Louis FONTANA1781 - 1838

[0323] Philippe-Jean-Louis DESJARDINS naît le 6 juin 1753 à Messas (Loiret). Il fait ses études au collège de Meung, au séminaire d'Orléans, et au séminaire Saint-Sulpice à Paris. De bonne heure, il va professer la philosophie à Lyon, où il est ordonné prêtre le 20 décembre 1777 ; il revient ensuite à Paris ; il est reçu docteur en théologie le 12 avril 1783. Il devient presque aussitôt chanoine et grand vicaire de Bayeux, puis doyen de la collégiale de Meung et vicaire général d'Orléans. En 1792, il se réfugie en Angleterre.

Il part pour l'Amérique en 1793. Il est agrégé au séminaire des MEP de Québec, et proposé pour être évêque de cette ville ; il recueille de nombreuses aumônes pour les prêtres français réfugiés en Angleterre, revient en France en 1802, est nommé curé de Meung, et de nouveau vicaire général d'Orléans. Peu de temps après, appelé à Paris, il est attaché à la légation du cardinal Caprara.

Le 1er avril 1805, il est reçu directeur du Séminaire des MEP ; sa nomination n’est enregistrée par le conseil du Séminaire que le 17 avril 1809 ; deux jours après, le 19 avril, il est nommé assistant. Il cumule les fonctions de directeur, fort simplifiées à cette époque, avec la charge de la paroisse Saint-François-Xavier dont il est nommé curé en 1806. En 1810, la police saisit des lettres que lui écrivent des personnages ennemis de l'Empereur, et en particulier le duc de Kent.

Il est arrêté au mois d'octobre de la même année, et passe quatre ans dans les prisons de Vincennes, de Fenestrelle en Piémont, de Compiano dans l'état de Parme, de Verceil en Piémont. Ses amis sollicitent à plusieurs reprises sa mise en liberté. Napoléon leur fait répondre que leurs demandes l'importunent, et qu'il s'en délivrerait en faisant fusiller Desjardins.

L'exilé rentre en France en 1814 et reprend ses fonctions de curé et de directeur. C'est à cette époque qu'il envoie au Canada de nombreux tableaux religieux qu'il achète à Paris, et dont plusieurs ont une réelle valeur. Il est choisi en 1819 comme grand vicaire par l'archevêque de Paris, Mgr de Talleyrand-Périgord. Il donne alors sa démission de directeur du Séminaire des MEP, et il est nommé directeur honoraire ; en cette qualité, il prend part aux élections du 14 janvier 1823 et du 15 novembre 1832. Les occupations de vicaire général n'absorbent pas toute son activité : il fonde le petit couvent de la Madeleine pour les filles repenties ; il est président du Comité des pensions de la maison du roi, etc. En 1817, il refuse l'évêché de Blois, et quand le 13 janvier 1823, Louis XVIII le nomme à l'évêché de Châlons-sur-Marne, il refuse également. En 1830, lors du sac de l'archevêché, son appartement est pillé.

Étant tombé malade, il se retire chez les Dames de Saint-Michel, rue Saint-Jacques. Il y meurt le 21 octobre 1833. A l'occasion de sa mort, l'archevêque de Paris, Mgr de Quélen, publie une lettre faisant son éloge. Sa réputation de sagesse et de bonté était très méritée.