Maximinus SEEGMULLER1838 - 1903
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0841
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1864 - 1903 (Pondichéry)
Biographie
[0841] SEEGMULLER Maximinus, ou Maximilien naît le 7 février 1838 à Bergheim dans le Haut-Rhin. Il entre laïc au Séminaire des Missions Étrangères le 21 mai 1860, est ordonné prêtre le 30 mai 1863 et part pour Pondichéry le 16 août suivant.
Professeur
Professeur au collège colonial de Pondichéry, vicaire à Salem en 1870 et 1871, il est en 1872 mis à la tête du collège naissant de Saint-Joseph à Cuddalore (1). Il revient ensuite au collège colonial.
Apostolat dans de multiples postes
En 1878, il entre dans la vie apostolique active. Après avoir été pendant quelque temps vicaire à Attipakam (2), il administre successivement les districts de Vellantanguel de 1879 à 1880, Cortampett (3) de 1880 à 1882, d’Erayur (2) en 1883 et 1884, de Vettavalam (2) de 1884 à 1886, de Tirouvadi et d’Ayampet (4) de 1886 à 1889, de Cuddalore old town et new town de 1889 à1891, de Manalour (2) de 1892 à 1894 et de Salem de 1895 à 1902.
Malade, il passe plusieurs mois à Yercaud (9), puis est obligé d’aller à l’hôpital Sainte-Marthe à Bangalore où il meurt le 25 février 1903.
1 – Juste au sud de Pondichéry dans les Indes britanniques.
2 – A l’ouest de Pondichéry.
3 - Au nord-ouest de Pondichéry.
4 – Au sud-ouest de Pondichéry.
Nécrologie
[0841] SEEGMULLER Maximinus (1838-1903)
Notice nécrologique
Né à Overbergheim (Strasbourg, Alsace) le 7 février 1838, M. Maxi¬milien Seegmüller partit pour l’Inde le 16 août 1863. Il arriva à Pon¬dichéry dans le courant du mois de septembre et fut aussitôt nommé professeur au collège colonial, où il resta jusqu’en 1872. D’une taille très élevée, littérateur distingué, mathématicien de talent, il conquit tout de suite le respect et l’estime des élèves. Il commença d’abord par faire la classe aux petits pour se former à l’enseignement. Rien n’habitue mieux un maître à la patience et au dévouement qui lui sont indispensables, que ce commerce avec les jeunes enfants. Dès que le professeur entrait dans la salle, il imposait à tout son monde. Au début, sa voix de stentor effrayait, mais il avait si bon cœur que la frayeur faisait bientôt place à l’affection, et on l’aimait beaucoup. Comme il était aussi excellent musicien, il fut chargé d’enseigner et de diriger le chant. Les offices de la chapelle, les fêtes du collège et celles de la paroisse étaient superbes, quand il tenait l’orgue et que son admirable voix de ténor entraînait celles des enfants.
Il eut l’immense douleur, durant son séjour au collège, de suivre les événements de l’année terrible, qui firent de son cher pays natal une terre allemande.
En 1872, M. Seegmüller se vit placé à la tête du collège naissant de Saint-Joseph, à Cuddabore. Il y resta six ans. Cet établissement, depuis lors, n’a fait que prospérer, tant l’impulsion que ses premiers directeurs lui ont donnée a été ferme et sage.
En 1878, M. Seegmüller quitta définitivement l’enseignement et fut envoyé « dans les terres ». Chargé successivement des postes de Cor¬tampet, de Velantanguel, de Triviar, de Mattour, de Salem et de Yercaud, il mena une vie très dure, remplie de privations et de misères. Il supporta tout sans se plaindre, mais sa robuste santé fut profondément ébranlée durant les dix dernières années. A Salem, il éprouva plusieurs défaillances ; on constata alors qu’il était atteint du diabète, et même quelques abcès de mauvaise nature firent craindre pour sa vie. Mgr Gandy envoya le cher malade à Yercaud sur les montagnes des Shevaroys Hills. Là, un régime meilleur et le bon air eurent vite fait de le rétablir, mais le mieux fut de courte durée. A la fin de 1902, apparurent des anthrax qui furent soignés très habilement, mais qui déterminèrent un empoisonnement rapide du sang. On essaya un der¬nier moyen : M. Seegmüller fut conduit à Bangalore, à l’hôpital des Sœurs du Bon-Pasteur qui possède d’excellents médecins, pour y subir une opération que semblait réclamer une plaie particulièrement grave.
