Félix-Clair RIDEL1830 - 1884
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 0778
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
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Biographie
[0778] Félix-Clair Ridel vient au monde le 7 ou le 10 juillet 1830, dans la paroisse Saint-Martin, à Chantenay-sur-Loire (Loire-Inférieure). Il fait ses études au collège ecclésiastique des Couëts (1843-1847), au grand séminaire de Nantes, puis à Saint-Sulpice, à Paris, où il reçoit le sacerdoce le 19 décembre 1857. Désireux de se consacrer à l'apostolat, il accepte cependant, pour obéir à son évêque, d'exercer le ministère pendant une année à La Renaudière, en qualité de vicaire.
Il entre au Séminaire des MEP le 29 juillet 1859.
Corée (1860-1878)
Le 25 juillet 1860, il part pour la Corée où les édits interdisent, sous peine de mort, la prédication évangélique. Le 31 mars 1861, il y pénètre ; il étudie la langue au village de Pan-tja-ri, puis se fixe à Tsin-pat. En 1862, il administre le district de Naï-hpo, puis revient dans celui de Tsin-pat. En 1864, il évangélise les provinces de Kieng-siang et de Tjyen-la.
En 1866, quand la persécution éclate et emporte deux évêques et sept missionnaires, le P. Ridel réussit à se rendre à Chang-haï, sur l'ordre du supérieur de la mission, afin d'y faire connaître ces tristes événements. En septembre et octobre de la même année, il accompagne, en qualité d'interprète, l'escadre française commandée par le contre-amiral Roze qui menace la Corée. Cette expédition n'ayant pas obtenu les résultats désirés, il doit attendre des temps meilleurs pour rentrer dans sa mission.
Le 27 avril 1869, il est nommé évêque de Philippopolis et vicaire apostolique de la Corée ; il assiste au concile du Vatican et il est sacré à Rome, le 5 juin 1870, par le cardinal de Bonnechose.
De retour en Chine, il s'installa en Mandchourie à Tcha-keou (N.-D. des Neiges), la résidence la plus proche de la frontière coréenne. Plusieurs fois il essaie de franchir cette frontière ; ses efforts n'aboutirent qu'en septembre 1877.
A peine commence -t-il à relever les ruines accumulées par la persécution et par la longue absence des missionnaires, qu'il est arrêté à Séoul le 28 janvier 1878 (et non 1877 comme il est dit par erreur dans l'Hist. gén. Soc. M.-E., t. iii, p. 511) ; il est enfermé dans les prisons de cette ville. Il y reste un peu plus de quatre mois, jusqu'au 5 juin (Plan de sa prison, grav., M. C., xi, 1879, p. 139). Remis en liberté grâce au ministre de France à Pékin et aux gouvernements chinois et japonais, il est reconduit en Chine.
Il compose, avec le concours de ses missionnaires, une grammaire et un dictionnaire de la langue coréenne, imprimés à Yokohama en 1880 et 1881 ; ces ouvrages ont un certain retentissement. Les Anglais offrent à leur auteur de les faire imprimer à leurs frais en traduisant dans leur langue les mots français ; les Allemands désirent fort les lui acheter ; par patriotisme, il refuse toutes ces propositions.
Au cours d'un de ses voyages au Japon, en 1882, il est frappé de paralysie à Nagasaki, et se voit contraint de revenir en France. Il meurt à Vannes (Morbihan) le 20 juin 1884 ; il est enterré dans le cimetière de cette ville.
Nécrologie
NÉCROLOGE
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MGR RIDEL
VICAIRE APOSTOLIQUE DE LA CORÉE 1
Mgr Félix Clair Ridel naquit à Chantenay (diocèse de Nantes) le 7 juillet 1830.
« Ce fut à sa pieuse mère qu’il dut sa vocation de missionnaire.
« Un jour, encore tout enfant, il jouait près d’elle, lorsqu’il aperçut sur la table un beau livre bleu : c’était un numéro des Annales de la Propagation de la Foi.
« – Mère, dit-il, est-ce qu’il y a des histoires dans ce livre ?
« – Oui, mon fils, c’est un livre qui raconte des histoires de missionnaires.
« – Mais qu’est-ce donc que les missionnaires ?
« – Ce sont des prêtres qui s’en vont bien loin, chez les peuples sauvages qui ne « connaissent pas le bon Dieu, pour leur aprendre à sauver leurs âmes et à aller au ciel.
« – Eh bien ! Je veux aussi aller le leur dire, afin qu’ils viennent avec nous en paradis... »
« Sa mère le prit dans ses bras et l’embrassa en disant : Pauvre petit 2 ! »
Cette pieuse mère avait-elle le pressentiment de l’avenir ? c’est ce que nous ignorons ; quoi qu’il en soit, durant tout le cours de ses classes au collège des Couëts d’abord, au petit et au grand séminaires de Nantes ensuite, et enfin à Saint-Sulpice où il acheva ses études, le futur missionnaire manifesta constamment le désir de se consacrer à l’évangélisation des infidèles ; il fit mieux encore, il s’y prépara sérieusement.
