Alexis PÉAN1838 - 1893
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0813
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Thaïlande
- Région missionnaire :
- 1863 - 1881
Biographie
[0813] PÉAN, Alexis-Adolphe, né le 15 mars 1838 à Oisseau en Mayenne, fait ses études classiques au Collège Sainte-Croix du Mans et de 1856 à 1858 au petit séminaire de Précigné. Il commence ses études théologiques au Grand séminaire du Mans. Entré laïc au Séminaire des Missions Étrangères le 15 octobre 1859, il est ordonné prêtre le 14 juin 1862 et envoyé au Siam le 18 août suivant.
Siam (1862-1867)
Après quelques mois de séjour à Nakhon Xaisi, on le charge d'administrer Petriou, Vat-huang, Bang Pla Soi,et plusieurs postes voisins. Ses succès sont assez marquants : en 1865 et en 1866, il administre plus de deux cents baptêmes, développe les stations de son district et ouvre un poste à Hua Samrong.
Directeur du Séminaire (1867-1893)
Député des Missions du Siam, de la Presqu'île de Malacca et de la Birmanie, il est reçu directeur du Séminaire des MEP le 9 décembre 1867, une fonction qu’il exerce vingt-six ans, professant en même temps et durant vingt-trois ans, de 1868 à 1891, la théologie morale. Pendant neuf ans, de 1872 à 1881, il est également directeur des aspirants, élu et réélu aux élections dont voici les dates : 1872, 9 juillet 1874, 30 juin 1877, 4 juillet 1880. De 1881 à 1883, il dirige la maison établie provisoirement à Bolognano, dans le Tyrol. En 1883, il est pendant quelques mois supérieur de la section du Séminaire installée à Meudon, de 1884 à 1889, directeur spirituel des aspirants, charge dont il a été le seul titulaire. Plus encore, il remplit aussi les fonctions d'assistant du supérieur du Séminaire pour l'extérieur, à la suite des élections des 7 juillet 1883, 5 juillet 1886, 8 juillet 1889, 4 juillet 1892. Quand la vicomtesse de Saint-Jean fonde en 1883 l'Œuvre des Partants, il en reçoit la direction. Montrant du tact et de l'habileté, il garde cette charge jusqu'à la fin de sa vie. Il meurt au Séminaire des MEP à Paris, le 28 novembre 1893 et est inhumé au cimetière Montparnasse.
Le P. Delpech a caractérisé ainsi son enseignement : " Il était clair et sûr. Il se tenait également à l'écart des opinions trop larges et des opinions trop étroites, dans ce juste milieu où un vieil adage place la vertu. " Des très nombreuses conférences qu'il fit aux aspirants pendant qu'il en était le directeur, nous citerons seulement ces belles paroles sur la vocation sacerdotale et apostolique : ‘‘Ne considérez pas trop la disproportion effrayante qui existe entre vous et la hauteur immense de cette vocation céleste : vous seriez pris de vertige, et vous tomberiez dans l'accablement. Considérez plutôt votre Maître et Seigneur Jésus, qui vous a pris par la main dès votre enfance, qui ne vous a jamais abandonnés, qui vous a toujours tendu les bras ; précipitez-vous aveuglément dans ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qui vous a tant aimés, vous en particulier, aspirants des M.-E., et qui vous dit maintenant : Veni, viens, mon bien-aimé, mon fidèle, veni de Libano coronaberis. Oh ! ne crains rien, tu seras mon ami, mon prêtre, un autre moi-même ; c'est vrai, tu es pauvre, mais je suis riche ; tu es pécheur, mais je suis Celui qui pardonne tout à la faiblesse. Viens, tu seras mon prêtre, mon pêcheur d'hommes. Tu auras toujours avec toi, je te le promets, quelques grains de froment et quelques gouttes de vin. Tu m'appelleras, et je viendrai ; tu me porteras en toi, tu seras Christophore, tu me donneras aux autres ; nous irons ensemble, oui, toujours ensemble, jusqu'au bout du monde ; moi, je serai ta lumière et ta force, ta voie, ta vie ; et toi, tu seras mon instrument, mon vicaire ; nous irons refaire à l'image de Dieu les âmes dégradées, nous irons les nourrir, les grandir, les sauver, nous irons sauver le genre humain’’.
Nécrologie
M. PÉAN
DIRECTEUR DU SÉMINAIRE DES MISSIONS-ÉTRANGÈRES
Né le 16 mars 1838.
Parti le 18 août 1862.
Appelé à Paris 1867.
Mort le 28 novembre 1893.
Le Père Alexis Péan naquit à Oisseau, département de la Mayenne, le 16 mars 1838, d’une honorable famille. Il eut le bonbeur de trou¬ver au foyer domestique des soins, des leçons et des exemples vérita¬blement chrétiens. Pour lui assurer le bienfait d’une éducation plus élevée, forte et saine en même temps, ses parents le confièrent au collège de Sainte-Croix du Mans.
