Louis MOUSSET1808 - 1888
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0421
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1835 - 1888 (Pondichéry)
Biographie
[0421] MOUSSET Louis-Marie, originaire de Sanzay dans les Deux-Sèvres, naît le 7 février 1808. Après son ordination sacerdotale qui a lieu non pas le 7 février 1834, comme la première partie du Mémorial l’indique, mais le 28 mai 1831, il exerce le ministère dans son diocèse. Le 7 février 1834, il entre au Séminaire des Missions Étrangères. Le 22 avril 1835, il part pour la mission Malabar dont le siège épiscopal est à Pondichéry.
Peu après son arrivée, il est envoyé dans la région de Madurai où il s’efforce de ramener les catholiques égarés par les Goanais. Quand cette région est remise aux religieux de la Compagnie de Jésus (1838), il y reste quelque temps encore pour initier les nouveaux occupants aux usages locaux. En 1842, Mgr Bonnand le charge de visiter les chrétientés du Coimbatore et du Mysore. Deux ans plus tard, il revient à Pondichéry. Il assiste aux deux synodes de 1844 et de 1849.
En 1845, la Mission Malabar est réorganisée et la Mission Pondichéry créée. Il y est rattaché. Nommé professeur de quatrième au petit séminaire de Pondichéry, il demeure quarante années dans cette fonction et n'en demande jamais d'autre. Outre sa classe, il se livre à des études approfondies sur le tamoul et rédige plusieurs ouvrages, notamment deux volumineux dictionnaires qui continuent de rendre les plus précieux services aux ouvriers apostoliques. Ces deux dictionnaires sont faits en collaboration avec le pro-vicaire de la mission, le P. Dupuis, mais c’est bien lui, le P. Mousset qui en est le principal artisan.
Un linguiste distingué
Le 8 février 1888, il meurt à Pondichéry. Prêtre pieux et charitable, il est aussi fort érudit : il possède le sanskrit et le malayalam, parle très bien le tamoul, connaît passablement l'hébreu et lit couramment le grec, l'anglais et le portugais.
Nécrologie
M. MOUSSET
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE PONDICHÉRY
Né le 7 février 1808.
Parti le 22 avril 1835.
Mort le 8 février 1888.
« Né en 1808 au village de Sanzais (Deux-Sèvres), M. Louis-Marie Mousset avait fait ses premières études sous la direction de son curé. Ordonné prêtre, il fut chargé du soin d’une paroisse, où existaient encore un certain nombre de partisans de la Petite Église : la partie fidèle de son troupeau ne s’élevait guère qu’à quatre-vingts personnes.
« C’est de cette paroisse qu’il partit en 1834 pour le Séminaire des Missions-Étrangères de Paris, d’où il fut envoyé à Pondichéry, en 1835.
« La Mission de Pondichéry comprenait alors les diocèses actuels de Pondichéry, de Coïmbatour, de Mayssour et de Maduré. C’est dans cette dernière partie de la mission que le Père exerça son zèle tout d’abord. Lorsque les Pères de la Compagnie de Jésus purent rentrer dans ce Maduré, qui leur est si cher à tant de titres, Mgr Bonnand parcourut toute la mission, afin de leur remettre en mains les différentes chrétientés. Le P. Mousset fut choisi pour accompagner Sa Grandeur et l’aider dans ce long et pénible voyage.
« Quand il fut terminé, le P. Mousset resta assez longtemps encore au Maduré pour mettre les RR. PP. Jésuites au courant des usages. Aussi notre vénéré confrère aimait-il à dire en riant qu’il « avait été maître des novices de la Compagnie de Jésus, et qu’il n’ avait pas été « jugé digne d’y rester. »
« L’Église de Panjampatty fut celle dont il fut le plus longtemps chargé dans le Maduré, et il y a laissé d’excellents souvenirs. C’est pendant son séjour dans cette mission qu’il faillit être victime de la haine schismatique des chrétiens goanais. Il se trouvait chez un P. Jésuite avec le P. Méhay. Ses deux compagnons dirent la messe avant lui, et eurent pour servant le disciple même du P.Jésuite. Quant au P. Mousset, habitué à son propre disciple, il renvoya celui du P. Jésuite et bien lui en prit, car ce jeune homme, séduit par certains goanais, avait préparé pour les burettes une eau empoisonnée. Les deux autres Pères, pris immédiatement de douleurs violentes, et voyant que le P. Mousset n’éprouvait rien, comprirent ce qui leur était arrivé, prirent aussitôt un vomitif et parvinrent à arrêter l’effet du poison.
« En 1842, le P. Mousset fut chergé d’aller visiter les chrétientés du Coïmbatour et du Mayssour. De là, il se rendit, en 1844, à Pondichéry, pour assister au synode.
« A partir de ce moment, il ne quitta plus Pondichéry. Placé au petit séminaire comme professeur de quatrième, il y demeura jusqu’au jour où, devenu complètement aveugle, il lui fut impossible de remplir cette charge. Chose digne de remarque, il resta quarante ans dans la même fonction, chargé de la même classe, sans jamais témoigner le moindre désir d’un changement quelconque !
« Pendant la dernière année de sa vie, ses forces tombèrent peu à peu ; l’appétit disparut, puis une espèce de suffocation lui survint. Elle se renouvelait chaque nuit , et lui laissait pendant le jour une assez forte oppression. Le médecin constata bientôt une maladie de cœur compliquée d’une bronchite. Après avoir reçu tous les sacrements, le pieux missionnaire quitta paisiblement cette terre, le 8 février 1888, à l’âge de quatre-vingts ans.
