Jean GAGNAIRE1861 - 1931
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1681
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1886 - 1931 (Qui Nhon)
Biographie
[1681] Jean-François GAGNAIRE naquit le 07 Avril 1861, à SAINT-HILAIRE CUSSON -LA-VALMITTE, diocèse de LYON, département de la LOIRE. Vers l'âge de treize ans, il fut confié au vicaire de la paroisse pour commencer ses études de latin. En Octobre 1875, il entra au Petit Séminaire de VERRIERES y acheva ses études classiques. en 188O, puis passa au Grand Séminaire de Philosophie à ALIX. Le 16 Juin 1881, il reçut la tonsure des mains du Cardinal CAVEROT.
Le 6 Septembre 1882, il arriva au Séminaire des Missions Etrangères. Minoré le 22 Septembre 1883, Sous-Diacre le 20 Septembre 1884, Diacre le 28 Février 1885, il fut ordonné prêtre le 27 Septembre 1885, reçut sa destination pour la COCHINCHINE ORIENTALE (QUINHON), et le 02 Décembre 1885, partit rejoindre sa mission.
En Janvier 1886, M.GAGNAIRE arriva à SAIGON. Impossible d'aller plus loin, sa Mission était à feu et à sang. Depuis plusieurs mois, sur les trois à quatre mille chrétiens de la mission de QUINHON, qui s'étaient réfugiés à SAIGON, plus de douze cents du district de NHA-DA avaient trouvé asile à VINH-LONG, sous la conduite de leur curé, M.Théodule HAMON.. C'est là que Mgr. VAN CAMELBECKE envoya le jeune missionnaire pour y étudier la langue viêtnamienne. Au bout de peu de temps, il fut victime d'une insolation, on le transporta à l'hôpital militaire de Saigon ; sa convalescence fut longue.
En Juin 1886, M.GAGNAIRE pût rejoindre QUINHON. En Octobre 1886, son Vicaire Apostolique l'envoya au KHANH-HOA, sous la direction de M. AUGER, chargé de toute la province. A partir de 1887 et jusqu'en Juin 1888, M.GAGNAIRE résida surtout à NINH-HOA.
En Juin 1888, il est envoyé à CU-VA, province du QUANG-NGAI, où se trouvait M.SUDRE, curé de TRUNG-SON et seul missionnaire dans cette province à peine pacifiée. Ce fut le début d'une longue profonde et durable amitié entre ces deux confrères. En Décembre 1890, M. GAGNAIRE était à LONG-S_NG, au centre de la Mission, cumulant les fonctions de Procureur et de Professeur au Petit Séminaire.
En Mai 1893, sa santé laissant à désirer il rentra en France et ne repartit en mission qu'en Janvier 1897. Il passa une année dans sa famille, puis prit du ministère dans la paroisse de SAINT-MEDARD.
Revenu dans sa mission, son Evêque lui donna le choix entre deux districts : celui de KIM-CH+U ou bien celui de DAI-AN. Il opta pour ce dernier..DAI-AN comptait quelques 1.800 chrétiens,et se trouvait à proximité du Petit Séminaire. Doué d'une intelligence solide, d'un jugement droit, d'un esprit pratique, prédicateur apprécié,il sût allier fermeté pour corriger certains abus, zèle, bonté et dévouement. Il restaura et agrandit l'église de DAI-AN, éleva un confortable presbytère.
En Août 1902, Mgr. GRANGEON, nouveau Vicaire Apostolique, le nomma Supérieur du Petit-Séminaire et Provicaire. En mars 1903, le Petit Séminaire fut transféré à LONG-S_NG, à côté de l'Evêché..Supérieur du Petit Séminaire pendant une trentaine d'années, M. GAGNAIRE eût le souci constant de former le coeur et l'esprit de ses élèves, dans une ambiance de discipline, d'améliorer les études, bien conscient des réformes à apporter . Avec l'aide et les conseils de M. DORGEVILLE , il remplaça les paillotes inconfortables du Petit Séminaire et qui dataient de 1885, par des bâtiments plus modernes. qui furent inaugurés le 21Septembre 1927.
Il était aussi Provicaire. Dans cette charge, il se montra économe clairvoyant et administrateur prudent et avisé . Il fut le bras droit de son Evêque dans la fondation de l'oeuvre de Paul CH+U, dont le but était de pourvoir à l'entretien des Séminaires. Il résigna cette fonction en 1927, époque où l'âge et les infirmités de Mgr. GRANGEON obligèrent celui-ci à choisir un Provicaire plus ingambe pour ses tournées de confirmation. Monseigneur lui donna alors le titre de Provicaire Honoraire.
