Jacques RIEUCAU1833 - 1901

[0722] RIEUCAU Jacques, Antoine, Cyprien, né le 14 février 1833 à Rodelle dans l’Aveyron, fait ses études au petit séminaire de Saint-Pierre,1(846-1850), puis au collège d'Espalion (1850-1852) d'où il passe au grand séminaire de Rodez. Il entre minoré au Séminaire des MEP le 29 septembre 1856, est ordonné prêtre le 29 mai 1858 et part le 29 août suivant pour la mission de Pondichéry.

Apostolat entrecoupé par des faiblesses de santé

Après un séjour de quelques mois dans cette ville, il est envoyé à Kandamangalam (1) où il reste deux ans, puis à Ayampet (2). Il fait un court séjour à Pratacoudi (3) et, en 1864 ou 1865, retourne à Kandamangalam, district qui compte environ quatre mille Chrétiens. En 1874, il se sent très fatigué. Prenant en compte son état et pour lui procurer quelque repos, Mgr Laouënan le nomme vicaire de la cathédrale à Pondichéry : il s'occupe surtout de l'inspection des écoles et de l'administration des Chrétiens parias (4).

En 1876, on lui confie une troisième fois le district de Kandamangalam, fort cette fois de sept à huit mille Chrétiens. Il le dirige jusqu'au jour où les forces lui manquent. Il se retire alors à Ayampet. En 1900, par suite de la division du diocèse de Pondichéry, il fait partie du diocèse de Kumbakônam (5). Aux premiers symptômes de sa fin, il se fait transporter à Kandamangalam. Il y succombe le 9 mars 1901.

Une grande égalité d’âme

Sa notice nécrologique souligne une patience et une égalité d'âme à toute épreuve et en donne plusieurs illustrations intéressantes, entre autres celle-ci : " Il eut à soutenir un grand nombre de procès devant les diverses cours de la province de Madras, soit pour revendiquer les droits méconnus de son église, soit pour défendre ceux de ses chrétiens injustement molestés. Il était un jour devant la Haute-Cour de Tanjore, et comme il ne savait pas l'anglais, un autre missionnaire lui servait d'interprète. La sentence du juge prononcée, son compagnon lui dit : " Mon cher Père, vous êtes condamné. " - C'est bien, répondit-il paisiblement, allons-nous-en. - Mais non, du tout, reprit le missionnaire qui avait voulu l'éprouver, vous avez la victoire, la sentence est en votre faveur. - C'est bien, allons-nous-en, répète-t-il tout aussi paisiblement. "

1- Proche de Tiruchirappalli.
2 – A l’intérieur des terres, à mi-distance de Pondichéry et de Karikal, autre comptoir français en Inde, lui aussi sur la côte de Coromandel.
3 – Au nord ouest de Tiruchirappalli.
4 – Intouchables, appelés aujourd’hui Dalits.
5 – A l’ouest de Karikal.