Ordonné prêtre au mois de décembre 1857, il eût voulu entrer immédiatement au séminaire des Missions Étrangères, mais son évêque exigea de lui une année d’épreuve dans l’exercice du ministère. M. Ridel sut utiliser ce temps comme une préparation à la vie qu’il devait embrasser plus tard. Il s’imposait toutes sortes de privations, prolongeant ses jeûnes outre mesure, faisant souvent de longues marches et, le jour et la nuit, recherchant partout les faitgues, essayant ses forces comme un lutteur avant le combat. Au bout de cette année, sur ses instances réitérées, son évêque lui permit d’obéir à la voix de Dieu qui l’appelait, et M. Ridel put enfin, au mois de juillet 1859, frapper à la porte du séminaire de la rue du Bac.
Un an plus tard, le 27 juillet, il s’embarqua pour la Corée, où il n’entra que le 31 mars 1861, après avoir couru les plus grands dangers. Au moment où le nouveau missionnaire abordait en Corée, ce pays était sous le coup d’une véritable panique. Les Français et les Anglais venaient, en effet, de battre les troupes de l’empereur de Chine, Pékin était tombé en leur pouvoir, et le Fils du ciel avait dû prendre la fuite et était mort de chagrin et de honte. Le gouvernement coréen, on le sait, avait, lui aussi, des comptes à rendre à notre pays, dont il avait massacré les missionnaires, et dont il persécutait les croyances ; il avait en même temps conscience de sa faibesse. Grâce à la crainte que la France lui inspirait il laissait donc les missionnaires et les chrétiens en repos. Toutefois, ceux-ci naturellement défiants, continuaient à se cacher, à exercer leur ministère, ou à pratiquer leur religion dans le plus grand secret.
1. Cette notice biographique a déjà été publiée dans les Annales de la Propagation de la Foi.
2. Extrait de l’oraison funèbre de Mgr Ridel, prononcée à la cathédrale de Vannes, le 8 juillet 1884, par M. l’abbé Maingny, aumônier militaire à Nantes.
Avec M. Ridel, trois autres missionnaires avaient pénétré en Corée. Ce renfort venait bien à propos ; les circonstances étaient, en effet, plus favorables, les chrétiens étaient plus nombreux, et beaucoup d’infidèles que la crainte avait retenus jusqu’alors, demandaient à s’instruire ; avec les deux évêques il n’y avait que trois missionnaires, plus ou moins infirmes. Aussi, grande fut leur joie et surtout celle du vénérable Vicaire apostolique 1 à l’arrivée de ces auxiliaires que la bonne Providence leur envoyait. Ceux-ci se mirent courageusement et promptement aux usages coréens et à l’étude de la langue du pays, et ils furent bientôt à même d’exercer le saint ministère. Mais hélas ! la mort ne tarda pas à faire de nouvelles victimes parmi ces généreux ouvriers, et M. Ridel eut la douleur de fermer les yeux à deux de ses compagnons de route, MM. Joanno et Landre, qui succombèrent après deux ans seulement d’apostolat.
M. Ridel, grâce à sa vigoureuse constitution, put résister aux fatigues, aux labeurs et aux privations.
Nous n’avons pas à refaire ici le tableau des souftrances et des difficultés que rencontrent les missionnaires de Corée dans l’exercice de leur périlleux ministère. Chargés d’un vaste district qui se compose de petites chrétientés disséminées de tous côtés, le plus souvent cachées dans des montagnes presque inhabitées, il leur faut parcourir ces stations pour faire l’administration des chrétiens et disposer au baptême les païens qui veulent se convertir. Ce n’est guère que la nuit qu’ils peuvent se mettre en route et vaquer aux fonctions de leur ministère.
L’hiver cependant est rigoureux, une couche épaisse de neige recouvre le sol ; le terrain est accidenté, le pays est désert ; le danger de devenir la proie des bêtes féroces ou de tomber au pouvoir des satellites, est de tous les instants. Lorsque, après avoir parcouru ces solitudes, le missionnaire arrive au terme de son voyage, et pénètre dans la chaumière où ses néophytes assemblés l’attendent avec impatience, il n’y trouvera même pas ce repos dont il aurait besoin ; il lui faut à la hâte dispenser à ces pauvres gens, avides de l’entendre et de recevoir la grâce des sacrements, le pain de la bonne parole et les secours de la religion. Le temps passe, d’ailleurs, l’ennemi est vigilant. Et quand, s’oubliant lui-même, le missionnaire s’est prodigué à tous, il doit bien vite reprendre son bâton de voyageur et recommencer ailleurs les mêmes travaux, endurer les mêmes fatigues. Le corps est brisé ; mais l’âme puise dans l’exercice de ce ministère de grandes consolations.
Telle fut la vie de M. Ridel, vie qui allait si bien à son zèle et à son énergie, vie d’ailleurs, dont Dieu bénissait souvent les travaux et les souffrances. Mais elle devait être de courte durée.
L’Église de Corée jouissait, nous l’avons dit, d’une paix relative,lorsque tout à coup la persécution éclate, les missionnaires sont surtout désignés à la haine des ennemis de notre sainte religion. En quelques semaines, les deux évêques, NN. SS. Berneux et Daveluy, et sept de leurs missionnaires tombent au pouvoir des persécuteurs et versent leur sang pour Jésus-Christ. Trois seulement leur survivent. M. Ridel est du nombre. Mais leur signalement est partout envoyé, et il y a ordre de les arrêter à tout prix. Qui pourra dire ce que le courageux missionnaire courut de dangers et endura de souffrances pendant les quatre mois qu’il demeura encore en Corée ! Bien que nous ayons le désir d’être concis, nous ne pouvons résister au plaisir de citer quelques extraits de ses lettres.
