Constant DESAINT1831 - 1913
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0699
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1857 - 1913 (Mysore)
Biographie
[0699] DESAINT Amand, Constant, né le 12 août 1831 au Plessis-Brion dans l’Oise, fait ses études au petit séminaire de son diocèse et entre laïc au Séminaire des MEP le 19 septembre 1853. Prêtre le 13 juillet 1856, il est envoyé le 29 septembre suivant au Mysore.
Missionnaire catholique subventionné par l’autorité britannique
Sa première paroisse est Settihally (1) où ses connaissances médicales lui attirent la sympathie de tous. Le gouvernement anglais lui alloue une subvention annuelle d'un millier de francs avec lesquels il ouvre un modeste hôpital. En même temps, il achève la construction de l'église commencée par le P. Boyer. Il fonde la communauté des Sœurs de la Pitié, en partie composée de jeunes veuves auxquelles les coutumes indiennes ne permettent pas de se remarier. Il leur fixe pour double but de soigner les malades et d’instruire les enfants. (Settihally, Eglise, Presbytère, Couvent, Hôpital, grav., Hist. miss. Inde, v, p. lxvii ; A. M.-E., 1898, pp. 168, 169).
Plus tard, il est transféré à la mission de Pondichéry et y est agrégé en 1876. Affecté à Cuddalore (new town) en 1877 (2), il est en 1878 ou 1879 chargé de l'infirmerie de la mission et en 1885 de la plantation de café à Balmadès (3).
Auteur d’ouvrages religieux et d’un manuel de médecine
En 1895, il retourne au Mysore et se fixe à Bangalore Il a alors 64 ans. Il emploie ses dernières années à entendre les confessions à l'église Saint-François-Xavier, à traduire, composer et réviser des ouvrages en Kannada, qu'il fait imprimer à ses frais et qu'il distribue aux fidèles. On lui doit aussi plusieurs cantiques dans cette langue. Mais son principal ouvrage est le Manuel de Médecine qui a rendu et rend encore de grands services aux missionnaires.
Au mois d'octobre 1909, il se retire à l'hôpital Sainte-Marthe à Bangalore et c'est là qu'il meurt le 10 mai 1913. Il est alors le doyen d'âge et d'apostolat de la Société des MEP.
1 – Entre Bangalore et la mer d’Oman.
2 – Ville côtière des Indes britanniques, juste au sud de Pondichéry.
Nécrologie
M. DESAINT
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU MAÏSSOUR
Né le 12 août 1831
Parti le 29 septembre 1856
Mort le 14 mai 1913
Le 14 mai 1913, mourait à l’hôpital Sainte-Marthe de Bangalore M. Armand-Constant Desaint, missionnaire du Maïssour. Il avait quatre-vingt-deux ans, et, depuis la mort de M. Desgodins, il était le doyen d’âge de la Société des Missions-Étrangères.
M. Desaint était né au Plessis-Brion (Beauvais, Oise). Son père était garde-chasse du comte de l’Aigle. Dans sa jeunesse, il développa, par l’étude, le goût naturel qu’il avait pour la botanique ; et sous la direction de la comtesse de l’Aigle, qui soignait avec un grand dévouement les malades du pays, il acquit de précieuses notions de médecine usuelle, qui lui furent plus tard d’un si grand secours pour faire le bien autour de lui.
Lorsqu’il arriva à Bangalore en 1855, la mission du Maïssour comptait à peine dix-huit missionnaires. Il fut envoyé d’abord à Mysore, pour y étudier le tamoul sous la direction de M. Dallet. Il apprit ensuite le canara, et c’est surtout parmi les chrétiens de cette langue, qu’il a été appelé à exercer le saint ministère.
