Alfred RONDEL1855 - 1927
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1459
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Identité
Naissance
Décès
Biographie
[1459] RONDEL Alfred, Marie, Théophile, est né à Brecey, dans le diocèse de Coutances (Manche), le 15 novembre 1855 dans une famille bourgeoise. Il fait de brillantes études secondaires et fait des études de Droit à la Faculté de Caen, avant d'entrer laïc au Séminaire des Missions Etrangères, le 16 mars 1877. Il est ordonné prêtre le 21 février 1880 et part pour la Mission du Siam, le 31 mars suivant.
Il est d'abord nommé au Séminaire de Bangxang, où il apprend le siamois avant d'être affecté à la Mission du Laos comme socius du Père Prodhomme. Pendant un an, on le trouvera à Ubon, Nongseng, Nongkhai, et sa santé en pâtira et il devra se reposer à Banpeng. Fin mars 1884, il part pour la France. Revenu en Mission en 1886, il est d'abord affecté à l'église de l'Immaculée Conception à Bangkok. Fin janvier 1888, il peut enfin redevenir le compagnon du Père Prodhomme. De 1888 à 1896, il consacre sa fortune à bâtir des petits postes, soutenir les catéchistes, acheter des terrains où rassembler les néophytes, sans parler de tous ses instruments et outils. Il ne perd pas de vue la formation des nouveaux chrétiens. En 1896, il regagne définitivement le Siam et travaille à Nakhon Nayok puis à Pachim où il fonde le poste de Khokwat.
En 1911, il est chargé du poste de Khorat tout en conservant la direction de Pachim. Il entreprend la création de succursales à Ban Lao, Sungnon, Banhan et continue d'aider financièrement les néophytes. En 1921, il rentre en France pour être opéré de la cataracte et regagne son poste en 1923. Mais en 1926, il vient s'installer à l'hôpital Saint Louis à Bangkok. Les docteurs diagnostiquent une affection cardiaque très prononcée compliquée de boulimie, et lui ordonnent le repos complet. Il regagne Khorat le 3 mars 1927, célèbre la Messe le 5 mars et, voulant rentrer à Bangkok, il prend le train le 9 mars, mais malgré les soins qu'il reçoit, il meurt en cours de route en vue d'Ayuthaya, usé par ses 47 années de travail apostolique.
Nécrologie
M. RONDEL
MISSIONNAIRE DE BANGKOK (SIAM).
M. RONDEL (Alfred-Marie-Théophile) né à Brécey (Coutances, Manche) le 18 novembre 1855. Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères le 16 mars 1877. Prêtre le 21 février 1880. Parti pour le Siam le 31 mars 1880. Mort à Jutthia le 9 mars 1927.
Alfred-Marie-Théophile Rondel naquit le 18 novembre 1855, à Brécey, petite bourgade sise à quelque vingt kilomètres d’Avranches. Son père était notaire et authentiquait ses actes sous le sceau de l’Aigle impérial couronné. Toute la famille, de vieille bourgeoisie, vivait dans l’aisance acquise par les produits fermiers. « Posséder une ferme en Normandie » signifiait richesse plus encore jadis qu’aujourd’hui ; et Maître Rondel en avait plusieurs. Le jeune Alfred reçut dès lors une éducation et une instruction soignées. Nous ne le suivrons pas au cours de ses humanités qui furent brillantes et qui le conduisirent aux portes de la Faculté de Droit de Caen. Alors le jeune homme entre chez les gens de robe et s’oriente vers les fonctions légales et de judicature. Il s’introduit à pas comptés dans le maquis de la procédure et de la chicane. Chacun sait, avant et depuis Boileau, que les Normands sont plaideurs, et le vers du Lutrin qui nous les montre assiégeant le pilier du Palais et faisant leur enquête sur
« Le foin que peut manger une poule en un jour »,
reste toujours vrai et plein d’humour. Nul bon Normand, dit-on, ne peut mourir sans avoir eu au moins un petit procès au Parlement. Il faut, en conclusion, des juges, et l’ambition du jeune Alfred est de siéger un jour coiffé du bonnet de velours noir de président à mortier.
