Louis MÉCHET1860 - 1934
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1548
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1883 - 1934 (Hanoi)
Biographie
Louis, Marie, Léopold MECHET naquit le 21 février 1860, à Paris, rue de Sèvres,paroisse St.Sulpice, diocèse de Paris, non loin de la rue du Bac. Second enfant d'une famille qui en comptait quatre, il grandit auprès d'une mère très tendre, et d'un père, chef de service à la Caisse des Dépôts et Consignations, homme d'ordre et de régularité qui était la gravité même.
Louis commença ses études secondaires à l'Ecole Bossuet, récemment fondée, et il suivit les cours du Lycée Louis-le-Grand. Puis ses parents l'envoyèrent au petit séminaire de Séez, en Normandie.
Le 6 septembre 1879, il entra laïque, au séminaire des Missions Etrangères. Sans se faire remarquer par des talents extraordinaires, il fut un aspirant régulier, au jugement solide, aimé de tous. Tonsuré le 26 septembre 1880, minoré le 12 mars 1881, sous-diacre le 24 septembre 1881, diacre le 4 mars 1882, il fut ordonné prêtre le 17 février 1883, et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique du Tonkin Occidental (Hanoï). En compagnie de MM. Bessière et Manissol, il partit rejoindre sa mission le 28 mars 1883.
Ils arrivèrent en vue de Hanoï dans les derniers jours d'avril 1883; mais la situation politique et militaire les obligea à attendre un certain temps, à bord d'un bâteau, avant de pouvoir débarquer. Ils assistèrent à l'attaque des Pavillons Noirs contre la ville de Hanoï. L'attaque repoussée, ils gagnèrent enfin l'enclos de la mission, où Mgr. Puginier accueillit avec joie ces trois jeunes missionnaires.
M.Méchet commença aussitôt l'étude de la langue viêtnamienne; mais en 1884, une malencontreuse dysenterie l'obligea à aller se soigner au sanatorium de Béthanie, à Hong-Kong. A son retour, en 1885, nommé aumônier militaire, il exerça ce ministère à Son-Tây,où il fut l'auxliaire de M.Adrien Richard, puis à Hanoï et à Nam-Dinh où il commença la construction de l'église. En 1894-1895, il fut professeur au petit séminaire de Phu-Nhac, et en bâtit la chapelle.
Le 15 avril 1895, le Haut-Tonkin, (Hung-Hoa) détaché du Tonkin Occidental (Hanoï) devint vicariat apostolique confié à Mgr. Ramond. Le 15 juillet 1895, celui-ci s'embarqua sur le Fat-Si-Long, de la Compagnie Fluviale avec cinq missionnaires: MM. Bessière, Méchet, Ambroise Robert, Chatellier et Granger. Le 31 juillet suivant , à Ha-Tchach, se déroula la cérémonie officielle de la division des deux vicariats.
En 1895, M. Méchet joignit la charge de procureur de la mission à celle de curé de la cathédrale de Hung-Hoa, tout en s'occupant aussi de trois ou quatre chrétientés voisines formant une population chrétienne de plus de 600 âmes. Puis il fut à nouveau aumônier militaire à Lao-Kay et à Yên-Bay où en 1905, il construisit et s'occupa d'un hôpital pour les pauvres. Ce dernier, plus tard, sera confié aux Religieuses de St. Paul de Chartres.
Il mit ses connaissances architecturales au service de la mission; vers 1895, il entreprit la construction de la cathédrale de Hung-Hoa; en 1899, il fut rappelé de Lao-Kay pour bâtir la chapelle du petit séminaire de Ha-Tach, puis, en 1907, dans le district de Yên-Tâp confié à M.Chatellier, il éleva deux vastes et magnifiques églises, l'une à Du-Bô, l'autre à Yên-Tâp. En 1909, il s'installa à Vân-Du, près de Phu-Doan, au confluent du Song-Chay et de la Rivière Claire. Cette paroisse comptait environ 400 chrétiens. Il y resta une vingtaine d'années. C'est là qu'il apprit l'affectation au Tonkin de son frère le colonel Félix Méchet. Ce dernier, à la fin de son séjour, obtint la permission de ramèner en France, pour quelques mois, son frère Louis.