« Le bon P. Mousset était un homme d’une intelligence et d’une science vraiment rares. Quand nous avions besoin d’éclaircissements sur une question, nous recourions à lui comme à un dictionnaire universel. Aussi l’appelions-nous entre nous l’Encyclopédie de la Mission. Histoire, mathématiques, sciences physiques, théologie, liturgie, géographie, etc. ; on aurait dit qu’il n’avait jamais rien oublié de ce qu’il avait étudié. A l’âge de soixante-quinze ans encore, c’était pour lui un bonheur de lire les Pères grecs dans leur langue. Il connaissait le sanscrit, le malialam, il parlait purement le tamoul, lisait couramment l’anglais et le portugais et était assez versé dans l’hébreu.
« Mais que dire de sa belle âme ? Tout porte à croire qu’il n’a jamais perdu l’innocence baptismale ; car jusqu’à sa mort le trait dominant de son caractère a été la candeur, la simplicité de l’enfant.
« Sa vie était intimement unie à celle de l’Église. Non seulement il connaissait admirablement la vie des Saints, mais, à la récréation, son bonheur était de rappeler quelques traits de la vie du saint dont l’Église clbrait la fête. On voyait qu’il était pénétré de ces pieux souvenirs, que son âme s’en nourrissait comme d’une véritable ambroisie. Cette union intime avec l’Église triomphante, il l’avait aussi avec l’Église militante. Les joies, les tristesses de l’Église étaient siennes. Il suivait régulièrement les progrès des différentes Missions, et, quand il eut perdu la vue, se faisait lire régulièrement les Annales de la Propagation de la Foï et les Missions Catholiques. Puis, dans les nombreuses prières qu’il faisait, comme nous le dirons bientôt, pour les âmes du Purgatoire, il parcourait en esprit toute l’Église , recommandant tour au Seigneur, Rome, la France , l’Angleterre, les différentes nations et chacune des Missions.
« Nous avons dit un mot des prières que faisait le P. Mousset pour les âmes du Purgatoire. On peut dire que c’était sa dévition favorite. Non seulement il examinait avec soin les indulgences accordées à chaque fête , afin de les gagner et de les appliquer à ces saintes âmes ; mais, désireux d’acquérir pour elles le plus de suffrages possible, il récitait chaque jour un grand nombre de prières enrichies d’indulgences par l’Église. Pour cela il ne négligeait pas la plus petite parcelle de temps. Avait-il à se rendre de sa chambre à l’Église, au réfectoire, à sa classe, etc…, il marchait lentement, récitant des prières pour ces chères âmes. A neuf heures du soir, complètement libre de tout souci, il commençait sa promenade dans le jardin de la Mission, et la prolongeait jusqu’à dix, onze heures ou même minuit, selon que ses forces le lui permettaient, et tout ce temps, il priait sans discontinuer. Oh ! que d’âmes il a dû délivrer ainsi !
« Simple comme un enfant, dévoué à l’Église comme un véritable apôtre, insensible à tout ce qui n’intéressait pas la gloire de Dieu et le salut des âmes, tel était notre cher confrère. Il semble qu’on pourrait résumer sa vie dans ces paroles du Seigneur au sujet de Job : Homo simplex et rectus ac timens Deum et recedens a malo. Toute son âme st dans ces quelques mots. »
Références
[0421] MOUSSET Louis (1808-1888)
Bibliographie. - Tous les ouvrages ci-dessous indiqués ont été imprimés à l'imprimerie de la mission, Pondichéry.
Composé par M. Mousset seul :
Pousei oudavi mandiram (Manière de servir la messe).
Ouvrages en collaboration avec M. Dupuis, mais dans la composition desquels M. Mousset eut la part principale :
Lattin pirânsou tamil agaradi. Dictionarium latino-gallico-tamulicum (Dictionnaire latin-français-tamoul). Auctoribus duobus missionariis apostolicis Congregationis Missionum ad Exteros. - E typographio missionariorum apostolicorum dictæ Congregationis, Pudicherii, 1846, in-8, pp. x-1430.
Pirânsou tamil agaradi. Vocabulaire français-tamoul. Composé par deux missionnaires apostoliques de la Congrégation des Missions-Etrangères, et enrichi d'utiles renvois à leur dictionnaire latin-français-tamoul. - 1850, in-8, pp. 420.
Pirânsou ilakkanha noudhtsouroukkam. Eléments de grammaire française [français-tamoul]. - In-12, pp. 160.
Anda vilakka sâstirattin sank-chebam koudia boumi sastira noulâdâram. Eléments de géographie avec un précis de cosmographie [français-tamoul]. - In-12, pp. 216.
Dictionnaire tamoul-français. Par deux missionnaires apostoliques de la Congrégation des Missions-Etrangères. - 1855-1862, 2 vol. in-8, pp. 932, 1113 ; 2e édit., 1895, in-8, pp. 1638.
Dictionnaire français-tamoul. - 1875, in-8 ; nouv. édit., 1912, in-8, pp. 1250.
Notes bio-bibliographiques. - M. C., xx, 1888, p. 95. - Sem. rel. Poitiers, 1888, pp. 191, 582. - Journ. asiat., 6e sér., ii, 1863, Sur l'imprimerie de la mission de Pondichéry, p. 396.
Vingt ans dans l'Inde, p. 50. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Hist. miss. Inde, Tab. alph. - Vie de Mgr de Marion-Brésillac, pp. 246, 280, 328.
Notice nécrologique. - C.-R., 1888, p. 218.