La loi devient sa passion et il en gardera l’amour jusqu’à la fin de sa vie. Dans toute circonstance litigieuse, l’étudiant devenu missionnaire commencera ses phrases par cette sentence : « Légalement parlant… » Il convient donc d’insister sur la formation première juridique de M. Rondel pour bien comprendre plus tard son caractère quelque peu processif. Si parfois la fièvre de la chicane a pu le tourmenter, c’est qu’il a fortement appris à distinguer le « mien » du « tien », c’est qu’il voulut toujours de l’ordre et de la clarté dans les affaires, comme au greffe ou à l’étude paternelle. Esprit logique, observateur, doué de bon sens, replié parfois sur lui-même, il a cherché partout, avant tout peut-être mais uniquement, son droit. Si chez lui la cautèle normande fut l’un des traits de son caractère, nul ne saurait la lui reprocher ; c’est là de l’atavisme sain, une qualité même dérivée de la prudence qui veut que nul ne se lie en actes qu’à bon escient.
M. Rondel hérita de traditions de famille fort honorables et de mœurs ancestrales teintées de solide piété. Ses habitudes d’esprit religieux autant que le Corpus juris lui firent aimer la Vérité et réclamer la Justice. Mais comment ces études le conduisirent-elles au Séminaire des Missions-Etrangères ? Nul ne le sait. Son père et sa mère avaient certainement leur banc réservé à l’église, et monsieur le notaire de ce temps chantait au lutrin avec l’instituteur et fréquentait le presbytère. Alfred trouva-t-il, dans ce logis ami, un vénérable curé qui l’orienta vers l’autel ? ou bien l’un de ses cousins prêtre, fut-il l’instrument providentiel de sa vocation ? C’est possible. S’il délaissa la gent le robe pour la gent d’Eglise, c’est évidemment par vocation très solide parce que très réfléchie. M. Rondel sollicita son admission au Séminaire des Missions-Etrangères par raison, peut-être par raison de cœur que la raison seule ne saurait comprendre sans être éclairée par la foi. Ses notes écrites à la veille de son sous-diaconat sont d’une rare essence mystique, et l’étudiant quelque peu mondain s’est véritablement mué en ascète. D’ailleurs, sous des dehors de piété fort tempérée, M. Rondel cachait une vertu virile, franche, large, bien équilibrée, nullement encline aux petites pratiques de dévotion. Il reconnaissait l’utilité de la prière, jointe à l’austérité.
Ordonné sous-diacre le 8 mars 1879 ; diacre le 20 septembre 1879, prêtre enfin le 21 février 1880, il partait pour le Siam le 31 mars et y arrivait en mai de la même année. Mgr Vey, alors Vicaire apostolique le confia à M. d’Hondt pour le conduire, le 4 juin, au séminaire de Bangxang où il devait d’abord apprendre le siamois. Le jeune missionnaire ardent et enthousiaste, aurait peut-être désiré se mêler à la vie plus active d’un poste, mais par obéissance il se mit au travail, tout en donnant des leçons aux jeunes séminaristes. De temps en temps d’ailleurs, il visite quelques églises de la Mission. Il part en effet le 5 janvier 1882 pour Chanthabun avec MM. Martin et Lombard, et en janvier 1883 pour Ajuthia et Banpeng où il assistera, ainsi que tout le séminaire, à la bénédiction de la nouvelle église. Ce fut le 20 janvier 1883 que Mgr de Géraza désigna M. Rondel comme socius à M. Prodhomme spécialement chargé de l’évangélisation du Laos. « Aller au Laos » devenait une réalisation pour celui qui l’avait toujours rêvé.
Que de fois M. Rondel ne nous a-t-il pas raconté ses chevauchées et ses randonnées à travers le Laos, de Bangkok à Oubone, de là à Nongseng et Nongkhai ! Intrépide cavalier bardé de sacoches, il a parcouru ces immenses régions où la peste et le choléra sévissaient à l’état endémique, où la nourriture du missionnaire se composait de riz cuit à l’étuvée, avec des herbes assaisonnées de piment, de poisson sec, de morceaux de chair de buffle, de chevreuil ou de daim séchés au soleil. Des bœufs tiraient la charrette laotienne, toute de bois, sur laquelle s’entassaient la caisse à vêtements, la pharmacie primitive, les livres et les effets du missionnaire. Heureux se trouvait-on si le tigre laissait libre la piste forestière ou si la fièvre des bois n’attaquait personne. C’était véritablement la vie apostolique, pleine d’imprévus, de souffrances, et plutôt rare en consolations spirituelles. L’aisance et la prospérité matérielle manquaient, mais la gaîté idéalisait la réalité, même si la disette ou l’épuisement physique anéantissaient.