Son état maladif exigeait des soins continuels. En1911, il dut se rendre à HONGKONG, pour se reposer durant quatre mois à Béthanie, un second séjour ,de Septembre 1920 à mars 1921, lui fut nécessaire. A partir de 1925, par trois fois, il passa quelques temps à la clinique Angier à Saigon.
Au commencement de Juin 1931, il quitta LONG-SONG, pour se mettre entre les mains du Docteur de QUINHON. Puis il rentra à l'hôpital de la Mission, à KIM-CH+U , à vingt kms au Nord de QUINHON. Le 16 Juin 1931, il reçut l'Extrême Onction, et Mr. ESCALERE, curé de KIM-CH+U le conduisit à l'hôpital de QUINHON. Deux jours après, il demanda à être transporté à la Procure. C'est là qu'il a passé les quarante derniers jours qui ont précédé sa mort. M.GAGNAIRE rendit son âme à Dieu, le 27 Juillet 1931, à deux heures du matin.
Le corps fut conduit le soir même à LONG-S_NG. Les obsèques furent célébrées le lendemain dans la chapelle du Petit Séminaire, en présence de Mgr. le Délégué Apostolique et d'une trentaine de prêtres. Mgr. TARDIEU donna l'absoute. Mr. GAGNAIRE repose maintenant à côté de M.PANIS, et près de M. SUDRE, son ami,dans le cimetière de la Mission.
Nécrologie
M. GAGNAIRE
MISSIONNAIRE DE QUINHON
M. GAGNAIRE (Jean-François), né le 7 avril 1861 à Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte (Lyon, Loire). Entré tonsuré au Séminaire des Missions-Etrangères le 16 juin 1881. Prêtre le 27 septembre 1885. Parti pour la Cochinchine Orientale le 2 décembre 1885. Mort à Quinhon le 27 juillet 1931.
Le 27 juillet 1931, à deux heures du matin, s’éteignait à la procure de la Mission de Quinhon, après une douloureuse maladie de six semaines, M. Jean François Gagnaire, à l’âge de soixante-dix ans.
Notre très regretté confrère était né le 7 avril 1861 à Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte, diocèse de Lyon, de parents très chré¬tiens. Vers sa treizième année, l’enfant fut confié au vicaire de sa paroisse pour commencer ses études de latin ; il entra en octobre 1875 au Petit Séminaire de Verrières et y acheva ses études classiques en 1880. Nous n’avons aucun détail sur ces cinq années qui furent suivies de son entrée au Séminaire de philosophie à Alix.
Rien ne nous indique non plus qu’à cette époque le jeune Jean-François ait eu le désir de se consacrer à l’apostolat dans les Missions. Les notes et résolutions de sa retraite de tonsure, qu’il reçut des mains du Cardinal Caverot le 16 juin 1881, nous montrent seulement un jeune séminariste bien décidé à quitter le monde et à se renoncer complètement pour devenir un saint prêtre. « Oh ! mon saint Patron, écrit-il, qu’il m’est doux de faire mon premier pas dans la carrière ecclésiastique, le jour de votre fête ! »
En octobre 1882, après ses deux ans de philosophie, Jean-François demande et obtient son admission au Séminaire de la rue du Bac. Minoré en 1884, sous-diacre en 1884, diacre en 1885, il est ordonné prêtre le 27 septembre de la même année. Parti de Marseille en décembre 1885, il arriva à Saïgon en janvier 1886. Impossible d’aller plus loin, sa Mission est à feu et à sang. Mgr Van-Camelbecke lui envoie l’ordre d’attendre un nouvel avis pour se remettre en route. Déjà depuis plusieurs mois, sur les trois à quatre mille chrétiens de la Mission de Quinhon qui s’étaient réfugiés à Saïgon, plus de douze cents du district de la Nhà-Da, avaient trouvé asile à Vinh-long, sous la conduite de leur curé M. Théodule Hamon. C’est là que le nouveau missionnaire va attendre l’ordre de son Evêque d’avoir à continuer sa route. Plein d’ardeur, il emploie son temps à étudier la langue annamite sous la direction d’un serviteur de M. Hamon, dans une mauvaise paillote, ce qui lui procure une insolation qui le mène aux portes du tombeau. Transporté à l’hôpital militaire de Saïgon, il revient à lui sous l’application de la glace et recouvre la santé, mais la convalescence fut longue.
