Louis DROUHOT1883 - 1920
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3003
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1909 - 1920
Biographie
[3003] DROUHOT Louis, est né le 17 février 1883 à Dijon (Côte-d'Or). Entré au Grand Séminaire de Dijon, il reçut la tonsure le 5 février 1903, et entra aux Missions Étrangères le 14 mars 1905. Il fut ordonné prêtre le 27 septembre 1908. Il partit pour le Kouytcheou le 18 novembre 1908, pour y parvenir seulement au printemps de 1909.
Il commença l'étude du chinois à Kweiyang, et vers la fin de l'année, il fut envoyé à Tongtsé, comme vicaire. Quelques années plus tard, en 1912, il devint curé du district et y resta jusqu'à sa mort en 1920.
À Tongtsé, il eut à cœur de rajeunir la vieille église. Il le fit si bien que son évêque, Mgr. Seguin, fut admirablement étonné du changement et lui en exprima de vives félicitations. Le Père se montra tout dévoué à ses paroissiens, enseignant le catéchisme dans les écoles et entendant les confessions une bonne partie de ses journées. Aussi Tongtsé devint-il un des district où les communions fréquentes étaient les plus nombreuses.
C'est en confessant pour la fête de Noël que le Père fut saisi par un refroidissement. Il le jugea sans gravité et négligea de se soigner. Plus tard, le 9 janvier, il dut entendre des confessions de nouveau, en vue de la visite de l'évêque. Il sentit la fièvre monter et il se mit au lit, tout grelottant. Le lendemain, Mgr. Seguin, à son arrivée, s'empressa de le soigner. Il fallait faire venir un médecin, mais le Père s'y opposa. Toutefois, il finit par consentir, et un médecin chinois vint lui donner des soins qui lui firent du bien. Mais trouvant que ses médicaments n'avaient que des effets très lents, il fit venir un autre médecin chinois, qui lui donna une potion très différente de la première, qui eut des effets désastreux. Deux jours plus tard, le 17 janvier 1920, il rendit son âme à Dieu. Les obsèques n'eurent lieu que six jours après sa mort, à la demande des chrétiens, désireux de venir prier sur sa dépouille mortuaire. Le défunt fut conduit à sa dernière demeure par 3 confrères et une foule de chrétiens et de païens.
Il repose maintenant au flanc de la colline, en face de l'église et de la ville de Tongtsé, qu'il a tant aimée et qu'il n'oubliera pas du haut du ciel.
Nécrologie
M. DROUHOT
MISSIONNAIRE DU KOUYTCHEOU
M. DROUHOT (Louis), né à Dijon (Côte-d’Or), le 17 février 1883. Entré tonsuré au Séminaire des Missions-Etrangères le 5 janvier 1905. Prêtre le 27 septembre 1908. Parti pour le Kouytchéou le 18 novembre 1908. Mort à Tongtse le 17 janvier 1920.
La Mission du Kouytchéou, si cruellement éprouvée l’année dernière par la mort et la maladie, a perdu encore deux missionnaires au début de 1920, M. Drouhot, décédé à Tongtse, le 17 janvier, et M. Marchand, décédé peu après au sanatorium de Béthanie.
M. Louis Drouhot, né à Dijon en 1883, arriva au Kouytchéou au printemps de 1909. Vers la fin de l’année, il fut placé à Tongtse comme vicaire de M. Ronat, auquel il succéda quelques années plus tard. Il devait rester là jusqu’à sa mort, hélas ! prématurée, c’est-à-dire l’espace de dix ans et quelques mois.
Dès ses débuts, M. Drouhot se fit remarquer par son zèle pour la maison de Dieu ; il sut si bien rajeunir la vieille église de Tongtse que Mgr Seguin, agréablement étonné du changement, lui en exprima de vives félicitations, à la visite qui suivit. Plus tard, il la dota de nouveaux autels et remplaça les anciennes colonnes devenues hors d’usage. Son rêve eût été de pouvoir la reconstruire. Il prépara un emplacement, réunit quelques matériaux et commença des fondations devenues célèbres dans la région, sous le nom de tranchées de Tongtse. Mais la maladie d’abord, le manque de ressources ensuite l’empêchèrent de pousser les travaux plus loin.
Il donnait des soins tout particuliers à la portion choisie de son troupeau, les chrétiens de la ville de Tongtse. Les catéchismes aux écoles et les confessions répétées lui prenaient une bonne partie de son temps ; aussi Tongtse devint-il un des districts où les communions fréquentes étaient les plus nombreuses. Avec un peu plus d’expérience du ministère dans la campagne, il fut certainement devenu un excellent missionnaire. Mais Dieu ne lui en laissa pas le temps.
C’est en confessant pour la fête de Noël que M. Drouhot contracta la maladie qui devait l’emporter si rapidement. Saisi par un refroidissement, il avait négligé de le soigner, le jugeant sans gravité. Le 9 janvier, aussitôt après sa messe, il retourna de nouveau au confessionnal pour entendre les chrétiens qui se préparaient en vue de la prochaine visite de Mgr Seguin. Ne se sentant pas à son aise, il ne déjeûna pas et, malgré le froid, négligea de prendre une chaufferette. Vers onze heures, ne pouvant plus lutter contre la fièvre, il se mit au lit grelottant. Le lendemain à son arrivée, Mgr Seguin s’empressa de le soigner ; il lui procura une transpiration qui améliora son état. Par malheur, M. Drouhot reprit froid, et une seconde transpiration demeura presque sans effet. Dans ces conditions il ne restait plus qu’à recourir aux médecins chinois et à leurs médecines. Or, notre malade, se méfiait de celles-ci et de ceux-là, aucune exhortation ne modifia sa volonté.
A la fin cependant, il consentit à voir un médecin. Il s’ensuivit une amélioration ; mais, M. Drouhot ne la trouvant pas assez rapide, changea de médecin. Le second docteur dénigra tout ce qu’avait dit et ordonné son collègue, et prescrivit une potion très différente de la première, dont l’action fut tout simplement désastreuse. Malgré les soins du premier docteur rappelé à la hâte, l’état du M. Drouhot ne cessa d’empirer et deux jours plus tard, il rendait son âme à Dieu. C’était le 17 janvier, à dix heures et demie du soir, juste au moment où le confrère, qui lui avait administré les sacrements, en était arrivé au passage : In manus tuas Domine, commendo spiritum meum des prières des agonisants.
Les chrétiens voulurent garder la dépouille de leur curé pendant six jours pour avoir le temps de prier pour lui et de préparer une sépulture digne de Tongtse. Et on remarqua que, durant ces six jours, les traits du défunt ne s’altérèrent point. Enfin, le 24 janvier, le cher défunt accompagné par trois confrères, fut conduit à sa dernière demeure en grande solennité, au milieu d’une affluence sans pareille de chrétiens et de païens. Il repose maintenant au flanc de la montagne en face de l’église et de la ville de Tongtse qu’il a tant aimées et pour lesquelles il priera.
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Références
[3003] DROUHOT Louis (1883-1920)
Références biographiques
AME 1909 p. 53. 1919-20 p. 383. CR 1908 p. 287. 1911 p. 101. 1914 p. 62. 1915 p. 78. 1916 p. 86sq. 1920 p. 141. 1921 p. 56.