Charles LABBÉ1648 - 1723
- Statut : Évêque coadjuteur
- Identifiant : 0061
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1680 - 1697
- 1708 - 1723
Biographie
[0061]. Charles-Main Labbé naît vers 1648 à Notre-Dame de la Délivrande, alors commune de Luc-sur-Mer (Calvados), actuellement de Douvres. Il fait ses études à Paris, probablement au collège d'Harcourt où existaient des bourses pour les étudiants de plusieurs diocèses de Normandie, et en particulier de Bayeux. Il est professeur dans ce collège, quand il décide de se consacrer à l'apostolat dans les pays infidèles.
Il part du Séminaire des MEP le 22 décembre 1678, et s'embarque à Port-Louis le 1er février 1679.
Cochinchine (1684-1698)
A son arrivée au Siam, il est question de l'envoyer au Laos, et finalement il part pour la Cochinchine, dont Mgr Mahot le nomme provicaire en 1684. Il travaille dans les provinces de Thua-tien et de Quang-binh. A dater de 1689, il rencontre des difficultés au sujet de l'administration des chrétiens, avec le père Barthélemy d'Acosta, jésuite portugais ; d'ailleurs, à cette époque et dans les années précédentes, les Portugais l'inquiétent souvent, et veulent même lui faire quitter la Cochinchine.
Lorsque Mgr Pérez, évêque de Bugie et vicaire apostolique de Cochinchine, arrive à Faï-fo au commencement de l’année 1692, le père Labbé le reçoit dans son presbytère.
Une de ses lettres écrite l'année suivante, en 1693, donne de la mission de Cochinchine la statistique suivante :
« Il y a dans ce royaume 200 églises ou oratoires où s'assemblent 30 000 chrétiens, qui mènent une vie assez réglée pour pouvoir fréquenter les sacrements. Je me suis informé du nombre des fidèles qu'il y avait lorsque M. Hainques commença sa mission. Les plus anciens catéchistes et les chrétiens les plus sages, que j'ai interrogés en divers lieux, m'ont assuré qu'alors il n'y avait pas plus de 5 000 à 6 000 chrétiens, tant bons que mauvais. Ainsi, depuis l'entrée des prêtres français dans la Cochinchine, près de 25 000 idolâtres ont embrassé la foi par le ministère de ces prêtres, des PP. Jésuites, et des prêtres et des catéchistes du pays. "
France (1698- 1704)
En 1697, il est envoyé en France afin de collaborer à la rédaction du Règlement général des MEP. Il arrive en 1698, et, ce travail achevé, il se rend à Rome pour exposer la situation difficile de la mission de Cochinchine, par suite de l'administration médiocre du P. Pérez. Revenu en France, il y publie ou on publie, en 1702, une de ses lettres sur les Rites. Dans cette lettre, il combat deux des principales objections présentées par les partisans des Rites contre toute décision du Pape : la patente de l'empereur de Chine, et la nécessité d'une nouvelle information sur les lieux mêmes ; pour conclure, il prie le Souverain Pontife de donner au plus tôt une solution définitive. En 1703, il écrit une lettre sur la persécution de Cochinchine.
Le 15 janvier 1697, il est nommé évêque de Tilopolis et coadjuteur du vicaire apostolique de la Cochinchine ; il refuse, craignant des difficultés avec le P .Pérez. Il finit par consentir ; il est sacré à Paris dans la chapelle de l'archevêché, par Mgr de Noailles, le 24 février 1704.
Quelques jours auparavant, 22 janvier 1704, il reçoit le bref Acceptis fraternitatis (Jus Pont. de Prop. Fid., vii, supplém., p. 76), dans lequel le Pape Clément XI encourage ses chrétiens qui viennent de subir la persécution.
Cochinchine (1708-1723)
Cette même année, il repart pour la Cochinchine ; s'étant attardé au Siam, et ayant fait naufrage alors qu'il se rendait à Macao pour voir le légat pontifical Charles-Thomas Maillard de Tournon, il n'arrive qu'en 1708. Selon ses prévisions, son rôle de coadjuteur s’avère assez difficile ; il se dédommage de ne pouvoir le remplir comme il le désire, en exerçant directement le ministère apostolique ; c'est ainsi qu'en 1711 il baptise 120 adultes et entend plus de 3 000 confessions. Il s'occupe aussi des religieuses Amantes de la Croix qui, à cette époque, possédent 20 petits couvents.
La persécution qui sévit de 1714 à 1717, spécialement dans le Dinh-cat, arrête son activité.
Il meurt près de la principale chrétienté du Phu-yen, aux environs de Mang-lang, le 24 mars 1723.
Ses nombreuses lettres sur la situation religieuse de la Cochinchine sont intéressantes et instructives.
Références
Bibliographie. - Lettre de M. Marin Labbé nommé par le Saint-Siège évêque de Tilopolis, et coadjuteur au Vicariat apostolique de la Cochinchine, au Pape, sur le certificat de l'Empereur de la Chine, et sur la nécessité de condamner sans délai toutes les superstitions chinoises. - mdccii, in-12, pp. 132, s. l'av.
Id. - Chez les héritiers de Jean Keerberg à Anvers, mdccii, in-12, pp. 127, s. l'av.
Récit abrégé de la dernière persécution de la religion chrétienne dans la Cochinchine, par un missionnaire de ce royaume-là. - Chez L. V. Thiboust et Pierre Esclassan, libraire-imprimeur, place de Cambray vis-à-vis le collège royal, Paris, mdcciii, in-18, pp. 120.
Notes bio-bibliographiques. - N. L. E., vi, p. 89. - Rev. rel. Cahors, 1913, Lettre sur M. Ausiès de Fonbone, pp. 751, 767, 780, 798.
Rép. de MM. des M.-E., p. 186. - Lett. édif. et cur., i, pp. 105 et suiv., 112, 120 et suiv., 142 et suiv. - Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., p. 482. - Docum. hist., i, Tab. alph. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - La Coch. rel., i, pp. 311, 341. - Lett. à l'év. de Langres, p. 348. - La Franc. pont., ii, p. 691. - Les pr. voy. fr. à la Chine, pp. xxx, 8.