Dès son arrivée, le jeune Alexis se fit remarquer par sa foi pro¬fonde, son caractère aimable, son intelligence prompte, son cœur généreux; et si parfois certaines saillies d’écolier méritèrent une ré¬primande, peut-être, lui, qui avait déjà la réplique facile et gracieuse, y répondit-il à peu près comme ce missionnaire, homme d’esprit et de piété : « Les arbres ont bien un peu le droit d’être verts au prin¬temps : c’est l’automne qui tarit peu à peu la surabondance de sève et fait mûrir leurs fruits. » D’ailleurs l’élève n’attendit pas l’automne pour porter des fruits, chaque année il obtint de brillants succès et plusieurs fois conquit tous les prix de sa classe.
L’étude ne l’empêchait pas de regarder plus haut et plus loin ; le sacerdoce lui apparut comme la voie royale qu’il devait choisir, et près du sacerdoce l’apostolat dans les pays infidèles.
A qui dut-il cette sainte inspiration, et comment son âme d’enfant s’élança-t-elle vers de telles hauteurs ?
Il était assez réservé sur ce sujet, mais quand, plus tard, il demandera aux séminaristes des Missions-Étrangères quelle voix douce et forte les a appelés au sacrifice, il n’attendra pas leur réponse, et, comme si un vif sentiment de reconnaissance débordait malgré lui de son cœur, il dira :
« C’est la sainte Vierge, n’est-ce pas ? c’est la sainte Vierge. »
En public, il aura les mêmes élans qu’il est bien difficile de ne pas prendre pour la révélation de son secret intime, et il s’écriera :
« En est-il parmi vous un seul qui n’ait pas éprouvé les bienfaits de la très sainte Vierge ? A qui devez-vous votre vocation, à qui devez-vous votre retour à Dieu et à Jésus-Christ, à qui devez-vous de vous sentir décidés à tout sacrifier avec bonheur pour la gloire de Dieu et le salut de vos âmes ? Si je posais ces questions à chacun de vous en particulier, tous vous me répondriez d’un cœur ému : C’est à la très sainte Vierge... »
A son confesseur, l’enfant ouvrit son âme, mais à sa famille, qu’il craignait d’affliger, il dit seulement son désir d’être prêtre. C’est alors que du collège de Sainte-Croix du Mans, il passa au petit séminaire de Précigné, cette belle et sainte maison que les nom¬breuses générations sacerdotales des diocèses de Laval et du Mans ont pendant longtemps saluée comme leur unique et si cher berceau.
Son entrée à Précigné, en classe de seconde, coïncida avec celle d’un ancien élève du lycée de Laval, Isidore Colombert, qui lui aussi se sentait appelé à l’apostolat. Mgr Colombert est aujourd’hui évêque de notre colonie de Cochinchine et résiste, depuis trente ans, au cli¬mat de Saïgon, aux fatigues de l’évangélisation, aux labeurs d’une administration que nos compatriotes ne savent pas toujours lui ren¬dre facile ; et lui, pauvre cher Père, revenu parmi nous, malgré nos soins et nos sollicitudes, il n’est plus !
L’arrivée de ces nouveaux élèves fit quelque bruit au petit sémi¬naire ; tous les deux étaient à la tête de leur classe au Mans et à La¬val, et dans ce petit monde d’écoliers, très fiers de la réputation de travail et de science que Précigné s’était acquise, on se demandait quel serait le sort de ces premiers de cours venus d’ailleurs.
Peut-être y eut-il des prophètes pour dire qu’ils allaient passer au second rang, si ce n’est au troisième ou au quatrième. La réponse ne se fit pas longtemps attendre ; à la composition du début, les noms de MM. Colombert et Péan furent les premiers proclamés ; à la se¬conde il en fut de même, et ainsi, presque toujours, pendant cette an¬née et l’année suivante.
Entré au grand séminaire du Mans en 1859, le P. Péan y resta quelques jours seulement et prit la route du Séminaire des Missions¬-Étrangères sans l’autorisation de sa famille, qui, malgré des senti¬ments très chrétiens, n’avait pas encore le courage du grand sacrifice. Sa mère surtout ne pouvait accepter la pensée de voir son enfant s’éloigner et s’éloigner pour jamais ! Le fils comprenait cette peine, sa tendresse avait déjà l’intuition des douleurs maternelles qu’il dépeindra plus tard dans ces lignes éloquentes :
« Oh ! mères, vous aimez vos enfants plus que vous-mêmes : toutes vos sollicitudes, vos travaux, vos désirs n’ont pas d’autre objet que de les voir heureux ! Quelles épines vous déchirent le cœur, lorsque vous les savez malheureux ! quelles larmes brûlantes vous répandez sur leurs souffrances ! et si la mort vient ravir dans vos bras, sur votre sein, cette petite fleur que vous appelez votre enfant, quels déchi¬rements amers, et quelle désolation ! »
Mais l’appel de Dieu est plus fort que toute voix humaine, fût-ce la voix d’une mère ; le jeune homme arriva, le 14 octobre 1859, au Sé¬minaire des Missions-Étrangères, alors retentissant du bruit des per¬sécutions et des martyres qui illustraient les Églises d’Extrême-Orient.
Quelques mois plus tard, sa mère tombait dangereusement malade, et, par une faveur très exceptionnelle à cette époque, il obtint l’au¬torisation d’aller l’embrasser une dernière fois.
