Hippolyte BOREY1850 - 1934
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1256
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1875 - ? (Pondichéry)
Biographie
[1256] Hippolyte BOREY naît le 21 novembre 1850 à Saint-Sauveur, dans le diocèse de Besançon dans le Doubs. Après de brillantes études secondaires au Petit Séminaire de Luxeuil, il fait une année de philosophie au Grand séminaire de Besançon. Il entre au Séminaire des Missions Étrangères le 30 septembre 1872, est ordonné prêtre le 22 mai 1875 et part le 14 juillet suivant pour la Mission de Pondichéry.
Missionnaire avant tout, l’inconfort accepté
Après un court séjour au Collège colonial, il est envoyé à Vadugerpatti (1) pour apprendre le tamoul sous la direction du P. Faure. C’est alors, en 1877, que sévit une grande famine. De nombreux hindous sollicitent le baptême et dans le Nord de la Mission des villages entiers demandent à se convertir. Il est donc résolu de fonder un nouveau district (2) à Tindivanam (3), petite ville, chef-lieu d'un sous-collectorat (4) sur la ligne de chemin de fer Madras-Trichinopoly (5). Mgr Laouënan demande au Père Borey d'aller prêter main forte au P. Fourcade, qui évangélise cette région. Arrivés à Tindivanam, les PP. Fourcade et Borey descendent de cheval devant la maison de M. Dick, un anglo-indien catholique, et c'est là que le P. Borey fixe sa première résidence en attendant mieux. Il ne tarde pas à se mettre en quête d'un terrain, en trouve un au nord de la ville où ne pousse cependant aucun arbre tant le lieu est aride et désolé. N'importe, il bâtit une hutte en torchis avec un toit en feuilles de cocotier. C’est le presbytère et il construit à côté une église, servant en même temps de salle de réunions et de catéchuménat mais aussi de dortoir pour la nuit.
Aujourd’hui, le P. Fleury ayant acheté un autre terrain, ce berceau de la Mission de Tindivanam n’existe plus. Mais c’est bien là que le P. Borey choisit de vivre sans confort, se dépensant sans compter. Il tombe malade et une mauvaise fièvre met ses jours en péril. Il part pour la France où il peut se soigner et se reposer pendant presque dix ans. Il s'arrache de nouveau aux joies de la famille et à celles de la paroisse où il exerce un ministère temporaire pour retourner dans sa Mission en Inde. A son retour, il est renvoyé à Tindivanam. Là, il trouve des situations à redresser. Il s'attelle à la tâche et reprend l'instruction de ses nouveaux chrétiens. Il fait preuve de beaucoup de patience à cause de quelques récalcitrants. Il fait appel aux Religieuses du Bon Secours pour l'école de filles qu'il y avait fondé. Ce n’est pas une réussite, mais le missionnaire considère toujours les échecs comme des tremplins pour aller plus loin. Il bâtit une chapelle à Peramandai, gros village où vivent plus de cinq cents nouveaux chrétiens.
Affectations moins inconfortables en fin de vie
Il nourrit encore beaucoup d'autres projets, mais son évêque le rappelle en 1895 à Pondichéry pour devenir le principal du Collège colonial. Le Collège étant laïcisé en 1899, le P. Borey est nommé à l'église Notre-Dame des Anges. Cette paroisse regroupe une population hétérogène, composée d'éléments européens et créoles. Il donne souvent des retraites paroissiales, appelle des prédicateurs extraordinaires, s'efforce d'embellir les cérémonies liturgiques, surtout les jours de fête. Il travaille là pendant 26 ans, se donnant entièrement à tous pour les gagner à Jésus Christ.
Avec l'âge, les infirmités s'accumulent et le P. Borey décide de prendre sa retraite. Il passe d'abord quelques années avec le P. Cappelle, dans la plantation de café de Balmadies près de Yerkaud (6) sur les montagnes : les Shivaroy Hills. Puis, sentant ses forces revenir, il accepte de devenir l'aumônier des Soeurs Franciscaines Missionnaires de Marie à Kotagiri, dans les Nilgiri.
En 1931, une attaque de paralysie vient mettre ses jours en danger. Il doit aller alors au Sanatorium Saint-Théodore à Wellington (6). Là, il passe la plus grande partie de son temps à la prière et à l'adoration du Saint Sacrement. Muni des sacrements de l'Église, il rend son âme à Dieu le 3 octobre 1934.
