Joachim MENEUVRIER1858 - 1915
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1581
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Malaisie - Singapour
- Région missionnaire :
- 1884 - 1912 (Malacca)
Biographie
MENEUVRIER Joachim, Alexandre, est né le 4 janvier 1858 à Nort-sur-Erdre, au diocèse de Nantes (Loire Atlantique). Il entre minoré au Séminaire des Missions Étrangères le 10 septembre 1881. Ordonné prêtre le 22 septembre 1885, il part le 21 novembre suivant pour la mission de Malacca.
Arrivé à Singapour fin décembre 1885, il est affecté à l'étude du tamoul tout en assistant le Père Rivet dans la direction de l'école Saint Joseph, ce qui le familiarise très vite avec l'anglais. C'est au Père Meneuvrier qu'il sera demandé d'organiser la paroisse indienne de Singapour : acquisition du terrain, remblayage, etc. La première pierre est posée et bénite le 12 août 1886, mais l'église est dotée d'une armature métallique qui va coûter très cher. En même temps, le Père construit le presbytère et ses dépendances. La nouvelle église est finalement inaugurée en 1888.
Tout en résident à Singapour, le Père Meneuvrier s'occupe aussi des Indiens de Malacca et de Kuala Lumpur : il est alors le seul à parler leur langue. De 1892 à 1894, il fait deux intérim : l'un à la cathédrale (1892-1893), l'autre à Penang (1893-1894). Il est curé de Malacca de 1897 à 1899 et puis curé de la paroisse de l'Assomption à Penang; il y fera preuve de tout son zèle et d'un grand dévouement. En 1900, il y agrandit l'église. En 1908, il construit le Parish Hall" : centre des oeuvres paroissiales. Entre temps, en 1905, il a été nommé vicaire général, mais sa santé laisse à désirer et il doit rentrer en France en mars 1912. En mars 1915, il se trouve à Montbeton et doit y soigner une hydropisie. A la fin d'avril, il veut consulter un spécialiste à Nantes, mais c'est inutile. Le Père rend son âme à Dieu le 23 juin 1915. Il repose au cimetière de Nort-sur-Erdre, à côté de ses parents.
Nécrologie
M. MENEUVRIER
VICAIRE GÉNÉRAL DE MALACCA
Né le 4 janvier 1858
Parti le 21 novembre 1883
Mort le 23 juin 1915
M. Joachim-Alexandre Meneuvrier naquit à Nort-sur-Erdre (Nantes, Loire-Inférieure), le 4 janvier 1858. Entré minoré au Séminaire des Mis¬sions-Etrangères le 10 septembre 1881, il fut ordonné prêtre le 22 sep¬tembre 1883. Il partit de Paris pour Malacca le 21 novembre de la même année.
Quelques mois avant que le nouveau missionaire débarquât à Singapore, mourait M.Paris, curé de la paroise chinoise, qui s’occupait aussi des néophytes indiens de toute la ville avec le concours de M. Cesbron. Depuis longtemps Mgr Gasnier avait reconnu la nécessité d’établir une paroisse séparée pour les Indiens. A l’arrivée de M. Meneuvrier, l’évêque le destina à la réalisation de cette œuvre difficile et, dans ce but, le mit de suite à l’étude de la langue tamoule. Tout en apprenant la langue, il devait assister M. Rivet dans la direction de l’école Saint-¬Joseph. Par ses relations quotidiennes avec les maîtres et les élèves, M. Meneuvrier se familiarisa vite avec la langue anglaise qu’il devait parler plus tard avec beaucoup de distinction.
Nous avons dit que l’organisation de la paroisse indienne de Singapore était une œuvre difficile. Il s’agissait d’abord d’obtenir un empla¬cement convenable. L’emplacement fut, il est vrai, concédé par le Gou¬vernement en 1885, mais c’était un terrain bas et marécageux ; il fallait avant tout l’exhausser par des travaux de remblayage. M. Meneuvrier commença alors la série de ses interminables quêtes. Il quêta de la terre et des matériaux de démolition pour élever son terrain ; et de l’argent pour payer le charroi de la terre et des matériaux. Pendant de longs mois, des centaines de charrettes à bœufs furent employées à ce travail gigantesque de terrassement.
Le terrain une fois préparé, la bénédiction de la première pierre de l’église eut lieu très solennellement le 1er août 1886. Les grosses diffi¬cultés allaient commencer. On avait cru bon de donner à la nouvelle église une ossature en fer, qui avait été commandée en France. Or les frais d’achat, de transport et de débarquement de cette énorme charpente s’élevèrent à une somme considérable, à laquelle vinrent s’ajouter les frais de maçonnerie qui furent presque aussi élevée que si l’ossature en fer n’eût pas existé. En définitive, l’église coûta moitié plus cher qu’on n’avait calculé. ll fallait encore faire marcher de front la cons¬truction du presbytère et de ses dépendances. Les chrétiens indiens, pau¬vres pour la plupart, ne pouvaient que faiblement contribuer à toutes ces dépenses, et leur curé se trouvait dans un très grand embarras. Il quêta sans relâche et sans se laisser rebuter par les refus qu’il essuyait. Grâce à cette ténacité, il réussit où tant d’autres auraient échoué, et la nouvelle église, dédiée à Notre-Dame de Lourdes, fut inaugurée en 1888. Ce fut un véritable triomphe pour le missionnaire qui avait si bien mérité de la chrétienté indienne et de la mission tout entière. A partie de cette époque, la paroisse de Notre-Dame de Lourdes s’est accrue d’année en année ; elle compte maintenant plus d’un millier de fidèles.