En face de l’éternité, la mourante comprit mieux la loi du sacri¬fice, la grâce que Dieu accordait à son fils, l’honneur qu’il lui faisait à elle-même ; elle encouragea, remercia, bénit le futur apôtre, et tous deux se séparèrent consolés et fortifiés, se promettant le grand revoir du ciel, qu’aujourd’hui le Maître vient de leur donner.
Le P. Péan passa trois ans au Séminaire des Missions-Étrangères, trempant sa volonté, éprouvant son cœur, avivant sa piété, fortifiant son intelligence dans une étude assidue, que son esprit large et vif lui rendait agréable et facile ; il y augmenta cette foi profonde et cette charité vraie qui sont la caractéristique de la formation des aspirants à l’apostolat.
Après trois ans de séjour dans cette maison, il fut désigné pour la mission du Siam, et, le 18 août 1862, il quitta Paris avec dix autres compagnons de voyage et d’apostolat (1). Au mois de mars suivant, il débarquait dans la ville de Bang-kok, encore affligée par la mort de son savant évêque, Mgr Pallegoix.
(1) Ils furent les derniers de nos missionnaires qui suivirent la route du Cap de Bonne-Espérance, tous les autres passèrent désormais par l’Égypte et la mer Rouge.
II
La mission de Siam avait eu autrefois une glorieuse histoire ; les premiers Vicaires apostoliques des Missions-Étrangères y avaient établi leur siège principal et leur séminaire général ; de brillantes ambassades siamoises et françaises envoyées par le roi Phra-Nara et par Louis XIV, des traités d’alliance, des comptoirs de commerce, une expédition militaire avaient fait espérer que le catholicisme règnerait bientôt dans ce pays, que la France y deviendrait la pro¬tectrice aimée et puissante d’un nouveau peuple chrétien. Puis, un jour, les rêves s’étaient anéantis, les Français avaient été chassés, les missionnaires emprisonnés, le catholicisme proscrit ; durant un demi-siècle les apôtres avaient dû courber la tête devant la haine et la calomnie.
Enfin une accalmie s’était produite, présageant des jours plus sereins ; mais à ce moment même le royaume de Siam, envahi en 1757 par ses voisins les Birmans, avait été vaincu, ravagé, ruiné ; les chrétiens, ses meilleurs défenseurs, avaient été emmenés en esclavage.
Quand un soldat heureux eut réussi à chasser les ennemis, on ne retrouva plus que mille catholiques sur 12,000 que l’on comptait auparavant. La Révolution, en confisquant le Séminaire des Missions- Étrangères, l’Empire, en tarissant le recrutement apostolique pour augmenter ses armées, ne permirent pas de relever les ruines de la mission de Siam, qui ne compta longtemps qu’un ou deux Mission¬naires avec de rares prêtres indigènes.
Enfin, en 1842, Mgr Pallegoix, devenu évêque, et en rapports d’amitié avec le souverain Mongkout, rendit un peu de vie à ce pau¬vre corps épuisé ; les prêtres vinrent de France plus nombreux ; puis le traité signé en 1856 par notre plénipotentiaire, M. de Montigny, assura aux apôtres la liberté de prêcher à l’intérieur du pays, et de fonder des chrétientés nouvelles.
Malheureusement, deux grands obstacles subsistaient, qui n’ont point encore disparu aujourd’hui : le premier est l’obligation pour tout Siamois de passer une année à la pagode, d’y vivre de la vie des talapoins (1), infusant ainsi dans son cœur , dans son esprit, dans ses habitudes, en quelque sorte, l’essence du paganisme ; le second est l’organisation sociale et administrative, qui donne aux mandarins et à des chefs choisis le droit de corvée sur le peuple, cause de vexa¬tions perpétuelles, principalement envers les néophytes.
En face de ces difficultés à peu près infranchissables pour des Orientaux, les missionnaires avaient tourné leurs efforts vers les Chinois venus chercher fortune à Siam, et ils commençaient à obte¬nir des résultats.
Ce fut également parmi eux que le P. Péan déploya son activité apostolique. Après avoir étudié les deux langues siamoise et chinoise à Nakon-Xaisi, poste important au nord-ouest de Bangkok, il fut placé à Petriu, chef-lieu d’un district situé à l’est, et s’étendant sur une longueur de 200 kilomètres et sur une largeur de 150.
Il y conquit bien vite le cœur de ses nouveaux chrétiens par sa bonté, sa générosité, cette cordialité mêlée d’habileté qui ne fit que s’accroître avec l’expérience et les années.
(1) Religieux bouddhistes.
Il fut d’ailleurs fort indulgent pour eux, comprenant bien que ces hommes, hier encore plongés dans les ténèbres du paganisme, ne pouvaient devenir immédiatement de parfaits chrétiens ; vis-à-vis des catéchumènes il se montra plus facile encore, comptant que la vertu grandirait dans leur âme sanctifiée par la grâce du baptême. Oh ! les beaux jours ! les saintes années ! quels doux souvenirs en avait con¬servés notre Père bien-aimé, qui souvent les rappelait avec l’émotion des joies toujours regrettées.
