Jean BASSET1662 - 1707
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0093
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Biographie
[0093] Jean Basset a été missionnaire en Thaïlande (Siam) et en Chine au XVIIe siècle.
Il est originaire de Lyon (Rhône), où il naît en 1662, fils d’un échevin de la ville. Il fait sa philosophie et sa théologie au séminaire Saint-Sulpice à Paris où il entre, étant déjà clerc, le 12 octobre 1677. Il en sort bachelier de la Sorbonne et entre en 1684 au Séminaire des MEP.
Siam (1686-1689)
Il part de Paris en janvier 1685, puis de Brest le 3 mars suivant, pour le Siam (Thaïlande) avec le marquis de Chaumont, chef de l’ambassade envoyée par Louis XIV au roi du Siam, Phra Naraï. Il n’est encore que diacre. Il est ordonné prêtre à Ayuttaya (Juthia) au mois d’août 1686.
Chine (1689-1707)
Il part avec les troupes françaises commandées par Desfarges, chef de l’expédition militaire pour Pondichéry, d’où il se rend à Guangzhou (Canton) fin 1689. Il travaille dans les provinces du Guangdong (Kouang-tong), Fujian (Fo-kien), Zhejiang (Tche-kiang), Jiangxi (Kiang-si).
De 1692 à 1693, il est provicaire du Jiangxi (Kiang-si). Le 30 juin 1693, il publie le mandement de Mgr Maigrot sur les Rites chinois. En 1694, il fonde un établissement dans le Sichuan (Tsin-tcheou), au nord de Chongqing (Hou-kouang). En 1695 et pendant quelques années, il remplit les fonctions de procureur à Guangzhou (Canton), tout en exerçant le ministère apostolique.
Après avoir, en 1700, discuté avec les vicaires apostoliques le Règlement général de la Société des MEP, et soutenu ce qu’il croit être les droits du Séminaire, il accepte en 1701 la proposition que lui fait Mgr de Lionne de partir pour le Sichuan (Se-Tchoan) en qualité de provicaire. Le 30 avril 1702, il arrive à Chengdu (Tchen-Tou) avec le P. de La Baluère. Les deux missionnaires y fondent un modeste établissement. Puis ayant quelques difficultés à le faire tolérer par les mandarins, le P. Basset se rend à Si-Ngan fou) où il demande et obtient la protection du vice-roi du Sichuan (Se-Tchoan) récemment nommé. De ce voyage, il ramène plusieurs enfants qui deviennent prêtres Un d’eux, le meilleur, est André Ly, dont le Journal, composé en latin, sera publié en 1903.
Vers le milieu de l’année 1704, la position des ouvriers apostoliques à Chengdu (Tchen-Tou) s’améliore, grâce à la bienveillance du nouveau vice-roi. Basset baptise quelques locaux, et nomme trois notables chargés de surveiller la chrétienté naissante. Il envoie des catéchistes faire une expédition « chez les sauvages », sans savoir aujourd’hui exactement quelles peuplades il entendait par ce nom. En 1705, 1706 et 1707, il fait plusieurs voyages à travers la province, achète une maison à Ya’an (Ya-tcheou), commence les stations de Long-hou-pou, Kiong tcheou, Houang-kia-keou, Min-chan, Gan-io, Sin-tou, Pong-chan, King-tang, etc.
Il compose un petit catéchisme dont, 40 ans plus tard, les missionnaires recommanderont encore l’étude aux chrétiens, et dont le catéchisme en usage au Sichuan (Se-tchoan), jusqu’en 1904, conservera la partie qui traite de la doctrine en général. Il traduit le Nouveau Testament, depuis le 1er chapitre de saint Mathieu jusqu’au 1er chapitre inclusivement de l’épître de saint Paul aux Hébreux. Il commence la traduction du Catéchisme de Fleury. Ces traductions ne sont cependant pas parfaites, au dire du P. Martiliat qui semble avoir raison. Il compose un assez long mémoire intitulé « Avis sur les missions de Chine », dans lequel il préconise la liturgie chinoise, et le recrutement du clergé chinois parmi les hommes d’un certain âge, qui seraient ordonnés sans avoir appris le latin.
En 1707, il reçoit l’ordre d’aller à Pékin obtenir le piao (patente impériale). Il part au mois de juin. Mais en route, il apprend que le légat pontifical, Mgr de Tournon, n’autorise pas la demande du piao, dont le texte est contraire aux décrets de Rome de 1704. Il se conforme à cette défense, se rend dans le Guangdong (Kouang-tong) et visite quelques-unes de ses anciennes chrétientés. Il meurt à Guangzhou (Canton) au mois de décembre 1707 (nous ignorons le jour), emporté « par une maladie qui le prit tout-à-coup ».
Références
Notes bio-bibliographiques.
— Historia Cultus, Eadem Dectaratio Illustrissimi Domini Maigrot, publicata a Reverendissimo Domino Joanne Basset, baccalaureo Sorbonico, provicario provinciæ Kiansi Sinarum, p. 409. — Apolog. des Dominic., même déclaration, en français, p. 468. — Journ. du voy. de Siam, pp. 11, 29, 59, 127, 132. — Lettre de M. l’abbé de Lionne à M. Charmot, (14 novembre 1693), p. 124. — Anecd. sur l’ét. de la Rel., iii, p. 318. — Corresp. de Tronson, iii, pp. 250, 279. — Mém. de la Cong., iv, pp. 488, 503, 578. — Lett. édif. et cur. Premier mém. apol., iii, p. 142. — Journ. d’A. Ly, Tab. alph.