Louis POUX1859 - 1922
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1566
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1884 - 1922
Biographie
Louis-Marie POUX naquit le 16 janvier 1859, à Rognaix, arrondissement d'Albertville, diocèse de Chambéry-Maurienne-Tarentaise (Moûtiers), département de la Savoie. Son père était meunier. Il fit ses études secondaires au petit séminaire de Moûtiers.
Le 16 septembre 1880, après avoir fait une retraite chez les PP. Trappistes pour étudier sa vocation, il entra ,laïque, au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 24 septembre 1881, minoré le 4 mars 1882, sous-diacre le 28 septembre 1882, diacre le 17 février 1883, ordonné prêtre le 2 septembre 1883, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Kouy-tcheou (Kweiyang), qu'il partit rejoindre le 7 novembre 1883.
Le 15 mars 1884 M. Poux arriva à Kweiyang. Il fut envoyé comme vicaire à Gan-chouen , à l'ouest de Kweiyang, chez M. Eugène Lamy, qui était à la tête de ce district depuis 1867. En 1892, M.Poux travaillait à Tin-fan, pays des oranges, chaude région embaumée par le parfum des fleurs, au sud de Kweiyang. Son district était vaste. A l'est et à cinq ou six lieues de Tin-Fan, on arrivait au grand marché de Pay-kin aux environs duquel on comptait une douzaine de stations, dont celle de Kao-chan la plus fervente. Là, il lutta contre les méfaits de l'opium dans cette région. Au sud-est et à six ou sept lieues de Tin-Fan, il y avait trois stations aborigènes. En 1892, sur le marché de Tong-tcheou, il éleva un oratoire avec l'aide de ses chrétiens.
En 1893, M. Poux fut mis à la tête du district de Tou-chan, jadis ouvert à l'évangélisation par M.Félix Gréa, dans la partie sud-est de la mission. Il construisit à Tou-chan une belle église et un oratoire plus modeste à Kien-si. Il s'interessa au groupe ethnique des Chouy-kia" (Tchong-kia) avec ses diverses ramifications. En juillet 1896, il remit son district entre les mains de M. Pierre Cavalerie, son successeur.
En 1899, M. Poux travaillait à la formation des clercs au grand séminaire de la mission. Cette année-là, cinq élèves furent ordonnés sous-diacres, deux reçurent les ordres mineurs. Il fonda une bourse pour un élève du grand séminaire. Bien que d'un tempérament un peu inquiet et porté vers un certain pessimisme, ne voyant qu'un ciel sans étoiles, il aimait l'étude et la lecture. Il fut souvent fait appel à lui pour animer de nombreuses retraites pour les séminaristes et les prêtres.
Après un certain temps passé à la tête du district de Tou-youn, il était, en 1907, chargé du district de Tsin-gay, au sud de Kweiyang. Là, il forma à la vie apostolique M.Denis Doutreligne, nouveau missionnaire. En juin 1909, il se rendit à Tin-fan, pour accompagner M.Preynat à ses derniers moments. Puis, rappelé à Kweiyang, il fut pendant quelques temps curé de la paroisse de Lan-tang. Finalement, il occupa la cure de Tsin-tchen, à l'ouest et assez proche de Kweiyang.
Souffrant de maux d'estomac fréquents, il quitta son district de Tsin-tchen, et vint se soigner à l'évêché de Kweiyang. C'est là qu'il s'éteignit doucement, au matin du 1 mars 1922. Il repose à Ta-in-po, à côté de son ami M. Chanticlair, décédé un an auparavant.
Nécrologie
M. POUX
MISSIONNAIRE DU KOUY-TCHÉOU
M. POUX (Louis, Marie), né à Rognaix (Tarentaise. Savoie), le 16 janvier 1859. Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères, le 16 septembre 1880. Prêtre, le 22 septembre 1883. Parti pour le Kouy-tchéou, le 7 novembre 1883. Mort à Kouy-yang-fou, le 1er mars 1922.
M. Louis-Marie Poux fut un bon prêtre qui passa près de quarante ans au Kouy-Tcheou, sans faire beaucoup de bruit. Ceci pourrait suffire à résumer sa vie et suffire à son éloge ; ce ne sont pas en effet les existences les plus bruyantes qui méritent toujours le plus devant Dieu.
Il naquit le 15 janvier 1869, au village de Rognaix, arrondissement d’Albertville, Savoie. Son père, bon chrétien, était meunier ; de sa mère surtout il avait gardé un profond souvenir ; il en parlait avec vénération.
