Gustave CHABAUTY1850 - 1885
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1381
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1878 - 1885 (Yibin [Suifu])
Biographie
[1381]. CHABAUTY, Gustave-Marie-Joseph. La Société des M.-E. compte trois missionnaires de ce nom : deux frères, Gustave et Ludovic, et leur neveu Vincent. Celui dont il est ici question naquit le 1er avril 1850, à Vezins (Maine-et-Loire), fit ses études à Mongazon et au grand séminaire d'Angers, où il se trouvait depuis un an lorsqu'éclata la guerre de 1870. Il s'engagea dans les zouaves pontificaux (volontaires de l'Ouest), et, les hostilités terminées, reprit sa place au séminaire. Après son ordination sacerdotale, qui eut lieu le 20 décembre 1873, il fut professeur pendant quatre ans au pensionnat Saint-Urbain, à Angers.
Il entra au Séminaire des M.-E. le 15 octobre 1877, dix-sept mois après la mort de son frère qu'il alla remplacer au Se-tchoan méridional, le 4 septembre 1878. Il fut placé, de 1879 à 1880, à Se-mong ; à partir de 1880, il administra le district de Jen-cheou. Il mourut dans cette ville le 13 mai 1885.
Nécrologie
M. CHABAUTY
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU SU-TCHUEN MÉRID1ONAL
Né le 1er avril 1850.
Parti le 4 septembre 1878.
Mort le 13 mai 1885.
M. Joseph Chabauty appartenait à une de ces familles où la foi des pères passe avec le sang dans le coeur des enfants. Trois de ses frères furent prêtres, une de ses soeurs religieuse de Saint-Vincent de Paul. Ame pure et naturellement pieuse, il montra dès son jeune âge un goût prononcé pour la prière et les choses de Dieu. Il fit ses études à Mongazon, et entra au Grand Séminaire d’Angers, en oc¬tobre 1869. A peine cette année était-elle achevée que des désastres inouïs frappaient la France. Mgr Freppel pensa que la patrie ne pouvait avoir trop de défenseurs : il ouvrit les portes de son Grand Séminaire. Les séminaristes qui avaient déjà. reçu les Ordres sacrés entrèrent dans les ambulances. Les autres restèrent libres de prendre le fusil ou de se consacrer aux soins des malades et des blessés.
Sous un extérieur timide, M. Chabauty cachait un cœur ardent ; il échangea sa soutane contre l’uniforme des Zouaves pontificaux. La Providence le préserva de tout danger : il revint sain et sauf de cette campagne.
Après la conclusion de la paix, M. Chabauty rentra au Grand Sémi¬naire et se prépara dans le silence de la prière et de l’étude à la réception des saints Ordres ; il n’avait que vingt-trois ans, quand arriva pour lui l’heure de la grande et dernière ordination. La grâce de Dieu le trouva préparé. Une fois prêtre, il fut nommé au Pen¬sionnat Saint-Urbain ; il y resta quatre ans. Les professeurs qui le connurent alors ont gardé le meilleur souvenir de sa piété vive et
aimable, et de sa franche gaieté.
M. Chabauty cependant nourrissait des aspirations vers un autre état de vie ; la maladie de sa mère le retenait. Devenu libre il entra au Séminaire des Missions-Étrangères. En 1878 il partit pour le Su-Tchuen et fut chargé du district de Yên-Chéou ; c’était là, pour ainsi dire, un héritage de famille : un de ses oncles ma¬ternels y avait travaillé, et son frère y était mort quelques années auparavant.
Le bon Dieu bénit visiblement son zèle ; chaque année il avait la consolation de baptiser un assez grand nombre de païens. La plupart de ses chrétiens étaient pauvres, et quand il faisait la mission chez eux, il était nourri comme les pauvres ; il acceptait cette pauvreté avec une sorte de joie : « Il nous faut prendre les mortifica¬tions que le bon Dieu nous envoie, disait-il, de temps en temps ; elles valent mieux que celles qu’on pourrait choisir soi-même. »
Notre-Seigneur ne voulut point lui faire attendre la récompense promise au fidèle serviteur, et le 13 mai, veille de l’Ascension, il vint le rappeler à lui.
« Ce vaillant soldat de Jésus-Christ, dit M. Bouchéré, a été cou¬ronné sur le champ de bataille. Il était déjà souffrant depuis quelques mois, mais son amour des âmes n’en devenait que plus fort et plus pur. Il se fit un scrupule de suivre les conseils de plusieurs confrères et de prendre un peu de repos.
« Après une retraite faite en commun dans la partie nord du Vica¬riat, d’où dépend son vaste district de Yên-Chéou, il reprenait en mars le cours de la visite annuelle de ses chrétiens. Il touchait à la fin, et en mai il arrivait dans une pauvre et petite station. C’est là que l’attendait le bon Dieu pour le récompenser de son dévouement passé et de sa bonne volonté pour l’avenir. Une fièvre maligne le saisit fortement. Averti aussitôt du danger, M. Béraud, son plus proche voisin, accourut à son secours. Mais que pouvait-il pour le soulager, dans un endroit si pauvre et si dénué de toutes ressources matérielles ? La maison n’avait qu’une chambre disponible, — et quelle chambre, mon Dieu !... — et cette chambre n’avait qu’un lit où gisait le cher malade. Le bon P. Béraud dut s’ingénier pour passer là à ses côtés dix à quinze jours ; mais son dévouement jour et nuit à l’épreuve n’a pu sauver ce cher ami. Le 13 mai, la belle âme du très pieux P. Chabauty, purifiée et passée au creuset de ses fortes et longues douleurs, quittait cette vallée de larmes pour entrer, espérons-le, dans la joie du Seigneur promise au bon et fidèle serviteur. »
Références
[1381] CHABAUTY Gustave (1850-1885)
Notes bio-bibliographiques. - A. M.-E., 1909, p. 38. - Sem. rel. Angers, 1885, Sa mort, p. 783.
Notice nécrologique. - C.-R., 1885, p. 198.