Fleury GOUTAGNY1832 - 1905
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0744
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1860 - 1905
Biographie
[744]. GOUTAGNY, Fleury, né le 1er décembre 1832 à Chazelles-sur-Lyon (Loire), élève du petit séminaire de l'Argentière, aspirant du Séminaire des M.-E. le 18 octobre 1855, prêtre le 18 juin 1859, partit le 10 juillet suivant pour la mission du Kouang-tong et Kouang-si. D'abord directeur de l'orphelinat de Canton, il fut en 1861 chargé du district de Ho-yun avec résidence à Vou-nay ; ce district comprenait alors quatre sous-préfectures. En 1864 il passa à Tchao-tchong ; en 1867 il retourna à Vou-nay et y bâtit une chapelle. En 1873, il fut mis à la tête du district de Shiu-hing ; il rebâtit l'oratoire de Tsing-ouan.
Vers 1886, il reprit la direction de l'orphelinat de Canton, fut chargé de relever le district de Tchek-kai, et ensuite envoyé à Swatow, où deux villages païens lui demandèrent à embrasser le catholicisme ; de 1901 à 1903, il administra la paroisse de Shameen, à Canton. Il mourut à l'évêché de Canton, le 30 septembre 1905.
Nécrologie
M. GOUTAGNY
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU KOUANG-TONG
Né le 1er décembre 1832
Parti le 10 juillet 1859
Mort le 30 septembre 1904
« Le 30 septembre 1905, à Canton, au milieu de ses confrères, sans autre maladie que l’épuisement, dans la soixante-treizième année de son âge et la quarante-septième de son apostolat, s’est éteint doucement notre vénérable confrère, M. Goutagny, doyen d’âge des missionnaires du Kouang-tong.
« Fleury Goutagny naquit, le 1er décembre 1832, dans la petite ville de Chazelles-sur-Lyon (diocèse de Lyon). Il appartenait à une de ces familles nombreuses et très chrétiennes, qui n’étaient pas rares alors et où il y avait toujours la « part à Dieu », c’est-à-dire un ou plu-sieurs enfants qui se consacraient à Lui par le sacerdoce ou la vie religieuse. A la première enfance du jeune Fleury manquèrent le dévouement et le sourire maternels ; en effet, sa mère était morte aussitôt après la naissance du futur missionnaire, son neuvième enfant. Quand M. Goutagny parlera d’elle plus tard, dans l’intimité, il ne le fera jamais sans ressentir comme une impression de tristesse, à la pensée qu’il avait, en quelque sorte, donné la mort à celle dont il venait de recevoir la vie.
« A défaut de sa mère, Fleury trouva dans ses sœurs aînées, autant de « petites mères », qui s’efforcèrent, par leur tendre dévouement et leurs caresses, de tenir auprès de lui la place de celle qui n’était plus. C’est donc au foyer domestique, où il était l’objet d’une tendresse plus vive, à titre d’orphelin et de dernier venu, que grandit et se développa le jeune enfant. Il n’est pas douteux que, grâce à ses pieuses sœurs, il n’ait, de bonne heure, appris à connaître et à aimer le bon Dieu, auquel il devait plus tard consacrer sa vie. Une de ses tantes, supérieure de maison religieuse, ne fut pas, sans doute, non plus sans avoir, au point de vue de sa formation première, une heu¬reuse influence.
« A cette éducation tiennent en partie, ce semble, plusieurs qualités du regretté défunt : dans la vie ordinaire, la préoccupation constante et minutieuse de conserver et de tenir en parfait état tout ce qui lui appartient, livres, vêtements, et plus encore, ornements et linges sacrés ; dans l’ordre moral, avec une très grande impressionnabilité, l’horreur du mensonge sous toutes ses formes, et une délicatesse que le moindre mot suspect met en éveil ; qualités qui, s’ajoutant à une franchise absolue vis-à-vis de tous, lui ont donné une physionomie à part, à laquelle on était habitué, qui avait le don de plaire et était un sujet de véritable édification.