Tout en résidant à Singapore, M. Meneuvrier devait s’occuper des Indiens de Malacca et de Kuala-Lumpur, car il n’y avait pas encore d’autre missionnaire qui parlât leur langue. Il allait les visiter de temps en temps, et, au prix de grandes fatigues, leur procurait la facilité de s’ap¬procher des sacrements.
De 1892 à 1894, il fit deux intérims : l’un à la cathédrale, en l’ab¬sence de M. Délouette ; l’autre, à Pinang, en l’absence de M. Rivet. Enfin, après avoir été curé de Malacca de 1897 à 1899, il fut chargé de la pa¬roisse de l’Assomption à Pinang.
Cette paroisse avec ses 1.500 fidèles, ses établissements de Frères et de Sœurs et ses écoles très florissantes donne beaucoup de travail au prêtre qui la dessert. Or, pendant onze ans, M. Meneuvrier fit seul tout l’ouvrage ; ce qui preuve combien grands étaient son zèle et son dévoue¬ment. Aussi lorsqu’en 1905 le regretté M. Vignol fut enlevé subitement par la mort, c’est le curé de l’Assomption que l’évêque de Malacca nomma vicaire général à sa place.
Parmi les améliorations que M. Meneuvrier réalisa dans sa paroisse de Pinang, il faut noter l’agrandissement de l’église en 1900 ; puis, en 1908, la construction d’une belle bâtisse, le « Parish Hall », où il ins¬talla un cercle catholique et qui devint le centre des œuvres paroissiales. Il s’efforça par tous les moyens de contribuer au progrès religieux et social de ses paroissiens. Ceux-ci lui étaient profondément reconnaissants de l’intérêt qu’il leur portait, et à l’occasion de ses noces d’argent sacer¬dotales, ils rivalisèrent d’entrain pour lui témoigner leur estime et leur affection.
Lorsqu’en 1910, M. Meneuvrier demanda un vicaire, il sentait déjà que sa santé laissait à désirer. Pendant ses premières années de mission, il avait eu de fréquentes migraines, et ces violentes douleurs revenaient assez souvent ; d’un autre côté, son estomac était très fatigué, et il pas¬sait des nuits entières sans sommeil. Par suite d’ennuis de plus d’une sorte, ces infirmités ne firent que s’aggraver, et le vicaire général dut se résigner à partir pour la France au mois de mars 1912. Plusieurs saisons à Vichy lui firent beaucoup de bien, et il se disposait à revenir dans la mission. Mais le 19 mars 1915, il écrivait à son évêque les lignes suivantes, du sanatorium de Montbeton : « Hélas ! la divine Providence me met encore à l’épreuve. Il y a « quelque temps, je me croyais tout à fait remis ; puis, me sentant un peu fatigué, je suis venu « à Montbeton, pensant y rester pendant tout le carême. Comment se fait-il que la maladie se « soit déclarée ici même ? Le ventre s’est mis à enfler, plus d’appétit... A la fin, il a fallu « opérer une ponction. Il y a 3 jours, on m’a tiré 12 litres d’un liquide un peu sanguinolent... « Mais les beaux jours reviennent, et la santé va reprendre. »
Le cher malade était persuadé qu’il pouvait guérir de cette hydro¬pisie. A la fin d’avril, il voulut se rendre dans sa famille et consulter un spécialiste de Nantes. Hélas ! tout fut inutile : il rendit son âme à Dieu le 23 juin. Il repose dans le cimetière de Nort, à côté de son père et de sa mère.
« Ce n’est pas à Nort qu’il aurait voulu être enterré, écrit une de ses sœurs, c’est dans sa mission qu’il désirait tant revoir ! »
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Références
[1581] MENEUVRIER Joachim
Références biographiques
AME 1914 p. 74. 76. 79. 80. 1939 p. 114. CR 1883 p. 116. 1884 p. 126. 1885 p. 110. 1886 p. 115. 1887 p. 162. 1888 p. 158 p. 1889 p. 190. 1890 p. 153. 1892 p. 205. 1897 p. 211. 1898 p. 203. 1900 p. 188. 402. 1902 p. 221. 1904 p. 215. 1905 p. 211. 1907 p. 229. 1908 p. 215. 1915 p. 3. 120. 123. 158. 258. 1935 p. 360. BME 1932 p. 174. 1939 p. 695. 1958 p. 820.
Notice nécrologique
CR 1915 pp. 258-260.