration de la colonie (M. Le Myre de Villers gouverneur) avait supprimé l'allocation donnée à la mission, il tenta d'y former des catéchistes et des maîtres d'école pour les paroisses. Au début de 1891, l'état de sa santé l'obligea de rentrer en France. Il mourut deux mois après son arrivée, le 26 juillet 1891, à la procure des M.-E. à Marseille, et fut enterré dans le cimetière de cette ville.
Nécrologie
M. GEORGES RITTER
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE LA COCHINCHINE OCCIDENTALE
Né le 8 janvier 1851.
Parti le 30 juin 1875.
Mort le 26 juillet 1891.
M. Georges Ritter naquit à Village-Neuf (Haut-Rhin) le, 8 jan¬vier 1851. Entré au Séminaire des Missions-Étrangères, le 28 sep¬tembre 1872, il fut ordonné prêtre le 22 mai 1875, et partit pour la Cochinchine occidentale le 30 juin suivant.
M. Beauté, procureur des Missions-Étrangères à Marseille, nous écrivait quelques jours après la mort du cher défunt :
« M. Ritter est arrivé ici le 22 ou 23 mai. Les huit premiers jours, sans doute sous l’influence d’une heureuse traversée, il vint à table avec nous et prit ses repas avec assez bon appétit. Nous pensions qu’il allait reprendre vie très facilement, lorsque tout d’un coup il se sent accablé, perd l’appétit et tombe sans forces.
« La nourriture qu’il avait prise jusque-là si volontiers avait donc causé du désordre au lieu d’amener l’amélioration que notre inexpé¬rience nous faisait espérer. Le médecin fut appelé ; il mit le cher malade au régime du lait ; puis, au bout d’un certain temps, il lui fit prendre de petites soupes très légères pour lui redonner des forces. On s’aperçut que cette augmentation de nourriture le fatiguait encore ; alors on le remit au régime du lait. C’est ainsi que, pendant les deux mois qu’il vécut à la procure, le médecin qui est venu le voir régu¬lièrement deux fois par jour chercha à le rétablir ; mais l’anémie était trop profonde ; le pauvre Père n’avait plus de sang dans les veines ; il était trop usé pour que l’alimentation eût prise sur lui. Lorsque je dus le quitter, vers la fin de juin, je crus prudent de lui administrer les derniers sacrements qu’il reçut avec la plus tendre piété.
« Je ne le laissai point seul, bien entendu. Le P.Turlin me remplaça auprès de lui. On lui a prodigué tous les soins possibles. Rien ne lui a manqué ni au temporel ni au spirituel. Les huit derniers jours, des sœurs de Bon-Secours ne l’ont quitté ni le jour ni la nuit. Le dimanche 26 juillet, il expirait vers dix heures du matin, entouré de plusieurs confrères, MM. Lesserteur, Turlin et Cadoux. Mgr Kleiner était également présent.
« Ses obsèques ont eu lieu le 27 au soir. Les PP. Lesserteur et Turlin menaient le deuil ; un certain nombre de messieurs et une vingtaine de prêtres accompagnèrent son convoi. Les choses furent en un mot aussi bien faites que possible. Son corps a été déposé dans notre tombeau avec ceux de Mgr Lefèvre et des PP. Sorel et Dourisboure. »
Mgr Colombert, Vicaire apostolique de la Cochinchine occidentale, écrit de son côté :
« M. Ritter faisait ses premières armes à Bai-tan, quand la mort presque subite du regretté P. Duquesnay le fit placer à la tête du petit séminaire de Cai-nhum, où il prépara plusieurs bons élèves pour le grand séminaire. En 1882, la suppression de la subvention que nous donnait la colonie nous obligea à fermer le petit séminaire et à réduire le grand. M. Ritter demanda alors la permission d’essayer, dans l’établissement de Cai-nhum, la formation de catéchistes et de maîtres d’école pour le service de la mission. C’était une œuvre dif¬ficile, à cette époque, et n’obtenant ailleurs que de médiocres succès, même entre les mains les plus habiles M. Ritter l’entreprit cependant et la continua jusqu’à la fin, tout en prêtant son concours à ses con¬frères pour prêcher des retraites ou préparer des premières commu¬nions et des confirmations. Sa santé étant mauvaise, depuis assez longtemps, il demanda un congé en France, espérant nous revenir au bout d’un an. C’était aussi notre espoir à tous, quand un télégramme du 26 juillet nous annonça sa mort à Marseille. Il a terminé pieusement ses jours, et tout fait espérer qu’il a reçu la récompense promise aux hommes de bonne volonté.»
L’Echo de Notre-Dame de la Garde disait au sujet de la mort de M. Ritter :
« La procure des Missions-Étrangères de notre ville a été en deuil cette semaine. Un « missionnaire arrivé depuis deux mois à Marseille a succombé à la maladie contractée dans « les fatigues de l’apostolat. C’est M. Georges Ritter, alsacien de naissance ; il avait quarante « ans d’âge et seize ans de mission en Cochinchine. Supérieur du petit séminaire de Cai-« nhum, il a formé pendant dix ans des catéchistes destinés à aider les missionnaires. Il est « revenu, épuisé par le climat, finir sa vie sur le sol natal. Deux heures avant sa mort, il re¬« cevait encore le saint Viatique. Ses dernières paroles ont été pour appeler sa mère morte « depuis deux ans. Tant il est faux que l’apos¬tolat dessèche le cœur et que les missionnaires « n’aiment pas leurs parents ! Il faut, au contraire, un cœur ardent et dévoué pour accom¬plir « vaillamment de si nobles sacrifices. La patience et la résignation du malade ont « profondément édifié pendant sa dernière maladie. Ses obsèques, présidées par M. le curé de « Notre-Dame du Mont, ont réuni le clergé de la paroisse et une vingtaine de prêtres voi-sins et « amis de la procure. »