« En apprenant le martyre de Mgr Berneux, écrivait-il à sa famille.
je me mis en route avec quelques chrétiens pour gagner Tsin-pat. Il y avait une rivière à traverser. Un courrier du gouvernement se présente en même temps que nous pour passer. J’entre le dernier dans le bateau, et me tourne à l’avant pour ne pas être reconnu. La conversation s’engage.
1. Mgr Berneux
« – Moi, dit un païen au courrier, je reviens de Tiei-tcheu pour l’affaire de ces coquins « d’Européens que l’on a pris à la capitale. Y en a-t-il aussi à Tiei-tcheu ?
« – Oui, répond le courrier, il y en a deux, j’ai porté l’ordre de les prendre, et ils ont été arrêtés. »
Et il se mit à les décrire si bien que je reconnus facilement qu’il s’agissait de MM. Pourthié et Petinicolas. Mes chrétiens effrayés ne soufflaient mot ; j’essayais de faire bonne contenance.
« Le premier interlocuteur ajouta :
« – A-t-on arrêté aussi leurs femmes ?
« – Ils n’en ont pas.
« – Et comment font-ils leur ménage ?
« – Ah ! je n’en sais rien. Allez le leur demander. »
« Cette réflexion fit rire les chrétiens et empêcha de remarquer leur tristesse trop visible. Arrivé à Tsin-pat, je donnai les sacrements à quelques personnes, je fis enterrer tous mes livres et effets, et je partis le 12 mars, pour aller, je ne savais où, chercher un refuge. André, mon maître de maison, m’accompagnait avec sa femme, ses enfants et un certain nombre de chrétiens. Le soir même. Tsin-pat était envahi par les satellites de la capitale, avec ordre précis d’arrêter l’Européen qui y résidait habituellement, et toutes les personnes à son service.
« Apès avoir changé plusieurs fois de retraite, et dépensé tout ce que je possédais à nourrir les chrétiens qui m’avaient accompagné, j’ai été obligé de renvoyer le plus grand nombre, et je suis venu me réfugier dans un petit hameau au milieu des montagnes. J’ai couché quinze jours à côté d’un homme qui avait la fièvre typhoïde, et à la moindre alerte, à chaque visite que recevaient mes hôtes, je me cachais sous un tas de bois. C’est là que, le mardi de Pâques, j’ai appris la mort de Mgr Daveluy. Le soir, les enfants d’André causaient entre eux de cette triste nouvelle. J’entendis Anna, sa fille aìnée, âgée de douze ans, qui disait à ses jeunes frères :
« – On va bientôt venir prendre le Père avec papa et maman ; on nous emmènera, on nous « dira aussi : « Renonce à la religion ou bien je vais te faire couper en morceaux. Que ferons-« nous ? »
« –Moi, dit le plus grand, je dirai : « Faites comme vous voudrez, mais je ferai comme « papa ; je ne renoncerai pas au bon Dieu, et si on me coupe la tête, j’irai chez le bon Dieu. »
« Et mois, ajouta l’autre, je dirai au mandarin : Je veux aller au ciel. Si vous étiez chrétiens, vous iriez au ciel ; mais, puisque vous faites mourir les chrétiens, vous irez en enfer. »
« Alors Anna, serrant ses deux frères dans ses bras, leur dit :
« –C’est bien, nous mourrons tous et nous irons au ciel avec papa, maman et le Père . Mais « pour cela, il faut bien prier le bon Dieu, car on nous fera bien mal. On nous arrachera les « cheveux, les dents, les mains ; on nous frappera avec un gros bâton, et le Père dit que, si « l’on n’a pas bien prié, on ne pourra pas y tenir. »
« Quelques instants après, le plus jeune des deux frères alla trouver sa mère : « –Maman, est-ce qu’on tuera aussi le petit enfant ? » (son petit frère qui n’avait que quatorze mois)....
« J’ai passé près d’un mois et demi dans cette retraite, enviant le sort de nos martyrs, faisant pénitence pour mes péchés qui m’ont privé du bonheur de partager leur sort, et méditant surtout ces paroles : « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Enfin le 8 mai, j’ai eu des nouvelles de M. Féron, qui se trouvait caché à quelques lieues de moi, et le 15, après un voyage de nuit qui n’a pas été sans danger, j’ai pu me jeter dans ses bras. »
Il y eut, cependant, un moment d’accalmie au mois de mai ; une grande sécheresse désolait le pays et les païens eux-mêmes attribuaient les calamités publiques à la persécution et à la mort des missionnaires.
MM. Féron et Ridel s’étaient réfugiés ensemble dans un petit hameau de quatre maisons, chez une pauvre veuve chargée de six enfants encore en bas-âge. La retraite était sûre, et cette femme, malgré son dénuement, malgré le danger qu’elle courait en leur donnant asile, les avait reçus et les gardait avec une cordialité si dévouée qu’ils y restèrent près de deux mois.
La famine régnait dans la contrée : les pauvres chrétiens du hameau coupaient l’orge encore toute verte, et en faisaient leur nourriture. Les deux missionnaires essayèrent de ce régime, mais, dès la première fois, ils éprouvèrent une indisposition si violente qu’il fallut y renoncer. Les chrétiens mirent en commun leurs dernières ressources, vendirent tout ce qu’ils avaient et parvinrent à leur procurer deux boisseaux de riz.