A Siam, on ne fut pas longtemps sans voir que le jeune mission¬naire était un homme de grande valeur : « Il faudrait en mettre par¬tout de semblables », disait le P. Daniel. « Il était le modèle des jeu¬nes missionnaires, écrit M. Rabardelle, calme, pieux. dévoué, aimable avec ses confrères, et en même temps prudent et très habile dans les affaires. » Et Mgr Dupont, plus explicite encore, écrivait : « Le P. Péan vaut de l’or en barre, et, je puis le dire en toute sincérité, s’il avait huit ou dix ans de mission, c’est lui qu’il faudrait nommer évêque. »
Les talents et les travaux font aimer et estimer un missionnaire, mais je crois bien que, pour être indiscutables, ils ont besoin de la consécration des résultats. Dieu les accorda au P. Péan, qui en 1865 et en 1866 baptisa plus de deux cents néophytes, augmenta les anciennes stations de son district et en fonda une nouvelle à Hua¬-Samrong. C’est beaucoup dans tout pays païen, c’était bien plus à Siam, signalé depuis longtemps pour la lenteur de ses progrès. Les succès ne s’obtenaient pas sans combat, et, « pour empêcher la monotonie d’un bonheur égal et continuel », selon l’expression du missionnaire, les païens se montrèrent hostiles, les mandarins empri¬sonnèrent plusieurs néophytes ; on crut qu’un grand procès allait arrêter les travaux et briser les espérances. Doucement le P. Péan s’effaça un peu, fit agir à Bangkok, et tout s’apaisa. Alors il laissa ses beaux rêves d’avenir prendre leur essor.
Afin de les réaliser, il fallait de l’argent, le nerf de toute guerre, celle que l’on fait aux hommes et au démon, et l’argent manquait dans le district de Petriu ; le missionnaire eut, pour trouver la « toison d’or », comme il le disait, une inspiration qui ne réussirait peut-être pas partout ni toujours : il écrivit à Mgr Wicart.
Le premier évêque du diocèse de Laval fut un homme de caractère vigoureux, mais surtout de grand cœur, de cœur passionné pour le salut des âmes ; il accueillit avec une extrême bienveillance une lettre si bien faite pour le toucher, puisqu’elle lui parlait d’une œuvre sainte et lui laissait le choix de l’acceptation ou du refus. Il l’envoya à ses prêtres, en leur recommandant de la lire en chaire et de rece¬voir les dons que les fidèles offriraient. Voici les premières lignes de ce court mandement :
« Laval, le 24 avril 1867.
« MESSIEURS ET TRÈS CHERS COLLABORATEURS,
Il était au plus loin possible de mes pensées d’avoir à vous écrire encore avant mes visites pastorales, qui s’ouvrent après-demain. Mais une lettre m’arrive ce matin de Siam ; je viens de la lire avec émo¬tion, et je ne résiste pas au désir de vous la communiquer et de faire ce qu’un bon jeune prêtre, sorti de nos séminaires, me demande, avec le touchant appui de son Vicaire Apostolique.
« La voici tout entière, Messieurs. Elle vous réjouira comme elle m’a réjoui. »
Nos amis nous reprocheraient de ne pas citer au moins une partie de cette lettre dont l’Évêque de Laval parlait en si bons termes et qui devait obtenir pour le missionnaire des secours impatiemment attendus
« Monseigneur,
« Lorsque, avant de quitter la France, je me prosternai à vos pieds pour implorer une dernière bénédiction, Votre Grandeur eut la bonté de m’engager à Lui écrire de temps en temps de mes nouvelles de mis¬sion. Or, voici quatre ans déjà passés, et je n’ai point encore profité de cette bienveillante invitation. Aujourd’hui même, peut-être n’ose¬rais-je pas encore vous adresser cette lettre si ce n’était que je me trouve, pour le dire tout d’abord, dans un pressant besoin de me placer sous le patronage de Votre Grandeur.
« Le bon Dieu a daigné exaucer nos désirs et bénir nos travaux. A travers mille difficultés de tout genre, de la part des hommes et des choses, la lumière de notre sainte foi commence enfin à faire sentir plus efficacement son influence dans ce Siam, cette vieille patrie du Bouddhisme, »
Après un tableau sommaire de l’état général du christianisme sur les rives du Ménam, le P. Péan passait à ses travaux particuliers, à la situation de son district, à ses désirs d’apôtre, et il disait :
« Pour ne vous parler, Monseigneur, que de mon district en parti¬culier, j’ai la douce consolation, et Votre Grandeur s’en réjouira avec moi, de pouvoir vous assurer des meilleures dispositions de la part des infidèles envers notre religion. Plusieurs vont même jusqu’à oser l’admirer et la louer hautement ; delà à une entière conversion, il semble qu’il n’y ait qu’un pas.