Chargé du district de Settihally par Mgr Charbonnaux, il gagna rapidement les sympathies des chrétiens, par la facilité avec laquelle il parlait leur langue, et surtout, par sa charité. Toujours disposé à soigner les malades qui venaient le consulter, il conquit, de bonne heure, la réputation de savant docteur, dans toute la région. Le nombre de ses clients augmentant, il songea à bâtir une chambre ou deux pour abriter ceux qui, plus malades, devaient être suivis de plus près. Le gouvernement anglais lui accorda un secours pour cette construction, et ce fut l’origine du petit hôpital de Settihally, qui reçoit encore une subvention annuelle du gouvernement. Pour diriger cet hôpital, comme aussi pour offrir une situation aux jeunes veuves, qui, d’après les coutumes de la caste, ne peuvent se remarier, il posa les bases d’une petite communauté de la Pitié, qui fut longtemps prospère.
L’église de Settihally, commencée par M. Boyer, était inachevée. M. Desaint eut la consolation d’en mener les travaux à bonne fin, et de pouvoir ainsi doter la chrétienté d’un édifice, l’un des plus grands, sinon des plus beaux, du diocèse de Mysore.
M. Desaint était d’une constitution robuste, d’une grande simplicité et d’une parfaite régularité de vie. Longtemps, il put échapper aux fièvres et autres maladies communes dans ces régions de l’Inde. A la fin, il dut, lui aussi, leur payer son tribut. Le cœur fonctionnait mal, et notre confrère éprouvait de fréquents vomissements. En 1873, force lui fut de prendre un peu de repos, et de venir passer quelques mois en France.
A son retour dans l’Inde, d’entente avec ses Supérieurs, il demeura à Pondichéry, où on le chargea de la direction de la petite infirmerie de la mission. C’est là que, pendant vingt ans, il a rendu les plus grands services à nos confrères malades. Au dévouement il joignait une véritable science médicale, et, plus d’une fois, il a étonné les docteurs eux-mêmes, par la sûreté de son diagnostic. On doit à M. Desaint un petit manuel de médecine, fort pratique, dans lequel il a su condenser, d’une manière très claire, les leçons que ses études et son expérience lui avaient apprises, pour soigner les maladies les plus communes dans l’Inde. Quatre éditions successives en français, et une en anglais, montrent assez le succès obtenu par ce petit ouvrage.
Mais la vieillesse arrivait, le poids des années commençait à se faire sentir. M. Desaint tourna ses regards et son cœur vers son ancienne mission, qu’il n’avait jamais oubliée. Y passer les dernières années qui lui restaient à vivre, était son désir ardent. Mgr Kleiner, évêque de Mysore, le reçut volontiers et lui assigna Bangalore comme lieu de retraite.
Notre confrère avait alors soixante-dix ans. Il jouissait encore d’une santé relativement robuste ; très sobre, ne buvant jamais de vin ni de liqueurs fermentées, il avait gardé ses habitudes de régularité. Levé tous les matins à 4 heures, il employait ses journées soit à entendre les confessions, à la paroisse Saint-François-Xavier, soit à traduire en canara des livres de piété. Sans être un érudit, il parlait et écrivait correctement cette langue. C’est ainsi qu’il a publié une traduction de l’Imitation, une explication du catéchisme, divers ouvrages de spiritualité, et des recueils de cantiques. Lui-même supportait les frais d’impression de ces divers ouvrages, qu’il distribuait ensuite généreusement aux missionnaires et aux chrétiens,
En toute occasion d’ailleurs, M. Desaint aimait à se montrer charitable. Il recevait de France, chaque année, des aumônes assez importantes et des objets de culte. A peine arrivé, tout cela était aussitôt distribué. Souvent même, il se privait de la satisfaction de donner de sa propre main, et remettait les sommes envoyées de France à son évêque, pour qu’il les attribuât aux œuvres qui en avaient le plus besoin.
En 1909, M. Desaint dut cesser la célébration de la sainte messe, à cause d’étourdisse-ments, qu’il éprouvait chaque matin. Il continua néanmoins d’assister à la messe de 5 heures, et il y recevait la sainte communion. En octobre de la même année, il demanda l’autorisation de se retirer à l’hôpital Sainte-Marthe. Il y vécut encore trois ans et demi. Plusieurs attaques d’apoplexie mirent, à diverses reprises, sa vie en danger.