Vers le 15 juin, MM. Féron et Ridel eurent des nouvelles de M. Calais, qu’ils croyaient mort dans les montagnes, et purent correspondre avec lui . C’est alors que, d’un commun accord, ils décidèrent que l’un d’entre eux devait gagner la Chine, pour faire connaître les désastres que la mission venait de subir, et travailler, si possible, à y porter remède. M. Féron, le plus ancien des trois, qui, à ce titre, remplissait les fonctions de supérieur, désigna M. Ridel pour ce voyage. Le missionnaire obéit et quitta en pleurant sa chère mission de Corée .
« Nous fîmes préparer une barque, écrit-il, ce qui nous coûta des peines extrêmes ; enfin le jour de la Saint-Pierre, je quittai de nouveau M. Féron. Les satellites étaient de tous les côtés, gardaient toutes les routes ; les douanes étaient plus vigilantes que jamais, et les soldats de la capitale mettaient les barques en réquisition pour transporter les matériaux destinés à la construction du nouveau palais ; tout autant de périls qu’il nous fallait éviter.
« J’étais caché au fond de mon petit navire, monté par onze chrétiens résolus, et nos craintes furent grandes pendant trois jours que nous naviguâmes à travers les îles qui bordent la côte, mais Dieu vint à notre aide, et le sang-froid de mon pilote nous tira d’affaire. Enfin nous gagnâmes le large ; j’avais apporté une petite boussole : j’indiquai la route pour filer en pleine mer sur les côtes de la Chine. Mes pauvres marins n’avaient jamais perdu la terre de vue ; quelle ne fut pas leur frayeur lorsque, le soir, ils ne virent plus autour d’eux que l’immensité des mers ? Un vent furieux se déchaîna ; nous essuyâmes une violente bourrasque et, pendant deux heures, nous eûmes toutes les peines du monde à maintenir notre navire.
« Figurez-vous une petite barque tout en sapin, les clous en bois, pas un seul morceau de fer dans sa construction, des voiles en herbes tressées, des cordes en paille. Mais je l’avais appelée le Saint-Joseph ; j’avais mis la sainte Vierge à la barre, et sainte Anne en vigie.
« Le lendemain, point de terre ; le troisième jour nous rencontrâmes des barques chinoises ; le courage revenait au cœur de mon équipage, mais le calme nous surprit. A la nuit, nous eûmes encore un coup de vent qui dut nous pousser fort loin dans la bonne direction ; le vent soufflait par soubresauts de droite à gauche ; la mer se gonflait et frappait les flancs de la barque ; on ne pouvait voir à deux pas dans l’obscurité, et il tombait une pluie torrentielle. J’admirai le courage de mon pilote ; il resta toute la nuit au poste, ne voulant pas céder sa place avant que l’orage fût passé, et tenant fidèlement la direction que je lui avais donnée.
« Enfin le vent cesse, les nuages se dissipent ; il ne reste plus que le roulis ; bientôt l’orient en feu nous faisait présager une belle journée. Où étions-nous, où avions-nous été jetés par la tempête ? Telle était la question que nous nous posions, lorsqu’un matelot fait remarquer un point noir ; peu à peu il grossit ; c’est une terre dans la direction que nous avions prise ; plus de doute, c’est la Chine. Nous étions sauvés !
« Puis on signale un navire ; bientôt à ses voiles on reconnaît un vaisseau européen ; il vient vers nous. J’ordonne de passer tout à côté, et je fais hisser un petit drapeau tricolore que j’avais eu soin de préparer avant de quitter la Corée. C’était un beau trois-mâts ; j’ai appris depuis qu’il était de Saint-Malo, et venait de Tché-fou. En passant je lui fais un grand salut. Le capitaine qui nous regardait avec attention, très étonné de voir flotter un drapeau français sur une si singulière embarcation, qui n’était même pas chinoise, me répond de la manière la plus gracieuse ; puis, sur son ordre, on met le drapeau. J’attendais avec anxiété ; c’était le drapeau de la France ; trois fois il s’élève et s’abaisse pour nous saluer. Impossible de vous dire ce qui se passa dans mon cœur. Pauvre missionnaire, depuis six ans je n’avais pas vu de compatriotes ! Et en ce moment, perdu au milieu des mers, sans connaître la route, j’aurais voulu rejoindre ce bâtiment, mais ses voiles enflées par un vent favorable l’avaient déjà emporté à une grande distance.
« C’était, du reste, pour nous une douce consolation. Tous mes matelots, qui n’avaient jamais vu de navire européen, étaient dans l’admiration.
« Père, est-ce que ce sont des chrétiens ? Si ce navire venait chez nous, tout le monde « s’enfuirait ; il prendrait notre pays, et forcerait le roi à donner la liberté à la religion. »
« Bientôt, je reconnus la côte ; c’était le port de Wei-haï d’où j’étais parti six ans auparavant. Nous étions sur les côtes du Chantong, dans la direction de Tché-fou où je voulais aller. Nous arrivions par conséquent en droite ligne, aussi bien que l’eût pu faire le meilleur navire avec tous ses instruments nautiques. Que la sainte Vierge est un bon pilote ! Il ne nous restait que quelques lieues, mais le vent contraire ne nous permit pas d’aborder ce jour-là.