« Aussi, depuis que j’administre ce district (il y a plus de trois ans), j’ai pu baptiser chaque année une bonne centaine de nouveaux chré¬tiens, et, pour un avenir peu éloigné, je vois déjà jaunir une moisson qui, Dieu aidant, sera bien plus abondante encore ; mais… mais... point d’église. Car on ne peut appeler ainsi une misérable vieille petite bicoque bâtie il y a quelques années et qui, chaque jour, s’en va en ruines ; si l’on ne se modérait, ce serait à rendre un chrétien tout rouge de colère, de voir notre pauvre masure clouée là, entre deux superbes pagodes de Bouddha, comme un défi permanent de l’erreur contre la vérité.
« Il nous faudrait une belle église qui serait comme une prédication continuelle de notre sainte religion et attirerait les cœurs de ces grands enfants de païens. Mais, pour bâtir une belle église, il faudrait beaucoup d’écus, et des écus, moi et mes pauvres six à sept cents néophytes, nous n’en avons guère.
« J’accours donc de bien loin, Monseigneur, frapper à votre porte, sans autre titre que celui de pauvre missionnaire, fils de la jeune Église de Laval... Oh ! je ne saurais vous dire combien j’ai hésité avant de me décider à cette démarche peut-être trop importune. Je connais trop bien vos besoins et vos charges, toutes les bonnes œuvres et les aumônes de votre généreux diocèse. Mais notre véné¬rable Vicaire Apostolique m’a tant encouragé à m’adresser à Votre Grandeur et m’a si bien fait comprendre qu’Elle serait loin de s’of¬fenser de ma démarche, qu’enfin je me suis décidé à m’adresser à Elle en toute confiance. « Votre Évêque, m’a dit Mgr d’Azoth, est très surchargé de bonnes œuvres à faire autour de lui, mais ce n’est qu’un petit effort de plus ; priez Sa Grandeur de daigner seulement bénir la liste de souscription que vous lui adresserez, et puis, de dire un mot, un seul petit mot de bonne recommandation, et les écus pleuvront dru et ferme, qu’on adressera pour vous au Séminaire des Missions-Étrangères, rue du Bac... »
« Voilà, Monseigneur, notre espérance. Vous êtes, en tout cas, juge de l’opportunité d’accueillir ou de rejeter ma demande. Je me soumets d’avance en vous demandant pardon de cette trop longue lettre. »
La générosité des diocésains de Laval fut grande ; mais quand les secours donnés par eux arrivèrent à Siam, ce fut le successeur du P. Péan dans la paroisse de Petriu qui en profita et fit élever l’église rêvée par notre cher missionnaire. Lui-même avait été rappelé comme Directeur au Séminaire des Missions-Étrangères, poste de confiance que lui avaient confié le conseil des Directeurs et les Mis¬sions de Siam, de Birmanie et de la presqu’île de Malacca.
Le Vicaire Apostolique de Siam, Mgr Dupont, ne voulut pas immé¬diatement céder son missionnaire : « Il est mon meilleur conseiller, disait-il, le soutien de la mission chinoise dans l’Est, qui est la prin¬cipale ; et enfin, je veux faire de lui mon coadjuteur et mon succes-seur. »
Toutes ces raisons ne pouvaient que confirmer le Séminaire de Paris dans son choix ; il y persista, et le P. Péan dut faire ses pré¬paratifs de retour.
Désormais elles étaient finies, les grandes courses en barque ou à pied à travers le delta de Siam, finies les joies si vives de l’apostolat, les constructions d’églises, les baptêmes d’infidèles, les procès avec les mandarins, les difficultés avec les bonzes, finie cette belle vie d’apôtre qui donne à l’âme de nobles et saintes jouissances et laisse en elle des traces si profondes. Toutes ces choses, le P. Péan les dit dans une lettre que M. le Supérieur des Missions-Étrangères qualifiait naguère de très élevée, très pieuse, très apostolique, et qui se terminait par un acte d’obéissance.
S’il sentait le regret d’une carrière très aimée, les fidèles de Petriu, eux aussi, éprouvèrent une peine très vive en apprenant son départ, et ce nous était une joie consolante d’entendre, il y a quelques jours, deux missionnaires de Siam nous dire que souvent ses anciens chré¬tiens parlaient de lui, louant sa bonté, admirant son activité, rappe¬lant quelques-uns de ses conseils.
III
En quittant les Missions, le Directeur du Séminaire des Missions-¬Étrangères reste apôtre, comme l’officier qui instruit les recrues demeure soldat. Le mode d’action seul est changé. Le P. Péan sera désormais un formateur d’apôtres ; à vrai dire, ce fut là son grand rôle ; il avait été missionnaire de tout son cœur, mais il ne l’avait pas été longtemps, un peu plus de quatre ans, assez pour connaître l’apos¬tolat en Extrême-Orient et faire présager les services qu’il était capable de rendre.
Désormais sa vie sera consacrée tout entière au professorat et à la direction des séminaristes, au soin des Vicariats apostoliques de Birmanie, de Siam et de la presqu’île de Malacca dont il était le procu¬reur, à l’examen et à la conduite de la Société des Missions-Étran¬gères, puisqu’en sa qualité de Directeur du Séminaire il faisait partie du conseil supérieur de la Société, et, à la fin de sa carrière, à l’Œuvre des Partants.