Ce n’est qu’en juin 1886 qu’il pût aborder à Quinhon. En octobre Mgr Van-Camelbecke l’envoya au Khanh-hoà sous la direction de M. Auger chargé de toute la province. A partir de 1887 jusqu’en juin 1888, il résida surtout à Ninh-hoà.
En juin 1888, il est rappelé du Khanh-hoà pour aller vers le Nord à Cù-và, province du Quang-ngai, tenir compagnie à M. Sudre, curé de Trung-son, seul missionnaire dans cette province à peine pacifiée. Les visites que les deux voisins se faisaient fréquemment, créèrent entre eux une amitié forte et durable qui n’excluait pas une familiarité de bon aloi où dominait la note gaie et badine, ce qui ajoutait un charme tout particulier aux réunions de confrères où se trouvaient les deux amis. En décembre 1890, nous trouvons M. Gagnaire au centre de la Mission à Long-sông, où il cumule les fonctions de procureur et de professeur au Petit Séminaire.
En mai 1893, sa santé laissant toujours à désirer, une maladie de foie, suite probable de son insolation à Vinh-long, l’oblige à rentrer en France ; et ce n’est qu’en janvier 1897 qu’il pourra revenir dans sa Mission.
Après avoir passé un an dans sa famille, se trouvant mieux, quoique incapable de retourner en Annam, il demanda du ministère et fut placé dans la paroisse de Saint-Médard. Pendant son séjour dans cette paroisse, il fut mis en relation avec un ami de son curé, M. le chanoine Galmier, gros actionnaire des sources nouvellement exploitées des eaux de Saint-Galmier, lequel lui alloua une pension annuelle de cinq cents francs, pension qui a été généreusement maintenue par les héritiers du chanoine jusqu’à ce jour.
A son retour en Annam, son Evêque lui ayant donné à choisir entre le district de Kim-châu et celui de Dai-an, il préféra Dai-an, district de 1.800 âmes, à proximité du Petit Séminaire.
Le peu de temps qu’il passa soit à Cù-và, soit à Dai-an, suffit pour mettre en évidence une intelligence solide, un jugement clair et droit, un esprit positif et pratique. Très zélé, très clair-voyant, il fut ferme dans la correction des abus jusqu’à l’inflexibilité, mais cette fermeté était atténuée par une grande bonté et un dévouement sans bornes pour ses chrétiens. Il restaura et agrandit l’église de Dai-an et éleva un confortable presbytère pour remplacer la paillotte qui avait abrité ses prédécesseurs. Ses chrétiens appréciaient surtout sa manière de prêcher. Le plan de prédications suivies qu’il inaugura leur plût beaucoup et quelques anciens en parlent encore avec les plus grands éloges.
En août 1902, Mgr Grangeon, nouveau Vicaire Apostolique de Quinhon, qui pendant son professorat au Séminaire de Dai-an, avait pu apprécier les qualités du curé de la paroisse, le nomma Supérieur du Petit-Séminaire et Provicaire. En mars 1903, il passa avec le même titre et les mêmes fonctions au Petit Séminaire transféré à Long-sông à côté de l’Evêché.
Provicaire, il l’est resté jusqu’en 1927, époque où les infirmités et l’âge de Mgr Grangeon l’obligèrent à choisir un Provicaire plus ingambe pour les tournées de confirmation ; Monseigneur lui donna alors le titre de Provicaire honoraire.
Les fonctions de Supérieur du Petit Séminaire, il les a remplies, on peut le dire, jusqu’à la veille de sa mort, c’est-à-dire pendant trente ans. Educateur de notre jeunesse cléricale, M. Gagnaire le fut dans le plein sens du mot. Ses qualités de clairvoyance et de fermeté, jointes à un dévouement total sous un aspect un peu sévère, firent régner au Petit Séminaire une discipline à la fois ferme et paternelle. Les progrès de ses élèves, l’amélioration des études en vue de la formation de l’esprit et du cœur, furent le souci constant de ces trente années. Depuis un an surtout, la pensée des réformes à faire dans les basses classes pour l’étude du français comme langue auxiliaire, ne lui laissait pas de repos. Lorsqu’au commencement de juin la maladie l’eut terrassé, son désir, sa volonté de vivre se manifestaient surtout dans l’espoir de voir se réaliser ces réformes à la prochaine rentrée des classes. Il aurait tant voulu commencer ce qu’il avait préparé depuis longtemps avec tant d’amour. Le bon Dieu ne l’a pas permis et sa récompense sera de protéger du haut du ciel ceux qui continueront son œuvre.