Le samedi 10 mai 1913, il entendit la sainte messe et communia pour la dernière fois. En regagnant sa chambre, après son action de grâces, il déclara éprouver une très grande fatigue : c’était le début d’une attaque, semblable à celles des années précédentes. Il n’y eut rien d’alarmant jusqu’au mercredi matin, mais le mal prit subitement un caractère de gravité, qui enleva tout espoir de le combattre avec succès. Le cœur devenant très faible, on se hâta d’administrer les derniers sacrements au malade, qui avait sa connaissance, mais qui devait perdre rapidement l’usage de la parole. M. Desaint reçut avec une grande foi les derniers secours de la religion, l’extrême-onction et l’indulgence plénière. Les vomissements continuels ne permirent pas de lui donner le saint viatique. A midi et demi, on commença la récitation des prières des agonisants, et, à la dernière oraison, le vénérable malade rendit paisiblement son âme à Dieu. La mort ne l’avait pas surpris ; depuis longtemps il l’attendait et s’y préparait.
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Références
[0699] DESAINT Constant (1831-1913)
Bibliographie. - Manuel de Médecine. - Imprimerie de la mission, Bangalore, 1869, in-12, pp. 218.
Id., 2e édit. - Imprimerie Ferdinand Valliez, Compiègne, 1876, in-12, pp. 312.
Comp.-rend. : M. C., ix, 1877, p. 11.
Id., 5e édit. - Imprimerie de Nazareth, Hong-kong, 1896, in-12, pp. 360 ; autre tirage de la même édition, 1905.
Hand Book of Medecine. - Imprimerie de la mission, Bangalore, 1884, in-12, pp. 378.
Tous les ouvrages suivants ont été imprimés à l'imprimerie Vijara-Darpana, Bangalore.
Gnana Bokkasa (Le trésor spirituel). - 1902, in-8, pp. 276.
Jesouchristouvina Anasaravou (L'Imitation de Jésus-Christ). - 1904, in-8, pp. 440.
Gnanopadeshada Vivaravou (Explication du catéchisme). - 1907, in-8, pp. 546.
Les deux ouvrages suivants, composés et publiés par M. Bouteloup, ont été réédités par M. Desaint :
Adityavarada Adboutavemba Haleveda (L'Ancien Testament, dit Les miracles du dimanche). - 1903, in-8, pp. 452.
Adityavarada Adboutavemba Hosaveda (Le Nouveau Testament, dit Les miracles du dimanche). - 1903, in-8, pp. 506.
Notes bio-bibliographiques. - C. R., 1872, p. 5 ; 1883, p. 105 ; 1895, p. 314 ; 1899, p. 275 ; 1906, p. 242. - M. C., iv, 1871-72, p. 371 ; xxxi, 1899, pp. 27, 280.
Notice nécrologique. - C.-R., 1913, p. 392.
Bibliographie:
DESAINT Constant (1831-1913)
Manuel de médecine, en deux parties : 1°. Hygiène. 2°. Pharmacologie / par Mr C. Desaint, miss. apost., de la Congrég. des Missions Etrangères. - Bangalore : Impr. catholique, 1869. - 208-X p. couv. ill. ; 18 cm. Glossaire en canara, dakhini, tamoul, télougou, sanscrit, hindi, latin, anglais...
Manuel de médecine / par C. Desaint. - Compiègne : Impr. F. Valliez, 1876. - 312 p. ; 12.°
Glossaire en canara, dakhini, tamoul, télougou, sanscrit, hindi, latin, anglais...
Hand-book of medecine / C. Desaint. - Bangalore : Mission Press, 1884. - 378 p. ; 12°.
Glossaire en canara, dakhini, tamoul, télougou, sanscrit, hindi, latin, anglais..
Manuel de médecine / C. Desaint. - Hongkong : Impr. de Nazareth, 1896. - 360 p. ; 12°.
Glossaire en canara, dakhini, tamoul, télougou, sanscrit, hindi, latin, anglais. Nombreuses rééditions.