Pendant ces vingt-six années, il fut vingt-cinq ans (1867-1892) professeur de théologie morale, neuf ans (1872-1881) directeur des aspi¬rants, ce que l’on nomme ailleurs maître des novices, deux ans (1881-1883) supérieur d’une maison provisoire au Tyrol, quelques mois (1883) supérieur du séminaire de philosophie à Meudon, cinq ans et demi (1884-1889) directeur spirituel des aspirants, charge qu’il a seul exercée et qui n’existe plus, onze ans (1883-1893) directeur de l’Œuvre des Partants.
IV
Aussitôt après son retour de Siam, il fut chargé d’enseigner la théologie morale. Revenir des bords du Ménam, où l’on croyait vivre et mourir, laisser les explications catéchistiques, pour s’enfermer dans une cellule de professeur, exposer la doctrine de l’Église, les bulles des Souverains Pontifes, les décrets des Congrégations ro¬maines et résoudre les cas de conscience, est bien certainement un changement absolu dans la vie d’un homme, qui peut ne pas s’y habituer immédiatement.
Le P. Péan n’employa pas de long mois à s’y former et fut bientôt un professeur hors pair ; le soin scrupuleux qu’il mettait à préparer chacune de ses leçons, l’étude approfondie à laquelle il se livrait pour pénétrer une thèse, saisir toute la force d’un argument, bien mettre une doctrine sûre à la portée de son auditoire, son exposition d’une clarté parfaite, souvent très neuve, les exemples qu’il apportait pour mieux faire comprendre les principes ou les définitions, tout contri¬buait au succès de son enseignement, et il fut toujours maître dans l’art difficile d’intéresser et de plaire en instruisant.
Il était très assidu au travail de préparation de sa classe, et pour s’en faire une idée, il faut savoir que dès la première année tous ses cours furent longuement annotés ; les années suivantes, il revisait chaque jour ses notes, les augmentait, les diminuait, cherchant une formule plus exacte ou plus claire, ajoutant ici une explication né¬cessaire, là un argument nouveau ou mis sous une forme nouvelle. Et ce travail, il le fit pendant vingt-cinq ans ; aucun de nous n’a ja¬mais été dans sa chambre, le matin entre sept heures et demie et neuf heures et demie sans le trouver penché sur ses livres de théo¬logie, le crayon à la main, absorbé dans ce labeur de la réflexion et de l’étude personnelle, le plus difficile des professeurs, mais le plus utile à l’élève.
Pour terminer ce portrait du professeur, ou plutôt pour le laisser moins inachevé, je reproduirai cette appréciation de notre maître le plus vénéré, de M. Delpech, supérieur actuel du Séminaire des Mis¬sions-Étrangères.
« Le P. Péan avait une intelligence d’élite. Il voyait clair, et pour ainsi dire du premier coup d’œil, dans les questions les plus ardues de la morale, et aucun cas ne le prenait au dépourvu. Cette intelli¬gence était de plus servie par un jugement très droit et très ferme. Il se tenait également à l’écart des opinions trop larges et des opi¬nions trop étroites, dans ce juste milieu où un vieil adage place la vertu. »
En 1870, en face de la situation nouvelle que leur créait la guerre, les Directeurs se séparèrent afin de ne pas laisser leur œuvre en souf¬france. Les uns restèrent à Paris pour veiller sur le Séminaire, les autres se rendirent en province, à Bordeaux, pour conserver les relations avec les évêques et les prêtres de la Société et pourvoir aux besoins des missions.
Le P. Péan fut de ces derniers. Aussitôt après la conclusion de l’amnistie, il accourut à Paris, où il demeura pendant la Commune.
Lui-même a raconté, dans une lettre adressée à toutes les missions, les épreuves du Séminaire à cette terrible époque, la mort de M. Char¬rier, les veilles de nuit, les confessions à l’ambulance, puis les visites des agents de la Commune et les anxiétés des derniers jours, quand Paris devenait un vaste brasier et un horrible champ de bataille.
V
L’année suivante, 1872, il fut chargé de la direction des aspirants, qu’il interrompit en 1881 pour aller au Tyrol, où le Séminaire des Missions-Étrangères, ému de l’expulsion des religieux et des menaces des ennemis du catholicisme, l’envoya préparer un refuge à ses élèves.
Pendant ces années, la discipline de la maison reposa principale¬ment sur lui ; il dut présider tous les exercices de la communauté, surveillant la conduite, le travail et la piété des séminaristes, et on peut dire, sans exagération aucune, qu’il se dévoua corps et âme àcette tâche.
