Émile LOMBARD1849 - 1883
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1130
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Thaïlande
- Région missionnaire :
- 1872 - 1883
Biographie
[1130] LOMBARD Emile, Louis, François, Joseph naît le 2 mai 1849 au hameau de Longon dans la commune de Bénévent-et-Charbillac dans les Hautes-Alpes. Entré au Séminaire des Missions Étrangères le 2 septembre 1868, il est ordonné prêtre le 25 mai 1872 et part pour le Siam le 3 juillet suivant.
Neuf ans d’apostolat au Siam
Après avoir pendant deux ans, 1874-1876, dirigé la paroisse de Sainte-Croix à Bangkok, il devient en 1876 professeur au séminaire. En 1877, il fait un voyage dans le nord en remontant le Mei-nam (1). A son retour, il trouve quelques familles chrétiennes installées à Baneng, à une journée de barque au- nord de Juthia, sur la rive droite du fleuve. Sur un terrain offert par l’une de ces familles, il construit une petite chapelle sous le vocable du Saint-Nom de Jésus.
Il meurt à Bangkok le 20 avril 1883 et est inhumé dans l'église Sainte-Croix.
Cartographe distingué
On lui doit une carte très détaillée et faite avec beaucoup de soin du cours du Mei-nam jusqu'à Phitsanulok, éloigné de Bangkok d'environ quatre-vingt-dix lieues (2). Ce travail est publié par les Missions Catholiques et récompensé par la Société de Géographie de Paris plusieurs années après la mort de l'auteur.
1 – Principal fleuve de la Thaïlande, arrosant Bangkok
2 – Trois cent-soixante kilomètres.
Nécrologie
M. LOMBARD
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE SIAM.
Né à Bénévent, dans le diocèse de Gap, le 2 mai 1849, au sein d’une pieuse famille qui avait déjà offert à Dieu un de ses enfants pour l’apostolat (1), Émile Lombard entra au séminaire des Missions-Étrangères le 2 septembre 1868, y fit son cours de théologie et y reçut les saints Ordres.
Destiné à la Mission de Siam, il quitta la France en 1872. Dès son arrivée, il se mit avec ardeur à l’étude de la langue. Comme il était doué d’une heureuse mémoire et d’une énergie peu commune, ses progrès furent rapides, et, en peu de temps, il put la parler et l’écrire.
La direction de la paroisse Sainte-Croix, dans la ville de Bang-Kok, lui fut alors confiée, et il y exerça le saint ministère pendant deux ans.
Il fut ensuite appelé à exercer son zèle auprès des séminaristes, dont il réussit promptement à se concilier l’affection.
Avec les vacances du mois de janvier 1878, commença une nouvelle phase de sa carrière apostolique. Les Missionnaires chargés du séminaire, c’est-à-dire le P. Rousseau supérieur et le P. Lombard, avaient pensé ne pouvoir pas mieux utiliser ce temps de repos, qu’en faisant faire aux élèves un voyage d’exploration en barque sur le Ménam. Les deux Pères profitèrent de l’occasion, pour visiter les nombreux villages païens situés sur les deux rives, et pour annoncer la bonne nouvelle, sinon sous forme de prédications en règle, au moins en la faisant connaître dans le cours des conversations. Ils furent généralement bien reçus, et leurs paroles écoutées avec respect. Deux familles du village de Ban-Peng, dans la province de Muang-Phrom, au nord de Bang-Kok, demandèrent même à se faire chrétiennes.
Le P. Rousseau étant alors tombé malade, le P. Lombard continua seul son voyage apostolique vers le nord jusqu’au delà de Phitsanulok, à plus de 80 lieues au-dessus de la capitale.
Il dressa, durant ce voyage, la carte aussi exacte que possible du cours du fleuve, et surtout catéchisa les Laociens qui partout témoignaient de bonnes dispositions. Il eut en outre le bonheur de rencontrer et de réconcilier avec Dieu quelques chrétiens qui, disséminés et comme perdus au milieu des païens, sans avoir jamais la bonne fortune de rencontrer un Missionnaire, ne s’étaient point approchés des sacrements depuis un grand nombre d’années.