Le 5 mars 1926, M.Méchet repartit pour sa mission de Hung-Hoa., et il continua à s'occuper des chrétiens de la vallée du Song-Chay; sa résidence habituelle etait à Vân-Du .Architecte de la Mission, il surveilla de-ci de là, la construction de quelques églises. En juillet 1926, il bénit celle de Han-Da, sur les bords du Sông-Chay. En 1927, il surveilla la construction de la nouvelle église de Xuan-Dong, dans les environs de Hung-Hoa.dont la première pierre fut bénite le 13 Décembre 1926 par Mgr. Aiuti. et de celle de Tru-Mât, à deux kms de Phu-Tho, bénite le 12 mars 1929. Il élabora des plans d'autel, celui d'une nouvelle maison pour les soeurs de l'hospice de Yên-Bay, le plan du futur petit séminaire de Ha-Thach. En 1929, il fit le projet de bâtir une église, dans la chrétienté de La-Hoang, non loin de sa résidence, où il y avait deux cents chrétiens.
Après vingt ans de séjour à Vân-Du, M.Méchet fut nommé, en juin 1929, curé de la ville de Yên-Bay. Il fut aidé, dans l'administration du district, par M.Granger et par deux prêtres viêtnamiens. Dans la nuit du 9 au 10 février 1930, il vécut les heures difficiles de l'attaque de la garnison militaire de Yên-Bay par des forces communistes. A la fin de 1930, des bâtiments modernes remplaçèrent les paillottes de l'hôpital de la mission bâties par lui au début du siècle. .A la demande de M..Gauja, il dressa des plans pour une école à Tuyên-Quang. En 1931, il restaura l'église de Yên-Bay. Bâtisseur, homme affable, discret, d'une urbanité et d'une régularité parfaite, officier de l'ordre du Dragon d'Annam", il entretint avec tous des relations cordiales.
En mai 1931, la maladie le contraignit à faire un séjour à la clinique St. Paul à Hanoï. Le 17 Février 1933, il fêta ses noces d'or sacerdotales à Yên-Bay d'abord, puis, les 18-19 Avril 1933, à Hung-Hoa. En décembre 1933, une occlusion intestinale l'obligea à revenir à la clinique à Hanoï, où il séjourna six mois, et y subir trois opérations. C'est là qu'il rendit son âme à Dieu, le mardi 29 Mai 1934 à 6h.30.
Ses obsèques furent célébrées le lendemain matin en la chapelle de la Clinique St. Paul. Puis sa dépouille mortelle fut conduite au cimetière de la mission à Hanoï. En 1939, le cimetière de la ville de Hanoï, ayant été désaffecté, les restes mortels de MM. A.Robert, Richard, Idiart-Alhor, Laisi, Brossier, Antonini, Granger, Méchet et Pichaud, furent transférés au cimetière de la paroisse de Son-Tây, le samedi 2 décembre 1939, et déposés dans deux caveaux construits de chaque côté de la croix.
Nécrologie
M. MÉCHET
MISSIONNAIRE DE HUNGHOA
M. MÉCHET (Louis-Marie-Léopold) né le 21 février 1860 à Paris. Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 6 septembre 1879. Prêtre le 17 février 1883. Parti le 28 mars pour le Tonkin Occidental. Mort à Hanoi le 29 mai 1934.
M. Méchet naquit le 21 février 1860 à Paris, rue de Sèvres, à quelque cent mètres de la rue du Bac. Parisien de naissance et bourguignon par atavisme, il en avait les qualités naturelles : la finesse et l’esprit pétillant, la bonne humeur, le cœur généreux et la souriante bonhomie.
Il appartenait à cette vieille bourgeoisie du quartier Saint-Sulpice où les vertus patriarcales s’enveloppent de silence et de modestie. Il grandit dans la paisible simplicité du milieu familial, près d’une mère très tendre et d’un père qui était la gravité, la sévérité même, tous deux fervents chrétiens.
Avec Louis, qui était le second, trois autres enfants égayaient ce foyer : l’aîné Charles, qui devait mourir chef de gare à Amélie-les-Bains, la sœur cadette, Geneviève, qui continue à se dévouer aux œuvres de la paroisse de l’Immaculée-Conception à Paris, et le Benjamin de la famille, Félix, qui longtemps camarade des Marchand, Gouraud, Mangin, en Afrique, devait mourir, il y a quelques années, Général de Brigade et Gouverneur de Dunkerque.