« Du petit séminaire, où sa vocation se révéla et fut encouragée par un sage directeur, Fleury se rendit au Séminaire des Missions-Étrangères de Paris. Dans le milieu où il se trouve dès lors, en relations incessantes avec des confrères éminents, comme ceux qui furent plus tard Mgr Puginier, Mgr Bardou, M. Chicard (le chevalier apôtre), pour ne citer que quelques noms, aux autres qualités de l’aspirant missionnaire viennent s’adjoindre une foi encore plus vive, et un zèle dont l’ardeur ne diminuera jamais.
« Parti de Paris le 10 juillet 1859, il n’arriva à Canton qu’après six mois de voyage, dans les premières semaines de l’année suivante, parce que, à cette époque, il fallait contourner l’Afrique. La ville de Canton était, depuis deux ans, au pouvoir des troupes anglo-françaises. Mgr Guillemin, premier préfet apostolique, sacré par Pie IX lui-même en 1858, n’avait alors que six missionnaires sous sa direction, dont trois au moins avaient été arrêtés, traînés devant les tribunaux, battus, jetés en prison. Ils étaient parvenus, en dépit de leur petit nombre et de la persécution, à faire entendre la parole de Dieu jusqu’aux extrémités de la province. A cause de sa santé naturellement délicate et de son ignorance de la langue, au nouveau venu échut l’orphelinat établi au nord de la ville et qu’on appelait la « Mitraille », à cause des traces qu’y avait laissées le bombardement du 28 décembre 1857.
« Étant donnés son intelligence des choses pratiques, son activité, son zèle, le jeune missionnaire eut bientôt fait de prendre sur tout son petit monde un ascendant sans limites. A son appel, tous se mettaient en mouvement ou s’arrêtaient, se rendaient à l’étude ou au travail manuel, sans murmurer, sans traîner, comme des soldats à la parade. Sous des apparences un peu brusques, les enfants avaient bien vite reconnu un cœur aimant et acceptaient, sans révolte, les réprimandes qu’il ne leur ménageait pas ; et parfois aussi, la verge, qui s’allie fort bien, comme dit le proverbe, avec la plus sincère affection.
« De la « Mitraille », M. Goutagny est envoyé, au bout de deux ans, dans la sous-préfecture de Tai-yeung, à l’est de la province. Les belles chrétientés de ce district commençaient alors à se fonder. Avec un missionnaire aussi actif, elles prirent un développement rapide, et formèrent bientôt un des districts les plus enviés de la mission. Le préfet apostolique voyant ce district en bonne voie, estimant d’ailleurs que le zèle et l’activité du missionnaire seraient encore plus utiles dans une région où tout était à fonder, donna un nouveau titulaire à Tai-yeung, et envoya l’ancien à Tung-kun d’abord, et à Ho-iun ensuite.
« En 1872, lorsqu’il avait appris déjà, dans ses courses évangéliques, à connaître une partie notable de la province, M. Goutagny fut nommé missionnaire à Shiou-hing, ancienne capitale du Kouang-tong, où il devait demeurer dix-huit ans. Le ministère qu’il est appelé à exercer désormais, n’est plus celui de ses trois précédents districts. Shiou-hing est un district fondé de longue date. Les vieilles chrétientés qui le composent, remontent au dix-septième siècle, et suffiraient à elles seules à absorber l’activité du missionnaire. De fait, M. Goutagny fondera, de loin en loin, quelques chrétientés nouvelles ; mais, bon gré malgré, il lui faudra demeurer la plupart du temps à Shiou-hing, soit dans l’intérieur de la ville, soit dans les chrétientés voisines. A peine arrivé à son nouveau poste, il se met à l’œuvre. Il accomplit, à la lettre, la recommandation de saint Paul : il presse à temps et à contretemps, il reprend, il supplie, il menace, sans se lasser jamais. En dehors du dimanche, où sa parole vibrante stigmatise toutes les défaillances, il ne perd aucune occasion de rappeler ses chrétiens à la pratique de leurs devoirs. Il les aborde sur les chemins, va les trouver chez eux et ne leur laisse de repos que lorsqu’ils se sont avoués vaincus. Très accueillant, très aimable avec les chrétiens fidèles, il est plutôt sévère vis-à-vis des autres, et ne tolère pas qu’un scandale reste impuni. Grâce à l’appui des vieillards, il jouit d’une autorité sans conteste, et obtient presque toujours ce qu’il a demandé.