Lorsque Mgr Vey apprit le résultat de cette reconnaissance apostolique, à travers un pays non encore parcouru par les Missionnaires, et d’ailleurs d’un accès facile – la voie fluviale pouvant servir en toute saison pour y parvenir – , il chargea le P. Lombard de continuer son œuvre, et de travailler à la fondation d’un poste, où il réunirait les chrétiens dispersés et les idolâtres qui désireraient embrasser la foi.
Ce fut sur Ban-Peng que le Père fixa son choix, car là se trouvaient déjà les deux familles qui avaient demandé à se convertir. Grâce à son zèle et à son activité, un poste composé d’anciens chrétiens et de nouveaux baptisés fut bientôt organisé, une chapelle en bambous édifiée, et les catéchumènes instruits : en moins d’une année la petite chrétienté était formée.
(1) M. Ferdinand Lombard, entré au séminaire des Missions-Étrangères le 7 octobre 1864, fut ordonné prêtre le 22 mai 1869 et destiné à la Mission du Sutchuen Oriental, mais la maladie le força de rentrer dans sa famille, avant son départ de France.
Aujourd’hui, son œuvre a prospéré : une église plus vaste et une résidence ont été construites ainsi que deux écoles ; deux cents chrétiens se trouvent groupés et forment une petite paroisse. Çà et là, sur le fleuve, et à d’assez grandes distances, d’autres chrétiens sont actuellement visités, et la vraie Foi se fait ainsi connaître de jour en jour aux païens.
Ces travaux avaient peu à peu altéré la santé du P. Lombard ; mais, dur à lui-même, il ne se plaignait pas et ne voulait pas être plaint. Rappelé au collège, sa santé se soutint encore quelque temps, mais les accès fréquents d’un asthme opiniâtre, dont il était tourmenté depuis longtemps, l’avaient beaucoup affaibli.
Le 5 avril, il fut pris presque subitement de douleurs très vives : c’était un abcès qui s’était déclaré au foie. On le conduisit immédiatement à Bang-Kok, où les soins les plus affectueux des confrères et le dévouement d’un docteur européen ne purent conjurer le mal.
Dès que l’on s’aperçut de la gravité de son état, Mgr Vey, assisté des Missionnaires de Bang-Kok, lui administra l’extrême-onction qu’il reçut avec de grands sentiments de foi et de piété, faisant généreusement le sacrifìce de sa vie. Toutes les fois qu’on l’exhortait à élever son âme vers Dieu : « Oh ! oui, mon Dieu ! » répétait-il immédiatement . Sa patience admirable, au milieu de ses cruelles souffrances, édifia tous ceux qui l’approchèrent.
La veille de sa mort, tandis que l’on récitait près de lui les prières des agonisants, il répondait malgré sa faiblesse aux litanies, et, tâchant d’élever la voix, répétait sans cesse : « Oui, mon Dieu, ayez pitié de moi ! » avec un accent indicible qui marquait bien l’ardeur de sa foi.
Il s’éteignit doucement le vendredi, 20 avril, vers trois heures, entouré d’un grand nombre de ses confrères, après avoir reçu une dernière absolution et l’indulgence plénière.
Toute la communauté française et presque tous les chrétiens de Bang-Kok assistèrent dans le plus grand recueillement aux obsèques présidées par le vicaire apostolique.
Sa dépouille mortelle repose maintenant dans l’église Sainte-Croix, au bas des marches du sanctuaire. Ses anciens chrétiens, qui avaient eu les prémices de son zèle, ont demandé, comme une faveur, de le posséder au milieu d’eux.
Références
[1130] LOMBARD Émile (1849-1883)
Cartographie. - Royaume de Siam, Cours du fleuve Me-nam (Me Nam, Chao Phaja), 1 F 1/740 000, 1878-1879.
Comp.-rend. : M. C., 1886, p. 550. - Soc. de Géog. [Paris], Comp.-rend. des Séanc., vii, 1887, p. 3.
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1878, p. 39, - A. M.-E., 1913, p. 93.
Notice nécrologique. - C.-R., 1883, p. 123.