Joseph MÉRIEL1864 - 1891
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1840
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1889 - 1891 (Qui Nhon)
- 1890 - 1891 (Kontum)
Biographie
[1840]. MÉRIEL, Joseph-Pierre-Etienne, né à Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados) le 4 avril 1864, entra sous-diacre au Séminaire des M.-E. le 10 février 1888, reçut le sacerdoce le 7 juillet 1889, et partit le 7 août suivant pour la Cochinchine orientale. Il apprit la langue dans le Binhdinh ; en 1890, il fut envoyé dans le district de Phan-thiet, province du Binh-thuan, et ensuite à Kon-tum chez les sauvages Bahnars. Il y contracta la fièvre des bois, mourut à Ro-hai le 11 juin 1891, et fut enterré près de deux anciens missionnaires, Besombes et Hugon.
Nécrologie
M. JOSEPH-PIERRE MÉRIEL
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE LA COCHINCHINE ORIENTALE
Né le 4 avril 1864.
Parti le 7 août 1889.
Mort le 11 juin 1891.
M. Pierre-Étienne-Joseph Mériel, naquit à Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados) le 4 avril 1864. Entré au Séminaire des Missions-Étran¬gères le 10 février 1888, il fut ordonné prêtre le 7 juillet 1889 et partit pour la Cochinchine orientale le 7 août suivant.
« Le dicton populaire, nous écrit Mgr Van Camelbeke, nous affirme qu’un malheur n’arrive jamais seul. Je serais tenté de le croire, en voyant la nouvelle épreuve à laquelle nous venons d’être soumis. Après la perte du très regretté M. Degrange, emporté dès les pre-miers jours de son arrivée, j’ai encore la douleur de vous annoncer la mort d’un autre jeune confrère, M. Joseph Mériel, qui a succombé à la fièvre des bois, chez les sauvages Bahnars, le 11 juin dernier. La maladie a été très courte et rebelle à tous les remèdes. M. Joseph Mériel arriva dans cette mission, en septembre 1889, pendant mon séjour en France. M. le Provicaire l’envoya étudier la langue chez le P. Hamon, à une journée de distance de Qui-nhon. A mon arrivée ici fin d’avril 1890, je trouvai ce cher confrère déjà assez avancé pour pouvoir faire ses premières armes, et je l’envoyai au Binh¬-Thuan en compagnie du P. Villaume. Il eut ainsi toute facilité pour exercer son zèle dans le district de Pan-thiet,où il y avait un mouve¬ment de conversions. Quelques mois après, les confrères des pays sauvages, qui avaient compté sur le P. Degrange, firent des instances pour avoir du renfort, car ils se voyaient surchargés d’ouvrage. C’est alors que je donnai au P. Mériel cette nouvelle destination qu’il accepta du reste bien volontiers. »
M. Guerlach écrivait à Mgr Van Camelbeke, le jour même de la mort de M. Mériel :
« Monseigneur,
« Depuis sept ans, aucun missionnaire n’était mort chez les sau¬vages, et voici qu’au moment où les ouvriers deviennent plus nécessaires par suite de l’extension de notre sainte religion, le bon Dieu rappelle à lui le dernier venu de tous.
« Le cher P. Mériel est mort aujourd’hui, 11 juin, à 3 heures trois quarts du matin, après une assez longue agonie. Ce coup m’a vrai¬ment ému, car rien ne le faisait prévoir. Arrivé à Kon-tum, le 10 avril, le P. Mériel me dit que le voyage l’avait beaucoup fatigué à cause de la chaleur.
« Pendant les premières semaines de son séjour ici, il fut éprouvé par la fièvre, mais il n’eut jamais d’accès bien fort. Je remarquai cependant qu’il se laissait abattre par la maladie, en ce sens que, la surexcitation une fois tombée, notre confrère restait dans un état voisin de la prostration.
