Louis FONTANA1781 - 1838

[0323] Mgr Louis Fontana a été vicaire apostolique du Se-tchoan.

Né le 2 juillet 1781 à Ivrée (province de Turin, Italie), il fait ses études à Turin. S’étant rendu à Rome, il rencontre les directeurs du Séminaire des MEP réfugiés dans cette ville pendant la Révolution française, et leur exprime son désir de se consacrer aux missions. Il part de Rome en février 1807, avec sa destination pour le Tonkin occidental, tout au moins provisoirement, c’est-à-dire dans le cas où un changement ne s’imposerait pas. Quand il arrive au Tonkin, après de longs arrêts forcés au Bengale, à Pinang, à Macao, Mgr Longer juge les besoins du Se-tchoan plus pressants que ceux de sa mission, et le dirige vers le vicariat de son ami, Mgr Dufresse.

Le P. Fontana remonte le fleuve Rouge, traverse le Yun-nan, et après un voyage qui dure du 2 janvier au 5 mars 1812, il parvient à Lo-lang-keou ; il est donc un des premiers Européens à suivre cette voie, que la France a ouverte à tous ensuite.

Il est placé dans la partie méridionale de la province du Se-tchoan. Lors de la persécution de 1814, et après la fuite de Mgr Florens, il prend soin des élèves du séminaire de Lo-lang-keou, et en emmène un certain nombre avec lui au Yun-nan. En même temps, il administre les chrétientés de cette province.

Quoiqu’il n’a que quelques années de présence en mission, en l’absence de tout autre missionnaire, sauf le P.Escodéca de la Boissonade âgé et malade, il est, en juin ou juillet 1817, élu évêque de Sinite et vicaire apostolique du Se-tchoan. En même temps, le Pape nomme évêque de Maxula un chanoine de La Rochelle, le P. Pérocheau, et l’envoie au Se-tchoan pour sacrer le P.Fontana. Il autorise ce dernier à choisir Mgr Pérocheau pour être son coadjuteur, ce qui a lieu.

Après sa consécration épiscopale à Tchang-cheou, dans la maison de la famille Kiao, le 21 mai 1820, Mgr Fontana se fixe à Moey-tcheou. Il est pris par des brigands, enchaîné, mais racheté par les chrétiens. Il va alors s’installer à Kiong tcheou, puis à King-tang dans les montagnes, où il demeure pendant 8 ans à l’abri des recherches. Chaque année, aussi régulièrement que possible, il envoie des prêtres chinois au Kouy-tcheou et au Yun-nan¬ ; le 5 septembre 1831, il écrit au Séminaire des MEP une lettre sur l’utilité de nommer un vicaire apostolique pour cette dernière province. En 1832, il exprime le vif désir que les MEP se chargent de la Corée et du Japon¬ ; peu après il étudie la question de l’apostolat du Thibet, et conclut que la mission du Se-tchoan ne peut s’en occuper. Ayant établi le séminaire de Mou-pin, et le voyant en bon état, il supprime, en 1836 ou 1837, celui de Long-ki.

La province du Hou-kouang, administrée par le vicaire apostolique du Chan-si, ayant été érigée en vicariat apostolique, le Pape Grégoire XVI lui donne pour chef Mgr Fontana, par le bref Pastorale officium (Jus Pont. de Prop. Fid., v, p. 204), du 14 avril 1838¬ ; un autre bref Et si, de ce même jour (Ib., p. 204), lui permet de rester au Se-tchoan, de nommer un de ses missionnaires vicaire apostolique du Hou-kouang et de le sacrer évêque de Benda.

Avant l’arrivée de ces pièces au Se-tchoan, Mgr Fontana meurt le 11 juillet 1838, à Tchen-tou, entre les bras du P. Ponsot.

Son corps repose au cimetière Mo-pan-chan.