Il eut rapidement pris sur les aspirants l’ascendant nécessaire pour les conduire. Il y employait la douceur qui n’était point mollesse, plusieurs s’en souviennent, la raison, la tendresse, l’autorité et cette bonhomie mêlée d’habileté qui était un des caractères de sa nature, ne refusant son intérêt à rien de ce qui occupait l’attention des sé¬minaristes, écoutant leurs histoires, les provoquant même, riant franchement à leurs bons mots, aimant à être entouré par eux en ré¬création, en promenade, dans sa chambre, ayant plus profondément que beaucoup le goût et l’affection pour les jeunes gens parce qu’ils sont jeunes, les aimant véritablement, le leur répétant en particulier et en public sous une forme qui, parfois, ne manquait pas de pitto¬resque
« Mes chers amis, Napoléon disait : « Grattez le Russe, et vous trou¬verez le Cosaque, » eh bien ! grattez-moi un peu et vous trouverez un bon homme, un vrai père qui vous aime de tout son cœur, qui ne demande qu’à vous le prouver. »
Et on le trouvait tout de suite, ce père, qui trois ou quatre fois par an pouvait avoir un accès de brusquerie, mais, ces minutes exceptées, accueillait toujours doucement, cordialement, généreuse¬ment. Je dis généreusement, le mot est juste ; à combien de sémina-ristes n’a-t-il pas ouvert sa bourse, pour eux, pour leurs familles, même pour leurs amis ?
« De quelle somme croyez-vous avoir besoin ? demandait-il, quand on lui avait raconté sa misère ou celle d’autrui, de 20 francs, de 50 francs ? » Et, immédiatement, il ouvrait son tiroir, ce tiroir qui renfermait tant de choses : lettres, timbres, argent, notes, images, etc., il prenait le louis d’or ou le billet de banque et le donnait, heu¬reux de faire plaisir et d’être utile, mais avec cette sorte d’indifférence, naturelle aux âmes élevées, pour un argent qui cependant leur est si nécessaire, et que souvent il recevait d’âmes charitables, sûres qu’il le saurait bien employer.
Telle était sa direction générale. Sa direction particulière avait les mêmes caractères de bonté et de largeur, et peut-être plus encore, parce que les inconvénients à redouter sont moins nombreux et la fa¬cilité d’action plus grande. Il agissait toujours sous cette double con¬viction que les aspirants des Missions-Étrangères sont bien disposés, et que, pour les former, il faut les habituer à se conduire eux-mêmes bien plus qu’on ne doit les conduire.
Pendant ses vacances, il se plaisait à écrire à plusieurs d’entre eux brièvement, mais toujours sur ce ton aimable et pieux qui donnait une note particulière à son affection paternelle et faisait de ses bil¬lets « de vraies tartines de miel ».
« Vous me dites bien de ne pas vous écrire, je vous en sais un gré infini, mais comment voulez-vous que je ne vous dise pas que vous êtes un aimable enfant, que j’aime de tout mon cœur et que je re¬mercie tant et tant de fois pour son fidèle souvenir et ses prières ? Moi aussi, mon cher grand, je prie pour vous tous les jours de toute mon âme. Je désire si vivement que vous soyez tout entier revêtu et pénétré de l’Esprit de Notre-Seigneur ! Vous voilà un peu attristé parce que les autres sont partis.. Enfant ! qu’importe, pourvu que vous soyez là où veut le Maître ? »
Et cette autre lettre :
« Un de mes petits cartons pour mon cher enfant, que je ne m’ha¬bitue pas à ne plus voir. Je l’aime toujours et je prie pour lui de tout mon cœur. Je le ferai surtout, mon cher ami, au pied de la crèche du divin Roi Jésus. Vous, vous le ferez pour moi à Sainte-Marie Ma¬jeure, auprès de ce bois grossier où le Verbe de vie et d’amour nous est apparu réduit à la mesure d’un petit, tout petit enfant, dans les profondeurs de l’anéantissement. Oh ! mon cher ami, si nous y pen¬sons bien, qu’il est facile, en regardant le doux mystère, d’être humble et calme et doux, et de sourire même à travers les larmes quand le Ciel les envoie. »
Il y a quelques mois seulement, à un séminariste parti pour la ca¬serne, il adressait ce billet :
« Je n’ai pas le loisir nécessaire pour vous écrire une vraie lettre, mais je veux tout au moins vous envoyer deux ou trois gouttes d’encre et d’affection. Il me semble, mon pauvre petit, que je vous aime encore plus de loin que de près, dans l’absence corporelle que dans la présence. Je suis bien fâché de voir qu’ils vous ont colloqué si loin du séminaire, mais puisqu’il y a, comme vous me le racontez, de si bonnes compensations, il ne faut pas trop nous plaindre, mais bénir notre bon Dieu et sa Mère. C’est si bon de souffrir un brin avec le cher Maître !
« Je vous en prie, mon bon enfant, portez bien toujours votre âme dans l’honneur, la dignité, la sainteté de votre état. Faites souvent, au moins tous les jours, la communion spirituelle. Écrivez-moi sou¬vent. Vous savez jusqu’à quel point vous êtes mon enfant en Notre-Seigneur et combien je vous veux vrai prêtre, saint prêtre, conforme à Jésus, notre modèle. »
Est-il besoin de dire qu’agissant ainsi il avait gagné les cœurs et soumis les esprits ? On estimait la netteté de son intelligence et la sûreté de son jugement, on reconnaissait son habileté pratique, on aimait la tendresse de son cœur .
