Antoine GAZTAMBIDE1932 - 2023
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4079
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Identité
Naissance
Décès
Biographie
[4079] GAZTAMBIDE Antoine est né le 27 juillet 1932 à Arnéguy (Pyrénées-Atlantiques). Ordonné prêtre le 6 juillet 1958, il part le 12 juin 1960 pour la mission de Mandalay (Birmanie). Après l’étude du birman, il est nommé vicaire de Bassein (1961-1962), puis curé de Yoathegong (1963-1966). Expulsé de Birmanie en 1966, il reçoit une nouvelle affectation pour la mission de Seoul (Corée). Il étudie le coréen à Seoul (1967-1969), puis il est nommé curé de Shingui (1969-1971), de Sang Ju (Seomun Dong) (1972-1979), d'Andong (Tae Hwa Dong / Daehwadong) (1979-1986), de Chom Chon (Jomchon) (1986-1993), et de Pong Hwa (Bonghwa)(1993-1998). A partir de 1988, il est responsable du centre de pèlerinage d’Ugok. En 2013, il est deuxième conseiller du groupe Corée. Il meurt le 1er juin 2023 à Daegu.
Nécrologie
Père Antoine Gaztambide
Le Père Antoine GAZTAMBIDE est originaire d’Arnéguy, une petite commune des Pyrénées Atlantique à la frontière espagnole, dans le diocèse de Bayonne. De la maison paternelle, il suffisait de passer un petit pont pour se retrouver sans même s’en apercevoir en Espagne. Fils de Michel Gaztambide, menuisier, et de Graciane Auzqui, il est le cinquième d’une fratrie de six enfants (4 garçons et 2 filles).
Il est né le 27 février 1932 et est baptisé dès le lendemain à l’église paroissiale. Il fréquente l’école primaire du village de 1943 à 1946. Il est confirmé à Hasparren le 1er juin 1944 et c’est dans cette même ville qu’il entreprend, au Collège, ses études secondaires. Ensuite, jusqu’en 1951, il est élève au petit séminaire diocésain d’Ustaritz. L’un de ses frères aînés est séminariste et sera prêtre du diocèse de Bayonne. A lui, réceptif aux récits que font des missionnaires de passage dans son école, il vient l’idée de suivre leur exemple.
Le 15 mai 1951 il demande à entrer aux Missions Étrangères; il y est admis comme aspirant le 2 juin et fait sa rentrée au séminaire de Bièvres le 16 septembre de la même année. Fin 1953, après ses classes de philosophie, il part pour l’Allemagne effectuer son service militaire. A partir de février 1956, libéré de ses obligations, il est au Séminaire de la rue du Bac. Il est ordonné prêtre le 6 juillet 1958 à Baïgorry au Pays basque et reçoit l’année suivante sa destination: Mandalay, la Birmanie! Il s'embarque pour sa mission le 12 juin 1960.
Dès son arrivée en mission Antoine se met à l’étude du birman; de 1961 à 1962 déjà, tout en poursuivant son étude, il est vicaire en paroisse à Bassein. De 1963 à mai 1966 il est curé à Yoathegong. Le coup d’état militaire de mars 1962 instaure un régime autoritaire dominé par Ne Win: la Birmanie est dès lors soumise à une dictature militaire. Et tous les missionnaires arrivés dans le pays après l’indépendance de 1948 sont expulsés. Antoine doit donc retourner en France.
En septembre 1967 on lui donne une nouvelle destination: ce sera la Corée. A Séoul Antoine apparemment doué pour l’étude des langues s’est mis au b-a-ba du coréen et s’en tire très bien. Il rejoint en 1969 le diocèse nouvellement créé de Andong (dont l’évêque est son confrère René Dupont). En août Antoine est nommé curé de la petite paroisse de Shingui, dans la région de Mungyong: il y reste en poste jusqu’à juillet 1971. Il prend alors son congé réglementaire en France, puis en janvier 1972, de retour en Corée, il devient curé d’une paroisse dans le quartier Seomundong en ville de Sangju. Il occupe ce poste jusqu’en mai 1979. De 1979 à janvier 1986 il est curé de la paroisse de Daehwadong à Andong. De janvier 1986 à mai 1993 curé de la paroisse du district de Jomchon. Enfin de juin 1993 à septembre 1998, curé de la paroisse de Bonghwa.
A Bonghwa Antoine s’intéresse à la vie d’un lettré coréen de la première moitié du 18ème siècle, un nommé Hong Yuhan; cet homme, à la suite de lecture d’ouvrages sur le Christianisme introduits de Chine en Corée, est devenu un « priant-Dieu », sans avoir jamais été baptisé. Animé d’une foi profonde, il a vécu une bonne partie de sa vie à la manière d’un moine, respectant scrupuleusement le jour du Seigneur et prenant soin autour de lui des gens dans le besoin. (Deux de ses petits-enfants devenus chrétiens subiront le martyre au siècle suivant et seront canonisés…) Antoine s’intéresse donc de près à Hong Yuhan et entreprenant des recherches, il peut identifier, sur une petite colline dominant la vallée de Ugok, la sépulture de son héros. Il s’applique à en faire un lieu de pèlerinage, il s’y établit durablement et fonde un centre d’accueil dont il devint de septembre 1998 à septembre 2010 l’animateur et le « recteur ».
Les pèlerins peuvent y faire retraite. Antoine construit une grande salle polyvalente permettant de rassembler du monde, de tenir des conférences, de célébrer la messe. Il prend grand soin de l’environnement naturel; il l’aménage avec goût. Captant l’eau d’un ruisseau il peut constituer sur place une sorte de piscine rustique à ciel ouvert. En été des collégiens ou les enfants de différentes paroisses peuvent venir camper… Des sessions catéchistiques s’y tiennent.
Ainsi Antoine s’est attaché à ce lieu et à cette oeuvre qu’il a fondée. Il aurait bien voulu y prendre sa retraite. Mais en septembre 2010 un autre prêtre est nommé pour le remplacer et c’est avec regret qu’Antoine doit s’éloigner, non loin de là, à Hanoul, dans une maison qu’il a fait construire à la hâte. L’endroit est isolé, Antoine se fait vieux… Il continue cependant à rendre service à la paroisse de Bonghwa, il va en particulier célébrer la messe régulièrement dans une desserte paroissiale le dimanche. En semaine, chez lui souvent, il célèbre l’eucharistie avec des religieuses.
En 2010-2011 on l’opère des deux hanches. Trop tôt après l’intervention, en faisant du jardinage, il se déboite une hanche et dès lors il a du mal à se déplacer. Et depuis quelques mois il ne peut plus conduire sa voiture; il est fatigué.
Fin mai 2023 il est victime de la covid, il est hospitalisé. Il surmonte la covid mais, fragilisé, décède le premier juin à l’hôpital de Daegu.
Antoine est un homme jovial, accueillant: un bon vivant qui aime les gens et rester avec eux. Une belle voix aussi: il chantait à merveille. Il sait créer autour de lui un climat de joie et de fraternité. Doué de beaucoup d’humour, aimant à plaisanter, c’est aussi un homme sérieux, ingénieux, entreprenant, travailleur. Il est disponible et attentif à ses paroissiens. Il sait animer et rendre vivantes les communautés chrétiennes qui lui sont confiées. A Ugok, dans ce Centre de pèlerinage qu’il a fondé, il aime recevoir ses confrères: il les convie tous pour la Saint Antoine à un bon repas joyeux fraternel. Il laisse le souvenir d’un confrère agréable et d’un bon pasteur.