1 – Au nord de Trichinopoly, dénommé aujourd’hui Trichy ou Tiruchirappalli.
2 – Circonscription du diocèse.
3 – Au nord est de Pondichéry
4 – Circonscription administrative équivalente à un arrondissement français.
5 – Madras est aujourd’hui rebaptisé Chennai.
6 – Au nord de Salerne.
7 – Egalement dans les Nilgiri.
Nécrologie
[1256] BOREY Hippolyte (1850-1934)
Notice nécrologique
Après de fortes et brillantes études secondaires au séminaire de Luxeuil et une année de philosophie au séminaire de Besançon, Hippolyte Borey fut admis au Séminaire des Missions-Étrangères. Ses études terminées, il reçut sa destination pour Pondichéry où il débarqua en 1875. Après un court séjour au Collège colonial, il fut envoyé à Vadugerpatti pour apprendre le tamoul, sous la direction de M. Faure. C’est là qu’il fit ses premières armes.
Dans le sud de l’Inde surtout, en 1877, sévit une terrible famine, causée par la sécheresse. Ce fut alors que dans le nord de notre Mission, un grand mouvement de conversions se produisit, allant s’accentuant à mesure que la faim se faisait sentir plus pressante. Or, à cette époque, M. Fourcade évangélisait la région d’Alladhy où des villages environnants arrivaient beaucoup de catéchumènes. Aussi comprit-il bien vite qu’il ne serait bientôt plus maître de la situation et qu’il n’aurait plus bien en main tant de nouveaux convertis dispersés dans de si nombreux villages : c’est pourquoi il résolut de fonder un district à Tindivanam, petite ville, chef-lieu d’un sous-Collectorat, sur la ligne du chemin de fer de Madras à Trichinopoly. A cet effet, il demanda un aide à Mgr Laoënan. M. Borey, déjà initié à la vie apostolique par M. Faure, fut envoyé pour porter secours à M. Fourcade. Celui-ci, jeune, doué d’une forte santé, d’un caractère vif et ardent, était certainement l’homme de la situation. Sous des dehors paisibles et calmes, M. Fourcade était un homme de prompte résolution. Aussi curé et vicaire ne resteront pas longtemps ensemble. Le temps de se voir, de se communiquer leurs impressions, et en route pour Tindivanam. A son vicaire, le curé avait communiqué ses directives. L’heure était à l’action. Arrivés à Tindivanam, ils descendaient de cheval devant la maison de M. Dick, un Anglo-Indien catholique. « C’est là, M. Borey, lui dit-il, que vous habiterez en attendant des temps meilleurs, une église et un presbytère à vous ; pour le moment, allez au plus pressé, aux âmes » ; et M. Fourcade d’enfourcher sa monture et de reprendre la direction d’Alladhy. En fait d’installation, c’était plutôt sommaire, mais apostolique. Si hospitalier que fût M. Dick, M. Borey s’aperçut bien vite qu’il n’avait pas la liberté de ses mouvements. Aussi ne tarda-t-il pas à se mettre en quête d’un terrain. Il en trouva un, au nord de la ville, et quel terrain ! aride, désolé, où rien ne poussait, pas un arbre pour donner le moindre ombrage ; se contenter de ce que l’on a un principe de la vie apostolique. M. Borey n’hésite pas. Devenu maître du terrain, il bâtit une hutte en torchis avec toit en feuilles de cocotier. Ce fut le presbytère. Il construisit à côté une église servant en même temps de salle de réunion, et de dortoir pour la nuit. Le catéchuménat était ouvert. Plus tard, M. Fleury acheta un autre terrain ; des constructions provisoires de M. Borey, il ne reste plus rien. Que de fois, dit le successeur de M. Borey, je me suis arrêté silencieux et méditatif devant ce désertique berceau de Tindivanam et me suis dit à moi-même : « Quels apôtres étaient mes devanciers ! »
Avec un régime peu confortable et se dépensant sans compter, M. Borey ne pouvait tenir longtemps. Il tomba malade et une mauvaise fièvre mit ses jours en péril. Ses supérieurs jugèrent qu’un retour en France lui était nécessaire. Il partit donc, et son absence dura dix ans. Il prit du ministère dans son diocèse d’origine et, ayant recouvré une santé suffisante, il s’arracha de nouveau aux joies de la famille, peut-être aussi à celles d’une paroisse où il avait rencontré tant de sympathies pour retourner à son poste. De retour dans sa Mission, il fut renvoyé à Tindivanam et M. Fleury fut nommé supérieur du petit séminaire de Pondichéry. M. Borey trouva son ancien district dans un grand désarroi pour des causes indépendantes de son prédécesseur. Il s’aperçut bien vite que tout péchait par la base, qu’il ne suffit pas de replâtrer une fissure dans le mur quand les fondations sont mal faites. Il reprit à pied d’œuvre l’instruction de ses nouveaux chrétiens. Tous, petits et grands, y passaient à leur tour, village par village. Avec une ardeur naturelle, le zélé missionnaire se donnait de tout cœur à la tâche. Il rencontra bien des difficultés de la part de quelques mauvaises têtes, mais sa patience et des secours matériels finirent par avoir raison des récalcitrants.