Les progrès de ses élèves ne furent pas son seul souci. Les locaux du Petit Séminaire, paillotes basses et inconfortables, dataient de 1885 ; la santé des élèves se ressentait de cet état de choses. Aussi dès que les ressources de la Mission autorisèrent , l’espoir de remplacer les paillotes par des bâtiments plus confortables, le Supérieur n’eut de repos que son plan ne fût réalisé. Il ne fallait pas songer à louer un architecte ni même un entrepreneur, nos moyens ne le permettaient pas. Heureusement, nous avions mieux que cela. Parmi les professeurs du Petit-Séminaire, un confrère, avait déjà, en de multiples occasions donné des preuves d’un savoir-faire peu ordinaire, et d’un dévouement à toute épreuve. C’est à lui que le Supérieur s’adressa pour élaborer les plans de la nouvelle construction, et ces plans approuvés, il lui en confia l’exécution. C’est grâce à cette confiance et à cette collaboration que la Mission de Quinhon est heureuse et reconnaissante aujourd’hui d’associer les noms de M. Gagnaire et de M. Dorgeville dans l’œuvre de la construction du Petit Séminaire.
L’inauguration eut lieu le 21 septembre 1927. Ce fut un beau jour pour le Supérieur. L’émotion fut si forte qu’il fut obligé de s’arrêter après les premiers mots de remerciement qu’il adressa aux nombreux Missionnaires et prêtres indigènes venus assister à la fête.
Il avait failli ne pas voir ce jour ! Depuis trois mois en effet en traitement à la clinique Angier à Saigon, sans grand espoir de retour d’après les confidences faites à un confrère, il s’était remis contre toute prévision. Le Bon Dieu voulait le laisser jouir de son œuvre encore quelques années et lui permettre de la parachever.
Les fonctions absorbantes de professeur et de Supérieur ne faisaient pas oublier à M. Gagnaire qu’il était de par son titre de Provicaire le bras droit de son Evêque. Pendant les fréquentes absences de Mgr Grangeon souvent malade, il se montra administrateur prudent et avisé. Son esprit positif et pratique fit de lui un Président modèle de la Commission financière, et les modestes revenus de la Mission n’eurent jamais économe plus clairvoyant et plus charitable en même temps.
Il fut surtout le bras droit de son Evêque dans la fondation de l’œuvre de Paul Châu, œuvre qui a porté des fruits grâce à la gérance intelligente, prudente et active de son Directeur. Cette œuvre, dont le but était de pourvoir à l’entretien de nos Séminaires, demandait un homme d’initiative hardie et de grande foi. M. Gagnaire fut cet homme, et la confiance de nos prêtres indi¬gènes et de nos chrétiens lui a prouvé qu’il n’avait pas trop présumé de leur générosité. Il n’a négligé en effet aucun moyen, pour faire réussir et progresser l’œuvre. Comptes rendus, statistiques, liste des donateurs, faveurs spirituelles, services célébrés pour les défunts, messes mensuelles, toute cette organisation allait chaque année renseigner les associés de l’œuvre et leur en faire apprécier le but. C’est à lui encore qu’est dûe la grande plaque de marbre de deux mètres de haut, sur laquelle sont gravés en lettres d’or les noms des principaux donateurs, que les parents des élèves peuvent admirer en entrant au parloir du Petit Séminaire.
Un si long labeur et de si multiples soucis semblaient demander une santé de fer. Il n’en était rien, hélas ! Son état maladif exigeait des soins continuels, et c’est à force de soins que M. Gagnaire a pu fournir une si longue et si laborieuse carrière apostolique. Déjà en 1911 il avait dû faire un séjour de quatre mois à Béthanie, et un second de septembre 1920 à mars 1921. Trois fois au moins depuis 1925, il dut recourir aux soins dévoués des Directeurs et des bonnes Sœurs de saint-Paul de la clinique Angier à Saigon. Les médecins le trouvaient usé jusqu’à la corde et ne lui en donnaient pas pour longtemps. Lui, avec une énergie peu commune, se raccrochait à la vie, et continuait à remplir sans ménagements ses fonctions de professeur et de Supérieur.