Les séminaristes le lui disaient, et volontiers il les écoutait, étant de ceux qui n’exigent pas la reconnaissance, qui ne se plaignent ja¬mais si elle leur manque, mais jouissent de la rencontrer. Aussi con¬servait-il les lettres que ses enfants lui adressaient, même les poésies à rimes plus ou moins riches qu’ils composaient pour le jour de sa fête ; et puisque j’égrène des souvenirs de famille, que l’on me par¬donne de citer ces trois strophes ; d’ailleurs, esquisser cette vie sans y ajouter un mot écrit par ceux qu’il aima tant, la laisserait trop incomplète.
C’est près de lui qu’aux heures de tristesse
Mon cœur meurtri vient chercher du secours
Et c’est vers lui que tout d’abord j’accours
Aux heures d’allégresse.
Lorsque, le front appuyé sur son cœur,
Je lui dis tout : mes fautes, ma souffrance,
Sa voix toujours ramène l’Espérance
Et me rend le bonheur.
Oui, c’est un Père ! En lui formant son cœur,
Dieu l’a rempli d’une sainte tendresse :
Puis à ce don Il joignit la sagesse,
La force et la douceur.
Cependant, je n’aurais donné qu’une faible et très imparfaite idée de ce qu’il fut comme directeur des aspirants si je me contentais de ces lignes ; je dois le citer lui-même, redire ses paroles, ses avis, sa doctrine. N’est-il pas juste, aussi, de conserver et de transmettre quelques-uns des enseignements qui contribuèrent à former un si grand nombre de missionnaires ?
« En donnant aux autres la vérité, nous leur donnons quelque chose qui nous survit à nous-mêmes, qui survit à toute mort, qui fleurit dans les tombeaux. »
Cueillons donc ces fleurs, celles qui parfumèrent les entretiens spirituels des lundis de chaque semaine, et que nous prendrons une à une, en pensées élevées, bien frappées dans leur brièveté.
« Dieu aime pour être aimé. »
« Nous ne devons point passer près d’une église sans que notre cœur tressaille ; c’est le salut d’honneur et d’amour envoyé au divin Maître. »
« Vous croyez que Dieu s’est fait homme, et vous vous étonnez que, croyant cela, j’aille conter la nouvelle à ceux qui l’ignorent ! Moi, je m’étonne que tous ceux qui ont ce Credo ne se fassent pas mission¬naires, chacun à sa manière. »
« Le principe de l’ordre, de la mesure en toutes choses, c’est l’obéissance. »
« Obéir, c’est consacrer à Dieu ce qu’il y a de meilleur et de plus fort en nous : notre volonté. »
« Vous n’avez pas besoin de vous former une conviction sur les motifs de l’ordre qui vous est donné ; il suffit que ce soit un ordre. »
« Il y en a qui sont toujours portés à voir le maître dans le supé¬rieur et dans le maître l’ennemi ; ce n’est pas chrétien. »
« Le vrai secret d’aimer les hommes, c’est d’aimer Dieu. »
« La vraie loi, la seule règle générale des vertus, c’est la vie de Jésus-Christ en nous. »
« Les hommes ont dans leur fond du singe, quoiqu’ils n’en des¬cendent pas ; ils sont tous imitateurs, et surtout du mal. »
« Ne vous découragez jamais, et si vous tombez, dites à Dieu, comme l
Références
[0813] PÉAN Alexis (1838-1893)
Bibliographie. - Lettre aux aspirants du Séminaire des M.-E. dans leurs familles. Bordeaux, 18 janvier 1871. - In-8, pp. 4 [autographie].
C.-R. 1871. Le Séminaire des M.-E. pendant la guerre de 1870-71 et pendant la Commune. - In-8, pp. 27.
Tous les comptes-rendus ci-dessous indiqués ont été imprimés à l'imprimerie de l'Œuvre de Saint-Paul, G. Picquoin, 51, rue de Lille, Paris.
Séminaire des M.-E. Œuvre des Partants. Allocution, février 1884 (lire 1885). - In-8, pp. 7.
Séminaire des M.-E. Œuvre des Partants. Compte-rendu, 8 mars 1886. - In-8, pp. 16.
Séminaire des M.-E. Œuvre des Partants. IIIe Compte-rendu annuel, 3 mars 1887. - In-8, pp. 15.
Séminaire des M.-E. Œuvre des Partants. IVe Compte-rendu annuel, 3 mars 1888. - In-8, pp. 16.
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1877, p. 47 ; 1880, p. 94 ; 1883, p. 112 ; 1886, p. 146 ; 1889, p. 240 ; 1892, pp. 254, 255.
B. O. P., 1889, Compte-rendu de l'Œuvre, p. 67 ; 1890, Compte-rendu, p. 195 ; 1891, Compte-rendu, p. 323 ; 1892, Compte-rendu, p. 481 ; 1893, Compte-rendu, p. 673 ; 1894, Notice, p. 49. - A. M.-E., 1913, p. 100. - Sem. rel. Laval, 1893-94, Notice, pp. 116, 264.
Le culte de N.-D. de Lourd., p. 4. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph.
Notice nécrologique. - C.-R., 1893, p. 284.
Portrait. - Peinture, est à la maison de campagne du Séminaire des M.-E., à Meudon (S.-et-O.). - B. O. P., 1894, p. 49.