Pensant à l’avenir, M. Borey voulut fonder une école de filles qui fut confiée aux Religieuses du Bon Secours. L’essai, hélas, ne réussit pas, et ce ne fut pas une des moindres douleurs qui assombrît l’âme de l’ardent missionnaire. Il bâtit une chapelle à Peramandai, gros village de 500 nouveaux chrétiens. Bien d’autres projets roulaient dans son âme d’apôtre, et dont la réalisation s’imposait dans un bref délai, quand en 1895, il fut nommé Principal du Collège colonial. A cette époque, notre Confrère avait 45 ans : esprit cultivé, ami de la littérature et des belles lettres et sachant faire observer la discipline aux élèves, il était bien à sa place.
Quatre ans plus tard, en 1899, le Collège colonial est laïcisé et M. Borey est nommé à la paroisse de Notre-Dame des Anges. Les dix ans passés en France l’ont habitué au ministère paroissial. Sa grande facilité d’élocution fait de lui un orateur apprécié. Ce ne sont plus les randonnées à cheval à travers les rizières, sentiers, broussailles comme à Tindivanam , mais il exercera son zèle sous une autre forme. La population de la paroisse est hétérogène, composée d’éléments purement européens et de créoles ; parmi eux il y a des mécréants, des indifférents, mais le dévoué curé se fera tout à tous pour les gagner tous à Jésus-Christ ; il donnera souvent des retraites paroissiales, appellera des prédicateurs extraordinaires, s’efforcera de donner aux cérémonies du culte, les jours de fête, la plus grande solennité possible et, il aura à cœur l’embellissement de son église. C’est là qu’il travailla pendant 26 ans, aussi longtemps que ses forces le lui permirent.
Son grand âge escorté de nombreuses infirmités obligèrent son supérieur à confier la paroisse aux mains expérimentées de M. Paillot qui avait été le compagnon de labeur de M. Borey . Celui-ci se décida à prendre sa retraite, et passa d’abord quelques années avec M. Capelle à Balmadies. Ensuite, il se retira au Sanatorium Saint-Théodore ; et là, sentant ses forces revenir et avec elles le désir de travailler encore, il accepta d’être l’aumônier des Sœurs Franciscaines à Kotagiri. A l’âge de 77 ans, il reprit sa plume pour écrire les instructions qu’il faisait aux Religieuses, se remit au confessionnal et à l’enseignement du catéchisme tamoul aux orphelines indiennes dont les Sœurs avaient la charge. En 1931, une attaque de paralysie mit ses jours en danger. Il reçut les derniers sacrements et dut rentrer au Sanatorium où il passa la plus grande partie de son temps dans la prière et la méditation devant le Saint-Sacrement. Le 3 octobre 1934, il rendait son âme à Dieu.
Références
[1256] BOREY Hippolyte (1850-1934)
Références biographiques
AME 1994 p. 132. 170. 1898 p. 74. 1932 p. 20. 1934 p. 283 +.
CR 1875 p. 55. 1889 p. 207. 208. 1893 p. 242. 1894 p. 270. 1895 p. 292. 1896 p. 292. 1897 p. 247. 1901 p. 240. 241. 1904 p. 401. 430. 1911 p. 238. 1920 p. 74. 1922 p. 149. 1923 p. 159. 1924 p. 181. 1925 p. 134. 1926 p. 147. 1927 p. 150. 1929 p. 202. 1930 p. 213. 1931 p. 244. 1934 p. 234/302 +. 1935 p. 284. 1938 p. 268.
BME 1925 p. 439. 440. 1926 p. 61. 62. 1931 p. 313. 314. 1934 p. 885 +.
EC RBac 298 +.