Il arrive cependant un moment où une corde trop tendue casse. Ce moment s’annonça proche pour M. Gagnaire au commencement de juin 1931. Une forte diarrhée l’obligea de quitter Long-sông pour aller se mettre entre les mains du Docteur de Quinhon, qui put enrayer le mal. Mais une grande faiblesse persistant, le malade demanda les soins des sœurs de saint-Paul, qui desservent l’hôpital de la Mission à Kim-Châu, à vingt kilomètres au Nord de Quinhon. Il y était depuis quelques jours, lorsque des signes alarmants du côté du cœur firent craindre un dénouement fatal. Son confesseur, qui l’avait deux jours plus tôt aidé à faire sa préparation prochaine à la mort, appelé en toute hâte pendant la nuit, lui donna l’Extrême-Onction le seize juin au matin, jour de la fête de S. François-Régis. La crise passée, le malade manifesta le désir d’être conduit à l’hôpital de Quinhon pour être près du Docteur ; M. Escalère, curé de Kim-châu, l’accompagna en auto.
Après deux jours passés à l’hôpital de Quinhon il demanda à être transporté à la procure où la facilité de faire la communion quotidienne, et la compagnie des confrères l’aideraient à supporter ses souffrances. C’est là qu’il a passé les quarante jours qui ont précédé sa mort. Les soins de toutes sortes ne lui ont pas manqué, sans parler des visites fréquentes et affectueuses que lui faisait Mgr Tardieu. Les confrères présents à la procure, aidés par les petites sœurs infirmières Amantes de la Croix et par quelques domestiques très dévoués, s’ingéniaient à le soulager, surtout pendant les crises nerveuses qui le faisaient tant souffrir. Le malade conserva lui-même encore quelque espoir jusque vers le dix juillet. Mais, à partir de ce jour, la fatigue s’accentua. Malgré les injections nombreuses et variées qu’exigeait son état et dont il surveillait lui-même la préparation, les nerfs durent céder. Après quatre ou cinq jours d’accalmie, M. Gagnaire rendit son âme à Dieu le 27 juillet à 2 heures du matin, au moment même où le Père Provicaire lui donnait une dernière absolution. Après une absoute à laquelle assistèrent les Européens de Quinhon et les chrétiens annamites, le corps fut conduit le soir même à Long-sông. Les obsèques furent célébrées le lendemain dans la chapelle du Petit Séminaire, en présence de S. Exc. Mgr le Délégué Apostolique, et d’une trentaine de prêtres. Les chants furent exécutés, en l’absence des élèves partis en vacances, par les Petits-Frères de Saint-Joseph de la Nhà-dà venus passer quelques jours à Long-sông. Mgr Tardieu donna l’absoute. Il repose maintenant à côté de M. Panis et près de M. Sudre dans le cimetière de la Mission, en attendant le grand jour de la résurrection.
M. Gagnaire fut une belle figure de saint et zélé missionnaire. Si on compare les notes de retraite de l’aspirant-missionnaire avec celles du missionnaire pendant sa vie apostolique jusqu’à la retraite annuelle de 1929, on est frappé de son esprit d’analyse pénétrante du Cognosce te ipsum, et de sa volonté ferme et inflexible pour se vaincre et avancer dans la voie de l’union à Dieu. Mais les âmes même les plus énergiques n’arrivent pas toujours à vaincre complètement la nature. Alors le Bon Dieu qui désire se les unir le plus vite possible après leur départ de ce monde y pourvoit par la souffrance qui purifie. Ainsi on a usé le Divin Maître envers son serviteur Jean-François Gagnaire. Du haut du ciel, nous en avons l’espérance, il protège déjà les âmes qui ont été les siennes, surtout les âmes de nos futurs lévites.
~~~~~~~
Références
[1681] GAGNAIRE Jean (1861-1931)
Références biographiques
AME 1901 p. 84 (art.). 1926-27 p. 483. 1931 p. 233. CR 1885 p. 144. 1887 p. 145. 1888 p. 129. 1889 p. 145. 149. 150. 1890 p. 126. 1891 p. 156. 1897 p. 168. 1898 p. 163. 1899 p. 194. 1900 p. 161. 1903 p. 187. 1914 p. 82. 1921 p. 151. 1926 p. 110. 1927 p. 107. 1928 p. 189. 190. 1931 p. 169. 276. 355. BME 1922 p. 68. 1924 p. 256. photo p. 685. 1927 p. 640. 641. 762. 1928 p. 377. 1929 photo p. 464. 1931 p. 605. 762. EC1 N° 226.
Décembre 1993
Mémorial GAGNAIRE Jean-François page
Mémorial GAGNAIRE Jean-François page