Qui d’entre nous ne les connaissait tout au moins de nom ? Avec quelle affection leur frère nous parlait des uns et des autres ! Avec quel plaisir il racontait ses fredaines d’antan et aussi les corrections bien méritées qu’elles lui avaient attirées.
Le papa, en effet, Chef de service à la Caisse des Dépôts et Consignations, homme d’ordre et de régularité, ne badinait pas, et peut-être un peu trop souvent, mettait en pratique l’adage : Qui bene amat, bene castigat ». Le soir, au retour du bureau, apprenait-il qu’il y avait eu dispute trop violente, durant la journée, aussitôt les deux aînés d’entendre sa phrase coutumière : « Charles et Louis, passez dans ma chambre. » Ils savaient ce que cela voulait dire, et sans autre avertissement, obéissaient promptement ; le martinet était toujours prêt et le papa savait le manier ; il voulait habituer ainsi ses fils à obéir, et aussi à réfréner leur ardeur combative, souvent trop violente.
Hélas ! s’il y avait un peu de repentir au moment de l’application du châtiment, le ferme propos ne durait -guère ! Aujourd’hui, c’était une altercation entre les deux frères, dont l’écho était perçu dans toute la maison ; demain, c’étaient des taquineries sans nombre envers la pauvre Geneviève qui n’en pouvait mais, ils étaient sûrs d’entendre au retour du papa le : « Charles et Louis passez dans ma chambre ! »
Il y avait surtout le cheval du petit frère ! Oh ! comme il était choyé ce cheval ! Pour lui, les deux frères cultivaient de l’avoine dans un pot à fleurs, placé sur le rebord de la fenêtre ; ils l’arrosaient continuellement cette avoine, à la grande fureur du vieux d’en-dessous qui, par crainte de douche, n’osait plus prendre l’air à sa fenêtre ; quand- elle fut à peu près mûre, oh ! alors, ce fut un triomphe ! La maman fut appelée au salon pour assister au repas du quadrupède. Ils étaient fiers de leur coup ; le petit Félix exultait de joie, et battait des mains ; comme il se portait bien, son bidet ! la pauvre maman, elle, ne riait pas, et, une fois de plus de s’écrier : « Ces enfants feront mourir leur mère ! » Naturellement ce soir-là le martinet ne chôma pas.
Comme on le voit, il y avait de la vie dans cette famille, mais la religion n’y perdait rien de ses droits, et de bonne heure les enfants étaient formés à la vie chrétienne ; l’autorité des parents savait s’y faire respecter autant qu’aimer.
Charles et Louis commencèrent leurs études secondaires à l’Ecole Bossuet, récemment fondée et suivirent les cours du Lycée Louis-le-Grand. Quel bon souvenir surtout M. Méchet gardait des années de catéchisme et du jour de sa Première Communion ! Jusqu’à sa mort, il conserva son chapelet, souvenir de ce jour béni, auquel était attachée une médaille en argent ; il s’en servit toute sa vie et c’est avec ce chapelet enlacé autour des doigts, qu’il mourut et fut mis dans le cercueil.
En vue d’études plus sérieuses, et d’une formation plus ferme, les parents décidèrent que leurs enfants seraient internes dans un collège ; et le petit séminaire de Séez, en Normandie fut choisi.
C’est pendant les années passées dans cet établissement que la vocation de M. Méchet s’orienta vers les Missions-Étrangères, après avoir eu certaines velléités d’entrer chez les Pères Capucins. Enfin, il opta pour la rue du Bac, et ses parents l’offrirent généreusement à Dieu.
De son séjour au Séminaire des Missions, il ne parlait guère. Sans se faire remarquer par des talents extraordinaires, il sut être l’ami recherché de tous, le séminariste régulier, l’homme de bon jugement et de vertu solide.
Le 17 février 1883, il était ordonné prêtre, et en compagnie de deux de ses confrères recevait sa destination pour la Mission du Tonkin occidental. C’était au moment de la campagne militaire qui devait donner le Tonkin à la France. Partis de Paris le 28 mars suivant, les trois jeunes missionnaires arrivaient un mois après en vue de Hanoi ; et, à bord d’une canonnière, durent attendre la fin du combat qui précéda la reddition de cette ville. Ce n’est que quelques jours après qu’ils purent débarquer et gagner l’enclos de la Mission où on était toujours sur le qui-vive ; M. Méchet n’oublia jamais ces jours pénibles.