« Le 7 juillet au matin, nous vîmes le port, et à midi, nous jetions l’ancre au milieu de navires européens. Aussitôt nous fûmes environnés de Chinois curieux de voir les Coréens qu’ils reconnurent de suite ; je descendis et fus immédiatement entouré d’une foule qui me faisait cortège, et regardait avec curiosité mon étrange costume. Les nouvelles que j’apportais firent sensation parmi les membres de la colonie européenne. Je me rendis sans retard à Tien-tsin, où je rencontrai le contre-amiral Rose qui commandait la croisière française sur les côtes de Chine. Il me fit un accueil bienveillant et me promit son assistance. »
Une expédition fut, en effet, décidée ; de fâcheux contre-temps la retardèrent d’abord ; elle eut lieu, cependant, mais elle n’aboutit qu’à aggraver la situation des néophytes et à précipiter la ruine de cette infortunée mission de Corée. M. Ridel, qui avait accompagné l’escadre française en qualité d’interprète, eut la douleur d’assister à l’échec de nos armes et d’en entrevoir les déplorables conséquences.
En quittant par obéissance la terre de Corée, il n’avait pu s’empêcher de verser des larmes. Il prévoyait sans doute que cet exil qui commençait pour lui, serait, hélas ! de longue durée, et il pleurait. Ah ! c’est que pour le missionnaire, sa mission est devenue une autre patrie, d’autant plus chère à son cœur qu’il y a plus souffert.
Cet exil dura plus de dix ans. Ce fut durant cette période de temps que le Saint-Siège le choisit pour succéder aux vénérables Évêques martyrisés en 1866. Il vint à Rome pendant le Concile, et reçut dans la Ville éternelle la consécration épiscopale des mains du Cardinal de Bonnechose, archevêque de Rouen. Après le Concile, il se hâta de retourner en Chine. Installé dans une des résidences de Mandchourie, la plus rapprochée de la Corée, avec plusieurs missionnaires, il chercha plusieurs années durant, sans y réussir, les moyens de rentrer dans sa chère mission.
Dans une tentative qu’il fit en 1875 avec M. Blanc, aujourd’hui évêque d’Antigone et son successeur, il faillit même périr. Monté sur une jonque chinoise, il était parvenu sur la côte de Corée au lieu convenu pour le rendez-vous, mais la barque coréenne qui devait les recevoir à son bord ne parut pas. La présence de la jonque ne tarda pas à être remarquée et à exciter les soupçons. Déjà on avait mis des bateaux à sa poursuite, et elle ne pouvait plus trouver de refuge sur la côte ; d’autre part la tempête grondait au large, et s’y aventurer c’était courir à un naufrage presque certain. Ce parti sembla cependant préférable. Aussitôt emporté par l’ouragan, le frêle esquif menaçait de sombrer, mais les missionnaires s’adressèrent à Celle que l’Église invoque sous le beau titre d’Étoile de la mer ; ils firent un vœu. Le vent tomba aussitôt, la mer redevint calme et la jonque put heureusement regagner le port d’où elle était partie quinze jours auparavant.
Aujourd’hui une grande plaque de marbre, dressée dans une des chapelles de la basilique de Notre-Dame de Lourdes, rappelle à la fois le péril que coururent les missionnaires, leur confiance en Marie, le secours qu’ils en obtinrent et leur reconnaissance.
Ces tentatives, plusieurs fois réitérées et toujours sans résultat, ne découragèrent pas le vaillant Évêque. Enfin, Dieu exauça ses vœux ; en 1876, il put faire entrer en Corée deux de ses missionnaires, et au mois de novembre de l’année suivante, il eut l’ineffable consolation de les y rejoindre avec deux autres missionnaires.
Quelle joie pour ce pasteur bien-aimé de revoir son troupeau, et pour celui-ci de posséder enfin son pasteur ! Mais, hélas ! dans quel état il retrouvait sa chère mission ! La persécution avait fait des miliers de victimes, les chrétiens qui avaient échapé à la tourmente étaient dispersés ; vivant parmi les païens, au milieu de tous les périls, dans de continuelles angoisses, sans prêtres, sans secours religieux, bon nombre avaient succombé au découragement. Que de ruines à relever, de missions à soulager, de maux à réparer !
Le courageux prélat se mit aussitôt à l’œuvre, et secondé par ses généreux missionnaires, il commença la restauration de cette belle mais si désolée Église de Corée. Le retour de l’Évêque avait d’ailleurs donné confiance aux néophytes ; chaque nuit sa maison était assiégée par ces pauvres gens, tous avides de le revoir, de l’entendre et de recevoir la grâce des sacrements.
Cette joie du pasteur et de son troupeau devait, hélas ! être de courte durée. Il n’était en Corée que depuis trois mois, lorsque soudain, le 28 janvier, sa maison est envahie par les satellites ; lui même est garrotté et jeté dans un cachot comme un vil malfaiteur.
Nous ne referons pas l’histoire de son séjour dans les prisons de Séoul, de ses interrogatoires et de sa délivrance. Tous nos confrères en ont lu et en reliront toujours avec le même plaisir les émouvants détails dans la relation que Mgr Ridel en a faite lui-même et que les Annales de la Propagation de la Foi 1 ont publiée. Qu’il nous suffise de dire que son courage ne se démentit jamais, et qu’il lui valut le respect, l’estime et l’admiration de ses juges et de ses geôliers eux-mêmes.
Lorsque, sur l’ordre du gouvernement de Péking, Mgr Ridel fut reconduit en Chine, en passant la frontière de ce pays bien-aimé qu ’il ne devait plus revoir, il ne put s’empêcher, comme en 1866, de verser des larmes. Hélas ! pour lui, c’était un second exil et un exil qui ne devait plus finir !
