Amédée MARESCHAL1846 - 1913
- Statut : Frère coadjuteur
- Identifiant : 1265
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Biographie
[1265]. MARESCHAL, Henri-Amédée, naquit le 15 août 1846 à Gevresin (Doubs). Il entra au Séminaire des M.-E. le 5 mai 1869 en qualité d'auxiliaire, et on lui donna le nom de frère Amédée. Il fut le premier des auxiliaires laïques dans la Société depuis le xviie siècle. La guerre de 1870 l'appela sous les drapeaux ; il fit son service à Besançon. Il revint ensuite au Séminaire, fut agrégé à la Société le 21 novembre 1875. Il travailla à la conciergerie, à la procure des commissions, et à la procure du Séminaire. Il mourut au Séminaire des M.-E. le 4 juillet 1913, et fut enterré au cimetière Montparnasse.
Nécrologie
M. MARESCHAL
AUXILIAIRE LAÏQUE DE LA SOCIÉTÉ
Né le 15 août 1846
Entré au Séminaire le 5 mai 1869
Mort le 4 juillet 1913
M. Henri-Amédée Mareschal était né le 15 août 1846 à Gevresin (Besançon, Doubs). Jusqu’à l’âge de vingt-trois ans, il demeura dans sa famille, aidant ses parents à cultiver leurs terres. Bon et serviable, le jeune homme aimait à visiter les malades, et c’est au chevet de l’un d’eux, qu’il se rencontra pour la première fois avec un ancien missionnaire du Kouy-tchéou. M. Perny, de passage dans la paroisse. On parla de missions, et, soit qu’il en eût déjà l’attrait, soit que cette rencontre fortuite provoquât un appel intérieur de Dieu, la résolution de M. Mareschal fut vite prise : lui aussi apporterait sa coopération à cette belle œuvre. Quelques semaines plus tard, le 5 mai 1869, il arrivait au Séminaire des Missions-Étrangères, et prenait le nom de Frère Amédée. Il était ainsi le premier à renouer la tradition de dévouement, qui avait associé des auxiliaires laïques aux travaux de nos missionnaires, dès le début de la Société.
Les aptitudes de l’ancien garde-malade volontaire de Gevresin étaient réelles, et l’on songea d’abord à les utiliser : c’est, dans ce but, que M. Mareschal suivit, durant quelque temps, le cours des infirmiers, chez les Frères de Saint-Jean-de-Dieu.
Sur ces entrefaites, éclata la guerre de 1870. Rappelé sous les drapeaux, notre cher Frère demeura comme garde mobile à Besançon, jusqu’à la signature de l’armistice. Après quelques semaines passées dans sa famille, il revint à Paris. Son désir intime eût été d’être envoyé en mission à titre de catéchiste ; mais sa bonne mère, en consentant à son départ, y avait mis pour condition qu’il demeurerait en France. Le vœu maternel fut exaucé, et c’est à la rue du Bac que M. Mareschal a travaillé, pendant quarante-quatre ans, soit pour le service de la porterie, soit à la procure des Commissions, soit enfin à la procure du Séminaire. Dans ces dernières fonctions, je le dirai sans hésiter, il a donné toute sa mesure et rendu d’inappréciables services.
Esprit méthodique et observateur, il avait acquis, peu à peu, une connaissance très étendue de son travail ; il l’accomplissait avec une fidélité et une exactitude minutieuses. Ses habitudes d’ordre et de régularité et son savoir-faire furent remarqués à l’extérieur ; nous savons qu’un jour, des propositions lui furent faites, pour qu’il consentît à entrer dans une importante maison de la capitale. Naturellement, M. Mareschal refusa : il ne cherchait pas son intérêt personnel ; il travaillait pour le bon Dieu.
Son existence était réglée comme une horloge. Chaque matin, on le voyait parcourir la maison, faisant sa tournée chez les Directeurs, pour prendre leurs commissions ; puis, il sortait en ville pour les exécuter, ne rentrant parfois qu’à midi, après des courses très fatigantes. Le soir, les exercices de piété occupaient la majeure partie de son temps ; s’il avait quelques moments de loisir, volontiers il remplaçait ses confrères à la porterie.
Lorsque j’ai connu M. Mareschal, il était déjà d’un certain âge. Il paraissait très doux et très calme, et cependant, certains éclairs de vivacité dénotaient que cette douceur et ce calme n’étaient pas le fond même de sa nature. Je crois que, par tempérament, il eût été assez vif, et que la vertu, seule, lui faisait réprimer cette vivacité naturelle. Il avait ses petites habitudes, et lorsqu’il lui fallait les modifier, on remarquait bien qu’il lui en coûtait. Charitable peut-être à l’excès, il ouvrait volontiers sa petite bourse pour soulager la misère, glissant, avec son aumône, un bon conseil et des paroles d’encouragement. Cette charité fut souvent exploitée ; on le lui disait bien, mais, nous devons l’avouer, sur ce point, il était incorrigible.
Tant qu’il le put, il s’acquitta de ses fonctions avec zèle. Des rhumatismes articulaires, dont il avait souffert dès sa jeunesse, lui rendaient les courses parfois pénibles : il allait quand même. En février 1910, il fut victime d’un sérieux accident. Traversant le boulevard des Italiens, il voulut presser le pas pour éviter une voiture, qui arrivait à toute vitesse : son pied glissa, et il se brisa la cheville. Ramené au Séminaire, il se vit condamné, pour plusieurs mois, à l’immobilité, et la guérison ne vint que bien lentement ; on ignore même si elle fut jamais complète.
M. Mareschal avait repris ses occupations, mais on ne tarda pas à s’apercevoir que ses forces déclinaient à vue d’œil : il était atteint de diabète et d’albuminurie. Lorsqu’arriva l’été de 1913, il se sentait bien fatigué et affaibli. Il espérait, cependant, que quelques semaines de repos au pays natal, près d’une sœur qu’il affectionnait beaucoup, lui rendraient des forces. Doucement, il préparait son voyage, attendant une légère amélioration pour se mettre en route, lorsque, dans les derniers jours de juin, son état s’aggrava subitement. L’appétit disparut ; à plusieurs reprises, le malade éprouva des éblouissements, et force lui fut de garder la chambre. Nous ne nous doutions pas cependant que le dénouement fût si proche, quand le docteur, appelé d’urgence, nous déclara que tout espoir était perdu : le malade subissait une crise d’urémie. En toute hâte, on lui administra les derniers sacrements ; il ne pouvait déjà plus parler, et, après une lente agonie, il rendit son âme à Dieu, le jeudi 4 juillet, à 7 heures du matin.
Ainsi se terminait une existence de soixante-six ans, dont quarante-quatre s’étaient passés dans la Société des Missions-Étrangères ; existence humble et effacée aux yeux du monde, mais bien méritoire devant le bon Dieu.
~~~~~~~