Le vénéré Mgr Puginier accueillit avec joie ce renfort de trois jeunes missionnaires ; et selon la coutume, notre confrère reçut son nom annamite ; il s’appelait désormais « le Père la Vertu », et sa vie a montré qu’il en réalisa bien la signification.
Nous ne suivrons pas M. Méchet dans tous les postes qu’il occupa durant ses 51 ans de Mission. Voici en peu de mots son Curriculum vitae. D’abord il commença par étudier l’annamite. Un an après son arrivée au Tonkin, une malencontreuse dysenterie l’oblige à aller au Sanatorium de Béthanie, à Hongkong. Toute sa vie il s’en ressentira et l’intestin sera toujours chez lui l’organe faible. De retour, il devient aumônier militaire : Son-Tây, Hanoi et Nam-Dinh sont les Postes où, à la satisfaction de tous il exerce ce ministère pour lequel il a, du reste, des dispositions spéciales, et que les relations qu’il eut avec les amis de son jeune fière, lui rendent plus facile. Durant quelques mois, il est professeur au petit séminaire de Phuc-Nhac où il bâtit la chapelle après avoir déjà construit l’église de Nam-Dinh.
En 1895, le Haut-Tonkin, avec Hung-hoa comme centre, forme une nouvelle Mission, sous la direction de S. Exc. Mgr Ramond. M. Méchet fait partie du petit groupe de missionnaires qui suit le nouveau Vicaire Apostolique, et pendant 39 ans, travaillera dans cette partie de la vigne du Seigneur. Nous l’y verrons au début, Procureur, chargé de la construction de la cathédrale de Hunghoa ; puis, c’est à nouveau l’Aumônerie militaire à Lao-Kay et à Yên-Bai pendant une dizaine d’années. Dans ce dernier poste, alors que se poursuivent les travaux du Chemin de fer du Yunnan, il se dévoue totalement, et organise de son mieux l’hôpital qui, plus tard, sera confié aux Religieuses de Saint-Paul de Chartres.
S’il quitte Yên-bai, c’est pour aller à Vân-Du ; là, c’est vraiment la brousse et le travail y est laborieux. Sans réussir aussi bien que dans les ambulances, M. Méchet se donne de tout cœur à son nouveau poste. Grâce à Dieu, il obtient, non sans peine, quelques résultats : ici, c’est la reconstruction d’un village ; là, la conversion d’un certain nombre de païens ; partout, c’est l’encouragement donné au travail, auquel ces populations n’étaient guère habituées, et que rend nécessaire l’organisation actuelle du Tonkin.
C’est là, à Vân-Du, qu’il eut la joie d’apprendre l’affectation au Tonkin de son frère, le colonel Méchet. Tous deux allaient donc se revoir après 43 ans de séparation, et chaque année notre confrère recevra dans son coin de brousse la visite de son frère qui, lors de son retour en France, obtint de ramener pour quelques mois son cher missionnaire au sein de la famille où il retrouvera sa chère Geneviève et tous les siens. Pendant son séjour en France, il eut la satisfaction de pouvoir féliciter le Colonel nommé Général de Brigade. Mais ce plaisir, hélas ! devait être de courte durée, car au jour de l’an de cette même année, le Général Méchet, alors Gouverneur de Dunkerque, s’alitait pour ne plus se relever. Lui, qui n’avait jamais été malade, il contractait une pneumonie ; et, quelques semaines après, alors que son frère venait à peine de reprendre le chemin du Tonkin, il était rappelé à Dieu. Notre cher confrère apprit son décès de la bouche des officiers de Hai-Phong et en éprouva la plus grande peine ; il aimait tant son Félix et en était si fier !
Rentré au Tonkin, M. Méchet reprit son ancien poste de Yên-Bai. Déjà fatigué, il devait se ménager ; lui, sans doute, se croyait toujours jeune et voulait le paraître, mais les forces déclinaient ; aux fêtes de ses noces d’or, en carême 1933, tous ses confrères s’en aperçurent. Il tint bon cependant jusqu’en novembre, malheureusement une occlusion intestinale se déclara et l’obligea à descendre à la clinique de Hanoi. Une première opération faillit l’emporter au début de décembre. Grâce à son bon moral et aux prières adressées à Dieu par tous ses amis, il reprit des forces, mais le mieux ne persista pas longtemps, car, en mai 1934, après une troisième opération, le cher malade s’éteignait doucement.