Quoique éloigné de sa mission, le vénérable confesseur de la foi s’occupait activement de ses intérêts, multipliant ses démarches soit à Péking, soit à Tokio et, avec le concours de nos représentants auprès des gouvernements chinois et japonais, cherchant à intéresser ceux-ci en faveur de ses chrétiens persécutés. Il occupait ses loisirs forcés à mettre la dernière main à un ouvrage considérable qu’il avait entrepris depuis longtemps, et qu’il eut la joie de mener à bonne fin. Ainsi, avec la collaboration de ses missionnaires, il rédigea une grammaire et un dictionnaire coréens. Ces ouvrages précieux ont été publiés à Yokohama en 1881. Ils ont été appréciés, comme ils le méritent, de tous ceux qui s’occupent de linguistique.
« Travail long et difficile 2 ; il fallait en effet grouper les mots, les locutions, les assujettir à certaines règles, redresser les phrases vicieuses, savoir distinguer la véritable langue des mots étrangers. C’était une œuvre de longue haleine, elle dura quinze ans, mais elle devait rendre un service inappréciable.
« Je ne puis, à ce sujet, taire un détail qui nous révèle le patriotisme du vénérable évêque. Les deux ouvrages étaient faits en coréen et en français. Les missionnaires protestants de Chine lui offrirent de les faire traduire en anglais, de payer tous les frais d’impression et de lui donner pour sa mission une large rémunération de son travail. Les Allemands lui firent des offres encore plus séduisantes.
« – Non ! jamais, dit-il, je ne consentirai à vendre aux autres le travail de quinze ans de « ma vie. Je suis Français, et je veux que les Coréens apprennent la langue de la France et « non pas celle des nations étrangères. »
1. Année 1879.
2. Extrait de l’oraison funèbre.
Cependant, dans ses voyages et au milieu de ses travaux, Mgr Ridel appelait sans cesse de ses vœux le jour où il pourrait rentrer dans sa chère mission. S’il n’avait consulté que son cœur il eût bien vite surmonté tous les obstacles, bravé tous les périls, et pénétré de nouveau dans ce pays obstinément inhospitalier. Il savait combien son retour était désiré des missionnaires et des chrétiens, et le bien qui en résulterait. Mais, d’autre part, il était trop en vue pour espérer de pouvoir reparaître sans que la chose fût remarquée, et il craignait, non sans raison, que son retour ne compromît la situation et ne ramenât la persécution. Dans cette perplexité, il consulta le Saint-Siège qui, tout en le félicitant de son zèle et de son courage, lui conseilla de différer jusqu’à des jours meilleurs l’exécution de son généreux dessein.
Ce conseil fut pour lui un ordre, mais un ordre qui coûta beaucoup à son cœur de missionnaire et d’évêque. Une seule chose soutenait son courage, l’espérance en des jours meilleurs, qui lui ouviraient bientôt les portes de sa chère mission. On parlait déjà de tentatives que les gouvernements des États-Unis d’Amérique, d’Angleterre et d’Allemagne faisaient pour entrer, à la suite des Japonais, en relations avec les Coréens. Tout faisait espérer que bientôt les barrières qui fermaient ce pays à la civilisation et à l’évangile allaient enfin tomber.
Mais Dieu dont les desseins sont mystérieux, devait se contenter de sa bonne volonté. Une épreuve suprême lui était réservée, celle de la maladie qui bientôt allait détruire ses espérances, et finalement le ravir à notre affection.
Bien que d’une constitution très robuste, Mgr Ridel n’avait pas laissé de ressentir les effets des souffrances qu’il avait endurées pendant sa longue détention ; sa santé avait été altérée, ses cheveux avaient blanchi ; au physique c’était un vieillard, mais son âme avait gardé toute son énergie.
Au retour d’un voyage à la capitale du Japon, où le gouvernement de ce pays lui avait fait le meilleur accueil, et lui avait promis de faire son possible pour améliorer le sort de ses missionnaires et de ses chrétiens, il était de passage à Nagasaki, lorsque soudain il fut frappé de paralysie. Ni les soins que Mgr Petitjean et ses missionnaires lui prodiguèrent, ni les précieuses sympathies qu’on lui témoigna de toute part, ne purent triompher du mal. Après avoir essayé à Nagasaki d’abord, puis à Chang-haï et enfin à Hong-Kong, tous les moyens de guérision et consulté les médecins, sur l’avis unanime de ces derniers, le vénérable malade prit le chemin de l’Europe, dans l’espoir que l’air natal, les eaux thermales triompheraient du mal et le rendraient à la santé et à sa chère mission 1.
Arrivé au mois de septembre 1882, Mgr Ridel reçut, soit à Paris, soit au sein de sa pieuse famille, qui fut pour lui d’un dévouement admirable, tous les soins que nécessitait son état. Rien ne fut épargné pour obtenir le résultat si ardemment désiré. Convaincu de l’impuissance des moyens humains, il voulut recourir à Celle qui l’avait assisté et secouru au milieu des tempêtes et dans les horreurs de la prison ; il fit deux fois le voyage de Lourdes, mais Marie cette fois n’exauça pas sa prière et celle de ses nombreux amis. Le vénérable prélat était mûr pour le ciel.
1. Avant de quitter la Chine, Mgr Ridel pourvut à l’administration de son vicariat et, en vertu d’un pouvoir spécial qui lui avait été conféré par le Saint-Siège, il choisit pour son coadjuteur avec future succession, Mgr Blanc, évêque d’Antigone, du diocèse de Lyon, qui avait partage avec lui les douleurs de l’exil, ses périls sur terre ou sur mer et à qui il avait, en quittant la Corée, confié le soin de sa mission.