C’était l’époque où l’on rachetait des esclaves, où l’on formait avec de pauvres gens le premier noyau de ses catéchumènes. Les conversions nombreuses étaient le précieux résultat des efforts des Pères Laotiens : Prodhomme, Xavier Guégo, Dabin et Rondel. Ce dernier, jusqu’en janvier 1884, épuisa ses forces dans les différents petits postes disséminés au Laos. Il fallut, à cette époque, un ordre du docteur de la Mission pour l’obliger à prendre d’abord quelque repos, puis à continuer son ministère dans un poste du Siam, à Banpeng, où Mgr Vey l’envoya.
Il n’y resta pas longtemps. La fièvre des bois minait sa robuste constitution de jadis. Très affaibli, il dut reprendre la route de France. Il quittait Bangkok le 28 mars.
Il eut la joie de revoir sa mère et plusieurs de ses anciens camarades de Faculté, devenus juges, avocats ou médecins. Grâce à ces derniers, il put se débarrasser assez vite de sa fièvre. Un régime sévère lui rendit de nouvelles forces et, n’eussent été quelques tracas d’héritage qui le forcèrent à rester plusieurs mois après sa guérison, le cher Père serait centré plus vite dans sa Mission. Ce retard toutefois lui permit de rencontrer à Marseille, lors de son départ pour le Siam, son évêque, Mgr Vey, que la maladie avait obligé de revenir en France.
Bien que tout disposé à s’élancer de nouveau au Laos, il reçoit de M. d’Hondt, alors provicaire, sa nomination provisoire à l’église de l’Immaculée-Conception de Bangkok. On le voit alors rayonner et rendre à ses confrères de nombreux services. Il va à Jutthia, à Banpeng, à Bangxang, à Sakekrang, etc. C’est lui qui se trouve chargé de photographier églises, chapelles, résidences, communautés, écoles, groupes de chrétiens pour l’envoi que la Mission de Siam offrira à Sa Sainteté Léon XIII à l’occasion de son Jubilé sacerdotal. Mais un an de ministère à Bangkok suffit pour lui donner la nostalgie du Laos, et il est heureux en fin janvier 1888 de devenir à nouveau le compagnon du P. Prodhomme.
Ce fut alors, de 1888 à 1896, l’époque héroïque des grandes randonnées. Une partie de sa fortune personnelle assez considérable fut consacrée généreusement à la création de petits postes et au soutien de catéchistes disséminés dans la brousse. Il acquit de ses propres deniers de nombreux terrains pour l’utilité de ses néophytes très pauvres et incapables, faute d’argent, du moindre achat de semences de riz. Il n’hésita pas non plus à se procurer des outils de toute sorte, haches, scies, niveaux d’eau, compas, boussoles, et même une forge complète, pour édifier des temples à Dieu et des paillotes pour ses confrères. Dans le grand centre d’Oubone en particulier, fondé en 1881, l’église sera construite grâce aux ressources de M. Dabin jointes à celles de M. Rondel. Il eut aussi le premier et dès cette date, l’idée de fonder au Laos une petite imprimerie portative, idée qui fut d’ailleurs réalisée après lui. Du moins, fut-il un fervent de la polycopie primitive et l’utilisa-t-il fréquemment. Pour les peuplades laotiennes ancrées dans leurs grossières superstitions et nullement au courant des inventions mécaniques, les instruments de M. Rondel leur paraissaient fort bizarres et leur inspiraient une certaine crainte ; l’appareil photographique surtout les décontenançait et cette boîte magique en intriguait et en terrifiait plus d’un.
Avec beaucoup de difficultés, leur instruction religieuse se pour-suivait lentement et les mœurs chrétientés fleurissaient avec peine. Nous ne pouvons donner aucun chiffre exact des baptêmes faits par notre confrère, mais nous croyons ce chiffre assez élevé. On peut affirmer que, grâce au zèle de ce pourchasseur d’âmes, l’heure de détacher du Siam et de créer le Vicariat Apostolique du Laos, sonna plus vite. Il ne devait pas l’entendre sur place, puisqu’il regagnait définitivement le Siam en 1896 et que l’érection de la Mission Laotienne n’eut lieu que le 4 mai 1899.