« A Shiou-hing, le nouveau missionnaire a dû renoncer au dialecte hak-ka, qu’il parle depuis près de dix ans, pour reprendre le dialecte indigène. Grâce à ses prédications, à ses catéchismes, à l’habitude qu’il a de recevoir chez lui, presque tous les soirs, ses chrétiens, et de causer avec eux longuement et familièrement, il arrive, en assez peu de temps, à posséder ce dialecte, de telle façon qu’il n’a plus pour lui aucun secret. Les tons les plus difficiles et les nuances les plus délicates lui sont devenus familiers, au point qu’il ne laisse plus échapper lui-même, et ne permettra pas qu’on laisse échapper devant lui la moindre incorrection.
« A Tai-yeung, à Tung-kun et à Ho-iun, M. Goutagny avait vécu à une époque où le missionnaire, pour ne pas attirer sur les chrétiens la malveillance des païens du voisinage, voyageait de préférence le matin, dès la première heure, ou le soir après la chute du jour. Fixé à Shiou-hing, au milieu de chrétiens quelque peu timides, l’ancien supérieur de la « Mitraille » ne croit pas devoir se départir de ses anciennes habitudes. Ce n’est pas, certes, qu’il redoute le danger. En plusieurs circonstances, il l’a bien fait voir. Un jour, entre autres, à Tung-kun, ayant appris de source certaine qu’un village, prévenu de son passage, levait des hommes pour se saisir de lui, il n’a pas même la pensée de retourner en arrière. Ayant mis en sûreté dans un buisson, au bord du chemin, son petit pécule, il attend de pied ferme. Après être tombés sur lui comme une trombe, l’avoir saisi, dépouillé en partie de ses vêtements, et lui avoir enlevé ses bagages, les pillards, qui s’étaient figuré qu’aussitôt relâché, il prendrait la fuite, sont tout étonnés de le voir s’attacher à leurs pas. En dépit de menaces de mort, il entre après eux dans leur village. Il parle si haut et si ferme, que les vieillards effrayés s’empressent, avec force excuses, de lui faire rendre tout ce qu’on lui a volé.
« Cependant on était arrivé à l’année 1884. La guerre franco-chinoise, qui venait d’éclater au Tonkin, avait singulièrement ravivé la haine des mandarins et du peuple. Bientôt la situation des missionnaires devient intolérable, et M. Goutagny, comme la plupart de ses confrères, dut se séparer de ses chrétiens pour un temps et chercher un refuge à Hong-kong. La paix signée, il fut des premiers à reprendre le chemin de son district.
« Depuis de longues années, notre confrère avait formé le dessein de rebâtir la chapelle du village de Tsing-wan, situé an face de Shiou-hing, de l’autre côté du fleuve.
« Sur son modeste viatique, grâce au maigre régime qu’il s’était imposé, grâce aussi à l’habitude qu’avaient les vieilles chrétientés de défrayer le missionnaire pendant la visite annuelle, M. Goutagny était parvenu à faire quelques épargnes. A son retour de Hong-kong, la mission ayant consenti à doubler le chiffre de son petit avoir et les chrétiens ayant apporté leur obole, il put réaliser son dessein.
« Quand, après de longs mois de travail, la chapelle eut été terminée, le préfet apostolique voulut la bénir lui-même. Hélas ! Sic vos non vobis... M. Goutagny avait à peine commencé à jouir du fruit de ses épargnes et de son labeur, qu’il dut laisser Shiou-hing à un autre missionnaire, et aller prendre, pour la seconde fois, la direction de l’orphelinat à Canton. Le district de Shiou-hing était devenu, pour sa santé toujours fort délicate, un fardeau trop pesant.
