Jules RENAUT1852 - 1880

[1235]. RENAUT, Jules-Alfred, naquit dans la paroisse Saint-Laurent, à Paris (Seine), le 17 mars 1852. Sa famille s'étant fixée en Alsace, il fit ses études classiques au petit séminaire de Zillisheim, diocèse de Strasbourg. Il entra laïque au Séminaire des M.-E. le 27 septembre 1869. Prêtre le 19 septembre 1874, il fut envoyé au Japon le 16 décembre suivant. En 1876, il fit partie du Japon méridional lors de la création de ce vicariat ; il fut chargé de la direction du séminaire nouvellement installé à Nagasaki. Très malade en 1879, il se rendit au sanatorium de Béthanie à Hong-kong, et y mourut le 25 janvier 1880. Il s'était livré à une étude sérieuse de la littérature, de l'histoire et des institutions japonaises.

M. RENAUT

MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU JAPON MÉRIDIONAL.

M. Jules-Alfred Renaut naquit à Paris le 17 mars 1852. Entré au Séminaire des Missions Étrangères, le 27 septembre 1869, il y fit ses études théologiques et y reçut successivement les saints ordres. Ordonné prêtre le 19 septembre 1874, il partit pour le Japon le 16 décembre de la même année .
C’est à Nagasaki que M. Renaut passa les trop courtes années de son apostolat. Grâce à une aptitude toute spéciale, il fit de rapides progrès dans l’étude de la langue japonaise, et acquit une connaissance approfondie de la littérature, de l’histoire et des institutions du pays. A une science peu commune, M. Renaut joignait une éminente piété. Chargé de la direction du nouveau séminaire de Nagasaki, il justifia la confiance des ses supérieurs, et, dans l’exercice de ses importantes fonctions, il mérita l’estime et l’affection de ses confrères et de ses élèves . Bien que d’une constitution délicate et qui exigeait des ménagements, ne consultant que son attrait pour la mortification, il savait dissimuler ou excuser ses veilles et ses jeûnes continuels.
A la suite des grandes chaleurs de l’été de 1879, sa santé, ébranlée par les austérités et les travaux, donna subitement de graves inquiétudes. Il reçut les derniers sacrements au mois d’octobre. Mais son état s’étant amélioré, il fut, par ordre du médecin, envoyé au sanatorium des Missions Étrangères à Hong-kong. Un moment, on eut l’espoir de le sauver ; mais, à la suite d’une crise, ses forces allèrent en diminuant , et la mort bientôt parut inévitable.
« C’est le 25 janvier, à sept heures du soir, au son de l’Angelus, écrit M. Patriat, supérieur du sanatorium, à MM. les directeurs du Séminaire des Missions Étrangères que cette chère âme a quitté sa dépouille mortelle pour s’envoler au Ciel, terme de ses désirs. Dieu, dans son infinie miséricorde, le préparait à la mort. Depuis un certain temps, il parlait souvent et volontiers de l’éternité. Un jour, s’entretenant avec un confrère de la pensée de la mort, sa figure sembla soudain s’illuminer, et laissant tomber quelques larmes de ses yeux, il s’écria : – « Quel bonheur de mourir afin de jouir du bon Dieu ! »
« Le jour même de sa sainte mort, peu avant de rendre le dernier soupir, on l’a entendu répéter distinctement le mot qui exprime la joie des anges et des saints dans le ciel : Alleluia ! Alleluia ! Déjà son cœur n’était plus sur cette terre, et les derniers sons de sa voix terrestre étaient l’écho des chants du Ciel. »