De retour au Siam, M. Rondel fut placé quelque temps à Nakhonnajok, puis à Pachim où il fonda le poste de Khokvat, sans compter plusieurs autres qui n’ont pas donné les résultats évangéliques qu’il espérait.
Cette fois, c’était fini des grandes tournées apostoliques et des longs voyages. Homme d’action, le cher Père regretta le temps passé, et la vie sédentaire lui parut monotone. C’est alors qu’il développa sa correspondance et se mit en relations avec nombre de communautés religieuses. Ses confrères du Siam n’étaient pas oubliés et plus d’un se vit harcelé de lettres exigeant réponse urgente. Il nous serait difficile d’établir la liste de ses correspondants du Siam, du Laos, de l’Indochine, de Malaisie, de France, etc., et plus difficile encore de résumer les multiples objets et buts de ses lettres. Jusqu’au matin même de sa morts, il tint la plume qu’il avait facile, bienveillante, tâtillone parfois, loyale toujours et quelque peu mordante. L’homme de loi se révélait dans ses lettres, franc mais prudent, déférent mais tenace dans ses idées, judicieux mais subtil. On peut dire qu’il a vaillamment mené, tranquillement assis à son bureau, plusieurs campagnes de presse épistolaire, à défaut de celles plus religieuses qu’il ne pouvait plus entreprendre par brousse, plaine et forêt. Tous les sujets qui surgissaient de son cerveau fécond étaient immédiatement couchés sur une feuille de papier et s’envolaient aux quatre coins du monde sous forme de conseils, de réprimandes, d’avis, d’objections, de répliques, d’observations en matière testamentaire et juridique, médicale, bancaire, historique, religieuse, voire ascétique et mystique.
Le plateau de Khorat ayant été rétrocédé au Siam par la Mission du Laos, M. Rondel obtint d’être chargé de ce poste dès 1911, tout en conservant la direction de celui de Pachim. La ville de Khorat est actuellement le chef-lieu de la plus grande et la plus importante province du Laos Siamois. Le chemin de fer de plus de deux cent cinquante kilomètres, qui relie Bangkok avec Khorat se prolonge au delà et arrivera bientôt jusqu’à Oubone. La population de la ville est siamoise, laotienne, khmère et chinoise, et s’élève à 10.000 habitants environ.
C’est dans cette province et ville de Khorat que M. Rondel passa les seize dernières années de sa vie de mission. Au bout de quelques mois, voyant que l’administration de ses deux postes Pachim-Khorat ne pouvait être ni régulière ni fructueuse par suite de leur éloignement considérable, il opta pour Khorat et entreprit la création de succursales à Banlao, Sungnon et Banhan qu’il administra avec l’aide de Pères indigènes. En vue de l’avenir, les restes de sa fortune personnelle, déjà volontairement et passablement dilapidée pour Dieu et les âmes, furent employés à créer quelques revenus pour le poste central de Khorat. Peu difficile pour lui-même et peu inquiet du vivre et du couvert, il aimait à racheter ou recueillir des enfants de païens et les élevait dans la religion. Très largement aussi aidait-il ses néophytes pécuniairement, et plusieurs lui doivent leur aisance domestique. Dieu seul connaît les sommes d’argent dépensées par le pasteur pour ses brebis.
Atteint de la cataracte, M. Rondel fut obligé, en 1921, de faire un nouveau voyage en France. Il regagna son poste en 1923 et y continua le bon travail. Bien qu’affaibli physiquement, il ne cessait de se prodiguer. Le climat de Khorat, assez tempéré l’hiver, lui donnait quelques forces que les étés torrides lui enlevaient. En 1926, craignant la saison fraîche, il se décida subitement à venir s’installer à l’hôpital Saint-Louis à Bangkok, où les mois d’hiver sont peu rigoureux puisque le thermomètre y marque une moyenne de 20 à 25 degrés. Les médecins français qui le soignèrent diagnostiquèrent une affection cardiaque très prononcée se compliquant de boulimie. On lui conseilla le repos absolu tant physique que mental. Ce lui fut une rude épreuve et bien des fois le cher malade enfreignit les ordres du Docteur. Son état toutefois n’inspirait pas d’inquiétude immédiate et lui permettait de faire quelques promenades. Il allait souvent à l’évêché, plus souvent peut-être au Carmel, où il aimait à se recommander à sa compatriote, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Depuis son retour de France, ne pouvant plus dire le bréviaire à cause de la faiblesse de sa vue, il récitait son Rosaire avec ferveur et de préférence devant la statue de Notre-Dame de Lourdes érigée dans l’enclos de l’hôpital. Parfois des chrétiens de Khorat venaient rompre par leurs entretiens la monotonie des journées du malade, qui confiait à chacun son espoir d’aller les rejoindre. Il tint parole.