De ce bon M. Méchet on peut dire qu’il fut « aimé de Dieu et des hommes : aimé de Dieu, parce qu’il se montra toujours prêtre pieux, appliqué à ses devoirs, fervent et zélé, aimé des hommes, car il eut toutes les délicatesses de la charité, avec cette politesse exquise, cette urbanité parfaite, qui attirent les cœurs. Il fut un bon prêtre !
Prêtre, il le fut par sa piété. Toute sa vie, en effet, il garda la régularité d’un séminariste. Parce que incessamment l’expérience lui disait : « c’est en vain que l’on bâtit la maison, si le Seigneur ne prête son appui », il allait à Dieu avec ferveur par l’oraison, la sainte messe, le bréviaire, la visite au Saint-Sacrement.
Sa piété n’avait tien d’extraordinaire et ne sortait jamais des chemins ordinaires ni des sentiers battus ; chez lui pas de sensiblerie, ni rien d’une dévotion trop souvent passagère ; l’esprit de foi qu’il avait reçu de son éducation chrétienne et fortifié au cours des années, le guidait en tout et lui faisait voir sa vocation sous un aspect de grandeur et de dignité, qu’il ne perdait jamais de vue. Aussi, avec quelle piété il se prépara à la mort dès qu’il sut que sa maladie était grave ! Avec quelle générosité il fit, à sa dernière heure, le sacrifice de sa vie avec pleine et entière soumission à la sainte volonté de Dieu !
Prêtre, M. Méchet le fut également par son dévouement pour les âmes et par sa bonté pour tous. Aumônier, il ne s’épouvantait jamais de l’indifférence de certains malades, indifférence qu’il attribuait à l’influence du milieu, de l’éducation, des habitudes prises plutôt qu’au mauvais vouloir : rien ne lui coûtait quand il s’agissait de ramener un pécheur à Dieu.
Bon, il le fut avec ses Supérieurs, ses confrères ; pour tous, il fut un conseiller précieux, réservé et d’une grande discrétion. Aimable, affectueux, il savait leur témoigner un intérêt vraiment fraternel dans les difficultés qu’ils rencontraient, leur rendant tous les services en son pouvoir avec une obligeance et un empressement constants. Bon pour les prêtres indigènes, les catéchistes, les religieuses, il savait les aider de ses sages et paternelles direc-tions, et avait conquis leur affection et leur respect par sa bienveillance et sa condescendance.
Son affabilité lui rendait faciles les relations qu’il garda avec de nombreux officiers et administrateurs qui eurent pour lui la plus profonde estime. Combien de foyers où l’on gardera le souvenir de son exquise politesse et de sa distinction aimable ! Et quelle affection pour sa famille ! Ne semblait-il pas que le temps et la distance n’ont eu pour effet en lui que de développer l’attachement profond qu’il a toujours eu pour les siens.
C’est au matin du 29 mai 1934 que le divin Maître est venu le prendre pour le récompenser ; trois jours auparavant, il avait été opéré et l’intervention chirurgicale avait donné quelque espoir de guérison, mais le cœur était à bout et notre bien-aimé confrère s’éteignit doucement.
Ses obsèques eurent lieu à Hanoi le 30 mai. Les missionnaires de la Mission de Hunghoa vinrent nombreux accompagner la dépouille mortelle de leur regretté confrère au lieu du repos. Après l’absoute donnée par le vénéré Mgr Gendreau, Vicaire Apostolique de Hanoi, les Missionnaires, Religieux et Religieuses de cette ville, de hautes personnalités civiles et militaires, dont le Général Verdier, Commandant Supérieur à Hanoi, un Résident Supérieur en retraite, le Résident de Yên-Bai… suivirent, le convoi jus¬qu’au cimetière de la Mission.
Malgré la tristesse que nous ressentons de la mort de notre cher doyen, nous devons répéter, comme lui nous aussi : Fiat voluntas Dei ! Daigne le divin Maître nous accorder une vie aussi bien remplie et une mort aussi consolante !
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Références
[1548] MÉCHET Louis (1860-1934)
Références bibliographiques
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