Sans doute, Mgr Ridel désirait ardemment la santé, car il voulait revoir sa mission, y travailler encore et tout au moins y mourir. Mais sa conformité à la volonté divine n’était pas moins vive et sincère. Les remèdes étaient-ils sans efficacité, sa résignation demeurait parfaite, il ne perdait rien de sa gaieté, de son enjouement. « Que la volonté de Dieu soit faite ! » répondait-il ceux qui voulaient le consoler.
Enfin, le 20 juin, dans la matinée, en la fête de l’adorable Cœur de Jésus, une seconde attaque de paralysie se déclara, et en quelques instants la belle âme du pieux évêque allait à Dieu.
Références
[0778] RIDEL Félix-Clair (1830-1884)
Bibliographie. - Relation de la captivité et de la délivrance de Mgr Ridel, de la Société des Missions-Etrangères, évêque de Philippopolis et vicaire apostolique de la Corée. - Librairie Victor Lecoffre, 90, rue Bonaparte, Paris ; 2, rue Bellecour, Lyon, 1879, in-8, pp. 90.
Même ouvrage :
Ma captivité dans les prisons de Séoul... [avec portrait], avec une biographie de l'auteur par Adrien Launay, de la Société des Missions-Etrangères. - Desclée, de Brouwer et Cie, 30, rue Saint-Sulpice, Paris ; 41, rue du Metz, Lille. mcmi, in-8, pp. 188.
Quoique les ouvrages suivants ne soient pas l'uvre de Mgr Ridel seul, nous les inscrivons ici, parce que l'évêque y travailla beaucoup et qu'ils furent imprimés sous son épiscopat.
Dictionnaire coréen-français, contenant : - I. Partie lexicographique : 1° Le mot écrit en caractères alphabétiques coréens ; 2° Sa prononciation ; 3° Le texte chinois correspondant ; 4° La traduction française. - II. Partie grammaticale : Les terminaisons d'un verbe modèle arrangées par ordre alphabétique. - III. Partie géographique : Les noms et la position des villes, des montagnes, des cours d'eau, etc., les divisions administratives, etc., avec une carte de Corée, par les missionnaires de Corée de la Société des Missions-Etrangères de Paris. - C. Lévy, imprimeur-libraire, Yokohama, 1880, in-4, pp. viii-615 + iv* + 57* + II** + 21** à 2 col. + 1 p. addend. et 1 p. err.
Comp.-rend : L'Exploration, xiii, 1882, p. 225.
Grammaire coréenne précédée d'une introduction sur le caractère de la langue coréenne, sa comparaison avec le chinois, etc., suivie d'un appendice sur la division du temps, les poids et mesures, la boussole, la généalogie, avec un cours d'exercices gradués pour faciliter l'étude pratique de la langue, par les missionnaires de Corée de la Société des Missions-Etrangères de Paris. - Imprimerie de L. Lévy et S. Salabelle, Yokohama, 1881, in-4, pp. xxii-194 + 60* + 40** + 4*** + tab.
Comp.-rend. : N. C. Daily News, 1881, n° du 17 déc. - Ann. de l'Ext.-Or, iii, 1880-81, p. 245 ; iv, 1881-82, p. 141.
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1874 (janv.), p. 41 ; 1874 (déc.), p. 4 ; 1875, pp. 4, 5 ; 1876, p. 3 ; 1878, pp. 4 et suiv. ; 1879, pp. 3, 7 et suiv. ; 1880, p. 120 ; 1881, pp. 7, 12, 13, 15 ; 1887, p. 224. - A. P. F., xxxviii, 1866, Martyre de Mgr Berneux et de ses compagnons, p. 407 ; Ib., pp. 414, 431 ; xli, 1869, p. 395 ; xlii, 1870, p. 401 ; xlvi, 1874, p. 301 ; li, 1879, pp. 95 et suiv., 235, 333, 393 ; lvi, 1884, pp. 350 et suiv. - A. S.-E., xix, 1867, p. 173 ; xxxi, 1880, p. 11 ; xxxv, 1884, p. 286.
M. C., ii, 1869, Tentative pour rentrer en Corée, p. 38 ; Ib., pp. 205, 222, 381 ; iii, 1870, Son sacre, p. 198 ; iv, 1871-72, Son retour à Chang-haï, p. 41 ; Ib., Son départ pour la Mandchourie, p. 541 ; vi, 1874, p. 264 ; vii, 1875, Supplique au roi de Corée, p. 77 ; viii, 1876, p. 5 ; Ib., Nouvelle tentative pour entrer en Corée, p. 62 ; x, 1878, Son arrestation et son emprisonnement, pp. 316, 326 ; Ib., Sa mise en liberté, pp. 340, 413, 423, 615 ; xi, 1879, Sa captivité et sa délivrance, pp. 86, 98, 110, 122, 138, 174, 186, 198, 210, 222, 234 ; xiii, 1881, p. 579 ; xiv, 1882, pp. 185, 520 ; xvi, 1884, Sa mort, p. 311 ; Ib., Notice, p. 336 ; xxxvi, 1904, p. 300. - A. M.-E., 1911, p. 210. - P. M. M., 1880-81, p. 16 ; 1884-85, p. 585.