Au mois de mars, se croyant plus solide, M. Rondel voulut absolument rejoindre son poste, sentinelle de l’immense région laotienne, malgré la défense formelle du Docteur qui redoutait de fâcheuses complications, à cause de la chaleur déjà très forte à cette époque. Il arrivait le 3 mars à Khorat et pouvait, le samedi 5, célébrer la messe votive de la Sainte Vierge. Ce fut la dernière.
Le 9 au matin, après une nuit fort mauvaise, il se décida à revenir à Bangkok. Malgré les respectueuses observations de ses deux vicaires, anxieux de le voir entreprendre un voyage en chemin de fer d’une durée de dix heures et par une température de près de 40o, M. Rondel quitta Khorat avec deux serviteurs et l’un de ses vicaires qui prit sur lui de l’accompagner, malgré l’opposition du malade.
La première partie du voyage s’effectua sans difficulté notable. Il était midi. Obligé de changer de train, notre confrère, alors pris d’une crise d’asthme et d’étouffement eut de la peine, malgré l’aide de son personnel, à descendre de wagon. On put néanmoins le transporter au train de Bangkok. Deux docteurs voyageant en même temps déclarèrent son état fort grave et firent leur possible pour le soulager. Mais tous leurs efforts furent impuissants. Quelque dix minutes plus tard, sans secousse, assis dans le wagon et assisté de son vicaire qui venait de lui donner une dernière absolution, M. Rondel rendait son âme à Dieu… Ses derniers regards ici-bas se portèrent sur l’immense plaine d’Ajuthia, premier théâtre apostolique des vénérés fondateurs de la Société des Missions-Etrangères. En pleine maîtrise de lui-même jusqu’au bout, le vaillant missionnaire traversait, en allant au tombeau ces lieux bénis et sanctifiés par ces géants de l’apostolat dont il avait hérité de la flamme et du courage. Qu’il nous soit permis de les voir accourir, auréolés de gloire, au devant de l’âme de leur confrère pour la conduire au Ciel.
Ramenée à Bangkok, la dépouille mortelle du cher défunt fut transportée d’abord à l’hôpital Saint-Louis et mise en bière ; le surlendemain, après la messe pontificale et l’absoute donnée par Monseigneur entouré des confrères présents à Bangkok, elle fut inhumée dans la crypte de la cathédrale de l’Assomption. Là elle repose, en attendant la résurrection, près de celle de Mgr Vey. Le tempérament de feu s’est éteint, l’énergie de l’homme a disparu, sa générosité s’est évanouie, mais il reste dans la mémoire de tous les missionnaires et prêtres indigènes du Siam le souvenir des exploits d’un vrai chevalier du Christ. Exempla trahunt.
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Références
[1459] RONDEL Alfred (1855-1927)
Références biographiques
AME 1891 p. 402. 1892 p. 614. 1904 p. 143. 192. 1910 p. 237. 1913 p. 95. 98. 194. 195. 1919-20 p. 150. 242 sq. 266. 322. 325. 327. 330. 339 sq. 348 sq. 354. 1926-27 p. 360. CR 1880 p. 96. 1883 p. 94. décembre 1884 p. 122. 123. 1890 p. 263. 265. 1900 p. 178. 210. 216. 218. 1901 p. 187. 1904 p. 425. 1907 p. 258. 259. 1910 p. 216. 217. 1912 p. 237. 1915 p. 119. 1919 p. 90. 1923 p. 131. 152. 1923 p. 131. 152. 1925 p. 112. 1927 p. 118. 198. 1929 p. 300. 323. 324. 1930 p. 328. 330. 331. 1931 p. 236. 1938 p. 291. BME 1922 p. 428. 1923 p. 65. 130. 1926 p. 635. 1927 p. 322. 5171. 1951 p. 430. 1954 p. 330 sq. 5831. 747 sq. 1956 p. 368. 1925 p. 645. 708. 1933 p. 636. EC1 N° 1. 5. 15. 16. 21. 127.
Notice nécrologique
CR 1927 pp. 198-203.