« Au nouvel orphelinat, bâti à l’ombre de la cathédrale, comme jadis à la « Mitraille ». M. Goutagny fit merveille, il utilisait son petit monde pour entretenir une propreté presque méticuleuse dans tout l’enclos de la mission. Bien habile aurait été celui qui, après le passage des balayeurs, eût trouvé, dans les grandes allées, la moindre petite pierre ou quelques feuilles oubliées. Le dimanche, il acceptait volontiers d’occuper la chaire de la cathédrale, où il était, d’ailleurs, monté le premier, quelques années auparavant, au jour de l’inaugura¬tion.
« Il semblait à tous que M. Goutagny ne pouvait désormais quitter l’orphelinat, qu’il était appelé à y vivre et à y mourir. Les choses devaient cependant se passer d’autre manière. A quelque dizaine de lieues au sud de Canton, se trouve le district de Tsek-kai. De tous les districts de la province, c’était celui qui, après la persécution, était demeuré dans l’état le plus déplorable. La chapelle du gros village de Tin-tau, détruite dès avant 1884, n’avait pas été rebâtie. Bon nombre de chrétiens, sans cesse tracassés par les païens, avaient été contraints d’émigrer. A la mort de M. Louis Murcier, titulaire du poste, Mgr Chausse se demanda qui pourrait remettre tout en ordre dans ce district absolument désorganisé, et il lui sembla que M. Goutagny était l’homme de la situation. L’évêque exprima un désir, et le missionnaire accepta la nouvelle charge qui lui était offerte.
« Il n’entre pas dans le cadre de ce récit de rappeler les difficultés qu’il eut à surmonter, les pièges tendus à chaque instant sous ses pas, la fureur du mandarin qui, se rendant compte qu’il avait enfin trouvé son maître, osa, dans une pièce officielle, l’appeler « vieil entêté ». Il suffit de dire qu’après trois ans de lutte, le jour de l’inauguration de la chapelle rebâtie aux frais des païens, mandarins et notables, heureux d’en avoir fini avec cette affaire, vinrent offrir au missionnaire leurs félicitations et les présents d’usage.
« Un district comme celui de Tsek-kai ne pouvait avoir été confié à M. Goutagny que provisoirement ; aussi, quand les affaires furent terminées, Mgr Chausse s’empressa-t-il de lui confier celui de Sha-tau, un des plus anciens de la province, qui semblait mieux en rapport avec son état de santé. Les chrétiens de Sha-tau, qui avaient été administrés précédemment par des prêtres indigènes, craignant. qu’un missionnaire français ne fût remarqué par les païens et ne leur susci¬tât des ennuis, le reçurent d’abord assez froidement, mais ils ne tar-dèrent pas à se rassurer. M. Goutagny, avec ses cheveux blancs, la tresse traditionnelle et sa petite taille, pouvait aller et venir sans attirer l’attention de qui que ce fût. Connaissant d’ailleurs à fond les règles de la politesse chinoise et s’y conformant scrupuleusement, il eut bientôt conquis la sympathie de tous.
« Deux villages païens (ce qui, de mémoire d’homme, ne s’était pas vu dans la région) vinrent, l’un après l’autre, demander à embrasser la religion chrétienne. Mais M. Goutagny, qui s’était dépensé sans mesure pour les instruire, allait ne plus être en état de suffire à la tâche. Après deux ans de séjour à Sha-tau, il tombe dans un état de faiblesse extrême et perd à peu près la vue ; il ne peut ni réciter son bréviaire, ni dire la sainte messe. Bon gré mal gré, il doit abandonner son district et se rendre au sanatorium de Hong-kong pour essayer de se guérir.
« A peine y est-il installé, qu’avec l’agrément des supérieurs, il s’occupe de grouper autour de lui les domestiques du sanatorium et les employés de l’imprimerie de Nazareth, leur faisant le catéchisme, les confessant et les réunissant le dimanche pour leur annoncer la parole de Dieu. Il connaissait presque toutes leurs familles, il avait jadis baptisé le grand-père de l’un, marié les parents de l’autre, et en avait élevé plusieurs à l’orphelinat.
