Esprit-Marie FLORENS1762 - 1834

[274] Vicaire apostolique du Siam, Esprit-Marie-Joseph Florens naît le 4 juin 1762 à Lagnes (Vaucluse). Il fait une partie de ses études théologiques dans la petite communauté d’Issy, d’où il entre, le 19 décembre 1785, au Séminaire des MEP.
Ordonné prêtre en 1786, il part le 20 janvier 1787 pour le Siam. Il est d’abord chargé du district de Chantaboun¬ ; en 1790 ou 1791, le nombre des missionnaires étant réduit à trois, Mgr Garnault lui laisse le soin de ce district, tout en l’appelant à Bangkok et en lui donnant l’administration de la paroisse Sainte-Croix¬ ; entre les deux postes, par mer, on compte environ une douzaine de jours de voyage. Outre les devoirs ordinaires du ministère, il s’occupe de quelques élèves qui sont allés ou qui doivent aller au Collège général. A Chantaboun, en 1796, il achète un terrain pour y construire une église¬ ; cette petite propriété lui est prise, en 1809 ou 1810, par un des frères du roi du Siam.
En octobre 1810, en vertu de la bulle de Pie VI, du 23 juillet 1798, Mgr Garnault le désigne pour lui succéder. Celui-ci meurt le 4 mars 1811 ; l’élu va se faire sacrer évêque de Sozopolis, le 12 avril 1812, en Cochinchine, à Tho-duc ou à Covuu, par Mgr Labartette. Avant de rentrer à Bangkok, il passe par Pinang, et approuve de nouveau l’établissement du Collège général dans cette île. On le trouve encore à Pinang pendant les années 1818 et 1819, travaillant à la paroisse et au Collège. En 1820, il retourne à Bangkok¬ ; il rencontre des difficultés avec les Portugais qui avaient demandé des prêtres à l’archevêque de Goa.
Il y fait construire l’église de l’Assomption, et peu à peu reçoit enfin de France quelques collaborateurs.
Par un décret du 22 septembre 1827, le Pape Léon XII lui donne juridiction sur Singapore. Ce décret devait être confirmé par celui de Grégoire XVI, du 3 janvier 1840.
En vertu du bref Quum sicut nobis (Jus Pont. de Prop. Fid., iv, p. 688) du 5 février 1828, l’évêque choisit le P.B. Bruguière pour son coadjuteur, le sacre en 1829, l’envoie à Singapore, et quelque temps après consent généreusement à le laisser partir pour la Corée. Il le remplace en 1833 comme coadjuteur par le P.Courvezy.
Il travaille à recouvrer l’emplacement de l’ancienne église de Juthia, accepte la charge d’une partie de la mission du Cambodge et du Pégou, envoie le P. J.-P. Barbe dans ce dernier pays, et le P.J.-B. Boucho chez les Nias.
Le 30 mars 1834, il meurt à Bangkok ; il est enterré dans l’église Sainte-Croix.
Sa carrière offre un bel exemple de persévérance et de zèle apostoliques¬ : pendant près de 30 ans, il n’est aidé que par six ou sept prêtres indigènes et par un ou deux missionnaires français ; pendant quelques années même, il est le seul missionnaire européen au Siam, et il maintient les postes du vicariat¬ ; dès qu’il reçoit quelques nouveaux ouvriers, il ne craint pas d’accepter de nouvelles charges, et il envoie ses collaborateurs porter sur des terres encore complètement infidèles la connaissance de la vraie religion. Son esprit d’humilité et de pauvreté était très grand.