Etant tout petit, ayant rencontré sur la route un chemineau à la barbe hirsute qui le menaçait du doigt, son épouvante fut telle qu’il devint subitement muet ; il ne recouvra la parole que plusieurs mois après, à la suite d’un pèlerinage que sa pieuse mère fit à un sanctuaire de la Sainte Vierge. Alors qu’il était au petit séminaire, hésitant encore sur le choix de sa vocation, il alla faire une retraite chez les PP. Trappistes, et c’est là que se dessina sa vocation pour les Missions. Il arriva au Séminaire de la rue du Bac le 16 septembre 1880, et ses études théologiques terminées il reçut sa destination pour la Mission du Kouy-tcheou.
Il arriva à Koui-iang le 15 mars 1884. D’abord vicaire de M. Lamy à Gan-chouen, il passa tour à tour dans les districts de Tin-fan, Tong-tcheou, Tou-chan, Tou-yum, Tsin-gay, fut quelque temps curé de la paroisse de Lan-tang, et finalement occupa la cure de Tsin-tchen. Il laissa dans ces différents postes le souvenir d’un prêtre fidèle à ses devoirs, zélé pour le bien des âmes, attentif à l’instruction de ses chrétiens ; il s’astreignait à écrire tous ses sermons et ses catéchismes, et notait avec soin ce que, de ses longues lectures, il jugeait pouvoir être employé dans les nombreuses retraites qu’il aimait à prêcher à nos séminaristes et à nos prêtres. Il construisit à Tou-chan une belle église et un oratoire plus modeste à Kien-si ; pendant les quelques mois que durèrent les travaux, il dut habiter à l’auberge : ceux qui en ont usé savent tout ce que cela renferme de privations.
M. Poux garda toute la vie sa belle simplicité, son esprit un peu inquiet et porté au pessimisme. Il aimait l’étude et certaines controverses avec ses confrères sur la matière première et le semi cartésianisme sont restées célèbres. Il ne soupçonnait pas la malice et riait le, premier des plaisanteries, d’ailleurs innocentes, que provoquaient la facilité même avec laquelle il les accueillait, non moins que les saillies de son esprit porté aux idées noires. De ce pessimisme il souffrit toute sa vie : il ne trouvait jamais que des cieux sans étoiles et des chemins rocailleux. Un jour, pendant la guerre, dans une réunion de confrères où chacun manifestait sa joie des bonnes nouvelles reçues, M. Poux seul restait taciturne. Les télégrammes annonçaient la prise du cimetière de Souchez, vantaient l’habileté des chefs, la valeur des soldats, la solidité de la position emportée, les heureuses conséquences que ce coup de main pouvait avoir ; si loin de France, si anxieux aussi, nous nous laissions aller à l’espérance, quand on entendit geindre M. Poux : « C’est pas grand un cimetière ! » Le mot fit fortune et on le rappelle quelquefois pour calmer les enthousiasmes trop prompts et les joies trop exubérantes.
M. Poux avait gardé de sa rude enfance de montagnard un grand esprit d’économie ; c’est en se privant de bien des choses qu’il acheta quelques rizières dont il dota généreusement son district, et qu’il fonda une bourse pour un élève du grand séminaire. Il avait été lui-même boursier et c’est en reconnaissance pour l’Eglise de Savoie qu’il tint à contribuer à l’entretien d’un séminariste de l’Eglise du Kouy-Tcheou.
Depuis quelque temps notre confrère souffrait de maux d’estomac assez fréquents et il s’était condamné lui-même à un régime, peut-être plus sévère que conforme à ses besoins réels. Vint le moment où son estomac lui refusant tout service, il dut quitter son district de Tsin-tchen, pour venir se soigner à l’évêché. Les derniers jours de sa vie furent calmes ; en pleine possession de ses facultés, le bon missionnaire fit courageusement le sacrifice de sa vie. Entouré de son évêque et de plusieurs missionnaires, il s’endormit doucement dans le Seigneur, le matin du 1er mars 1922.
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Références
[1566] POUX Louis (1859-1922)
Références biographiques
AME 1922 p. 119. CR 1883 p. 115. 1892 p. 126. 334. 335. 1893 p. 143. 1896 p. 137. 1899 p. 148. 1902 p. 130. 1909 p. 382. 1922 p. 67. 222. BME 1922 p. 173. 1929 p. 683. EC1 n° 12.
Mémorial POUX Louis-Marie page 2