« Il était habitué à ce nouveau ministère quand, en 1901, Mgr Mérel, se rendant à Canton pour y recevoir la consécration épiscopale, le vit à son passage à Hong-kong et l’emmena avec lui. Chose extraordinaire ! M. Goutagny, dès son retour au Kouang-tong, éprouva une amélioration sensible. Pouvant désormais, sans trop de difficulté, dire son bréviaire, il accepta volontiers la paroisse de la concession française de Shameen, à laquelle était annexée une chapelle chinoise, située en dehors des murs, dans la partie ouest de la ville.
« L’impression qu’il éprouva en prenant possession de son nouveau district fut, il l’a dit lui-même, à peu près celle de saint Paul parcourant les rues d’Athènes. Il y avait, en effet, entre Athènes et Shameen, ce point de ressemblance que, sur l’autel de sa chapelle, on aurait pu écrire comme à Athènes : « Au Dieu inconnu. » Avec une nature aussi vive, aussi prime-sautière que la sienne, sa pensée eut bientôt fait de passer de son âme sur ses lèvres. On lui en sut d’abord assez mauvais gré ; on le trouvait « gêneur ». Mais les préjugés tombèrent peu à peu, et les gens de Shameen, en voyant leur missionnaire si simple, si dévoué, si courageux, se prirent à l’aimer ; et quand, son état s’étant aggravé, il dut retourner au siège de la mission, il n’y eut personne qui ne le vît s’en aller sans éprouver un sincère regret de son départ.
« En même temps que Shameen, Mgr Mérel aurait voulu lui enlever la petite chapelle qui s’y trouvait annexée. Sa Grandeur ne le fit pas, de peur de le contrister. Ce fut une grande joie pour M. Goutagny de la conserver, et il y alla dire la messe le dimanche, jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au jour où il comprit lui-même qu’il ne devait plus y retourner.
« Dès ce jour, il ne quitte plus la mission et est condamné bientôt à ne plus sortir de sa chambre. Son unique préoccupation est de se préparer à la mort, dont il parle sans cesse. Un confrère étant venu le voir, et lui ayant dit bonjour : « Ne me dites pas bonjour, reprit-il, dites-« moi bonsoir, car pour moi, c’est le soir, c’est la fin de la vie. » Fidèle à ses exercices de piété, comme toujours, il se faisait faire, chaque soir, une lecture pieuse, et voulait qu’on lui donnât un sujet de méditation pour le lendemain.
« Il était dans ces saintes dispositions, quand la mort vint détacher son âme de son corps, pour la mettre en présence de ce Dieu qu’il avait tant aimé et si fidèlement servi.
« Le simple exposé d’une telle vie est assurément le meilleur éloge qu’on en puisse faire. Qui se exaltat humiliabitur. M. Goutagny qui n’avait jamais toléré qu’on lui adressât le moindre éloge, qui s’était étonné, presque scandalisé, qu’on lui eût adressé des félicitations et des vœux au quarantième anniversaire de sa vie apostolique, a eu les funérailles les plus solennelles et les plus touchantes qui aient peut-être jamais eu lieu à Canton. Autour de son cercueil, à côté des députations de ses anciens chrétiens, se pressaient tous les chrétiens de la ville, les orphelins, les élèves du séminaire. Plus de mille personnes lui firent cortège, sur un parcours d’une lieue. Les autorités chinoises avaient mis à la disposition de la mission, pour la circonstance, une vingtaine d’agents de police et un assez grand nombre de soldats : précaution d’ailleurs inutile, car tout le monde, dans les rues, s’écartait respectueusement, en disant que l’homme, conduit à sa dernière demeure par une telle foule, était certainement un grand homme. »
FLEUREAU,
Pro-préfet apostolique.
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Références
[0744] GOUTAGNY Fleury (1832-1805)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1885, p. 65 ; 1887, p. 116 ; 1894, p. 167 ; 1899, p. 157 ; 1901, p. 119 ; 1902, p. 132. - M. C., ii, 1869, p. 195.
Notice nécrologique. - C.-R., 1905, p. 391.