« Durant son séjour à Kon-tum, j’interrompis souvent l’adminis¬tration des chrétientés pour venir le voir et le soigner. Plusieurs fois je ne le trouvai pas à la maison, il était allé chez le P. Poyet ou chez le P. lrigoyen. Le dimanche 7 juin, je voulus le voir avant de mon¬ter à Kon-xomluh et Kon-klong, nouvelles chrétientés que je devais visiter lundi 8 et les jours suivants.
« Il me parut bien affaibli, je lui demandai s’il prenait régulièrement de la quinine comme je le lui avais conseillé. — « Non ! me répondit-il. J’oublie souvent, et puis je crains que la « quinine ne me fatigue et n’augmente ma faiblesse, car je ne suis pas bien tous ces jours-ci. » « — Sans la quinine, cher Père, vous ne vous en tirerez jamais. La fièvre fera de plus grands « progrès et vous serez enlevé rapidement. »
« Après quelques minutes de conversation, le Père manifesta le désir de descendre à Ro-hai où il pensait trouver les autres mission¬naires de Kon-crang et Kon-hongo. Mais ces confrères furent empêchés et nous ne rencontrâmes que le P. Jary. A midi, le P. Mé¬riel prit un peu de bouillon de poule avec du riz. Malgré mes con¬seils, il ne voulut pas boire un peu de vin, et j’ai su plus tard qu’il n’en buvait pas chez lui, quoiqu’il en eût une provision très suffisante. Après son frugal repas, il voulut se retirer à l’écart pour se reposer. Comme des affaires urgentes réclamaient ma présence, je repartis pour Kon-kotu d’où je devais gagner Kon-toneh, le lundi 8 juin. Ne voulant pas troubler le repos de mon confrère, je quittai Ro-hai sans lui parler, et j’allai procéder à la visite de mes chrétientés nouvelles chez les Jolong. J’avais déjà baptisé les enfants à Kon-toneh et je partais pour Kon-xomluh, quand un sauvage arriva en toute hâte, m’apportant un billet du P. Jary m’annonçant que le P. Mériel était plus mal et avait perdu connaissance complètement. Le P. Jary l’avait administré.
« Comme je n’étais plus loin de Kon-xomluh, je continuai ma tour¬née apostolique. J’enlevai tous les fétiches du village païen, j’ondoyai 42 enfants et je repartis en toute hâte pour Kon-tum et Ro-hai où j’arrivai vers 3 heures et demie de l’après dîner.
« Je trouvai le P. Poyet, auprès du P. Mériel couché depuis le matin ; il ne pouvait articuler une seule parole. Je m’approchai du cher malade et lui parlai : je crois qu’il me reconnut, mais il ne parla pas. Le P. Poyet me dit que, le matin même, 9 juin, le P. Mériel s’était levé et habillé seul, était allé se reposer sur le filet et avait bu une grande tasse de lait ; il parlait très clairement et plaisantait même. — Lorsque le P. Jary lui avait administré l’Extrême-Onction, notre confrère ne s’était aperçu de rien, il avait complètement perdu connaissance.
« Lorsque j’arrivai, dans l’après-midi du même jour, la respiration du cher malade était déjà embarrassée, le râle commençait, entrecoupé par le hoquet.
« Le P. Poyet et moi nous relayâmes auprès du cher malade pour le soigner, lui suggérer des oraisons jaculatoires et tenir le crucifix devant ses yeux. La journée du 10 vit s’augmenter l’embarras de la respiration, la fièvre reparut vers les 4 heures du soir, le hoquet devint plus fréquent et plus violent. Je fis prévenir le P. Jary qui vint le soir même. Le 11, à 3 heures trois quarts du matin, le P. Mériel rendit le dernier soupir. Je célébrai la messe solennelle d’enterrement à 10 heures. Tous les Pères y assistaient ainsi qu’un grand nombre de chrétiens annamites ou sauvages.
« La dépouille mortelle du P. Mériel repose dans le cimetière de Ro-hai, à côté des cercueils du P. Besornbes et du P. Hugon . »
Références
[1840] MÉRIEL Joseph (1864-1891)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1890, p. 125.
Notice nécrologique. - C.-R, 1891, p. 290.