Sem. rel. Nantes, 1866, pp. 624, 633 ; 1872, Notice, p. 467 ; 1875, pp. 17, 397, 799 ; 1876, p. 585 ; 1878, p. 279 ; 1879, Sa captivité, pp. 320, 348, 372, 395, 423, 446, 465, 489, 513, 542, 563, 589 ; 1882, p. 321 ; 1884, Sa mort, p. 605 ; Ib., Eloge funèbre, p. 697 ; 1886, Son épitaphe, p. 197. - Sem. rel. Vannes, 1870, Son sacre, p. 359 ; 1872, p. 41 ; 1878, p. 614 ; 1879, Sa captivité et sa délivrance, pp. 332, 360, 379, 395, 412, 426, 444, 459, 475, 518, 546, 565, 580, 593, 628, 658, 676, 692 ; 1881, pp. 609, 720 ; 1882, pp. 179, 645 ; 1883, pp. 243, 245 ; 1884, Sa mort, ses funérailles, pp. 359, 383 ; Ib., Notice, pp. 469, 488, 498, 517, 532, 541, 553, 575, 581, 596, 610, 622, 636, 653, 663, 682, 691 ; 1886, Son épitaphe, p. 86. - Sem. rel. Rennes, 1871-72, p. 798. - Sem. rel. Luçon, 1881, pp. 362 et suiv. - Sem. rel. Paris, xxvi, 1866, Sa fuite, p. 455. - Sem. rel. Lyon, 1870, 2e part., p. 589. - Le Tour du Monde, 1873, 1er sem., p. 405. - L'Exploration, xiii, 1882, Aperçu historique sur la Corée, p. 225. - L'Univers, 1870, n° du 10 juin.
Hist. Egl. de Corée, i, pp. 79, 190 ; ii, pp. 471, 489, 548, 557, 564 et suiv., 567, 572, 578, 589. - Le culte de N.-D. de Lourd., p. 105. - Nos miss. pat. et sav., p. 29. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Nos miss., Notice, p. 79. - Les miss. cath. au XIXe sièc., p. 244. - La Rel. de Jésus, ii, pp. 52, 123, 486. - Les miss. cath. franç., iii, pp. 403, 404. - Act. et hist. du Conc., vii, Notice, p. 113. - Arm. des Prél. franç., p. 269.
Eloge funèbre de Mgr Félix-Clair Ridel, évêque de Philippopolis, vicaire apostolique de la Corée, prononcé dans la cathédrale de Vannes, le 8 juillet 1884, par M. l'abbé Théophile Mainguy, chanoine et vicaire général de Para (Brésil), aumônier de la prison militaire de Nantes. - Imprimerie de l'Ouest, Bloch, Le Gars et Ménard, rue de la Fosse, 32 et 34, Nantes, 1884, in-8, pp. 24.
Collect., 17 avril 1877 : n° 2152 ; 11 sept. 1878 : n° 1674.
Notice nécrologique. - C.-R., 1884, p. 159.
Biographie. - Mgr Ridel, évêque de Philippopolis, vicaire apostolique de Corée, d'après sa correspondance [avec portrait], par l'abbé Arthur Piacentini, professeur au collège Saint-Stanislas (Nantes). Orné d'un portrait à la plume par M. E. Rozo, et d'une carte. - Librairie générale catholique et classique, Emmanuel Vitte, directeur, imprimeur-libraire de l'archevêché et des Facultés catholiques, 30, rue Condé, et 3, place Bellecour, Lyon, 1890, in-8, pp. xv-382.
Portrait. - A. P. F., lvi, 1884, p. 327. - M. C., vi, 1874, p. 257. - Les miss. franc. en Corée, p. 175. - Les miss. cath. au XIXe sièc., p. 244. - Act. et hist. du Conc., vii, p. 112. - Voir Biographie.
Bibliographie:
RIDEL Félix-Clair Mgr (1830-1884)
Dictionnaire coréen-français / par Mgr Félix-Clair Ridel, des Missions Etrangères. - [n.d.]. - 740 p. ; 27 cm. Manuscrit original, relié cartonné, dos toile.- AMEP vol.1063C
Grammaire coréenne / par Mgr Félix-Clair Ridel, vicaire apostolique de Corée. - [n.d.]. - 108 p.; 27cm. Manuscrit original relié, couverture papier fort. - AMEP vol.1063
Grammaire de la langue coréenne, avec sa comparaison avec le chinois ; suivie dun appendice sur la division du temps, les poids et mesures, la boussole, la généalogie, et un cours dexercices gradués pour faciliter létude pratique de la langue / par Mgr Félix-Clair Ridel, des Missions Etrangères. - [n.d.]. - [132] f. ; 28 cm. Manuscrit original. Reliure cartonnée. AMEP vol.1063B
Dictionnaire coréen-français contenant 1. Partie lexicographique, 2. Partie grammaticale, 3. Partie géographique / par les missionnaires de Corée, de la Société des Missions Etrangères de Paris ; [dir. de Mgr Ridel]. - Yokohama : C. Lévy, 1880. - VIII-615-IV*-57*-II*-21* : 1 carte dépl. h. t. ; 28 cm.
Grammaire coréenne ; précédée d'une introduction sur le caractère de la langue coréenne ; suivie d'un appendice sur la division du temps... / par les missionnaires de Corée, de la Société des Missions Etrangères de Paris [dir. de Mgr Ridel]. - Yokohama : Impr. de L. Lévy et S. Salabelle, 1881. - XXII-194-60*-42**-4*** p. ; 28 cm.