« Il arriva, écrit M. Teissier, dans un état qui ne laissait plus d’espoir. La maladie avait fait « de tels progrès qu’une opération n’était plus possible ; la plaie avait au moins dix « centimètres de diamètre. Des trois docteurs qui l’ont vu, un seul penchait pour l’opération, « sans toutefois la recommander. Il fut également impossible d’arrêter le hoquet très fort dont « il souffrait, et déjà tout un côté du corps était à moitié paralysé. Notre confrère paraissait « mûr pour le ciel. Le bon Dieu n’a pas voulu le laisser souffrir longtemps. Dès le lendemain « de son arrivée à l’hôpital, le docteur craignant qu’il ne tombât dans un état comateux, je « parlai au malade, d’une manière un peu vague, de la réception des derniers sacrements. Il « comprit aussitôt où je voulais en venir et, se tournant vers moi, il me dit : « Pourquoi tant de « détours ? Si je suis très malade, dites-le moi franchement ; je n’ai aucune appréhension de la « mort. »
« Dans la soirée du 22 février, nous nous rendîmes à l’hôpital, M Baslé, vicaire général, « plusieurs confrères et moi. Le malade était encore à table, il venait de finir son dîner. Nous « voyant si nombreux, il en fut surpris, et demanda ce que nous lui voulions. Je lui rappelai « notre conversation de la veille. « Oh! oh ! dit-il, vous croyez donc que le moment est « venu ; cependant, il me semble que je ne suis pas si mal, mais tenez, ce sera comme vous « voudrez. Laissez-moi me mettre au lit ; donnez-moi quelques instants pour me préparer ; « puis, faites ce que vous jugerez bon. » Notre cher confrère se confessa, reçut le saint « viatique avec beaucoup de piété, répondit lui-même aux prières et nous remercia sans « aucune émotion. Je puis dire que jamais je ne l’avais vu avec un esprit si lucide. Plusieurs « des confrères présents estimaient qu’on s’était sans doute trop pressé ; mais, aujourd’hui, « nous sommes tous d’avis que le bon Dieu a fait une grande grâce à M. Seegmüller en « permettant qu’il reçût ainsi les derniers sacre¬ments. En effet, à partir de ce moment, il a été « souvent en délire, et, pendant les trois jours qui ont suivi, il n’eût pas été pos-sible de trouver « un moment plus propice pour les lui administrer. Le mourant ne paraissait pas souffrir « beaucoup ; du moins, il ne se plaignait point. Le dernier jour, 25 février, il fut assisté par M. « Baslé qui reçut son dernier soupir : il était onze heures du soir
« Dès le lendemain matin, tous les confrères dirent la sainte messe pour le cher défunt.
« L’enterrement a eu lieu le 26, dans la soirée. Trois confrères se rendirent à l’hôpital pour « la levée du corps ; huit soldats européens placèrent le cercueil sur le corbillard, et l’on se « dirigea vers la cathédrale. M. Baslé, assisté d’un diacre et d’un sous-diacre, les confrères de « Bangalore, les élèves du collège, les orphelines du couvent et un grand nombre de chrétiens « attendaient à la porte de l’église. Après l’absoute, le corps fut conduit en procession de la « cathédrale au cimetière des missionnaires. M. Seegmüller repose au milieu de plusieurs de « ses confrères qu’il avait connus à Paris. »
Avant de mourir, notre regretté confrère a eu la tristesse de voir laïciser ce collège de Pondichéry où il avait dépensé le meilleur de sa vie. Son souvenir restera profondément gravé dans le cœur de ses anciens élèves, comme il sera toujours cher à ses anciens chrétiens.
Références
[0841] SEEGMULLER Maximinus (1838-1903)
Notes bio-bibliographiques.
C.R., 1893, p. 240.
M. C., xxxv, 1903, p. 148.
Vingt ans dans l’Inde, p. 17. — Hist. miss. Inde, Tab. alph.